En route pour l’Inde !

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Publié par Froggy | Classé dans Asie | Publié le 26-01-2011

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P1090478Voilà déjà 2 mois que nous sommes arrivés au Népal, un petit pays mais qui mériterait qu’on y reste 2 mois de plus pour visiter et pour faire d’autres randonnées au milieu des géants de l’Himalaya.

Nos différentes expériences et activités nous ont quand même permis d’en apprendre beaucoup sur la culture népalaise : 3 semaines de séjour à Katmandou, 10 jours de trek dans les Annapurnas dans des régions de haute altitude (bouddhistes) et 2 semaines passées dans un petit village hindouiste dans le district de Gorka, et aussi la visite de Pokara où nous avons fêté la « nouvelle année touristique » népalaise, et puis les 6 jours de marche qui nous ont amené du Tibet jusqu’à Katmandou il y a tout juste 2 mois. Un programme bien chargé même si nous avons profité de nos passages à Katmandou pour nous reposer un peu au milieu de tout ca !

Nous quittons aujourd’hui définitivement Katmandou et il ne nous reste plus que 3 jours sur notre visa pour rejoindre la frontière indienne. Celle-ci étant située à moins de 10 heures de bus, à priori il n’y a aucun problème ! Oui mais voilà, nous ne souhaitons pas prendre le bus. Nous étions arrivé à Katmandou à pieds, nous allons maintenant tenter de rejoindre l’Inde en autostop !

Comme nous ne savons pas encore si le stop fonctionne bien au Népal, nous ne savons pas du tout si ca va être faisable en 3 jours, il n’y a plus à croiser les doigts… et à sortir le pouce bien haut pour faire signe aux conducteurs népalais de s’arrêter.

Nous sortirons donc de Katmandou à pied, en prenant la rocade sud-ouest qui part vers Pokara, et vers Birgunj la ville frontière. La route à pied dans l’agglomération de Katmandou est assez désagréable (comme nous avions déjà pu le constater en arrivant de l’autre coté de la ville) : circulation, pollution, klaxons, pas de trottoirs, … Mais en seulement 2 heures de marche on est sorti de cet enfer et on pourra bientôt commencer le stop.

En questionnant les passants sur notre chemin, on s’aperçoit que le stop est un concept inconnu au Népal. Personne ne pense qu’on va pouvoir rejoindre la frontière de cette façon là et, encore une fois, tout le monde nous conseil de prendre un bus !

Il y a quand même un Népalais qui nous dira que c’est peut-être possible mais qu’il vaut mieux demander l’aide de la police au prochain check-post, ca sera plus facile. Finalement nous y arrivons après une heure de marche mais comme la nuit commence à tomber nous préférons nous arrêter là pour manger. Le propriétaire du restaurant où nous mangeons nous proposera de dormir gratuitement dans une des chambres en construction de son hôtel. Nous dormirons donc dans un joli squat, une grande pièce complétement vide, sans lit, sans moquette, sans meuble, sans rien, sauf la lumière et le plus important de tout : 4 murs et un toit !

Le lendemain matin nous n’aurons pas le temps d’aller jusqu’au check-post (pourtant à moins de 50 mètres) qu’un camion acceptera de nous emmener sur une trentaine de kilomètres. Nous voilà bien installé dans un superbe camion Tata, décoré comme il se doit à l’intérieur avec des dizaines de guirlandes de fleurs multicolores et de nombreuses figurines hindouistes.

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Une première expérience de stop au Népal qui se révèlera vite désagréable quand l’un des 3 routiers insistera fortement pour qu’on lui donne nos chaussures et nos blousons… Il arrivera même ‘discrètement’ à voler notre téléphone portable dans l’une des vestes. Evidemment nous ne nous sommes pas laissé faire et nous réussirons à le récupérer, sans violence… Le monsieur, un peu ivre et très lourd, nous répétera qu’il n’a rien volé et qu’il ne sait pas comment le téléphone s’est retrouvé dans sa poche…

Malgré la mauvaise ambiance dans le camion, le conducteur nous déposera comme prévu dans la ville où nos chemins se séparent, et son collègue essaiera une nouvelle fois de profiter de la situation en nous demandant de l’argent pour la course. Nous lui dirons gentillement ‘bye-bye’ en lui expliquant avant de partir ce qu’on pense de lui et de ses façons malhonnêtes de traiter avec les gens.

