Du voilier-stop en Australie [2/2]

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Publié par Froggy | Classé dans Article-photos, Article-vidéo, Océanie | Publié le 30-08-2012

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… Suite de l’article précédent

Nous mettrons 4 jours avant d’arriver au premier port d’escale, Port Fairy. Quatre jours en mer ballotés par les vagues sans interruption, quatre jour sans prendre de douche, quatre jours à manger ce qu’il est possible de manger et à dormir uniquement quand la mer le permet. Quatre jours aussi pendant lesquels j’apprendrai à manier les voiles à l’aide des nombreux cordages, trouver le bon angle et la bonne longueur de voile pour optimiser la prise au vent et ainsi augmenter la vitesse du bateau.
Ca n’est pas trop compliqué en soit mais les instructions données en anglais (et souvent données dans l’urgence ou criées depuis l’autre bout du bateau par Steve) rendent la chose un peu plus difficile ! De plus, c’est parfois très dur physiquement de manier les voiles par gros vent, c’est pourquoi il faut les replier avant que le vent ne devienne trop fort. Il est donc très utile de savoir prédire la météo des prochaines heures/minutes simplement en regardant le ciel, les nuages, et ainsi anticiper l’ajustement des voiles.

J’apprendrai également à utiliser le moteur et à manœuvrer le bateau grâce au volant (la barre). En effet quand il n y a pas de vent du tout, ou un vent de face, nous sommes obligé d’avancer à l’aide du moteur, ce qui arrive fréquemment.

Les gardes de nuits

Pour les gardes de nuit il est très important de connaitre les lumières de navigation : Tous les bateaux quels qu’ils soient (voiliers, cargos, chalutiers…) ont une lumière blanche à l’avant et à l’arrière, une lumière rouge à gauche et une lumière verte à droite. On peut donc repérer de loin la direction d’un bateau, même en pleine nuit, et cela est très (très) important pour savoir s’il se dirige plutôt vers vous, ou plutôt sur le coté, ou bien s’il s’éloigne de vous. En effet quand vous repérez un bateau qui vient dans votre direction il faut garder l’œil bien ouvert.

Imaginez que vous êtes en pleine mer, qu’il fait nuit, et vous apercevez 6 petits points lumineux autour de vous (à bonne distance). Il vous faut établir très rapidement qui va où, et à quelle vitesse. Vous prenez votre paire de jumelle, vous vous accrochez comme vous pouvez à la rambarde pour ne pas tomber à l’eau et tentez de garder les jumelles sur le nez avec l’autre main. Vous observez soigneusement chacune des petites lumières et vous en déduisez la direction de chacun des bateaux. Vous gardez vos observations en mémoire et vous revenez 10 minutes plus tard pour observer l’évolution. Vous vous apercevez que l’une des lumières est en fait un phare (clignotant), dont vous confirmez la position grâce à la carte. Une autre lumière est probablement celle d’un bâtiment sur la cote, à proximité du phare, mais vous gardez quand même un œil dessus ou cas ca serait un navire… Enfin, vous établissez que 2 cargos sont en train de vous doubler tout doucement sur votre droite, sans risque de collision, et qu’un autre bateau semble immobile sur votre gauche (peut-être une plate-forme de forage?) tandis que le dernier arrive droit sur vous…

Ceci est une situation classique pendant les gardes de nuit, qu’il faut gérer tout seul quand c’est possible ou bien réveiller le skipper en cas de doute. Il est très rare qu’un autre navire se trouve pile dans votre trajectoire mais ca arrive. Il faut donc parfois manœuvrer le bateau pour contourner un obstacle, navire, récif ou autre. Malgré le GPS et le pilote automatique la garde de nuit est donc extrêmement importante ! Et pas question de vous endormir car cela pourrait vous couter très cher…

