Sept jours dans la jungle en Papouasie-Nouvelle-Guinée [2/5] – Peuple primitif

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Publié par Froggy | Classé dans Article-photos, Océanie, Reflexion sur le voyage | Publié le 22-06-2014

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white-tailed-bird-paradiseSuite de l’aventure : Récapitulatif

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Nous sommes arrivés en 4×4, avec mon camarade Simon, au village de Musula situé au bout de la piste forestière. C’est ici que commence la randonnée à proprement parler.

Nous devrons marcher plusieurs jours pour sortir de cette forêt et rejoindre la route qui se trouve de l’autre côté, dans la région des Highlands.

Pour pouvoir traverser cette jungle en toute sécurité Simon a demandé l’aide de 2 jeunes du village qui nous escorterons jusqu’à notre prochaine étape, Watubu.

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En piste pour Watubu

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C’est en début d’après-midi que nous démarrons le trek sur un mince sentier forestier bordé de très hauts arbres. Notre équipe est à présent composée de 4 personnes : Tyson et Benett qui viennent de nous rejoindre, mon camarade Simon et moi-même.

Les gars marchent devant et s’occupent d’ouvrir le chemin à la machette lorsque celui ci devient trop étroit ou disparait complétement dans la végétation. De plus, pour ma propre « sécurité » ils me demandent de toujours rester derrière eux. Les serpents et les cochons sauvages étant leurs principales craintes. Mais pour moi il s’agit surtout de ne pas me perdre dans cette forêt dense et peu hospitalière, dans laquelle tous les arbres se ressemblent et où il est très facile de quitter le ’sentier’ sans s’en apercevoir. Je dois donc suivre le rythme qu’on m’impose et je m’aperçois très vite qu’il n’est pas question de trainer.

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Nous quittons Musula à pied par un petit sentier forestier, seule option pour continuer vers le nord.

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Mes compagnons marchent devant et s’occupent de tailler le chemin à la machette lorsque celui-ci devient impraticable.

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Trois heures de marche rapide et plutôt difficile, un peu de descente, beaucoup de montée, quelques passages d’escalade à quatre pattes, des racines et de la boue, beaucoup de boue, et puis un bain dans la rivière pour en finir et se rafraichir. L’eau est froide mais revigorante, c’est un réel plaisir après l’effort de rincer toute cette transpiration et toute cette boue dont mes jambes sont couvertes. Petite pause au bord de l’eau, grignotage et remplissage de bouteilles, puis nous voilà reparti sur le sentier direction Watubu.

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Après plusieurs heures de marche nous nous arrêtons au bord de cette rivière pour une petite toilette bien méritée.

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Allongé sur les rochers avec l’élégance d’une « Petite Sirène » Simon profite de cette pause pour entamer une séance de rasage !

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Quant aux gars ils en profitent pour fumer dans leur pipe en bambou le « bush tobacco », du tabac sauvage qui pousse un peu partout dans la jungle.

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Mes chaussures de ville se révèlent totalement inadaptées pour une randonné dans la jungle, extrêmement glissantes sur les cailloux et pas assez épaisses pour amortir les chocs de mes pas sur les racines… Non pas que j’ai négligé la partie « équipement » lors de la préparation de cette aventure mais voilà plusieurs semaines que je cherche à acheter une bonne paire de chaussures de marche sans jamais en avoir trouvé en magasin. Je pensais naïvement pouvoir en acheter à Daru, ma première étape en PNG, ou encore sur l’ile de Thursday Island en Australie, mais ça n’a pas été le cas…

Bref, je me retrouve à traverser la jungle en petites chaussures de ville et mes pieds en payeront les conséquences plus tard. Mais je dois dire qu’au début ça ne m’a pas fait tellement peur en observant mes coéquipiers marcher pieds nus ! Si eux peuvent le faire pieds nus, je ne vais quand même pas me plaindre de n’avoir qu’une « petite paire de chaussures » n’est-ce pas ?

Alors après plusieurs heures de marche sur ce sentier boueux dans lequel j’enfonce parfois mes jambes à mi-tibia, et dérapant à tout bout de champ sur des racines glissantes étalées en travers du chemin, je décide d’enlever mes chaussures, de relever mon pantalon et de continuer pieds nus comme le font mes camarades qui semblent n’avoir aucun problème pour avancer !

Simon me taille un bâton de marche à la machette dans une belle branche solide et nous voilà repartis sur la piste, après un autre bain de pieds rafraichissant dans l’une de ces jolies rivières de montagne, peu profonde, froide et rocailleuse.

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Le sagoutier, ou « arbre à sagou » dont on extrait la pâte à l’intérieur du tronc. Le sagou est l’aliment de base des Papous, il le font cuire à l’eau, à la poêle ou sur les braises à l’intérieur d’un tube de bambou.

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Attention où l’on pose les mains en trébuchant… Ces petites pointes sont solides et perforantes comme des aiguilles à coudre.

