Fin d’une aventure de 2 mois en Papouasie-Nouvelle-Guinée

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Publié par Froggy | Classé dans Invitation au voyage, Océanie | Publié le 07-09-2015

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Résumé de mon voyage en Papouasie-Nouvelle-Guinée


(Septembre-Octobre 2013)

Deux mois se sont écoulés depuis mon arrivée en Papouasie-Nouvelle-Guinée ! Deux mois d’aventures que je ne pourrai jamais oublier !

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P1170252Après avoir attéri sur l’ile de Daru à bord d’un petit aéronef transportant des crustacés depuis l’Australie, j’ai dû me débrouiller par mes propres moyens pour quitter cette région parmi les plus reculées de Papouasie-Nouvelle-Guinée.

C’est seulement après 2 semaines de recherches et d’attente que j’ai pu m’évader à bord d’un bateau-cargo transportant du bois, accompagné d’une équipe de travailleurs papous et d’un équipage nord-coréen ! P1170283

J’ai ensuite continué ma progression vers le nord en remontant la rivière Bamu, cette fois à bord d’un remorqueur, jusqu’au camp d’exploitation forestière de Kamusi situé au milieu de la jungle et à des centaines de kilomètres de la civilisation.

J’y ai été accueilli chaleureusement par des travailleurs philippins expatriés mais j’ai surtout fait quelques rencontres décisives pour la suite de mon périple avec des Papous originaires de la région des Highlands.

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p1170413cropC’est aussi à Kamusi que j’ai eu la chance d’assister à la grande fête nationale du 16 Septembre, où des dizaines de tribus originaires des 4 coins du pays se regroupaient pour un spectacle de chants et de danses traditionelles.P11705772

Sans autre moyen de transport que mes jambes, j’ai ensuite passé une semaine éprouvante à traverser la jungle boueuse, accompagné de Simon, marchant vers le nord de village en village et bivouaquant comme nous le pouvions au milieu des bois.

Arrivé dans la région des Highlands, j’ai redécouvert avec un certain soulagement la Route et la facilité des déplacement motorisés !

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Puis après une semaine de repos et de fraicheur dans le village natal de Simon, niché au coeur d’une jolie vallée d’altitude, c’est à nouveau par la route et à bords de différents véhicules, jeeps, bus, camions, que j’ai rejoint la très jolie ville côtière de P1170683-600x450-tdm_blogMadang, avant d’arriver au « terminus » de la ligne : le minuscule village de Bogia situé au bout de la route, là où les véhicules ne peuvent aller plus loin.P1170705-600x450-tdm_blog

C’est donc ensuite à bord d’une petite barque à moteur que j’ai continué mon périple vers l’ouest, longeant la côte puis remontant à l’intèrieur des terres la mythique rivière Sépik et son dédale de mangroves jusqu’à Angoram, avant de reprendre la route de Wewak où j’ai retrouvé mes amis de Mangar Beach.

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Dans leur petit village idyllique construit sur la plage,P1170718crop sous les cocotiers, ils m’ont accueilli comme un frère, comme un fils, et c’est ici dans l’un des plus beaux endroits du monde, avec des gens d’une gentillesse hors du commun, que je suis tombé malade du paludisme.

Soigné, hospitalisé, je me suis vite rétabli entre de si bonnes mains et j’ai pu reprendre la route vers Vanimo, dernière étape avant la frontière indonésienne.

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Une terre d’Aventure et d’Hospitalité

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Surnommé « Mountain Mangi » (le gamin des montagnes) lors de mon séjour avec Simon dans les Highlands, puis rebaptisé « Mangi Sepik » (le gamin du Sépik) par les enfants de Mangar Beach à Wewak, je me suis toujours senti chez moi et j’ai été accueilli partout comme un ami voire comme un membre de la famille à part entière. Jamais un Papou ne m’aurait abandonné à dormir dehors et jamais on ne m’aurait laissé le ventre vide. Je me suis rarement senti seul pendant ces 2 mois de voyage et j’ai toujours obtenu de l’aide pour trouver ma route lorsque j’étais perdu. Comment oublier une telle hospitalité ?

