2500km d´autostop sur la Transamazonia

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Publié par Froggy | Classé dans Amérique du Sud | Publié le 05-12-2013

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Autostop sur la Transamazonienne

Depuis Santarem, il me reste désormais environ 2500km a parcourir pour rejoindre Fortaleza, la dernière ville de mon voyage de 16 mois en Amérique du Sud ou j’ai déjà parcouru plus de 13 000 km en stop.

La traversée de l’Amazonie en stop, me rappelle celle de la traversée du désert en Australie. Un certains stress de ne pas rencontrer de véhicule, un trafic très réduit mais je sais que ça sera une belle aventure.

A la sortie de Santarem, je marche environ 20 minutes puis m’arrête pour tendre le pouce avec mon ardoise : Ruropolis, musico da Franca. Apres 30 minutes sans succès, je décide de reprendre la marche tant qu’il fait encore assez frais.

20 minutes plus tard, une poste d’essence se profil au loin, ce qui me donne l’energeie de marché un peu plus avec mon accordeon sur le dos et le sac de voyage devant.
Arrivé a la station essence, je discute avec quelques routier et rapidement je rencontre quelqu’un qui peut m’emmener a Ruropolis mais seulement dans 5 heures. Je parle donc avec d’autres routiers et rencontres quelqu’un qui peut m aider a faire la moitié du chemin.

Me voila donc de nouveau sur la route. Il est beaucoup plus facile de voyager en stop quand on peut discuter en portugais et qu’on semble sympathique grâce notamment a l’accordéon.

Le routier me deposera dans un restaurant a l’heure du dejeuner. Bien évidemment, je joue un peu d’accordeon puis j’explique que je suis arrivé dans ce restaurant perdu le long de la route en voyageant en stop et que je recherche quelqu’un pour m’aider a rejoindre la ville.
Quelques personnes me donnent un peu d’argent et un routier qui remonte a Santarem m’offre un bon repas, mais personne peut m’aider.

Je reste donc dans le restaurant en attendant l arrivée des camions, puis apres 20 minutes, me voila embarqué pour 100km mais pres de 3 heures de routes.

Arrivé a Ruropolis, j’utiliserai également la technique de la station essence ce qui me permettra de trouver rapidement un pick-up. Il m’emmenera assez loin, cependant la nuit tombe et je ne sais pas ou je vais dormir. J’explique mon problème au chauffeur mais il ne semble pas vouloir m’heberger et il me parle d’hotel bon marché. En arrivant en ville, j’explique que je souhaite aller a l’eglise pour parler au prêtre et peut être dormir dans l’église. Il est 20h, et c est justement l’heure de la messe, ou il y a une trentaine de personnes un jeudi soir. A la fin de la cérémonie, j’explique qui je suis, ce que je veux et 2 minutes plus tard, le pretre m’emmène dans un hôtel qu’il paiera de sa poche malgré avoir insisté que je n’ai pas besoin d’un lit pour dormir et que je peux dormir gratuitement sur un banc de l’église.

Je m’endormirais tres facilement dans un bon lit apres une bonne journée ou j’ai réalisé pres de 500 km.

Le lendemain, je profiterai du bon petit dejeuner, également offert et a volonté, pour une nouvelle journée de stop. De nouveau direction la station essence. Cependant pas de chance, personne va ou je vais, je tendrai donc le pouce le long de la route. 10 minutes plus tard, me voila embarqué dans un nouveau camion.

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Voyager sur la transamazonienne, c’est comme voyager sur les routes désertiques d’Australie. La route est longue et ennuyeuse, et meme si il y a peu de traffic, les rares persones sont ravies d’aider quelqu’un. De plus je suis étranger et je ne peux pas savoir qu’il y a seulement un bus par jour ou tous les 2 jours pour rejoindre la prochaine ville. Par consequent, c’est une partie de loisir de voyager en stop dans l’Amazonie.

3 heures, plus tard, me voila dans une nouvelle petite ville. Malheureusement, il  y a pas de stations essences, cependant en discutant avec les locaux, on me parlera du Posto Fiscal. Les routiers sont tous obligés de s’arrêter pour déclarer leur cargaison et payer une taxe. J’irai donc au posto fiscal, je jouerai un peu d’accordéon en attendant les camions, on m’offrira le dejeuner puis le premier routier a s’arrêter sera ravi de m’aider pour parcourir 500km.  A son tour il m’offrira un bon diner. Au moment de dormir, il rencontrera un ami routier qui a un hamac de rechange, par consequent je dormirai sous la cargaison du camion dans un hamac confortable.