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Nous entendons de nombreux cris d’oiseaux dans cette forêt depuis que nous sommes partis, mais sans jamais les apercevoir… la canopée étant parfois si épaisse qu’on ne voit à peine le ciel à travers. Soudain, Simon s’arrête au milieu du sentier et me fais signe de ne pas bouger, d’écouter attentivement, sans faire de bruit… Encore un étrange cri qui nous arrive de la cime des arbres, mais cette fois ce n’est pas n’importe quel volaille… c’est l’Oiseau de Paradis que nous entendons chanter ! Le célèbre oiseau endémique de cette région du monde, devenu l’un des emblèmes de la Papouasie-Nouvelle-Guinée !

Les gars s’arrêtent eux aussi pour tenter de l’apercevoir tout en haut dans la canopée. Le voilà ! Les voilà ! Ils sont deux et à peine visibles au milieu des branches. C’est la première fois que j’en vois et cela fait tout drôle de rencontrer cet animal dans son milieu naturel, même si l’observation est difficile et les photos impossibles à une telle distance…

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Au centre de la photo, caché très haut dans la cime des arbres et ici à contre-jour : un Oiseau de Paradis.

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Voici une photo un peu plus nette (photo trouvée sur internet) de cette magnifique créature, dont le plumage est très apprécié des Papous des montagnes et utilisé pour la confection des costumes traditionnels. (Il en existe de nombreuses variétés et de nombreuses couleurs). L’oiseau de Paradis est avant tout l’un des symboles de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, que l’on retrouve sur le drapeau national.

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Nous continuons à grande vitesse notre petit bonhomme de chemin et nous devons à présent traverser une rivière un peu plus grosse que les précédentes… Large d’une trentaine de mètres avec de l’eau à hauteur de cuisses, dont le fond est couvert de galets glissant comme des savonnettes… L’angoisse. Pieds nus, sac sur le dos, je n’ai pas le droit à l’erreur. C’est pénible, glissant et douloureux à la fois. Traverser une rivière dans ces conditions est tout sauf du plaisir ! Je marche à tâtons pour ne pas déraper ou m’empêtrer les pieds dans des branches immergées. Il me faut en même temps garder de solides appuis pour ne pas me faire renverser par le courant, très puissant surtout lorsque le niveau de l’eau dépasse la hauteur des cuisses. L’un des gars, Benett, me voyant faire du surplace depuis l’autre côté de la rivière, qu’il a déjà traversé, revient sur ses pas et prend mon bras sur ses épaules afin de m’offrir un point d’appui supplémentaire… Nous traversons ainsi cette rivière tous les 2, lentement, avançant caillou après caillou pendant de longues minutes là où il avait suffit de quelques secondes à mes camarades pour traverser comme si de rien n’était.

Je suis en admiration devant la capacité de marche des Papous, notamment leur équilibre et leur adhérence au sol sur n’importe quelle type de surface ! Mais qu’ont-ils sous les pieds ? Je veux les même !

Nous ne faisons pas que traverser la rivière, nous devrons aussi la remonter sur quelques centaines de mètres, alternant la marche entre berge sèche et rochers humides, parfois couverts de mousse pour ne rien arranger. Les gars m’aident par moments, dans les passages délicats, et mon bâton de marche me sauve la mise plus d’une fois !

Je ne sais pas comment ils font pour se repérer dans cette forêt mais clairement, si j’étais parti tout seul (ce qui est inconcevable), je n’aurais pas passé la première rivière et je n’aurais jamais retrouvé le sentier de l’autre coté. Et des rivières à traverser il y en a et il y en aura des dizaines avant d’arriver au bout du chemin…Mais je sais qu’avec Simon et aux cotés de Benett et Tyson qui connaissent la forêt comme leurs poches, je n’ai rien à craindre.

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Arrivée à Watubu et fin de la première journée de marche

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Nous arrivons en fin d’après-midi à Watubu, tout petit village caché au milieu de la forêt, loin de toute route et de toute civilisation moderne. Perché en haut d’une petite colline et protégé par une clôture en bois qu’il faut escalader pour se retrouver « officiellement » dans le village, Watubu n’est constitué que d’une quinzaine de maisons et habité par une petite communauté d’une cinquantaine de personnes seulement.

Simon retrouve ici des parents éloignés, des cousins, qui nous accueillent chaleureusement, et observent notre arrivée avec une grande surprise mais aussi une certaine crainte, que je peux lire dans leurs yeux, peut-être une sorte de « peur du Blanc » ou « peur de l’étranger » qui s’estompera au cours de la soirée lorsque Simon leurs racontera notre aventure depuis Kamusi.

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L’arrivée à Watubu me fait beaucoup penser au village d’Astérix et Obélix, perdu au milieu des bois, totalement encerclé par une clôture branlante qui empêche les sangliers de rentrer dans l’enceinte et de dévorer les légumes des jardins et autres patates douces si précieuses.