Bon, on ne va pas s’arrêter sur une mauvaise expérience ! Jusque là tous les Népalais que nous avons rencontré étaient très sympas alors il ne faudrait pas faire une généralité sur, peut-être, le seul con du pays.

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Après seulement 5 minutes de marche, c’est un pickup qui s’arrêtera pour nous proposer de monter. La voiture étant déjà pleine, nous monterons à l’arrière, dans la remorque, assis sur la roue de secours et sur les sacs de toile. Et c’est ainsi que, cheveux au vent, nous parcourrons environ 150 km sur une petite route où nous ne croiserons presque personne, en admirant les beaux paysages vallonnés qui marquent petit à petit la fin de la chaine de l’Himalaya.

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Après ces 5 heures de route sinueuse dans la remorque, nous nous arrêterons enfin véritablement qu’en fin d’après-midi et apprendrons que ces messieurs sont des employés de la compagnie d’électricité népalaise et qu’ils sont en tournée pour visiter plusieurs centrales électriques du pays. Nous aurons donc la chance de rentrer avec eux dans une centrale hydroélectrique et de visiter l’intérieur des bâtiments, la salle des turbines, la salle de contrôle, et d’en apprendre un peu plus sur le fonctionnement d’une telle centrale grâce à leurs explications. Encore une expérience très originale et très intéressante !

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Ces messieurs vraiment charmants nous inviterons même à manger un bon dal bhat et s’arrangeront pour nous fournir une chambre gratuite dans leur hôtel. On vous avait bien dit que les Népalais étaient sympas !

Le lendemain, après un bout de route tous ensembles et la visite d’une deuxième centrale électrique, nos amis nous laisserons dans la ville d’Hetauda à 100 kilomètres de la frontière indienne. Ils partirons ensuite vers l’ouest pour continuer leur tournée tandis que nous, nous continuons vers le sud… vers l’Inde.

Dans cette ville, Hetauda, nous rencontrerons encore quelques Népalais (toujours aussi sympas) avec qui nous discuterons autour d’un traditionnel dout-tchia (thé au lait) et qui nous aiderons ensuite à prendre un bus gratuitement pour Birgunj, la ville frontière ; Plus que 100 km à parcourir, moins de 2 heures de route, debout dans un minibus bondé… et nous serons en Inde !

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Cette frontière entre le Népal et l’Inde est la plus anarchique qu’on ait traversée depuis le début du voyage. Les camions se mêlent aux voiturent, aux charrettes tirées par des chevaux ou des boeufs, aux nombreux vélos, motos et rickshaw, et aux piétons (humains, vaches, chèvres, chiens, etc.), sur une route poussiéreuse à moitié en bitume, à moitié en terre.

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Après avoir fait tamponner nos visas au bureau d’immigration indien, nous voilà officiellement en Inde. Nous y découvrons des villages de type « moyen-âge » avec énormément de déchets au sol, des maisons entourées de marécages-égouts-dépotoirs à l’odeur forte, mais aussi des Indiens qui prennent soin d’eux, qui entretiennent soigneusement l’enduit en terre de leurs maison et qui gardent propres leurs beaux vêtements rouges, orange, safran, rose… Un contraste étonnant entre la crasse la plus absolue des sols et la propreté apparente des gens.

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Nous avons donc réussi à rejoindre l’Inde en stop mais le voyage n’est pas terminé, notre prochaine destination c’est Bodhgaya, à environ 400 km, une ville de pèlerinage bouddhiste très importante : c’est ici que le Bouddha a reçu l’illumination il y a 2500 ans, après avoir médité pendant 6 ans.