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Les Papous et la Papouasie-Nouvelle-Guinée ne peuvent laisser le voyageur indifférent. Tant par la splendeur de son environnement que par l’hospitalité des gens et leur culture si authentique et encore très préservée.

Après mon premier séjour de 3 semaines en PNG en 2011, je m’étais promis d’y revenir un jour et de prendre plus de temps pour explorer les merveilles de ce pays. Durant mes 2 années en Australie à échafauder ce voyage, je m’étais aussi lancé un défi : « J’arriverai en PNG depuis le détroit de Torres, au sud-ouest, et je traverserai alors tout le pays en surface, sans prendre l’avion, quoi qu’il m’en coûte, jusqu’à rejoindre l’unique poste frontière terrestre vers l’Indonésie situé au nord » . Espérant ainsi traverser des régions inexplorées, me perdre dans ces contrées dont je n’avais aucune carte détaillée, voyager le plus modestement possible et ainsi vivre une aventure qui serait difficilement envisageable ailleurs.

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Ce voyage en PNG fût fabuleux et réellement hors du commun, tant sur le point humain, émotionnel, voire spirituel, mais aussi physiquement car j’ai plusieurs fois atteinds les limites de mon corps.

Hospitalisé 2 fois en 2 mois, la première pour des surinfections cutannées liées aux piqures de moustiques et au manque d’hygiène, l’autre pour une crise de paludisme, ayant perdu plusieurs kilos en quelques semaines et gardé des cicatrices indélébiles sur ma peau, je peux dire que ce voyage m’aura marqué aussi bien physiquement que psychologiquement.

La Papouasie-Nouvelle-Guinée mérite bien ses différentes dénominations : « The land of unexpected » (le pays de l’innatendu / de l’imprévisible) et « The last border » (la dernière frontière). Terre d’aventure par excelence, tout ce qui arrivera n’aura pas pû être préparé et rien de ce qu’on avait prévu ne se produira… C’est sauvage, c’est brut, c’est mystèrieux mais c’est tellement beau et chargé d’humanité.

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Mon parcours complet en Papouasie-Nouvelle-Guinée, depuis Daru au sud jusqu’à Vanimo au nord. (Cliquez sur la carte pour l’agrandir !)

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Bilan : Nourriture et alimentation

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J’ai toujours mangé à ma faim lorsque j’étais reçu chez les Papous, mais j’ai parfois souffert du manque de provision lors de longs trajets entre 2 étapes sans point de ravitaillement, lors de bivouacs (Bogia, Angoram), et surtout durant les 5 longues journées de marche dans la jungle.

P1170234 [600x450 (tdm_blog)]Le riz, le sagou, la banane à cuire (une variété spéciale), la patate douce et autres tubercules comme l’igname (yam) et le taro consituèrent la base de mon alimentation, plus ou moins disponibles en fonction du climat et du type d’agriculture de chaque région (excepté pour le riz qui est importé d’Asie, donc disponible seulement en magasin).

Ajoutez à cela beaucoup de « kumu » (légumes verts en branches cuits à l’eau), et du poisson fraisP1170246 [600x450 (tdm_blog)] en abondance dans les régions côtières. Globalement très peu de viande mais parfois une petite touche de crabe, de coquillages, ou encore du gibier ou de la volaille, et du porc pour les grandes occasions.

Côté fruits et légumes frais on peut citer les concombres, les cacahuètes, le fruit à pain (breadfruit), le pandanus, d’étranges agrumes et quantité de bananes, papayes (pow-pow), noix de coco, ainsi qu’un petit fruit rouge saisonnier en forme de cloche appelé « lau-lau » .

P1170206 [600x450 (tdm_blog)]Parmis les expèriences culinaires « intéressantes », je peux citer le requin, la tortue, le dugong (vache de mer), le kangourou arboricole, le lézard, les sauterelles grillées, et j’en oublie.

Ca fait un peu  moins rêver mais les Papous consomment aussi régulièrement des produits industrialisés comme des sodas en canette (Coca…), du jus d’orange en poudre à diluer dans l’eau (Tang), des nouilles instantanées, des biscuits sucrés ou salés, de la viande en boite (corned beef), du poisson en boite (thon…), du thé, du café, du lait en poudre, etc. pour ceux bien sûr qui ont accès à la grande distribution. Tous n’ont pas cette chance !

