La colonisation oubliée de la Papouasie Occidentale

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Publié par Froggy | Classé dans Asie, Océanie | Publié le 21-09-2015

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1- C’est quoi la Papouasie Occidentale ?

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Officiellement reconnue sous le nom de « Nouvelle-Guinée Occidentale » mais plus souvent appelée « Papouasie Occidentale » ou en anglais « West Papua », ou plus simplement « Papouasie », anciennement « Irian Jaya », cette province indonésienne se situe à l’extrême Est de l’archipel indonésien et possède une frontière terrestre avec la Papouasie-Nouvelle-Guinée.

Pour clarifier l’appellation, je préfère utiliser le terme de « Papouasie indonésienne », par opposition à la Papouasie-Nouvelle-Guinée, et ce qui permet de comprendre automatiquement que nous sommes sur le « continent papou » mais qu’aujourd’hui c’est le drapeau indonésien qui flotte sur ces terres..

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L’archipel indonésien avec tout à droite de la carte l’îe de Nouvelle-Guinée dont la moitée Ouest (en rose) est occupée par l’Indonésie.
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L’île de Nouvelle-Guinée. A gauche de la frontière : la province indonésienne de Papouasie Occidentale (West Papua). A droite de la frontière, la Papouasie-Nouvelle-Guinée (Papua New Guinea), pays indépendant depuis 1975.

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2- Comprendre le conflit en Papouasie Occidentale

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Il faut d’abord comprendre que d’un point de vue historique et culturel, l’île de « Nouvelle-Guinée », (deuxième plus grande île du monde, que j’appelle aussi « le continent papou ») est un seul et même pays, peuplé par les Papous depuis plus de 40000 ans.

L’histoire coloniale européenne a commencé à changer la donne au XVIIe siècle avec l’arrivée des Hollandais dans cette région du monde, mais aussi des Portugais, des Allemands, des Anglais… C’est alors presque tout l’archipel indonésien (l’actuelle « Indonésie ») qui était occupé par les Hollandais. Tandis que l’extrême Est de l’archipel (l’actuelle Papouasie-Nouvelle-Guinée) était occupé par les Anglais et les Allemands.

La frontière verticale toute droite dessinée à l’époque pour séparer l’île de Nouvelle-Guinée en deux (avec les colonies néerlandaises à l’Ouest, et les colonies anglaises et allemandes à l’Est) est toujours d’actualité aujourd’hui.

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L’île de Nouvelle-Guinée en 1884. On peut voir à gauche de la frontière la colonie néerlandaise (partie orange), et à droite de la frontière les colonies allemande au nord (en jaune) et britanique au sud (en rose).

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La même carte, simplifiée. Colonie holandaise (DUTCH), colonie allemande (GERMAN), et colonie britanique (ENGLISH). Les colonies allemandes et britaniques de 1884 se réunirent quelques décennies plus tard pour former une seule et même province (australienne), avant d’obtenir l’indépendance en 1975, devenant alors la Papouasie-Nouvelle-Guinée.

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Si la moitié Est de l’île de Nouvelle-Guinée a gagné son indépendance en 1975 (devenue alors la Papouasie-Nouvelle-Guinée), on ne peut pas en dire autant de la moitié Ouest qui est actuellement occupée par l’Indonésie et dont elle cherche désespérément à se libérer.

L’histoire de cette région au cours des derniers siècles est complexe et a eu à faire à de nombreux intervenants, aussi bien asiatiques qu’européens. Ce qui va suivre maintenant n’est donc qu’une simplification qui permet juste de comprendre le conflit actuel entre Papous et Indonésiens.

C’est en 1949, après une guerre qui dura 5 ans, que l’Indonésie devient un état souverain libéré de ses colonies néerlandaises… à l’exception de la province de Papouasie Occidentale qui reste entre les mains des Hollandais sous le joli nom de « Nouvelle-Guinée néerlandaise ». Il faudra ensuite attendre 1963 pour que la Hollande cède cette dernière colonie à l’Indonésie qui considère, tout à fait arbitrairement, que la Papouasie lui appartient et lui revient de droit.