Nous trouverons d’abord un camion pour nous emmener sur des routes parfois correctes, parfois complétements détruites et couvertes de nids-de-poules. Puis un bus nous emmènera jusqu’à Patna où nous passerons la nuit dans la gare, allongés au milieu des sacs de courriers. Pour avancer sur le quai nous sommes obligés d’enjamber les centaines de sans abris et les voyageurs en attente de leur train qui dorment là sur le sol avec avec juste une couverture.

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Après une nuit pas terrible mais quand même correcte grâce à nos couvertures de survie qui nous ont bien isolé du froid, nous tenterons de reprendre le stop, en vain…
Tous les Indiens que nous croisons nous disent de prendre le train, car il n’est vraiment pas cher, ils nous conseillent même de prendre le train sans payer si on n’a pas d’argent en nous disant qu’on ne risque pas grand chose. Oui mais nous, nous voulons faire du stop pour découvrir les gens et les moyens de transport locaux… Difficile de trouver des arguments pour leur expliquer ca !

Finalement, après avoir créé un attroupement dans la rue, d’au moins 20 personnes venues pour écouter notre histoire, ils se cotiserons tous pour nous payer le train et pour nous convaincre d’y aller en train car il ne comprennent pas qu’on puisse faire autrement. On a beau leur expliquer qu’on arrive de Katmandou en stop, ils ont l’air de ne pas nous croire…

Très génés, nous avons été obligés d’accepter leur argent (environ 200 roupies, 3€) en nous disant que ce genre de situation ne devra plus arriver à l’avenir. Il faudra qu’on trouve un moyen d’expliquer notre démarche sans que les gens se sentent obligés de nous donner de l’argent… Pour cette fois, nous prendrons le train afin de les remercier de leur gentillesse et de faire honneur à cet argent qu’ils nous ont donné pour ça.

Nous arriverons donc à Gaya en train, après 2 heures de voyage recroquevillés dans les compartiments à bagages situés au-dessus des sièges passagers ! (Quand il n’y a plus de place au 1er niveau on va en chercher plus haut ! Et qui sait, peut-être que la prochaine fois nous serons sur le toit du train !)

De Gaya il ne nous reste plus que 12 km pour rejoindre Bodhgaya, nous sommes bien décidé à les faire à pied ou en stop pour ne pas avoir à payer un taxi. Mais en sortant de la gare nous croisons de nombreux conducteurs de rickshaw, l’un d’eux insistera pour qu’on monte avec lui mais nous lui expliquons qu’on a pas d’argent pour le taxi et qu’on va faire le chemin à pied. Comme il commence déjà à négocier ses prix et à nous demander combien on est prêt à payer, on lui dit, juste pour la blague, qu’on veut bien aller avec lui pour zéro roupies, que c’est notre meilleur prix. Et là, à notre grande surprise il acceptera de nous emmener gratuitement jusqu’à Bodhgaya ! Nous ferons le trajet avec 2 voyageurs argentins, qui eux, on payé leur place dans le rickshaw !

Arrivés à Bodhgaya, notre très sympathique conducteur nous emmènera directement jusqu’à l’une des auberges les moins chères de la ville : La « Baba Ashram Guesthouse ».

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Commentaire(s) (14)

Salut à tous les 2! Encore un très bon article avec de belle photos. J’ai remarqué depuis quelques temps que vous aviez du mal à expliquer aux gens que vous faisiez un tour du monde en auto stop. Tous ça n’est pas très facile mais je trouve que vous vous en sortez bien et que les gens sans vous connaître vous aide beaucoup.
Donc en route pour l’INDE.

Oui c’est vrai que depuis l’arrrivee en Chine, on a beaucoup plus de mal a expliquer eux gens pourquoi on voyage comme ca. Le stop ca ne fait pas partie de la culture asiatiaque, peut-etre parce que les transports en communs ne sont pas tres chers, ou peut-etre aussi parce que les asiatiques ne sont tres voyageur/aventureux. Et quand on voyage dans des regions dangeureuses (comme la ou nous sommes, dans le Bihar en Inde) les gens comprennent encore moins car il y a les risques en plus…

Bravo à vous 2. Votre voyage est fantastique et la lecture de ce blog permet de sortir sa tête de la routine occidentale…

Quel courage!!!!! on vous admire,et vous envie malgrés des passages difficile.
De magnifique photos,quel contraste quelquefois d’une image à une autre….
Quel pauvreté aussi,nous avons bien de la chance d’être en France!!!
Bonne continuation,on continue de voyager avec vous!!!

