On a traversé l’outback en vélo ! …….. [1/3] Orange – Broken Hill (900km)

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Publié par Froggy | Classé dans Article-photos, Océanie | Publié le 28-05-2012

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1 – La fleur au guidon

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Il est 17h00 quand nous quittons le verger, les préparatifs de dernière minute ont duré toute la journée. Ce matin nous avons étudié une dernière fois la carte de l’Australie avec précision, ce midi nous nous sommes fait un petit festin au cas où ce serait le dernier… et cet après-midi nous sommes passés dire aurevoir à nos amis au milieu des rangées de pommiers. Ensemble nous avons dégusté une dernière pomme et échangé un ultime sourire triste d’adieu. Nous partons avec les yeux brillants, une larme dans un oeil et une étoile dans l’autre. C’est aujourd’hui que nous donnons le premier coup de pédale pour cette traversée de l’outback en vélo, Matthias mon camarade allemand et moi-même.

Notre objectif : Broken Hill, une ville minière située à l’extrême ouest du New South Wales, à la frontière avec l’état du South Australia. Neuf-cent kilomètres. Quand nous serons là-bas, si nous y arrivons, nous analyserons les possibilités de continuer plus loin et « Si Dieu veut, toujours droit devant nous irons jusqu’à Adélaïde… »

En refermant la barrière du verger derrière moi, je tourne une page de mon voyage. Ca y est, tout ca c’est du passé maintenant. Les pommes, le travail, le tracteur, les amis, tout ce qui a façonné ma vie ces dernières semaines appartient désormais au passé. C’est toujours comme ca en voyage, on passe d’une expérience à une autre, d’un endroit à un autre, et on tourne la page à chaque fois pour mieux attaquer la suivante. C’est ce qui rend le voyage tellement intense mais aussi tellement triste parfois.

Nous partons vers le nord, la seule route qui mène à Broken Hill nous oblige à bifurquer de 100 km par le nord. Nous nous lançons à l’assaut des premières collines avec une énergie débordante. Le soleil est au rendez-vous. La route est sinueuse, vallonnée, difficile, mais nous la mangeons kilomètre après kilomètre avec l’appétit d’un cycliste du Tour de France. Les descentes sont du plaisir pur, les montées aussi, ca ne fait pas mal, ca ne fatigue pas, les cuisses se souviennent de la traversée des Blue Mountains et sont fières de passer les collines aussi facilement. Nous en oublions les 25 kilos d’équipement que nous transportons sur le porte-bagage. Nous sommes légers, rapides, motivés comme jamais, heureux d’avoir repris la route et excités à l’idée d’arriver dans quelques jours dans l’outback, le désert australien.

Les territoires reculés du continent-désert nous attendent désormais. Nous arrivons !

Pour l’instant c’est le bush que nous traversons, ou plutôt un mélange de bush et de prairies, un mélange de pâturages et de petites forêts desséchées aux arbres blancs. Ca n’est pas très dépaysant, nous avons soif de découvrir de nouveaux paysages. Impatients et insouciants, nous avançons tête baissée contre le vent qui n’est là que pour nous rafraichir. Les vélos eux aussi sont en forme, ils fonctionnent à merveille. La mécanique est bien huilée, la chaine glisse de plateau en plateau avec la légèreté et la précision d’un mécanisme d’horlogerie. Nous avons fait le nécessaire avant de partir pour que tout fonctionne bien. Et tout fonctionne bien.

A présent nous n’attendons qu’une chose : que la route s’en aille vers l’ouest, s’enfonce dans l’intérieur des terres, vers l’outback. Nous en avons assez de ce décors monotone, c’est en même temps trop facile et trop ennuyeux. Nous voulons… de l’aventure !

Le troisième jour en sortant de la ville de Dubbo où nous nous sommes arrêtés déjeuner, nous découvrons sur un panneau routier notre planning des prochains jours. C’est décidé, Adélaïde sera notre destination finale à plus de 1200 kilomètres. Mektoub. Puisque c’est écrit, nous irons là-bas…

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2 – Les premiers problèmes

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Après Dubbo la route bifurque vers l’ouest. Plein ouest. Ca y est, nous y sommes vraiment cette fois sur la route de l’ouest, la route du soleil couchant. En face de nous se trouve Broken Hill, le chemin est encore long mais nous savons maintenant que chaque kilomètre pédalé nous rapproche un peu plus de notre objectif. C’est concret, géographique, immuable, la carte est formelle et chaque fois que nous mettons à jour l’itinéraire nous voyons la distance se réduire entre nous et notre destination.