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Le petit village de Watubu perdu au milieu des bois, ses maisons traditionnelles, ses toits en chaume et ses cocotiers

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L’équipe au complet avec Simon, Benett et Tyson, et aussi Gopek rencontré au bord de la rivière et qui s’est joint à nous

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A Watubu, personne ne parle anglais, ni les jeunes ni les plus vieux. Les gens ont très peu de contact avec l’extérieur, ils sortent du village uniquement pour aller chasser, pêcher, récolter des fruits, des légumes, et surtout du sagou, l’aliment de base. Bien sur ils ont aussi d’étroites relations avec les villages voisins, où ils se rendent régulièrement pour voir leur famille, leurs amis, mais ils ne s’éloignent jamais très loin de leur territoire et je crois que la plupart d’entre eux ne sont jamais sorti de la forêt.

Assez peu influencés par la mondialisation, et quasiment pas influencés par les « nouvelles » technologies, ces petites communautés vivant en retrait du monde ont tout de même hérités de la langue nationale (le pidgin), d’une religion moderne (le Christianisme sous ses formes les plus variées), des vêtements en coton « made-in-China » et de quelques rare accessoires en plastique ou en métal.

Aucune route n’arrive jusqu’ici, il n’y donc pas de voitures, pas de motos, pas de vélos. Le transport de marchandises n’est possible qu’à dos d’homme à travers la forêt depuis le camp de Kamusi qui se trouve à plusieurs jours de marche. Les objets « industriels » sont donc ici en nombre limité, et l’on ne va chercher en ville que ce dont on a vraiment besoin.

On trouve notamment :

- Quelques outils modernes comme des haches en métal, des machettes et des couteaux
- Des pointes de fer qui arment la tête des flèches et des lances pour la chasse
- Des accessoires de cuisine en aluminium, assiettes, casseroles et gobelets
- Des bidons en plastique pour stocker l’eau potable
- Et… quelques lampes électriques que l’on recharge sur un panneau solaire ! Et puis bien sur des briquets ou des allumettes, il y a bien longtemps que les Papous ne s’amusent plus à allumer un feu entre 2 silex !

Comme vous le voyez, nous ne sommes plus à l’age de pierre, même ici au fin fond du fond de la jungle.

Les maisons sont très grandes et toujours surélevées pour éviter les inondations, les insectes, les serpents et les rongeurs. intégralement construites en bois, recouvertes d’une immense toiture en chaume, elles pourraient accueillir des dizaines de personnes à manger ou à dormir, et toujours fabriquées selon la tradition : sans le moindre clou !

C’est en effet la technique de la corde-liane qui est utilisée pour assembler entre eux les différents éléments de la structure, comme on peut le voir sur cette photo :

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Voici comment on construit la structure des bâtiments en Papouasie-Nouvelle-Guinée. La corde-liane est disponible partout dans la jungle, facile à assembler et très solide. Cette technique a fait ses preuves, il n’y a rien à améliorer, rien à ajouter.

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Construction d’une maison, structure portante et charpente.

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Ces techniques de construction rudimentaires permettent tout de même de bâtir de grandes maisons comme celle-ci par exemple. Il y en a des beaucoup, beaucoup plus grandes encore. Sans clou ni vis !

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Nous logeons chez le cousin de Simon, dans l’une de ces maisons qui, comme toutes les autres, est constituée d’une seule grande pièce sans fenêtre, sans aucune ouverture à l’exception des 2 portes positionnées sur les murs opposés. un long couloir traverse la maison d’une porte à l’autre avec de chaque coté un palier surélevé qui sert de « chambre à coucher » et de « salle à manger ». La cuisine est à l’extérieur, sur le « balcon ». Les toilettes sont isolés dans une petite cabane à part au fond du jardin, quant à la salle de bain c’est tout simplement la rivière qui coule au pied de la colline.

Il fait très sombre à l’intérieur de la maison et les seuls rayons de lumière proviennent du feu de bois qu’on garde allumé en permanence, logé dans un compartiment en pierre au centre de la pièce. Le feu de bois n’a pas uniquement pour but de réchauffer l’air afin qu’on s’y sente à l’aise, non, l’intérêt principal du feu est de garder au sec la toiture de chaume même par temps de pluie, elle pourra ainsi être conservée pendant 10 à 15 ans avant d’être remplacée. Lors des très grosses pluies on allume alors plusieurs feux de bois à chaque angle de la maison, ainsi l’épaisse couche de feuilles qui constitue le toit reste toujours sèche.
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Voici, vu depuis l’extérieur de la maison, le compartiment destiné à accueillir le feu de bois. Ce réservoir en bois est rempli de pierres sur lesquelles on pose les buches qui alimentent le feu. Ainsi, aucun risque de bruler la maison !

Dans un endroit aussi reculé et sans réelle connexion avec le monde extérieur, le riz est un aliment presque inconnu qui ne sera jamais au menu ! Le riz qui est pourtant l’aliment de base dans une grande partie de la Papouasie-Nouvelle-Guinée.

