Wwoofing à Sorata, un petit village de Bolivie

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Publié par Froggy | Classé dans Amérique du Sud, Bon plan | Publié le 27-01-2013

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Village de SorataLe but de mon voyage n´est pas de vouloir tout voir sur notre immense planète mais de vivre le plus d´expériences différentes.

Un objectif difficilement réalisable quand l´on a une vie normale en France où l´on passe un tiers de son temps à travailler, un tiers pour dormir et un quart pour cuisiner, ranger la maison, s´occuper des différentes tâches administratives.  Au final, il reste seulement une vingtaine d´heure par semaine où l´on peut réellement profiter de la vie et casser la routine. En faisant le choix de voyage, on récupère les horaires consacrée au travail, les horaires pour s´occuper de la maison ou de la voiture et on perd moins de temps bêtement devant la télévision. De plus quand on voyage dans des pays comme la Bolivie, il n´est plus utile de cuisiner puisque l´on peut manger pour 1 euros une soupe et un plat chaud. Il reste ainsi environ 80 heures et plein d´énergie chaque semaine pour s´amuser à expérimenter d´autres formes de vie, profiter de la nature ou d´un bon livre.

Le but d´avoir des expériences différentes est d´acquérir de nouvelles compétences. Plus l´on possède de savoir-faire et plus nous sommes libres et la liberté, tout comme l´amour, est l´une des merveilles du monde. Je souhaite donc la posséder. En jouant de l´accordéon, j´ai acquis un savoir-faire qui me permet de voyager autant que je le souhaite, toutefois je souhaite acquérir les savoir-faire pour construire ma maison grâce aux matériaux présents gratuitement dans la nature, ou gratuitement dans les décharges des pays développés et le savoir-faire de produire ma propre nourriture. La santé est une autre merveille du monde que je veux posséder sous sa forme la plus belle.

Pouvoir voyager toute ma vie ne représente pas la liberté absolue. Je dois en effet accepter l´impossibilité d´avoir une vie de famille, des amis de longues dates et une stabilité permettant de se consacrer à des projets sérieux.

Le voyage est à la fois une université d´anthropologie, de langue étrangère, de géographie, de philosophie, de spiritualité, de connaissance de soi-même… En allant dans le petit village de Sorata aider une ferme bio, je souhaite développer mes connaissances en agriculture ou en bricolage.

Manger et dormir gratuitement en échange de quelques heures de travail par jour est l´aspect le moins intéressant du concept HelpX/Wwoofing puisqu´en échange de seulement 2 heures d´accordéon par jour je peux aussi manger et payer l´hôtel.

Je veux apprendre encore et encore tant que j´ai l´énergie de la jeunesse et plein de rêves dans la tête que je veux concrétiser.

« Vis la vie que tu as imaginé » disait l´ecrivain-vagabond Henry-David Thoreau.

Mon aventure m´a permis de prendre conscience que l´on peut avoir tout ce que l´on désire dans la vie. Soit on a l´argent, soit on a plein de compétences et plein de motivation. Dans les deux cas, tout est plus simple quand on sait s´entourer de bons amis et quand on sait aimer la vie au présent sous ses plus simples aspects.

En arrivant à Sorata, j´apprécierai le calme paisible de ce petit village traditionnel de Bolivie, ses maisons en « adobe » et les petits marchands de pain, de fromage, fruits et légumes. Apres 10 minutes de marche, je rejoindrai la « casa de David » au bord d´une jolie rivière, un peu éloignée du village mais idéale pour se sentir en harmonie avec la nature.

Epicerie à Sorata en Bolivie

Afin de financer le développement de sa jeune ferme biologique, David loue une partie de son terrain pour quelques campeurs argentins ou chiliens aimant se retrouver au calme pour jouer un peu de guitare autour d´un feu ou confectionner des bijoux qu´ils revendront dans la rue ou dans les bus le long de leur voyage en Amérique Latine.

En compagnie de David, de quelques Argentins et Boliviens, nous organiserons un tournoi de toupie, le jeu à la mode, des courses en sac ou des courses d´œufs, enseignerons aux enfants à jouer aux échecs…. La plupart de ces enfants sont fils de mineurs travaillant durement dans les mines d´or aux alentours de Sorata. Financièrement parlant, ces enfants ne manquent de rien mais l´absence de père ou d´activités culturelles est quelques choses d´important dans l´éducation d´un enfant. David, ayant un père espagnol et ayant vécu en Espagne quelques années est, contrairement a la plus part des familles bolivienne du village, pleinement conscient de ce manque et souhaite donc offrir une chance à ses enfants d´accéder un petit peu à la culture et éviter de voir ces enfants perdent leur jeunesse sur Facebook.

Course à Sacs à Sorata en Bolivie

Enfants à Sorata

Pendant 2 semaines dans la « casa de David », je l´aiderai à construire une serre juxtaposé à un poulailler en utilisant un tuyau d´eau pour effectuer le niveau des piliers, des WC en bouteilles plastiques et avec un toit végétal, à creuser une tranchée d´une trentaine de mètre afin de faciliter l´arrosage des plants de la future serre ou aider à transporter 4 tonnes de sable sur quelques centaines de mettre à l´aide de « sac à patates » sur le dos. Tout en travaillant, j´aurais quelques feuilles de coca dans un coin de la bouche (qu´il ne faut pas mâcher) libérant un jus permettant d´améliorer l´oxygénation du corps et ainsi s´épuiser un peu plus lentement. David a de nombreux projets en tête, est assez organisé, cultivé…

Cependant quand on vit en Bolivie, tout ne peut pas aller aussi vite qu´en Espagne ou en France. J´avais déjà fait l´expérience du manque de professionnalisme et d´organisation des Boliviens quand j´avais souhaiter réparer mon ordinateur ou en souhaitant présenter mon voyage dans une école. Personne ne savait vraiment utiliser le projecteur ou les haut-parleurs, qui avaient pourtant du couter une fortune aux habitants.