Dorénavant la route est plate, fini les collines, fini les lentes montées sportives et les rapides descentes rafraichissantes, fini les virages aussi, la route est toute droite et toute plate, nous voilà dans l’arrière-pays, pas encore vraiment dans l’outback mais on s’en rapproche doucement.

En ce milieu de journée brulant de chaleur, quelque part entre Dubbo et Narromine, nous nous arrêtons sur le bord de la route pour célébrer notre première crevaison. Enfin nous allons d’abord la réparer puis nous la célèbrerons plus tard, quand la température sera supportable. C’est Matt qui a crevé. Sa roue arrière s’est dégonflée lentement sur quelques centaines de mètres avant qu’il ne s’en rende compte.

Nous cherchons d’abord un endroit à l’ombre avant de commencer quoi que ce soit. Le soleil est trop brulant pour y rester immobile plus de 10 minutes. Quand nous roulons nous sommes rafraichis par le vent mais à l’arrêt il n’y a pas d’air et nous cuisons sur place, malgré l’épaisse couche de crème solaire sur les bras nous ressentons la puissance meurtrière du soleil australien.

Nous avançons encore un peu pour trouver un arbre accessible à quelques mètres de la route puis nous nous y rendons en marchant à travers la végétation desséchée. Arrivé dans la zone d’ombre je m’aperçois que mes chaussures ont accroché quelque chose dans l’herbe… C’est un cactus ! Un petit cactus de 20 centimètres aux pointes extrêmement dures. Des aiguilles à coudre en métal ne seraient pas plus transpercantes et dangereuses pour les roues des vélos… En regardant le sol autour de nous, nous nous apercevons qu’il y en a partout, et nous venons de rouler plusieurs mètres à travers ce champ de mines pour bicyclette… Oups !

Dans la seconde qui suit nous inspectons minutieusement nos pneumatiques. Il semble que la chance nous ai guidé car nous avons traversé sans rouler sur les cactus. Rien d’anormal à signaler. On ne peux pas en dire autant pour nos chaussures qui ont accroché au passage ces épines « hameçonnées » difficiles à retirer. Celles que nous prenons dans les mollets sont douloureuses et il faut tirer fort pour les arracher.

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Matt sort son kit de réparation et nous nous mettons au travail : démontage de la roue, inspection de la chambre à air, repérage de la faille, nettoyage de la zone, étalage de la colle, pose du patch… nous attendons quelques minutes que la magie opère puis nous remontons le tout sur la bicyclette, regonflons la roue, et portons les vélos jusqu’à la route pour éviter de traverser une seconde fois bêtement le champ de cactus.

La réparation au patch ne tiendra pas plus de 2 km et nous serons obligé de nous arrêter à nouveau. Cette fois Matt change sa chambre à air pour en mettre une toute neuve, pas de temps à perdre dans de longues réparations au milieu de nul part et en plein soleil, c’est stupide.

Tout va bien à présent mais nous avons perdu du temps cet après-midi et notre objectif du jour sera écourté. Tant pis, on ne fait pas une course après tout, on a le temps.

En cherchant un endroit pour dormir à Narromine, petite ville de 3000 habitants, une conductrice s’arrête pour nous proposer d’aller dormir chez elle, nous acceptons l’invitation et passerons une agréable soirée en compagnie de Tash et de sa famille autour d’un excellent diner. Douche chaude, lit douillet, petit déjeuner copieux, nous sommes accueillis comme des princes. Tash est une grande voyageuse et elle a si souvent été accueillie chez des gens en voyage que maintenant elle aime a son tour accueillir des voyageurs chez elle, pour leurs apporter un peu de confort et de bonheur, pour discuter et pour s’enivrer de nouvelles histoires de voyage.

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Afin de remercier le père de Tash pour son accueil nous l’aiderons à débarrasser son jardin de toutes les branches mortes, puis nous reprendrons la route vers midi après une matinée à discuter vélo et mécanique.