Nous mangeons ce soir là du sagou dont la tradition ici est de faire cuire à l’intérieur d’une tige de bambou posée sur les braises. Sagou accompagné de quelques patates douces, des légumes verts en branches appelés « kumu » , ainsi que du kangourou arboricole (tree kangaroo), une variété de kangourou de la taille d’un gros lapin et vivant dans les branches des arbres.

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Repas traditionnel et quotidien : Rouleau de sagou cuit dans un tube de bambou accompagné de « kumu ». Ce soir, comme la chasse a été bonne, nous mangeons aussi du kangourou arboricole.

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Simon entouré de ses amis, dans la maison du cousin qui nous héberge.

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Nous sommes censés reprendre la route le jour suivant mais il pleut tellement fort durant toute la matinée que nous décidons de reporter notre départ au lendemain. Il est en effet impensable de partir dans la jungle avec une météo comme celle là. Sentier inondé et glissant, rivières en crues qu’il faudra traverser à gué… Nous voilà immobilisé à Watubu jusqu’au retour du soleil !

Le lendemain c’est le même temps épouvantable qui nous retient au village pour une journée supplémentaire. Enfin, le troisième jour la météo sera plus clémente, brumeux mais pas pluvieux, et nous pourrons repartir.

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Vue sur le Mont Bosavi depuis le village de Watubu. Cet ancien volcan culminant à 2500 mètres est un lieu sacré pour les habitants de la région.

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Le cousin de Simon nous accueille dans sa maison.

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Je ne peux pas dire que mon séjour au village fût très excitant car les gens vaquaient à leurs occupations et la pluie tombait presque en permanence, de plus il m’était difficile de communiquer car personne dans le village ne parlait anglais, ni même Tyson et Benett qui nous ont accompagné depuis Musula. Heureusement le pidjin (la langue nationale) est une langue assez proche de l’anglais et même si je ne peux pas la parler, je peux comprendre de nombreux mots, et parfois comprendre des conversations simples.

Pendant ces 2 jours et demi passés au village nous mangerons du sagou et du kumu à tous les repas, matin, midi et soir, car c’est tout simplement la seule nourriture disponible ici. Parfois accompagnés de patates douces, et plus rarement encore accompagnés de viande. Je me lasse vite de ces repas ultra-simples qui ne font que remplir l’estomac, cuisinés sans épices, sans herbes, sans sel et sans huile… Mais les gens ici ne connaissent que çà, alors il n’éprouvent aucune « usure » à manger la même chose tous les jours. Personnellement, je rêve déjà du retour à la civilisation et de repas plus variés !

Mais encore une fois je remercie infiniment ces gens qui m’ont accueilli sous leur toit et m’ont offert le couvert à chaque fois que j’avais faim. Ils ont partagé avec moi tout ce qu’ils possèdent : leur maison familiale et la chaleur d’un feu de bois, leurs repas chauds et consistants, et puis leurs sourires.

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Benett termine la réparation de ma chaussure dont la partie avant était totalement ouverte. Un briquet, une grosse aiguille de fer et du fil de pêche, quelques minutes seulement lui sont nécessaire pour recoudre la semelle. Réparation qui tiendra largement jusqu’à la fin du trek et bien au-delà…

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Simon et son cousin m’emmènent voir cette roche sacrée située à proximité du village. La légende raconte qu’il y a très longtemps, un Géant, très méchant et que tout le monde craignait, aurait sculpté cette pierre à l’aide de son pénis en érection. Très étrange légende, je vous l’accorde… La sculpture est en fait une représentation en miniature, une sorte de carte en 3 dimensions, de la région du Mont Bosavi, avec ses vallées, ses rivières et ses sommets.

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Cannibales, vous avez dit « cannibales » ?

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Un soir, le cousin de Simon qui nous offre le gite et le couvert pendant ces 3 nuits au village, m’explique dans un pidgin simple et accompagné de gestes pour aider à la compréhension: « Il n’y a pas si longtemps de ça, quelques décennies en arrière, si tu étais arrivé dans ce village comme tu arrives aujourd’hui, avec ta peau blanche, on t’aurait chassé, emprisonné, on t’aurait tué puis on t’aurait mangé. Mais maintenant c’est différent, on ne fait plus comme ça, tu as de la chance. »

L’histoire qu’il me raconte, le visage sérieux, et les phrases qu’il répète encore et encore pour être bien compris, mimant avec ses mains le geste d’un tir de flèche suivi de celui du couteau qui tranche ma gorge, pour mieux appuyer ses mots que je comprend déjà en parti. Enfin apparait un léger sourire sur son visage pour me faire comprendre qu’il n’a pas l’intention de me tuer, que tout va bien. Je suis son ami. Et puis de toute façon, ça ne se fait plus, c’était avant…

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Peuple primitif

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Ici les hommes ne connaissent pas les armes à feu, ils chassent encore à l’arc et aux flèches, parfois à la lance, et ne mangent que très peu de viande. Tout ce qu’ils ont dans leurs assiettes provient directement de leur jardin et de la forêt qui les entoure.