Le matin, le routier qui m’a prêté le hamac me propose de m’aider a aller beaucoup plus loin que le précédent routier. Par conséquent sans tendre le pouce, je trouve un nouveau camion. Cependant, je dois attendre qu’il répare le camion. Pendant ce temps, je ferai la cuisine pour le routier et son fils. La nuit arrive, et le camion ne semble pas vouloir fonctionner. Pour effectuer Manaus-Altamira, soit environ 2000km, il a mis 53 jours ! Je comprends alors que je dois trouver un autre routier. De nouveau ce sera assez facile, et je partirai avec un autre routier pendant 2 jours et 3 nuits, soit la plus longue durée avec le même routier et la plus longue distance en Amerique du Sud (2000km). En Australie j’avais effectué 2500km avec le même conducteur.

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Pendant 3 jours, je profiterai des restaurants pour routiers. Des buffets ou l’on peut gouter a une trentaine de plats différents et ou l’on paye le plat au poids pour environ 8 euros le kilo. La générosité extrême des Bresiliens me permettra toujours de manger gratuitement. Un ami du  routier ravi de discuter avec un aventurier » m’offrira même un peu de parfum et savon. Pour le remercier, je jouerai un peu d’accordeon et il me remerciera avec quelques billets. En s’arrêtant dans une petite station d’essence, je serai également invitée par deux très charmantes demoiselles d’une vingtaine d’année qui sont ravi de voir un Francais aux yeux bleus dans un petit village perdu dans l’Amazonie. Même si la route transamazonienne ne rend pas le village si perdu que ca. Pourquoi ne reste tu pas chez nous quelques jours ? Tu voyages depuis 3 ans, tu n’es pas a un mois près… L’invitation est très tentante mais je préfère continuer ma route vers la cote atlantique. Etre vu comme un aventurier par 2 belles brésiliennes me met assez mal a l’aise. Encore heureux que je n’ai pas sorti l’accordéon ou commencer a cuisiner un gâteau au chocolat.

Apres 3 jours de voyage, le conducteur me déposera a Floriano dans un posto fiscal a 10 heure du soir. En discutant avec la police, je dormirai donc sur un banc. Le lendemain matin, je jouerai un peu d’accordeon pendant que les premiers camions arrivent. Un bus arrive egalement. Je parle au conducteur mais il m’indique le prix, puis la police lui parle et me voila embarqué en bus-stop. Au passge, un touriste brésilien m’offre 20 Reais. 2 heure plus tard, j’arrive a Teresina ou m’attend mon Couchsurfeur.

Resumé: 5 jours de voyage, 3000km parcouru, 7 véhicules, 5 reais dépensés (2 euros), 60 reais gagnés, des paysages uniques, de magnifiques rencontres, de délicieux repas.

La Transamazonia, également de tristes souvenirs

Une traversée qui restera un grand souvenir, cependant tout ne fut pas aussi rose.

Du coté d’Altamira, j’ai eu le cœur serré en découvrant que Guizmo avait disparu. Il s’est sans doute enfuit par l’un des trous de mon sac a dos. Si vous voyagé a Altamira, peut être le rencontrerez vous.

Malgré tout il m’a sauvé une partie de mon voyage. En effet j’ai eu le réflexe de vérifier ou se trouvait mon passeport. Et je me suis aperçu que mon passeport n’était plus dans mon sac ! Il avait suivi la même direction que Guizmo mais par chance je l’ai trouvé dans le camion qui venait de me transporter !

Lors de ces longues heures de route, j’ai apprecier les couchers de soleil donnant un charme immense a la foret en la parant de magnifique couleur. Quelques heures plus tard, je profitait de la pleine lune pour voyager au cœur de l’Amazonie. Des images que je n’oublierai jamais. En voyageant en camion plutôt qu’en bus, le pare-brise permet de profiter pleinement des paysages.
Profitant de la fraicheur, mes routiers aimaient souvent  rouler de nuit. En croisant un véhicule toute les 15 minutes puis parfois une petite maison ou les gens dinent, on se sent loin du monde, dans un lieu si calme et si beau même de nuit.