Reboostés par une bonne nuit de sommeil nous ferons nos 100 km dans l’après-midi, sous un soleil toujours aussi chaud. Nous croisons de nombreux road-train sur la route, ces énormes camions à plusieurs remorques qui traversent l’Australie en écrasant tout ce qui se trouve sur leur passage. Ceux que nous croisons en frontal nous envoient dans la face une bourrasque de vent qui nous ralenti ou parfois nous stoppe net sur la route, ceux qui nous doublent à 100km/h nous aspirent dans leur lancée et nous apportent une aide appréciable.

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Ami ou ennemi ? Tout dépend dans quelle direction il est lancé…

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Le vélo de Matt est réparé mais c’est le mien qui maintenant montre des signes de faiblesse… Ma roue arrière s’est mise à vriller légèrement en début d’après-midi et le mouvement s’est amplifié jusqu’à devenir inquiétant. Je suis obligé de desserrer puis de démonter complétement mon frein arrière pour pouvoir continuer à rouler. En même temps j’essaye de définir la cause du problème. Verdict : un rayon est cassé sur la roue et c’est le cadre de la roue en aluminium tout entier qui n’est plus supporté correctement. L’aluminium étant léger mais pas très solide, la roue se vrille de plus en plus. La charge sur le porte-bagage à l’arrière ne doit pas arranger les choses…

Un rayon cassé, une roue qui vrille, ca n’est pas bon signe… Ca ne m’empêche pas de rouler pour l’instant mais comme ca risque d’empirer rapidement je vais devoir changer ma roue dès que possible.

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3 – « Into the Bush »

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Aujourd’hui, quatrième jour, nous croisons avec émotion nos premiers émeus ! Ces gros oiseaux qui ressemblent un peu à des autruches n’ont pas peur des voitures qui passent à toute vitesse mais sont effrayés par nos pauvres bicyclettes ! Il faut dire qu’ils ne doivent pas en voir souvent par ici… Ou alors c’est nos vestes oranges fluorescentes qui leurs font peur ? Peu importe, nous sommes content de découvrir de nouveaux paysages et de nouveaux animaux. Cette journée est particulièrement belle : des émeus, des kangourous, des aigles, des renards, des tortues, des plaines vertes infinies qui deviennent jaunes le soir au coucher du soleil, et le bush de plus en plus dense par endroit, nous commençons à ressentir l’éloignement de la civilisation.

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Nous découvrons sur un panneau routier la liste complète de toutes les villes sur les 645 prochains kilomètres, seul Broken Hill dépasse les 5000 habitants…

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Ce soir aucune aire de repos ne s’offre à nous et la prochaine ville se trouve à plus de 30 kilomètres. Nous n’avons pas le temps de la rejoindre, il va faire nuit avant. Nous nous arrêtons donc au coucher du soleil afin de dénicher un endroit correct pour dormir et partons explorer une piste secondaire au milieu du bush, au milieu des bois.

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La piste en terre nous emmène à travers les arbres vers l’inconnu. Nous croisons un vieux tracteur abandonné dans les herbes hautes où nous n’osons pas mettre les pieds par peur des serpents puis nous découvrons ensuite ce qui sera notre chambre pour la nuit : un très vieux camion que quelque mystérieuse raison a apporté jusqu’ici un jour puis abandonné sous les arbres. Il semble dater d’un siècle. La clé est encore sur le contact mais le moteur ne démarre plus. Les sièges sont poussiéreux, abimés, recouverts de mousse par endroit et la cabine est occupée par quelques grosses araignées brunes à l’allure peu sympathique. La remorque du camion quant à elle est relativement propre, le fond est plat, lisse et en bon état. Nous y installerons notre bivouac.

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Le crépuscule est toujours propice aux moustiques. Nous n’avions pas eu trop de problèmes jusque là en dormant dehors mais cette fois nous sommes au milieu de la végétation et même si nous n’avons vu aucun point d’eau on sent bien que l’air est humide.