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J’ai perdu beaucoup de poids lors de mon voyage en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Moi qui ai habituellement un poids assez stable (entre 60 et 62 kg), avec un poids en voyage plutôt aux alentours de 58 kg, je suis tombé à moins de 54 kg à la fin de mes 2 mois de vadrouille en PNG. Ma crise de paludisme n’y est pas pour rien, bien sûr, mais j’avais déjà perdu du poids dans les semaines précédantes, probablement à cause de l’effort physique très important, de la chaleur, du manque de sommeil, et du changement de régime alimentaire.

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Quelques chiffres pour terminer

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Ci-dessous mes dépenses sur 2 mois :

(taux de change approximatif : 10 Kina = 5 AU$ = 3 €)

- Coût des transports :
–> Route : 547 Kina
–> Fluvial/maritime : 190 Kina
Total transports : 737 Kina = 235 €

- Coût de la nourriture :
Total nourriture : 425 Kina = 136 €

- Coût de l’hébergement :
Total hébergement : 0 Kina = 0 €
–> Toutes les nuits passées chez l’habitant + 2 nuits en bivouac jungle + 1 nuit en maison commune (refuge de village) + 4 nuits sur bateaux (cargo et remorqueur) + 1 nuit dans les transports (camion-bus)

- Coût divers :
–> 152 Kina (hôpital, médicaments, vêtements, internet, téléphone, etc.)
–> 135 Kina (visa indonésien)
Total divers : 287 kinas = 92 €

J’ai dépensé un total de 1450 Kina, soit environ 460 € sur les 2 mois.

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Ci-dessous les temps de parcours :

(les trajets en PNG se mesurent toujours en temps et non en distance, car les conditions de route/piste/mer/rivière ainsi que le type de véhicule, l’expèrience du chauffeur, et les aléas du voyage peuvent faire varier la durée du trajet du simple au triple)

- Transports en commun :
–> temps de route/piste : 5 grosses journées, plus une nuit (PMV/bus/camion/jeep). Soit plus de 50 heures en tout
–> temps de transport fluvial/maritime (sur barque/zodiac) : 5h+4h, soit un total de 9 heures

- Transports indépendants :
–> temps de bateau (cargo + remorqueur, compagnie forestière) : 4 jours et 4 nuits
–> temps de jeep (compagnie forestière de Kamusi) : une demi-journée
–> temps de marche (dans la jungle, entre Musula et Waro) : 4 jours et demi de marche rapide, intercallés de 3 jours et 5 nuits de repos et/ou d’attente de météo clémente

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Sur un total de 63 jours passés en Papouasie-Nouvelle-Guinée, 19 jours ont été directement consacrés aux déplacements.

S’il l’on ajoute à celà les presque 3 semaines d’enquêtes et d’attente qui m’ont été nécessaires pour trouver le moyen de quitter Daru (en bateau) puis Kamusi (à travers la jungle), c’est au final pas loin de 6 semaines que j’ai consacré, directement ou indirectement, aux déplacements. Soit les deux tiers de mon temps de séjour !

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En attendant d’y retourner un jour pour de nouvelles aventures, je vous donne rendez-vous dans les prochains articles pour parler de l’Asie et du Moyen-Orient, à venir très prochainement…

A bientôt !

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Commentaire(s) (4)

Très belle aventure avec toujours cette notion de gentillesse et d’hospitalité des Papous.
Par contre on voit à la lecture de ton article que ta santé a été quand même chancelante et que la paludisme a trouvé dans ton organisme très fatigué, le terrain propice pour se développer.
Pour nous autres, assez casaniers, la notion du temps n’est assurément pas la même que pour toi quand tu as fait ce voyage.
A bientôt pour une prochaine lecture.