Pour s’occuper un peu pendant les 6 heures de garde de nuit il y a tout d’abord la musique, sur l’auto-radio du bateau (exactement comme dans une voiture). Nous captons difficilement les stations de radio en pleine mer mais quelques CDs permettent de faire passer le temps en musique. Nous restons aussi à l’écoute de la radio marine (poste VHF) qui nous fourni les bulletins météo plusieurs fois par jour. Enfin pour ne pas m’endormir j’ai pris l’habitude de manger régulièrement mais en petite quantité (pour éviter le coup de barre du à la digestion), et aussi de boire un café ou une soupe chaude de temps en temps. Il n y a pas de chauffage sur le bateau et il fait assez froid la nuit dans la cabine (12-15°C), heureusement nous pouvons manger chaud grâce aux plaques de gaz (quand ca ne secoue pas trop). Notre régime alimentaire est avant tout une base de pain (sandwich, facile à préparer) et de soupes en poudre ou nouilles instantanées (instant noodles).

La garde de nuit est toujours un grand moment de solitude, un exercice d’observation mais avant tout de résistance à la fatigue. Il n’y a parfois rien d’autre à observer que le reflet de la lune sur l’océan pendant des heures. Il est facile de se faire une bonne frayeur simplement en allant faire pipi par dessus bord (à notre habitude) et de s’imaginer tomber à l’eau en pleine nuit, observant le voilier continuer sa route sans personne pour vous entendre crier… Quand la mer est vraiment agitée nous pouvons utiliser les harnais de sécurité pour les sorties sur le pont, mais il n’en reste pas moins effrayant de s’imaginer seul au milieu du grand désert sombre et liquide, froid et silencieux, qu’est l’océan sous la lueur des étoiles.

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Toutes les 2 ou 3 heures nous relevons nos coordonnées GPS puis nous traçons notre position sur la carte. Une « habitude de marin » et une vérification de sécurité supplémentaire.

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Le roulis du bateau

Quand j’ai rencontré Steve au tout début je lui avais demandé ce qui était le plus fatiguant sur le bateau (il était déjà en mer depuis plus d’un mois), sa réponse fut : « Le balancement du bateau, et se tenir tout le temps pour ne pas tomber, c’est usant, c’est le pire. »

A ce moment là je n’étais pas encore monté sur le voilier et je ne comprenais qu’en partie ce qu’il voulait dire, je me disais que ca ne devait pas être si terrible que ca, car je suis déjà monté sur des ferrys de nombreuses fois et j’ai toujours trouvé ca plutot agréable. Mais bien sur un petit voilier de 12 mètres ca n’a rien à voir avec un ferry de 200m ! J’en ai fait l’expérience et c’est pire que ce que j’imaginais. Voici les notes que j’avais prises sur le bateau un jour : « Ca balance de tous les cotés, après plusieurs jours en mer c’est vraiment fatiguant, toujours se tenir partout, impossible de marcher, tout devient difficile : faire pipi debout est mission impossible, se faire à manger, même une simple tartine de beurre ou même sortir le beurre du frigo sans rien renverser et sans tomber est un défi. Toutes les parties du corps deviennent des points d’appuis, les pieds en sont juste un parmi d’autres : les mains, les coudes, les épaules et le dos servent à se tenir constamment, même la tête quand les mains sont prises… c’est marrant au début mais fatiguant à la longue… ».

Il est très difficile de se faire à manger mais aussi de dormir : je suis parfois en apesanteur dans mon lit !! Je m’explique : Lorsque nous avançons contre le vent et que nous prenons les vagues de face, alors le bateau « tangue » sévèrement d’avant en arrière, ma cabine étant située tout à l’arrière du bateau et celle de Steve tout à l’avant, nous « chutons » perpétuellement de vague en vague par coup de 2 ou 3 mètres, pour remonter sur la vague suivante et ainsi de suite… (d’où la sensation d’être en apesanteur pendant quelques secondes, puis ensuite d’être collé au lit pendant les 2 secondes qui suivent, etc…) Cette situation peux durer plusieurs heures voir toute une nuit quand nous avons un fort vent de face ! Et quand ca n’est pas le « tangage » alors c’est le « roulis » qui vous fait rouler de droite à gauche dans votre lit sans que vous ne puissiez y changer quoi que ce soit ! C’est en même temps très drôle et en même temps insupportable quand vous essayez de dormir, surtout quand ca dure sur plusieurs nuits.