La Hollande aurait préféré à ce moment là laisser le peuple papou décider de son propre sort, mais sous la pression indonésienne de plus en plus forte la colonie va être cédé à l’Indonésie sans aucune autodétermination possible. Seul un faux référendum truqué fut organisé par le gouvernement indonésien, dont le résultat fut évidemment sans surprise… Au grand regret des Papous qui sont les premiers concernés et dont les terres passent d’une main étrangère à une autre sans avoir le droit de donner leur avis…

La moitié Ouest de l’île de Nouvelle-Guinée devient alors officiellement une province indonésienne : la Nouvelle-Guinée Occidentale (ou Papouasie Occidentale).

De nombreux Papous se sentent victimes de discrimination et considèrent les Indonésiens comme des envahisseurs. Leur mouvement de protestation, même pacifique, est alors sévèrement réprimé. Commence ensuite un long et violent conflit entre l’armée indonésienne et l’Organisation pour une Papouasie Libre (Organisasi Papua Merdeka). Conflit politique et militaire qui n’a jamais cessé depuis les années 60.

Si l’Indonésie continue d’envoyer ses soldats par milliers en Papouasie et ne souhaite visiblement pas rendre cette terre à ses occupants, c’est que « malheureusement » cette terre est riche de nombreuses ressources naturelles. Tout d’abord le bois, avec des forêts à exploiter recouvrant une grande partie du territoire, mais aussi les palmiers à huile et le cacao, ou encore l’abondance de ressources maritimes liées à la pêche. Mais la Papouasie est surtout convoitée pour son pétrole, son gaz, et certains minerais présents en très grandes quantités comme le nickel, le cobalt, le cuivre, et l’or.

De nombreuses exploitations minières appartenant toutes à des compagnies étrangères pillent aujourd’hui les ressources du sous-sol de Papouasie, dont la célèbre mine de Grasberg (pour ne citer que celle-ci) qui est la plus grande mine d’or et la troisième plus importante mine de cuivre au monde, exploitée par la compagnie américaine Freeport-McMoRan.

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Grasberg / Freeport : L’une des plus grandes mines à ciel ouvert du monde

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La surpopulation de l’archipel indonésien est une autre raison pour laquelle l’Indonésie n’a pas intérêt à se retirer de sa colonie. En effet la densité de population en Indonésie est l’une des plus fortes au monde (notamment sur l’île de Java), alors ce nouveau territoire vierge, immense et plein de ressources, offre d’innombrables opportunités de travail et de logement pour la population indonésienne. Un véritable eldorado…

Le gouvernement indonésien a mis en place depuis plusieurs décennies une politique de « transmigration » c’est à dire une migration forcée (très fortement aidée) depuis les îles les plus peuplées de l’archipel vers sa colonie de Papouasie. Cette politique agressive de migration a rapidement changé la démographie du territoire papou, et on estime aujourd’hui que plus d’un tiers de la population de Papouasie Occidentale n’est plus d’origine papoue…

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3 – Le conflit de nos jours

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Le conflit n’a jamais pris fin, avec d’un côté l’Organisation pour une Papouasie libre, qui souhaite la décolonisation et revendique l’indépendance pure et simple du pays, soutenue par la grande majorité du peuple papou, et de l’autre côté le gouvernement indonésien autoritaire appuyé par son armée puissante et violente, lui-même soutenu par les nombreuses entreprises étrangères qui exploitent les ressources de la Papouasie sans l’accord des Papous, et donc « indirectement » soutenus par de nombreux pays asiatiques et occidentaux parmi lesquels : la Chine, le Japon, les USA, le Canada, le Royaume Uni, l’Australie, l’Afrique du Sud, la France (avec Total qui y exploite du pétrole), et tous les pays ayant des accords commerciaux avec l’Indonésie.

Comme toujours, les intérêts financiers des gouvernements et des multinationales passent bien avant la question des droits de l’homme, et même du droit fondamental à vivre dans un pays libre.