Cette fois-ci, j´attendrais plusieurs jours pour recevoir les planches nécessaires à la construction de la serre et du poulailler. Le menuisier ne viendra finalement pas avant que je parte. Régulièrement, les Boliviens font la fête le dimanche soir ou un soir de milieu de semaine. Je me demande alors comment ils peuvent aller travailler le lendemain apres avoir bu des litres de Singani (eau de vie de Bolivie) ou de Chicha (alcool fermenté de maïs). Maintenant j´ai compris que faire la fête est beaucoup plus importante que le chiffre d´affaire de l´entreprise. Le patron ne se plaindra pas de son ouvrier car très souvent il fait partie de la fête. Les relations hiérarchiques sont très différentes de celles que je connais en Europe, je pourrais presque dire que la notion de « Patron » existe seulement d´un point de vue administratif dans les petites entreprises.

David aide 3 associations et dans chacune, il préfère être Président, c´est la seule manière d´obtenir des résultats. En tant que bénévoles de l´associations, c´est à dire sans salaire, personne ne prendrait au sérieux les projets de l´association et personne ne voudrait prendre le risque de prendre une décision. Les membres de l´association seraient avant tout membre pour se retrouver entre copains et boire quelques verres. David apporte ainsi un coté professionnel, un cote Européen, à la gestion des associations.

Au cours de ces deux semaines, je n´ai finalement pas tant travailler. Certains volontaires auraient été ravi de pouvoir passer les journées à se relaxer en face des montagnes aux cimes enneigés tout en se laissant bercer par le bruit de la rivière ou des oiseaux tout en dégustant les fruits de la passion, les goyaves, les tomates d´arbres, ou les délicieuses Chilimoya fraichement cueillies dans le verger.

Les fruits de la Passion

Pour ma part, même si j´ai su apprécier ce coin de paradis, j aurais préférer ressentir le goût des fruits d´un travail bien fait et admirer le poulailler terminé comme j´avais pu le faire en Australie. En travaillant peu, j´ai donc peu appris.

Malgré tout, les nombreuses discussions avec David m´ont permis de découvrir l´agriculture biodynamique. En fonction de la position de la lune dans le ciel, de son aspect, ainsi que la position des autres planètes et du soleil, on peut savoir s´il est préférable de semer, de cueillir, d´élaguer, de désherber… ou même de ne pas travailler avec les plantes ou les arbres lorsque deux astres sont alignés avec la Terre, ce qui est le cas des éclipses. En suivant un calendrier réalisé par des experts des astres et de l´agriculture biologique, David connaissait ainsi le meilleur jour pour couper les arbres permettant de realiser les planches nécessaires à la construction du poulailler et de la serre. La lune et les autres planètes étaient alors en parfaite position pour que l´énergie de l´arbre soit concentrée dans son tronc. Par conséquent le bois sera plus résistant aux termites et à la moisissure.

J´apprendrai également qu´il est important de manger de nombreux aliments crus tels que les fruits ou les légumes afin de renforcer son système immunitaire. L´alimentation devrait être composée de 50% de produits crus, tout cuire n´est donc pas si bon pour la santé.

Vue depuis la ferme

Commentaire(s) (4)

Certaines photos sont vraiment superbes.
Il est aussi intéressant de voir que tu fais la même conclusion que Julien sur la nourriture crue (dans son article Australie/Wwoofing [2/4]).

Bonne continuation.

Tchoo !

Encore d’intéressants renseignements sur ces pays. Tout celà respire l’authenticité.
Peut-être qu’un jour, toi où Julien, vous trouverez le temps de faire un grand tableau avec des colonnes, et de reprendre chaque pays visité et d’y comparer 1° l’accueil,
2°, le coût de la vie, 3°, la joie de vivre des gens, 4° la beauté des paysages 5° le climat 6° la qualité de la nourriture, 7°, 8°, 9°,…….. et bien d’autres.
En attendant, bonne continuation dans les écoles, pour l’accordéon et l’aventure en général.

Bonjour,
Ton article m’a beaucoup intéressée. Je recherche moi aussi un endroit pour faire du woofing en Bolivie cet été. Serait-il possible que tu m’envoies les coordonnés de David ? Propose-t-il toujours ce projet ? Merci d’avance, voici mon adresse mail : ceciliakare@yahoo.fr
A très vite
Cécilia

https://www.facebook.com/elvergelsorata?fref=ts

Tu peux ecrire a David en espagnol sur sa page facebook de sa ferme.

David cherchait a avoir plus de benevoles donc je pense qu il peut y avoir du travail, meme si naturellement il prefere un homme pour effectuer des travaux physiques (J´ai rencontre plein de filles faisant de wwoofing qui savent faire autre chose que du desherbage, babysitting ou cuisine)

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