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L’arrivée dans un port

L’arrivée dans un port est toujours un grand moment, non seulement parce que vous êtes fatigué physiquement d’avoir passé plusieurs jours en mer, mais aussi parce que moralement ca fait beaucoup de bien de revoir le monde.

C’est un vrai bonheur de voir une terre se rapprocher, petit à petit distinguer la cote qui apparait à l’horizon, puis vient la silhouette d’un phare qui dépasse souvent au dessus de la plus haute colline, et puis c’est le tour des arbres et des bâtiments, et enfin les gens, les voitures, le port, les bateaux qui apparaissent dans le champs de vision… En dernier viennent les odeurs, quand vous rentrez dans le port vous commencez à sentir l’odeur des sapins ou des algues qui vous réveille les narines. En effet l’environnement olfactif au milieu de l’océan est assez limité, pour ne pas dire complétement inexistant, vous ne vous en rendez pas compte sur le moment mais lorsque vous sentez à nouveau l’odeur de la sève en approchant de la côte alors vous vous sentez revivre à nouveau !

L’instant ultime est celui où vous posez le pied sur la terre ferme, vous marchez quelques mètres et puis… vous ne pouvez plus vous arrêtez ! Marcher sur un sol stable, se tenir sur ses 2 jambes plus de 5 secondes d’affilé, être libre de ses mouvements et ne pas être limité à une « boite » de quelques mètres carrés : c’est la liberté retrouvée !

C’est assez paradoxal mais en effet la sensation de liberté qu’on a en pleine mer se transforme vite en sensation d’emprisonnement : un isolement extrême, un manque total de liberté après plusieurs jours en mer comme vous pouvez l’imaginer. Et alors vous ne rêvez plus que d’un retour au port ! Finalement je pense que le plus grand plaisir du marin c’est… le retour sur la terre ferme ! (en tout cas de mon point de vue).

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Le « Marquis of Anglesea » dans la marina de Port Fairy

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L’arrivée dans un port est aussi un moment « critique » où il faut replier toutes les voiles rapidement et proprement. En général j’avais la tâche de « conduire » le bateau droit contre le vent (en observant la girouette en haut du mât) pour que Steve puisse enrouler la voile principale proprement et sans trop d’effort. Conduire le bateau à faible vitesse et manuellement (grâce à la barre) est beaucoup plus difficile qu’il n’y parait. Si la mer est très calme, pas de problème. Mais s’il y a quelques vagues alors le bateau ne fait que se balancer de droite à gauche et le temps de réponse de la barre rend la conduite très complexe.

Julien_barre_voilier-stopPour l’arrivée à notre premier port d’escale, Port Fairy, Steve me donnera les commandes du bateau, la barre, pour entrer dans le port par le petit canal entre les 2 énormes murs de roches ! Une autre manœuvre critique à effectuer très lentement, un œil sur le sonar pour être sur de ne pas toucher le fond, et un œil sur la « route » pour ne pas envoyer le bateau se fracasser dans les rochers… J’emmènerai proprement le voilier jusqu’à sa place de « parking » à l’intérieur du port, mais c’est Steve qui s’occupera de la manœuvre finale, le « créneau » en quelque sorte ! Et faire un créneau avec un voilier de 12 mètres sans cogner ni le quai ni les 2 autres bateaux devant et derrière, croyez moi ca n’est pas simple ! Je n’ai même pas essayé… ca, c’est le boulot du skipper !