La France avec son bel étendard des « Droits de l’Homme et du Citoyen » ne se prive pas plus que les autres pour, non seulement soutenir le gouvernement indonésien et ses colonies en exploitant illégalement les ressources de Papouasie par l’intermédiaire de sociétés comme Total, mais aussi de rester l’un des plus grands exportateurs d’armes au monde, vers de nombreux pays dont… l’Indonésie. Des armes qui feront, entre autres, couler le sang des Papous et s’effondrer leur rêve d’indépendance et de liberté.

Le sujet, pourtant brûlant, est loin de faire la une des médias français ou européens, et les gentils citoyens que nous sommes, pleins de bons sentiments et de petits soucis quotidiens, continuent de vivre confortablement dans la lumière douce et apaisante de la télévision.

Ou bien l’actualité serait-elle déjà si dense et si terrible que les problèmes plus lointains en sont oubliés ?

« Un génocide se déroule en silence, orchestré par le gouvernement indonésien. De nombreux Papous sont massacrés par la police et par l’armée indonésienne, torturés, emprisonnés de façon arbitraire, persécutés, déchus de leurs droits politiques et de leur terre. De nombreux enregistrements vidéos de tortures et d’exécutions réalisées par l’armée indonésienne furent diffusés sur internet. […] Les militaires et les policiers indonésiens sont racistes et considèrent les autochtones à peine mieux que des animaux.

D’autre part, pour permettre de faire place nette aux projets stratégiques, aux multinationales et aux colons javanais, l’armée indonésienne, pour briser la résistance des Papous, multiplie les pires abominations : bombardements de villages, mitraillage par hélicoptères, opérations de chasse aux indigènes, exécutions de masse de prisonniers et d’otages, tortures, emprisonnements sans jugements dans des cachots souterrains, disparitions… »

Source : http://blog.1492.over-blog.com/2014/08/

Même si aucune statistique officielle n’existe, on estime qu’il y aurait eu entre 100000 et 400000 Papous tués par l’armée indonésienne depuis 1963. Et le massacre continue encore de nos jours, en toute impunité, loin des caméras et des journalistes.

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On comprend donc pourquoi les journalistes étrangers ne sont pas les bienvenus dans cette province indonésienne et pourquoi certaines régions sont même soumises à des permis spécifiques. C’est en partie pour cela que j’ai eu beaucoup de mal à obtenir mon visa indonésien depuis la Papouasie-Nouvelle-Guinée (voir l’article précédent).

D’ailleurs, les arrestations et les emprisonnements de journalistes étrangers ne sont pas rares. Le simple fait de prendre contact ou de discuter avec certains Papous considérés par le gouvernement indonésien comme des leaders du mouvement d’opposition est passible d’emprisonnement.

J’ai moi-même été contrôlé plusieurs fois (passeport, visa) et questionné par la police indonésienne lors de mes trois semaines passées en Papouasie Occidentale. Si les populations papoue et indonésienne sont très accueillantes avec les étrangers, la police elle est beaucoup plus méfiante.

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4- Un nom pour incarner le mouvement : Benny Wenda

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Le mouvement d’opposition papou a aujourd’hui un nom : l’Organisation pour une Papouasie libre, et un leader emblématique : Benny Wenda.

Benny_WendaBenny Wenda est né en 1975 dans un village de Papouasie Occidentale, plus précisément dans la vallée de Baliem, une région alors soumise à la violence et à la barbarie de l’armée indonésienne (viols, tortures, etc.). Une rébellion papoue de 15000 hommes éclata lorsque Benny n’avait que 2 ans, mais les représailles de l’armée furent terribles et les villages brûlés, bombardés, faisant de nombreuses victimes et obligeant des milliers de Papous à fuir et à abandonner leurs villages.

Benny Wenda vit une partie de sa famille mourir sous ses yeux et passa les 6 années suivantes caché dans la jungle avec les survivants. Il fut plus tard désigné chef par les anciens de sa tribu, puis se lança dans des études de sociologie à l’université de Jayapura.