Ici les concepts de « production » et de « consommation » n’existent tout simplement pas. La surproduction, la surconsommation, et le gaspillage sont des notions inconnues.

Ici comme partout ailleurs, les ressources naturelles sont limitées. Mais, consciemment ou inconsciemment, ces hommes et ces femmes au mode de vie ancestral le savent et respectent l’équilibre entre leurs besoins, leurs envies, et ce que la nature est capable de leurs offrir.

Parallèlement, notre civilisation moderne occidentale, civilisation dite du « progrès », qui est en train d’exploiter toutes les ressources de la planète jusqu’à épuisement, devrait regarder très humblement et prendre parfois comme exemple ces sociétés primitives qui vivent en symbiose avec leur environnement. Ces peuples qui n’utilisent que ce dont ils ont besoin, qui ne jettent pas, ne gaspillent pas, n’exploitent pas, ne créent pas de déchets, ne génèrent pas de pollution, ne travaillent pas inutilement, ne font pas souffrir inutilement, n’abattent pas un arbre ou ne tuent pas un animal sans raison.

D’une certaine manière ce peuple est bien plus intelligent, collectivement, et aussi bien plus mature, je pense, que notre civilisation moderne. Sans même s’en rendre compte, sans y penser, sans qu’ils en aient la volonté, ils respectent leur environnement, ils n’exploitent rien ni personne et vivent en totale harmonie avec tout ce qui les entoure, terres, forêts, rivières et animaux.

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Je crois qu’ils survivrons là où notre civilisation échouera. Ils passeront toutes les crises économiques du monde, crises financières, bancaires, crises du logement ou crises alimentaires, sans même s’en apercevoir. Ils n’auront certainement jamais un mot pour dire « crise » dans leur langue. Et avec leur style de vie simple, harmonieux, et respectueux des ressources naturelles ils survivrons longtemps après l’écroulement de notre civilisation dont la croissance est basée sur l’exploitation des ressources et la consommation d’énergie en quantité démesurée. Mais aucune énergie, aucune ressource n’est illimitée.

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Dans leur mode de vie simple et respectueux, ces sociétés « primitives » sont en fait parfaitement adaptées à leur environnement. L’équilibre entre les besoins des Hommes et les ressources disponibles dans la nature est respecté. On peut imaginer que leurs arrière-arrière-arrière petits enfants vivront plus ou moins de la même manière et dans les mêmes conditions.

Nous, les citoyens du monde moderne, les enfants du « progrès », nous et notre grande civilisation occidentale, ne sommes absolument pas adaptés à notre environnement, nous exploitons les ressources disponibles jusqu’à épuisement et c’est là une grande différence. Nous vivons heureux une période d’abondance si fantastique que nous ne réalisons pas à quel point tout est éphémère, à quel point les ressources ne sont pas infinies et à quel point nous arrivons bientôt au bout de ces ressources. A force de consommer toujours plus, c’est notre planète que nous consumons.

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Alors, on peut peut-être rire d’eux, se moquer de leur primitivité, de leur naïveté, de leur simplicité, on peut ne pas envier leur condition de vie relativement difficile, sans le confort moderne, on peut ne pas vouloir de leur style de vie simple ou « ennuyeux » de notre point de vue, on peut critiquer leurs croyances et leurs coutumes ancestrales, on peut bouder leur alimentation peu variée, peu raffinée, on peut aussi les ignorer totalement… Mais maintenant donnons nous rendez-vous dans 50 ans lorsque toutes les énergies fossiles et toutes les ressources de la planète auront été exploitées : gaz, pétrole, charbon, uranium, bois, eau potable, terres agricoles cultivables, océans, faune et flore… et voyons comment nous survivrons dans ces conditions.

Eux ne rigolerons pas de nous à ce moment là. S’ils peuvent nous voir, s’ils peuvent observer notre société sombrer dans les abîmes, alors ils auront pitié de nous, ils tenterons de nous venir en aide en nous apportant des idées nouvelles et partagerons avec nous le peu de ressources dont ils disposeront encore.

Alors, je me demande finalement… qui est le peuple primitif ?

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Commentaire(s) (7)

Bonjour. Très intéressant :) Combien t’ont coûté les guides pour une telle expédition ?

Bonjour Laurent, Merci !

Les gens qui m’ont accompagné pour cette expédition n’étaient pas des guides au sens « touristique » ou « professionnel » du terme. Simplement des Papous rencontrés sur mon chemin, avec qui j’ai sympathisé et qui se sont portés volontaires pour m’accompagner dans la jungle.