Pendant que Steve manœuvre délicatement le bateau pour le rapprocher du quai, je saisi le bon moment pour sauter en dehors du bateau avec un cordage prêt à accrocher à la première bite d’amarrage. (Je n’ai pas dis que j’ai réussi le saut du premier coup…). Une fois ce travail effectué, un 2eme cordage devra être accroché à l’autre extrémité du bateau sur une autre bite d’amarrage. Puis nous fixons correctement les bouées de protection entre le bateau et le quai pour éviter les chocs, nous attachons quelque cordages supplémentaire pour que que le voilier soit le plus stable possible tout en prenant en compte les effets de marées (un vrai problème technique les marées !) et puis le tour est joué ! Voilà, nous sommes à quai, il ne reste plus qu’à aller se dégourdir les jambes sur la terre ferme et aller déguster un repas chaud dans l’un des restaurants du port !

Comme nous sommes en Australie ca sera « fish and chips » au menu… (poisson pané frit dans l’huile accompagné de ses frites bien salées, hummm). J’aurai préféré arriver dans un petit port de Bretagne et finir la soirée dans un charmant restaurant de fruits de mer ou encore dans une inimitable crêperie bretonne et descendre quelques verres de cidre… Mais bon voilà, c’est l’Australie… Allez, j’arrête de me plaindre, ma vie pourrait être pire.

Nous passerons une semaine à Port Fairy, la météo est mauvaise en mer et en attendant nous avons toujours de quoi nous occuper sur le bateau avec toutes les petites réparations. Nous devrons par exemple réparer l’antenne radio ainsi qu’une des lumières de navigation située tout en haut du mât à l’aide d’un harnais, d’une corde et d’une poulie ! Nous en profitons aussi pour faire de belles ballades le long de la cote et découvrir des paysages qui ressemble beaucoup à une côte bretonne avec ses phares et ses rochers battus par les vagues.

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A l’aide de la poulie je fais monter Steve le long du mât, afin qu’il puisse réparer l’une des lumières de navigation. Un peu plus tard ca sera à mon tour de jouer aux alpinistes pour aller réparer l’antenne radio qui se trouve au sommet du mât.

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Le plein d’essence à la station-service de la marina. Et 250 litres de fuel pour remplir les réservoirs ! (qui en contiennent au total 500)

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La côte sud de l’Australie ressemble un peu à la côte bretonne, mais avec les kangourous en plus ! (Et aussi beaucoup de choses en moins mais ca serait trop long à lister…)

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Suite du voyage jusqu’à Sydney

Nous quitterons Port Fairy pour passer à nouveau 4-5 jours en mer, traversant le Bass Strait (détroit de Bass) qui sépare l’Australie de la Tasmanie : un passage de 300 km ou les courants sont forts et les iles nombreuses. Nous passons la péninsule de « Wilsons Promontory » qui marque le point le plus au sud du continent australien, puis quelques jours plus tard c’est le « Cape Howe » que nous croisons sur notre gauche et qui pour nous annonce un virage progressif vers le nord afin de suivre la cote australienne. Nous attendions cette étape symbolique avec grand intérêt car à partir de là nous pouvons espérer une météo plus chaude jour après jour ! Nous avions depuis le début des températures de 5 à 15°C (qui nous apparaissaient très froides avec le vent en pleine mer) et nous allons maintenant gagner un degré tous les jours ou presque jusqu’à Sydney. La température de l’eau, qui stagnait à 15°C depuis le début, va aussi se réchauffer légèrement (de quelques degrés) en montant vers le nord. Il devient un peu plus agréable de passer du temps à l’extérieur du bateau et de surveiller le mer pendant les tours de gardes nocturnes.