Après des années d’activisme politique et de combat pacifique pour l’indépendance et le respect des droits de l’homme en Papouasie, il fut arrêté par la police indonésienne en 2002 mais réussi à s’échapper lors de son procès et pris la fuite vers la Papouasie-Nouvelle-Guinée, aidé par d’autres activistes.

Benny Wenda vit aujourd’hui en exil au Royaume-Uni après y avoir obtenu l’asile politique en 2003.

Source : http://bennywenda.org/biography/

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Benny_Wenda

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International_Parliamentarians_for_West_Papua_launch

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5- Et le reste du monde ?

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L’Indonésie cherche évidemment à cacher la vérité au reste du monde, notamment en contrôlant l’accès à cette province et en y interdisant l’entrée aux journalistes, mais aussi en perpétuant le mensonge quant à ce qui se passe réellement sur place.

Quant à l’ONU et à la communauté internationale, elles se désintéressent totalement de ce conflit, surtout que beaucoup de pays y défendent de gros intérêts commerciaux à travers leurs compagnies minières et autres entreprises aux profits bien juteux implantées en Papouasie.

Dans le monde actuellement, seule une petite poignée de parlementaires soutiennent officiellement le combat des Papous pour leur droit à l’autodétermination, à travers la signature d’une déclaration internationale. Parmi les 104 parlementaires signataires on retrouve une belle majorité de Britanniques, quelques Australiens, quelques Néo-zélandais, et une minorité diverse.

La liste complète des signataires ainsi que le texte de la déclaration est visible sur la page de l’ « International Parliamentarians for West Papua »  : http://ipwp.org/parliamentarians/

Encore une fois, je me pose la question : Comment peut-on dire d’un peuple qu’il est primitif, et d’un autre qu’il est civilisé, lorsque l’on réalise à quel point les intérêts financiers, le profit, le capitalisme, triomphent sur toutes les valeurs humaines et morales de ce monde ?

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West Papuans holding placards, calling for UN assitance, after Indonesia’s invasion of West Papua in 1962
« ONU, ne nous vendez pas comme des animaux » – Photo de 1962, à l’époque de la transition entre la souveraineté néerlandaise et la souveraineté indonésienne, le dossier « Papouasie » était alors passé entre les mains de l’ONU pendant quelques mois.

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Liens externes :

1) Un court article du journal Le Monde Diplomatique intitulé « Indonésie, le calvaire sans fin des Papous » :

https://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2010-10-25-Papouasie

2) (Ré)écoutez l’émission radio « Partout ailleurs » de France Inter traitant de « La colonisation oubliée de la Papouasie Occidentale » (6 minutes) :

http://www.franceinter.fr/emission-partout-ailleurs-la-colonisation-oubliee-de-la-papouasie-occidentale-14

3) Un article de Médiapart qui résume l’ensemble de la situation depuis le début du conflit : « Papouasie Occidentale: l’opression au quotidien » :

http://blogs.mediapart.fr/blog/infofestival-douarnenezcom/290814/papouasie-occidentale-lopression-au-quotidien

4) Un excelent article de L’observatoire des multinationales, mettant en évidence le lien entre présence de ressources naturelles et conflit sanguinaire : « La Papouasie occidentale, un territoire livré aux géants de l’industrie minière » :

http://multinationales.org/La-Papouasie-occidentale-un-territoire-oublie-livres-aux-geants-de-l-industrie

5) Le site officiel de la « Asian Human Rights Commission » (la Commission Asiatique des Droits de l’Homme) qui répertorie les principales violations aux droits de l’homme par pays (en anglais) : http://www.humanrights.asia/countries/indonesia

6) Le site officiel du mouvement « Free West Papua » (en anglais) :

http://freewestpapua.org/

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Le drapeau de la Papouasie Occidentale fut levé pour la toute première fois en 1961. Il est aussi le symbole de la lutte pour son indépendance.

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Une chanson pour ne pas les oublier : « West Papua » de Georges Telek

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Georges Telek est un chanteur et musicien originaire de Papouasie-Nouvelle-Guinée. En plus d’être une véritable légende dans son pays, il est aussi l’un des seuls artistes de PNG ayant obtenu une renommée « internationale ». Il se rend par exemple régulièrement en Australie pour ses tournées musicales, où il a déjà conquis un certain public.