Je n’ai donc, officiellement, pas eu a payer quoi que ce soit pour qu’ils m’accompagnent.
Cependant, je leurs ai quand même donné un peu d’argent à chacun, et aussi d’autres accessoires personnels (ma tente de camping entre autres) pour les remercier à la fin du trek, mais de ma propre initiative.

Je t’invite à lire les 2 articles précédents pour mieux comprendre le contexte et les conditions de mon voyage en PNG :

–> « Sept jours dans la jungle en Papouasie-Nouvelle-Guinée [1/3] – Bain de boue ! »
- http://tourdumonde2010.free.fr/wordpresstdm/?p=8431

–> « [Papouasie-Nouvelle-Guinée] Enquête à Kamusi : comment sortir de la jungle ? »
- http://tourdumonde2010.free.fr/wordpresstdm/?p=8304

Fort de ce tout ce que tu as vécu avant, je crois que là, tu as connu vraiment les frissons dans un monde d’une autre époque, bien lointaine.
Tu nous entraines toujours dans tes aventures tellement vivantes que l’on se croirait à tes cotés.
Mais les commentaires du « cousin » sur les coutumes « de, il n’y a pas si longtemps » concernant l’accueil fait aux blancs, m’auraient surement empêché de dormir la nuit. Quelle trouille j’aurai eu à ta place, malgré la présence de Simon !
Les commentaires sont tout à fait justes quant aux comparaisons de ces deux types de société. Mais où allons nous aveugles que nous sommes ?…..
En tout cas ton histoire et ton point de vue et tes conclusions, sur ces deux types de monde devraient être lues dans toutes les écoles.
Bonne continuation dans ta vison si clairvoyante.

Pas mal le coup des cannibales.
Ton article pourrait servir comme support de sujet de Géographie sur la mondialisation rampante et la recherche identitaire.

Je ne crois pas qu’ils soient « plus intelligent, collectivement, et aussi bien plus mature ». Je dirais plutôt qu’ils sont innocents. Ils subissent de manière immédiate la rareté et donc agissent en conséquence. Pourtant, je suis convaincu que si la viande était à proximité et accessible sans trop d’effort, ils se laisseraient tenter, ne crois tu pas? Et par extension, le lait, les oeufs puis la maison fermé avec moustiquaire, le 4×4pour aller voir la famille…
C’est donc leur environnement qui les contraint à cette vie simple. Je ne crois pas au mythe du bon petit sauvage.
« Vit simplement, pour que les autres puissent simplement vivre », de Gandhi. Dit dans le monde globalisé, avec un regard entier porter sur le monde, ça c’est une preuve d’intelligence, de compréhension du monde, et une phrase très sage.
Et j’ai bien peur que dans 50 ans (t’as pris loin dis donc), leurs petits enfants vivent en ville et que le village soit déserté, à moins qu’il ne soit lui même devenu une ville de transit. J’espère par contre, que nous (et non pas seulement eux) arriverons à préserver la forêt de PNG et les cultures de ces peuples. Nous devons les accompagner dans la transition, sans les y inviter (pas un nouvel épisode Aborigène), juste les accueillir quand ils seront prêt et les aider à prendre conscience de leur environnement (sa spécificité, son importance, pas seulement son utilité) et de la singularité et richesse de leur culture.

Quant à la civilisation occidentale, que je condamne tout autant que toi pour sa présente goinfrerie, n’est pas pour autant condamnée. Ecoute toutes ces voix qui s’élèvent pour demander un réel changement de cap, et je ne parle pas que d’hurluberlu comme toi et moi, dans tous les domaines, que ce soit énergétique, dans l’enseignement, mais aussi économique. Renseigne toi sur l’avancé de l’idée du revenu de base par exemple (Théorie Relative de la Monnaie), ou même ce TED Talk sur un index qui mesure la générosité des pays (Merci à l’irlande!) : http://www.ted.com/talks/simon_anholt_which_country_does_the_most_ good_for_the_world#t-890983

A bientôt de lire ton email. Myanmar-Bangladesh, attention à ne pas tomber dans l’eau cette fois quand tu sauteras d’un bateau à l’autre :-) Je ferai de mon mieux pour répondre à tes questions, mais sache que les villes côtières au Myanmar sont très chers et la majorité, officiellement du moins, qu’accessible en avion. Du coup, j’avais pas vraiment étudié cette option.

Tu as raison Yogo, ils sont avant tout plus innocents. Je crois que cette innocence les rends plus « intelligents » d’une intelligence « collective » ou « universelle », dans le sens où ils vivent parfaitement en harmonie avec leur environnement. J’ai du mal à expliquer ma pensée, c’est assez flou… Le mot « intelligence » n’est surement pas bien choisi !

Je suis d’accord avec toi, on ne peut pas résumer en parlant de « bons petits sauvages » et de « méchants occidentaux », ca serait comme de dire que les riches sont tous méchants et que les pauvres sont tous gentils… mais tous les pauvres ne rêve que de devenir riches!!!