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Le voyage suit son cours de port en port le long de la cote australienne. Les jours en mer se suivent et se ressemblent, les demi-nuits blanches à surveiller la mer s’accumulent et nous apprécions énormément chaque nouvelle escale dans un port. Marcher, dormir, prendre une douche… Sans oublier de faire les provisions de nourriture, remplir la citerne d’eau (200L), faire le plein d’essence (500L), vérifier l’huile et l’état général du moteur, etc…

P1150395Nous naviguons avec les dauphins presque tous les jours, un par ci, un par là, parfois nous rencontrons un banc de 5 ou 10 dauphins qui s’amusent autour du bateau pour notre plus grand plaisir. Si nous étions partis 1 ou 2 mois plus tard nous aurions probablement eu la chance de voir des baleines, car c’est aux alentours de juillet/aout qu’elles remontent de l’Antarctique vers la cote australienne afin de donner naissance à leurs petits. Steve me disait qu’il est aussi possible de voir des requins mais nous n’avons pas eu la chance de les croiser ! Nous avons par contre pu observer de nombreuses méduses ainsi que qu’une variété d’oiseaux de mer petits et gros, de la mouette au pélican en passant par tous ceux dont je ne connais pas les noms.

Quant à la pêche nous avons bien tenté quelques fois de lancer l’hameçon mais nous n’avons jamais pris le temps de nous arrêter pour ca. Et la vitesse du bateau ne permettait pas à l’hameçon de couler assez profond pour espérer attraper quoi que ce soit. Mais… nous avions par contre une grosse réserve de thon et de saumon en boite à bord du bateau ! Alors au final pourquoi s’embêter à pêcher ?

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Conclusion

Nous arrivons à Sydney un mois après avoir quitté Kangaroo Island (mon point de départ) et j’aurai passé en tout plus de 6 semaines sur le voilier dont environ la moitié du temps en mer et l’autre moitié dans les ports. Nous avancions en général à une moyenne de 4 ou 5 nœuds, soit environ 8-10 km/h. Nous n’avons pas eu beaucoup de chance avec la météo, notamment avec le vent que nous prenions de face la plupart du temps. Mais l’aventure fut belle, intense, inoubliable, mes compétences de « marin » ont considérablement augmenté (en partant de zéro!) et j’ai passé un très très bon moment avec Steve. Entre discussions intéressantes et bons moments de rigolade, Steve a pris le temps de m’expliquer chaque chose sur le bateau et m’a toujours considéré comme un « camarade », un coéquipier à part égale, et jamais comme un ouvrier à son service. De plus comme nous sommes 2 caractères plutot faciles à vivre nous nous sommes toujours très bien entendus, ce qui est je pense le plus important dans ce genre de périple en cohabitation étroite.

J’aurai parcouru en tout 1000 miles nautiques sur le voilier de Steve, soit environ 1800 km. Concernant mes dépenses (financières) de ces 6 semaines de voilier-stop, elles sont quasiment inexistantes. En effet je n’ai jamais eu à payer de nourriture, de transport ou d’hébergement. J’ai dépensé seulement 15$ pour prendre des douches lors des escales lorsqu’elles n’étaient pas gratuites.
Avant de partir en mer il m’a aussi fallu investir dans quelques équipements indispensables : j’ai dépensé 30$ pour une (bonne) paire de lunette de soleil, 10$ pour un sweet-shirt d’occasion et 8$ pour un short de bain. Ainsi que 10$ pour une paire de chaussures en toile à semelles blanches (pour ne pas salir ou marquer le sol du bateau). Ajouter à ca 5$ de comprimés contre le mal de mer + 4$ de gingembre, et vous obtenenez te total de mes dépenses en 6 semaines, c’est à dire en tout 67$ d’équipement (~55€) + 15$ de douches (~12€). Pas besoin d’être millionnaire pour passer un mois sur un voilier en Australie !