Je ne sais pas si ma crise de paludisme aurait été moins forte si je n’avais pas été aussi fatigué par le voyage, mais j’aurai ensuite récupéré plus rapidement je pense, surtout dans les semaines et les mois qui ont suivis où j’ai continué à perdre du poids.
Enfin, je n’ai pas à me plaindre, il y a des problèmes plus grave, et ca ne m’empêchait pas d’être heureux !

Quant à la notion de temps, elle est complètement différente lorsqu’on voyage, c’est vrai… Le temps passe plus lentement, les journées sont remplies de nouveauté, de surprises, de nouvelles expèriences, de rencontres, de découvertes, d’apprentissage permanant, des millers de petites choses qui étirent le temps et rendent les heures, les journées, les mois ou les années beaucoup plus longues… Alors que le temps passe si vite lorsqu’on a une vie stable, que l’on est dans une routine. C’est même effrayant…

Salut Julien!
Je suis si heureux de tomber sur un site comme le tiens!
Oui car il n’est pas simple de trouver des informations sur ce pays peu touristique.
Je pars de Nouvelle-Zélande vers Port Moresby dans 10 jours, j’ai bien sûr quelques appréhensions (ça fait partis du voyage).

La première c’est pour le logement et la 2ème pour la nourriture, ton site me rassure donc un peu, en revanche je me tâte toujours à savoir si il va être aussi simple dans une ville comme Port-Moresby de trouver quelqu’un pour me loger que dans les petits villages que tu as traversé…

Je n’ai pas encore décidé si j’allais y rester 3 semaines ou bien 1 mois, ce qui me fait peur c’est bien évidemment le budget… j’envisageai la Nouvelle-Bretagne, Madang, les Highlands, toi qui a l’expérience, pense-tu que 3 semaines suffiraient.
Je me pose tellement de questions…

Salut Aléxis !

Je vais essayer de répondre à tes interrogations:

- Concernant ton arrivée à Port Moresby : tu dois surement être au courant de la réputation de grande insécurité dans cette ville… Si tu es tout seul, avant de quitter la ville le mieux est peut-être de trouver un hotel de façon « classique ». Sauf si tu as la chance de rencontrer dans l’avion un Papou de Moresby qui t’invite chez lui, ce qui n’est pas improbable. Mais il te faut tout de même un plan B, au cas où !
Je me souviens qu’il existe un très grand dortoir (plusieurs centaines de « lits ») à bas prix, géré par Red Cross ou un organisme similaire. J’avais voulu y dormir mais comme il était complet, le staff du dortoir m’avait invité à dormir dans leurs locaux perso.
Pour l’adresse, je ne sais plus, je n’ai jamais su d’ailleurs, il te faudra demander…

- Concernant la durée de ton voyage, comme ca à première vue 3 semaines me parait une durée suffisante. (Mais évidemment si tu peux rester plus longtemps c’est encore mieux!). –> Si tu prends l’avion de Moresby à l’ile de New Britain (pas vraiment d’autre possibilité ici) et qu’ensuite tu prends un avion pour revenir à Madang, tu ne vas pas passer beaucoup de temps dans les transports, c’est déjà ca de gagné pour ton temps de voyage « utile ».
Ensuite depuis Madang tu pourras aller en bus « facilement » jusqu’à Goroka et Mount Hagen dans les Highlands. (compter 2 bonnes journées de bus en tout)
Enfin, il te faudra surement revenir en avion à Moresby, sauf si tu es pret à marcher une semaine à travers la jungle entre Wau/Bulolo et Moresby (mais je ne pense pas que tu l’envisages en si peu de temps?).
Donc en résumé, tu vas prendre 3 fois l’avion en interne, et le seul grand trajet en bus sera Madang–>Highlands. Tu vas donc bien profiter de tes 3 ou 4 semaines pour voyager sans te soucier de trop des transports.

Au fait, il me semble que depuis quelques années il n’y a plus de liaison bateau/ferry entre l’ile principale et New Britain, à cause des naufrages à répétition… C’est pour celà que je n’ai pas évoqué l’idée. (Si la traversée en ferry t’interresse, vérifie tout de même les dernières infos à jour, dans les travel books -pas toujours à jour non plus-, et puis surtout directement sur place)

Tu as d’autres quesions !? N’hésites pas ! ;-)

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