Cependant c’est un tout petit peu différent pour les Papous… je t’invite vraiment à visiter la PNG un jour. Que ce soit les Papous de villes, des villages, ou les habitants de la foret, ils sont presque tous très proches de la nature et ne cherchent jamais à l’exploiter, tout en étant connectés avec le monde (un peu) via les journaux, le bouche à oreille, parfois la télé. Ils ont un avis très critiques sur la déforestation, le travail (au sens occidental du terme, la vie en ville, l’individualisme, etc…

Ils ont bien conscience de ce que la vie en ville apporte de malheurs et de stress, et beaucoup d’entres eux souhaitent rester dans leur village natal, avec leur famille, leur communauté, à cultiver leur jardin, même quand ils ont le choix.

Après, la société de (sur)consommation est un virus qui se propage à tous les peuples, toutes les cultures, et surement un jour tous les habitants de PNG en feront parti. Mais on n’en est pas encore là, et ca prendra surement beaucoup de temps. Peut-être bien qu’on aura épuisé toutes les ressources naturelles de la planète avant même qu’ils aient changé totalement leur mode de vie !

Je n’ai pas autant confiance que toi dans l’avenir de l’humanité, ou du moins de notre société. Même s’il y a de plus en plus de voix qui s’élèvent dans tous les domaines et aux 4 coins de la planète, ceux qui dirigent et contrôlent le monde sont toujours les mêmes: les multinationales pleines de fric, les médias, les banques, et un tout petit peu seulement les gouvernements.

Regarde la situation au Brésil en ce moment, la FIFA (usine à fric) et tous ses partenaires comme les géants Coca-Cola, MacDo, Adidas, etc. ont été jusqu’à créer des nouvelles lois(!) pour faciliter l’expulsion des gens et la démolition des cités favelas… afin que la coupe du monde se déroule « pour le mieux » et que personne ne sache ce qu’il se passe derrière le décors.

Comment peut-on améliorer le destin du monde quand ce ne sont plus les gouvernements qui controlent, mais que le pouvoir est entre les mains de sociétés capitalistes qui peuvent acheter n’importe quel gouvernement, créer des lois et en faire disparaitre d’autres, dans le seul but de faire toujours plus de profit sur le dos de notre pauvre planète.

Tout ca s’arrêtera le jour où il n’y aura plus de ressources fossiles… dans quelques décennies peut-etre. Mais à ce moment là le monde sera à feu et à sang.

Après tes récits, et comment que j’espère venir rencontrer les Papous un jour!

Je comprends ce que tu veux dire par « intelligence universelle », je serais enclin à parler d’ »intelligence naturelle », non pas dans le sens innée mais parce qu’elle est insufflée par le contact avec la nature, lequel contact, la société occidentale d’aujourd’hui a beaucoup perdu.
Je parlerais d’ »intelligence collective », pour une intelligence provenant d’une réflexion de groupe, d’une sagesse obtenue par la raison et l’expérience (l’Histoire). Et l’ »intelligence universelle » pourrait bien être une combinaison des deux, mais je crois qu’elle est à venir.

Sans vouloir désacraliser les Papous, je crois bien qu’aucun peuple n’a jamais voulu quitter son village natal. L’Homme est un animal social, et pour l’heure, qui a toujours était conservateur. il n’aime pas le changement, le critique et en a peur. [Pourtant, la vie n'est que changement!]
La ville est un bouleversement qu’aucune génération d’aucun peuple de paysan n’a jamais voulu expérimenter. L’exode rural s’est toujours passé dans la violence et la souffrance. Je ne défendrais pas ici « la ville », ce n’est pas le propos, mais ça peut (pourrait) être quelque chose de chouette aussi.