J’ai justement découvert cet artiste lors de mon voyage en Australie en 2012-2013, et j’ai été d’autant plus séduit par cette chanson « West Papua » en comprenant l’engagement du texte pour la cause de l’indépendance de la Papouasie. Je me suis vite rendu compte lors de mon retour en Papouasie-Nouvelle-Guinée que tous les gens connaissaient, adoraient, et admiraient ce grand chanteur, cet enfant du pays devenu une légende.

J’ai pu alors en discuter avec les Papous pour mieux comprendre le sens de cette chanson écrite en pidgin, l’écouter encore et encore au point de la savoir par coeur et de la chanter avec les locaux. Cette chanson fut pour moi une véritable « porte d’entrée » à une prise de conscience de la situation actuelle en Papouasie Occidentale.

Lors de mon séjour à Wewak en Papouasie-Nouvelle-Guinée j’avais eu l’opportunité, grâce à une belle rencontre avec une professeur d’anglais, de me faire traduire puis expliquer le sens de chaque mot de cette chanson. J’avais alors reporté la traduction en anglais dans mon petit carnet de notes avec déjà à l’époque le projet d’écrire un article, un jour, sur le combat des Papous, illustré de la voix et du texte de Georges Telek. Ce jour est venu et je suis heureux de vous faire découvrir le clip vidéo de la chanson « West Papua » , suivi du texte en pidgin et des 2 traductions, d’abord en anglais, puis en français.

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Lien Youtube : https://www.youtube.com/watch?v=qhJWwwPDaZc

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Le texte original en pidgin :

San i go down, san i kamap,
Na wari i stap yet long ol west papua (bis)

Ol i laikim freedom,
yeah freedom,
long west papua
Ol wantok belong yumi

Ol i ranaway nambaut
na hait long big bus,
Ol i laikim freedom
Husait bai halibim ol ?

Ol i ranaway nambaut
na hait long big bus,
Ol i laikim freedom
Husait bai harim ol ?

Ol i laikim freedom,
yeah freedom,
long west papua
Ol wantok belong yumi (bis)

Givim freedom,
yeah freedom,
long west papua
Ol wantok belong yumi (bis)

Tingting bilong ol
na bilip bilong ol
long independence
wanpela time

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Le texte traduit en anglais :

The sun goes down, and the sun rises,
and there is still sadness on West Papua (bis)

They just want freedom, freedom,
in West Papua, our fellow men.

They ran away everywhere,
and hide in big bushes…
They just wanted freedom.
Who is going to help them ?

They ran away everywhere,
and hide in big bushes…
They just wanted freedom.
Who is going to hear them ?

They just want freedom, freedom,
in West Papua, our fellow men.
Give freedom, freedom
to west papuans, our fellow men. (bis)

They keep hope, and they keep faith
of having independence, one day…

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Le texte en français :

(traduction et adaptation personnelle des paroles)

Le soleil se lève,
et le soleil se couche
Mais il n’y a plus que tristesse
sur la Papouasie Occidentale

Tout ce qu’ils demandent, c’est la liberté
La liberté en Papouasie, nos frères de l’Ouest
Tout ce qu’ils souhaitent, c’est l’indépendance
L’indépendance de la Papouasie, derrière la frontière

Ils ont du s’enfuir, dans tout le pays
Ils ont du se cacher dans la jungle
Ils désiraient seulement la liberté
Mais qui pourra leurs venir en aide ?

Ils ont du s’enfuir, dans tout le pays
Ils ont du se cacher dans la jungle
Ils rêvaient seulement de liberté
Mais qui pourra entendre leurs cris ?