Encore et toujours de jolies histoires brêves mais tellement vivantes et poignantes. Dommage que vous ayez eu à vivre la mésaventure avec le chauffeur routier pour le portable…Vous allez voir la misère dans son intégratilité, hélas !
Je ne sais pas si vous avez lu « La Cité de la Joie », mais vous nous direz si leur vie a changé ou pas.
En tout cas prenez garde à vous avec toutes les maladies et le manque d’hygiène.
Bonne continuation.

toujours aussi genial ces recits.malgré cette petite

mesaventure avec le routier,les gens ont vraiment

l’air trés sympatique et nous sommes surpris qu’il

y ai autant de générosité vu la pauvreté du pays.

bonne route pour la suite!!!

Encore un bel article ! On en voudrait plus souvent mais c’est tellement facile de dire ça quand on est dans le confort occidental.

Je suis content que vous teniez à faire du Stop car c’était l’un des objectifs de votre Tour du Monde et j’avais peur que vous l’ayez un peu oublié.

En tout cas bravo ! Votre Tour du monde est clairement l’aventure comparé à beaucoup qui font tout par avion.

Hâte de vos nouvelles du pays de Gândhî.

Devant les événements survenus dernièrement en Tunisie et maintenant en Egypte, et bien qu’actuellemement vous vous trouvez en asie, appréhendez vous être un jour témoins d’une révolution sociale d’un peuple ou d’un événement d’aussi grande importance comme un cataclysme voire malheureusement d’un attentat ?

salut les copains!! je vois qu’on s’ennuie pas!! superbe article!! au fait,adrien,ta poussé des cheveux lol.. et toi julien rase toi!! lol j’espere que vous continuez super bien votre trajet!! a bientot au usa!! bisous a vous tous de valence!!

Hello,

Au top cet article, une nouvelle page s’ouvre et vous allez en prendre plein les yeux en Inde je pense,en tous cas la partie Népal / Tibet me laisse rêveur !
Merci à vous 2 pour cette super aventure.

Bon courage pour le stop en Inde :)

Jeremy

jamais dormi dans un formule1,jamais, confort de bourg ,mais si cela devait m’arriver,penserais a vous et du coup ce formule deviendrait un 5 etoile ,go on

Vous n’avez pas réussi à faire du stop ce jour là mais vous avez avancé sans dépenser un centime en transport. On peut dire que le contrat est respecté :-)

« Tous les Indiens que nous croisons nous disent de prendre le train, car il n’est vraiment pas cher, ils nous conseillent même de prendre le train sans payer si on n’a pas d’argent en nous disant qu’on ne risque pas grand chose. Oui mais nous, nous voulons faire du stop pour découvrir les gens et les moyens de transport locaux… »

Les trains en Inde sont pourtant un très bon moyen de découvrir les locaux. J’ai voyagé un mois dans le nord de l’Inde il y a trois ans, principalement en train, et j’y ai fait des rencontres très enrichissantes. Je comprends votre démarche dans la mesure où voyager en faisant du stop était, d’après ce que j’ai pu comprendre, l’un de vos objectifs principaux ; cependant, le train est une façon d’aller à la rencontre des populations locales étant donné qu’il s’agit du transport privilégié des Indiens pour les longues distances. Ceci étant dit, je viens de découvrir votre blog qui est des plus intéressants et vous souhaite bonne continuation à tous les deux!

Faire du stop est une maniére de provoquer la surprise.

En montant dans un camion, on ne sait pas dans quelle ville ou village on va arriver et avec un peu de chance, le village n aura pas d hotel.
En prenant le train, il n y a plus la surprise.

Toutefois, comme tu le dit le train est un excellent moyen de rencontrer les locaux.

Pour bien connaitre un pays, il faut alterner plusieurs mode de voyage : autostop, marche a pied, travail dans le pays, touristique…

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