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L’arrivée dans le port de Botany Bay aux premières lueurs du jour. La vue sur le CBD (centre-ville) de Sydney et ses grandes tours au milieu desquelles j’avais passé mes 2 premiers mois en Australie à jouer de la guitare dans la rue pour « survivre ». Etrange impression, mélange de nostalgie, de retour en terrain connu et de retour à la civilisation après avoir été coupé du monde pendant quelques temps…

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Commentaire(s) (18)

Le deuxième épisode de ton aventure marine est aussi intéressant que le premier. On sent la nostalgie de Renaud un peu partout, n’est-ce pas ?
J’ai bien aimé la description chronologique de, premièrement la solitude en mer, puis ensuite la « terre en vue », puis les bruits, les arbres et leurs odeurs, et enfin les gens avec le plaisir de marcher sur la terre ferme. On ressent, comme toi, ou plutôt on devine, comme si on y était ce bonheur d’être sur la terre ferme.
Je comprends, à présent, pourquoi le niveau de la mer n’arrête pas de monter, car si tous les marins font comme vous « pipi par dessus bord »….
A bientôt pour les prochaines aventures et en attendant bon courage.

Oui la nostalgie de Renaud c’est vrai, j’ai beaucoup écouté sur la bateau, et puis aussi la nostalgie de la France quand je me suis retrouvé dans des paysages cotiers qui ressemblent à la Bretagne, j’avais l’impression d’être en France et j’ai aimé ca.

rouge sur rouge, personne ne bouge, vert sur vert tout est clair!
La nuit, tu ne t’attachais pas systématiquement???
Les quarts de nuit sont encore plus monotone si tu n’as pas de pilote automatique et que tu dois rester scotché à la barre.
Au fait, j’ai oublié de dire dans le précédent article, la voile « principale » s’appelle La Grand Voile et la voile « avant » est le Génois. En cas de grand vent, on remplace le Génois par un foc puis un tourmentin. Un cordage s’appelle un bout (et surtout pas une corde car il n’y qu’une corde par bateau, c’est pour le pendu :-) . Je ne connais pas le vocabulaire en anglais (je veux bien que tu me le précise) mais je le connais en français :-) .

« C’est en même temps très drôle et en même temps insupportable quand vous essayez de dormir, surtout quand ca dure sur plusieurs nuits. »
C’est exactement ça ^^

Y-a pas, les couchers de soleil en pleine mer, c’est magique et les dauphins sont toujours mignons et marrants.

Tu avais un super beau bateau pour cette première expérience, mais c’est marrant d’avoir deux coins toilette et pas de douche…

Encore merci, ça me rend la mer un peu plus proche.

En deux mots, t’as fais quoi cet été, après cette expérience? Et tu t’en sors avec la recherche d’un voilier pour la PNG?

On ne s’attachait pas la nuit quand la mer était calme il n’y avait aucun danger. (il faut bien sur toujours faire attention…)

Ca doit etre extrêmement monotone et fatiguant de tenir la barre 24h/24, c’est meme difficile à imaginer. Ah oui et pour les voiles je ne connaissais pas du tout le vocabulaire en francais, étant donné que je n’ai jamais fait de voile avant l’Australie.^^ Merci pour les précisions ! Alors la « Grand-voile » se dit « main sail » en anglais, et le Génois (voile avant) se dit « head sail », je crois qu’on peut dire aussi « front sail ».
Pour parler des « bouts » (cordages) nous disions simplement « rope ».

Mes recherches de voiliers pour la PNG sont au point mort, j’ai enquêté à Townsville et à Cairns et il y a très très peu de voiliers qui vont en PNG, et en général ils n’ont pas besoin de deck-hand car ils partent entre amis. J’ai commencé à chercher pour les cargos, une autre piste…

Je suis impressionné par la taille à l’intérieur du voilier. Je ne pensais pas que c’était si grand. Deux toilettes, la grande classe !!
Encore une belle aventure ! Tu n’as pas parlé de ta séparation avec Steve. C’est pour un autre article ?