Tout ce qu’ils demandent, c’est la liberté
La liberté en Papouasie, nos frères de l’Ouest
Tout ce qu’ils souhaitent, c’est l’indépendance
L’indépendance de la Papouasie, derrière la frontière

Rendez-leurs la liberté, la liberté,
Aux Papous de l’Ouest, nos frères et nos sœurs
Rendez-leurs la liberté, la liberté,
Aux Papous de l’Ouest, nos frères et nos sœurs

Il nous faut garder l’espoir,
Il nous faut garder la foi,
pour qu’un jour, enfin
ils obtiennent l’indépendance…

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free west papua flag

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Commentaire(s) (8)

Cela fait un moment que je lis votre blog , que j’ai découvert par hasard en faisant des recherche sur la Papouasie . Merci pour cette article qui m’a permis de découvrir georges Telek . J’attend la suite de ton voyage avec impatience …

Bonjour NT et merci beaucoup pour ton retour.
Voici une autre très belle chanson de Telek : « Abebe » (butterfly) :
https://www.youtube.com/watch?v=Ob9u6Edkcvk

Je parlerai dans le prochain article de mon expèrience de voyage en Papouasie indonésienne, avant de passer véritablement à l’Asie avec Sulawesi, Bornéo, les Philippines, etc.

A bientôt ! ;-)

Salut Julien !

Merci pour cet article super intéressant.

Je vous suis depuis longtemps maintenant grâce au blog, et malgré le retard accumulé de ton côté c’est toujours avec grand plaisir que je découvre tes nouveaux articles.

Bon courage pour la suite de l’écriture,

Charlotte

Salut Charlotte et merci beaucoup pour ton message. Cet article est un peu « hors voyage » mais il me tenait trop à coeur de l’écrire depuis longtemps, pour parler de ce que j’ai vu et appris là-bas en Papouasie.

C’est vrai que j’ai encore beaucoup de retard à ratrapper sur l’écriture (environ 10 mois de voyage sur l’année 2014), et je compte bien écrire l’intégralité de ces aventures d’ici la fin de l’année (fin 2015). Il va me falloir travailler dur (!) et synthétiser au maximum pour terminer dans les 2 prochains mois.

Merci de continuer à nous suivre ! :-)

Merci Julien de nous faire découvrir ce passage historique méconnu.
Merci aussi de partager ton point de vue sur la question après ton aventure singulière dans ces contrées reculées.
Enfin, merci de nous faire découvrir cette chanson au revendication légitime et plutôt pacifique. D’autres auraient appelé aux armes…

Oui, d’autres auraient appelé aux armes…

Le grand malheur de cette planète, c’est la puissance des grands trusts qui ont leurs hommes de paille à la tête de tous les pays « riches ». En finalité, ce sont ces grandes industries qui gouvernent, au mépris des hommes qui ont toujours habité ce pays. Alors, à la lecture de tes commentaires, nous sommes tous tentés de demander : « quoi faire ??? » , pour leur venir en aide à survivre, et sauver leur culture si particulière.
Très bonne page d’une histoire bien lointaine, mais hélas trop réelle.
Je m’empresse de lire la suite.

Que faire… Grande question !

Il n’y a pas de petite action, et tout processus commence par l’information, la curiosité, le savoir, la transmission du savoir, l’éducation, à tous les niveaux, du bouche à oreille jusqu’aux salles de classes et aux médias.

On peut aussi soutenir plus directement certaines organisations (comme le mouvement « Free West Papua ») en faisant une donnation, en achetant des produits dérivés, en signant des pétitions, etc.

On peut, on doit aussi agir à travers nos choix de consommation :
- acheter un produit à base d’huile de palme, c’est soutenir les déforestations apocalyptiques qui se produisent en Indonésie, y compris sur l’ile de Papouasie.
- Acheter des bijoux en or, par exemple, c’est soutenir l’exploitation des mines d’or dans le monde, dont celles de Papouasie si destructrices. Tout comme les fameux diamands des mines africaines qu’on n’a plus besoin de présenter…

Plus l’on consomme de biens matèriels et plus l’on exploite d’une manière ou d’une autre aux 4 coins de la planète : des peuples, des êtres humains, des ressources, la nature au sens large.
C’est simple, plus on consomme, plus on détruit.
Il n’y a pas de petits gestes si on est 7 milliards à les faire.