Toutefois, au milieu de la nuit, une lumiere tres puissante se détache. Pour avoir étudié un peu la géographie de l’Amazonie, je ne me souviens pas qu’il y ai des villes de plus de 50 000 habitants ici…
Il s’agit de Belo Monte et ses milliers de travailleurs travaillant jours et nuit pour construire  le plus rapidement possible un barrage électrique, une catastrophe écologique et humaine.
Plutot que de long discous, je vous laisse lire la page wikipedia  http://fr.wikipedia.org/wiki/Projet_de_barrage_de_Belo_Monte

ou de regarder le clip d’une minute de Vincent Cassel

http://youtu.be/rxQjQlAcDto

Belo Monte  sera le 3eme plus grand barrage du monde. C’est un projet pharaonique demandant une main d’oeuvre considerable. Comme il y a 4500 ans, il y a toujours des esclaves pour aidé les plus riches.

Le barrage permettra de produire des bénéfices chiffrés en milliards d’euros,en profitant de l’énergie gratuite fournie par l’eau et en payant certain ouvrier au salaire minimum de 600 reais par mois (190 euros).

De plus chaque année la route Transamazonienne est de meilleur qualité. Pour effectuer Manaus-Natal, les routiers transporteurs de bois ont besoin de 2 semaines pour effectuer l’aller retour. Cependant quand la route sera terminé il leur faudra 1 semaine et des camions au moteur plus petit pourront également participer aux transports. Les routiers se réjouissent de l’amélioration de la route, mais l’Amazonie perdra ses plus beaux arbres encore plus rapidement. De plus, le cout du transport sera réduit, il sera donc possible de vendre les bois de la foret amazonienne a un prix plus abordable tout en réalisant plus de bénéfices.

Teresina et Fortaleza

Apres ces quelques semaines dans l’ Amazonie, je resterai quelques semaines à Terésina et à Fortaleza pour jouer dans des restaurants francais ou organiser plusieurs conférences.

L’accordéon et les conférences me permettrons ainsi de partager la vie de riches entrepreneurs dinant dans les restaurants francais mais également des étudiants qui se battent pour atteindre leur rêve malgré les couts élevé de l’université. Au cours du séjours a Fortaleza, j’aurai également l’opportunité de rencontrer les travestis et d’accompagner avec mon accordéon  un chanteur (ou chanteuse) sur l’air de « Non, je ne regrette rien » d’ Edith Piaf.

J’irais également découvrir les belles plages a quelques heures de Fortaleza en voyageant avec un tour ! Cependant en voyageant avec un tour, on voyage avec des gens fortunés et ravi de discuter avec moi, on m’offrira une ballade en buggy sur les plages de sables ou un beau plat de crustacés et fruit de mer. L’hospitalité brésilienne fut grande du début à la fin et c’est avec une certaine tristesse que je dois quitter le Brésil pour rejoindre le 5ème continent de mon voyage en payant un avion.

Acheté un billet aller-simple ne fut pas si simple ! En effet, on m’obligeait de prendre un aller-retour, ou un retour vers la France. Comme rien n’est impossible, je rencontrerai une personne acceptant de me vendre l’aller simple. A l’aéroport, je montrerai un faux billet d’avion pour indiquer que je ne resterai pas au Cap Vert mais que je rentrerai en Europe apres 1 mois. Le billet d’avion sera acheté avec l’argent uniquement économisé au cours des 3 mois au Brésil. Pourtant lors du controle douanier a l’aéroport, les policiers auront du mal a me croire et me poseront pleins de questions pour savoir comment j’arrive a voyager autant et a avoir un passeport plein a seulement 26 ans.

Apres 10 minutes d’interrogatoire, j’embarquerai pour le Cap Vert, et débuter le 5ème volume de mon roman commencé il y a plus de 3 ans.

ps: Apres avoir récupéré un nouvel appareil photo au Venezuela, on m a casse mon appareil au Cap Vert, par consequent j ai plus les photos du Bresil ;-(

Commentaire(s) (1)

Bravo pour cette traversée, et merci de continuer à nous faire partager tes aventures.
En route vers l’Afrique!
Bon vent.

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