Non je n’ai pas grand chose à dire sur la séparation avec Steve, il m’a donné un peu d’argent pour le travail que j’ai effectué sur le bateau pendant une semaine à Sydney, puis j’ai quitté Sydney en stop pour aller faire du wwoofing plus au nord. Steve a repris la mer un mois plus tard avec un autre matelot pour faire la toute dernière partie de son voyage (Sydney-Brisbane).
Maintenant nous restons en contact et il sait qu’il peut compter sur moi s’il a besoin d’aide pour naviguer plus tard. C’est à peu pret tout !

Très intéressant !
Mais c’est moi ou Steve est le sosie de Pierce Brosnan ?! ;-)

Ah oui tient c’est marrant j’avais pas relevé. En fait je trouvais surtout qu’il avait un faux air de Nicolas Sarkozy notre ex-président, mais ca ne se voit peut-etre pas sur les photos.

Génial!
Merci pour cet article, c’est parfaitement résumé et ta sensibilité aux choses de la mer est très bien retranscrite :)
Quels sont tes plans actuellement?

Merci Jeremy ;-)
Pour les nouvelles plus récentes je viens tout juste de trouver du boulot à Cairns, je suis chauffeur de tuk-tuk (vélo-taxi). Si le boulot me plait et continu de me rapporter assez d’argent alors je reste ici quelques semaines ou même quelques mois.

Excellent article. Très bien écrit et on ressent très bien ce que tu a vécu. Bravo, continue !

Salut Julien
je voulais savoir un truc con
quand on fait un tour du monde, on continue à payer des impots en France? comment ça se passe?

Tu payes tes impôts dans le pays ou tu as travaillé (l’année d’après). Donc en gros si tu pars en TDM d’un an, oui tu devras payer tes impôts en France.

Oui si tu as travaillé en France en 2012 et part voyager toute l’année 2013 tu vas payer tes impôts de 2012 en 2013. Mais si tu part voyager plus d’un an alors les années suivantes tu ne payeras pas d’impôt si tu n’as pas eu de revenus en France.

Une questions générale pour tous les deux… Est ce que vous avez déjà eu envie de vous poser, pour le long terme, dans un des endroits que vous avez visité ?

Est ce qu’un projet, de création, auto-entrepreneuriat, peu importe, a déjà germé dans vos esprits ?

Je vous demande ça car je m’interroge beaucoup sur ce qui doit se passer dans l’esprit de voyageurs comme vous, en ce qui concerne « l’emploi ».

Sinon, continuez à écrire, j’adore vous lire !

Oui on a souvent eu envie de nous arrêter dans certains pays qu’on a beaucoup aimé (Cambodge, Laos, Indonésie, Papouasie, Nouvelle-Zélande…) pour travailler ou pour faire du volontariat (humanitaire) ou encore pour monter une propre affaire. Personnellement je me verrai bien ouvrir un petit stand de crêpes ou restaurant ou encore une auberge de jeunesse, mais c’est juste des idées parmi d’autres et puis je ne me vois pas monter le projet tout seul, de plus je préfère continuer à voyager pour l’instant.

Continuellement.
A chaque fois que je rencontre une association ou une ferme permaculture, j ai envie de me poser.
Je n´aime pas etre un touriste dans un pays, je me sens inutile et j´ai l´impresssion de profiter du systeme mondiale ou en tant que Francais on gagne dix fois plus sans fournir plus de travail qu´un Bolivien.
De plus, j´aime rester dans un meme lieux pour etudier plus profondemment un pays.

Avoir des projets et travailler sont indispensable pour mon bien-etre.

Cependant, je suis avant tout Francais et mes amis et famille sont en France, un pays tres riche en qualite. Par consequent, je me force a ne pas me poser plus de 3 semaines par endroits car je souhaite etre de retour en France, ou j´ai plein de projets.

Adrien

Ca, c’est une question pertinente ! nous sommes nombreux, comme toi Lucile, à attendre la réponse de nos 2 « aventuriers ».

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