La société de surconsommation, pas besoin des (), est une simple phase (après bien d’autres) excessive, et je crois donc autodestructive de la société du capital, lequel capitalisme a commencé il y a de ça quelques 500 ans. Rien n’est mauvais sauf en excès. Le capitalisme fût une source de grande avancée pour l’Homme, mais aujourd’hui, arrivé à son paroxysme, et frisant le délire, il va devoir céder sa place.
Je ne peux évidemment pas dire à quoi il cédera la place, même si c’est passionnant de s’amuser à en dessiner les contours, mais c’est en train de venir. Il n’y a pas besoin d’être optimiste pour cela, juste réaliste. Par contre, cela va t’il se passer en douceur ou dans la violence, c’est sur cette question qu’on a besoin d’optimiste :-)
J’invite à méditer sur l’Histoire des Grandes Évolutions (sans R). Pour moi, il y a deux manières de lire l’Histoire, à travers un filtre de Révolution ou plutôt celui des Évolutions. Certains parlent de révolution de l’agriculture, de révolution industrielle, qui sont toujours étroitement liées à des révolution culturelle, politique etc… Je fais partis de ceux qui préfèrent parler de l’évolution de la communication. L’Homme est un animal social! Il communique, d’abord à l’oral, c’est la préHistoire. Puis commence l’Histoire, avec l’invention de l’écriture. Cela permet de tenir un registre, et donc de gérer les récoltes, bonjour l’Agriculture. Mais surtout, cela permet de ne plus oublier, et donc laisse plus de loisir au cerveau pour l’innovation. Puis vient l’imprimerie, qui permet de recopier sans erreurs, avec précisions, de publier à bas coût et de diffuser les idées. Bonjour le brassage des idées des Lumières, et bienvenue la révolution industrielle, et au passage, bienvenu au capitalisme (les premiers chèques arrivent avec l’imprimerie, bien avant l’industrie). A remarquer que ces évolutions des moyens de communications prennent du temps, il y a plusieurs centaines d’années entre l’écriture et l’agriculture (et la création des villages et des villes…), à peu près 200 ans entre l’imprimerie, les lumière et la révolution française, et l’industrie.
Je passe aussi sur le fait qu’à chaque fois, le nouveau mode de communication est mal perçu, il n’est pas compris tout de suite, il fait peur, il menace les « savants » et « chefs » de l’ancien monde au profit de plus moderne, et donc l est source du déclin d’une société au profit d’une nouvelle. Car Français, on n’est pas Gaulois ni Francs que je sache… (une civilisation peut évoluer, pas forcément disparaître).
Et aujourd’hui? N’y a t-il pas émergence (oui parce que 20 ans dans l’Histoire humaine, c’est juste l’émergence) d’un nouveau moyen de communication? plus libre, plus juste, plus intense, plus rapide, plus…? L’Internet (et j’insiste sur Internet, pas seulement le petit web)!
Qu’en penses-tu?

Je ne sais pas comment la transition va se passer : progressive, non violent mais lente ou bien net, rapide mais violente? Je ne sais pas non plus ce qui est le mieux d’ailleurs, peut on se permettre une transition lente avec le risque du changement climatique?
En tout cas, sois rassuré, il y a encore suffisamment de ressource pour que la transition est lieu. La terre peut nous offrir du pétrole pour encore un petit demi siècle, du gaz pour un grand demi siècle, de l’uranium pour (ben ça dépend si les autres pays s’y mette ou pas) un tout petit siècle, et du charbon pour au moins encore 2 siècles (à qui veut investir, le charbon est une énergie d’avenir, tristement).

Maintenant vient l’autre question que tu soulèves? Le pouvoir, qui le détient?
Les rois? Les dictateurs? les gouvernements autoproclamés démocratiques? les entreprises? les banques?
Certains diront qu’avant, c’était des chefs, puis des rois, puis des gouvernements, et qu’aujourd’hui, ce sont les banques. Oui car ce sont les banques, aujourd’hui, qui ont le pouvoir d’investissement en créant l’argent dette, pas les entreprises capitalistes… et pourtant…
Et pourtant, moi je clame haut et fort que c’est, ce fût et ce sera toujours le peuple qui a le pouvoir! La société humaine a existé, existe, pourrait exister et existera sans chefs, rois, gouvernements et banques, par contre, la société humaine n’a jamais existé sans peuple, n’existe que par le peuple et n’existera que pour son peuple. La question est de savoir si le peuple a conscience de son pouvoir, « Nul n’est plus esclave que celui qui se croit libre sans l’être » (Goethe), le cède t-il à un chef, un roi, un dictateur? et comment il l’utilise?Le confie t-il à un gouvernement ou aux banques?
Aujourd’hui, nous avons tous le pouvoir de changer les choses, mais il ne se trouve pas là où la majorité des gens (dont les journalistes des médias) croit, ce n’est pas notre bulletin de vote épisodique, il est dans notre poche de pantalon ou sac à main, dans notre prote monnaie.
Chaque fois qu’on achète ou n’achète pas un produit, on vote pour ou contre, le bio, le travail des enfants, les conditions de travail, ici et là-bas…

Et l’Internet aide à savoir mieux sur tout ces sujets, offre un espace d’expression à tous (la liberté d’expression était réservée aux seuls éditeurs avant), et bientôt à échanger dans des monnaies libres, des monnaies qui donneront le pouvoir d’investissement directement au peuple.

Alors, faut il se battre? oui! avec violence, je ne crois pas. Et bien que toutes les religions et gourous (politiciens inclus) du monde prédisent le pire pour demain (un monde de feux et sang), comme ils l’ont toujours fait, je crois qu’on peut être confiant en nous même, nos enfants, et le changement. Et si l’humanité, pour évoluer, doit passer par une nouvelle race humaine dont le code génétique comporte 2 bases azotées supplémentaires que les 4 ATCG d’aujourd’hui, du moment qu’il y a de la vie qui existe capable de contempler et admirer sa propre beauté et celle de son environnement, moi ça me va. La nature, s’adaptera toujours, car la vie, c’est le changement!

[(pour ceux qui ne suivraient pas mes propos, l'Homme fait parti du vivant et interagit avec la nature dans un environnement façonné par eux deux.)]

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