Nous sommes entrés sur le territoire des moustiques… Je n’ai pas vu souvent une telle concentration de moustiques de tout mon voyage en Asie. Les branches qui surplombent nos têtes au dessus de la remorque en sont infestées. Il fait chaud en ce début de nuit et nous étouffons dans nos sacs de couchage, mais ils ont l’avantage de nous protéger de ces monstrueux insectes. Pour le visage j’utilise pour la première fois la moustiquaire de tête qu’on m’avait donné à Sydney. Elle est à moitié efficace, il y a toujours un moustique qui arrive à piquer à travers la toile et un autre qui trouve la faille dans les pliures et se débrouille pour rentrer à l’intérieur du duvet. Le spray anti-moustique qui d’habitude est efficace n’est plus d’aucune protection contre une telle quantité de dards affamés.

De plus ils sont tellement nombreux qu’ils font un boucan d’enfer autour de nos oreilles et nous rendent la nuit insupportable. C’est un supplice : le supplice du moustique qui surprend le cycliste-vagabond imprudent qui s’est aventuré dans le bush et a choisi le pire endroit qui existe pour passer sa nuit.  Et puis c’est le froid qui nous surprend au milieu de la nuit, avant même qu’on ai eu le temps de s’endormir. La température a chuté et l’air a atteint un taux d’humidité extrême à cause de la végétation qui nous entoure. Mon sac de couchage et celui de Matt sont imprégnés d’humidité, tellement trempés qu’on la ressent à l’intérieur sur les jambes et les pieds. Et un sac de couchage trempé ca n’est plus efficace, mais alors plus du tout… Nous mourons de froid dans nos duvets-éponges et n’osons plus sortir à cause de l’invasion des moustiques. La tente n’est pourtant pas très loin, sur le porte-bagage du vélo de Matt posé contre la roue du camion… Mais c’est trop tard, les moustiques ont gagné la partie cette fois, ils nous tiennent en otage dans nos duvets et font la queue à l’entrée pour venir chacun à leur tour nous pomper notre sang à l’intérieur. Nous nous abandonnons au froid, à l’humidité et aux piqures de ces monstres en attendant des heures meilleures, en attendant les premiers rayons du soleil qui viendrons nous sortir de ce cauchemar.

Le soleil arrive comme prévu et à l’heure prévu, il ne nous trahis pas, il nous vient en aide de toute la force de ses rayons dorés. Son apparition est une bénédiction, elle réchauffe l’air ambiant et fait disparaitre l’humidité ainsi qu’une partie des moustiques. Elle nous réchauffe et nous ramène à la vie. Comme pour mieux apprécier ce moment indescriptible où l’on se sent vivant et libre à nouveau, ma première vision en me levant sera celle d’un splendide kangourou vadrouillant à quelques mètres du camion et dont les premiers rayons du soleil illuminent la pelure d’une phosphorescente lueur jaune dans la brume matinale. La scène est magique. Je le regarde, surpris, il me regarde, curieux, puis s’en va à travers les arbres en bondissant comme un ressort sur ses pattes arrières.

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4 – Ca se complique…

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Sur la route de Nyngan, qui n’est plus qu’à une vingtaine de kilomètres, je roule doucement pour ne pas heurter le vélo sur quoi que ce soit, inspectant la route à la recherche du moindre nid de poule qui pourrait achever ma roue arrière. Elle vrille de plus en plus ce matin. Le mouvement anormal de la roue associé à la vitesse provoque un léger desserrage qui la fait quitter son axe progressivement vers la gauche. Le pneu touche alors le cadre du vélo ce qui agit comme un frein et fini par me stopper. Je dois donc régulièrement m’arrêter et descendre du vélo pour resserrer cette foutue roue dans l’axe du cadre.

Je me demande combien de temps encore elle va résister… Combien de temps avant que ne se brisent les autres rayons torturés par les vibrations et par le poids du vélo. Une journée ? Une heure ? Une minute ?

Mon espoir à présent est d’arriver jusqu’à la prochaine ville, je n’en demande pas plus. Vingt petits kilomètres à parcourir sur une route en bon état semble jouable et nous verrons ensuite ce qu’on peut faire…

Tout à coup, une explosion. BOUM ! Ca vient de derrière, je me retourne aussitôt et voit Matt qui vient de s’arrêter en urgence sur le bord de la route : son pneu arrière a explosé.

C’est en fait la chambre à air qui s’est percée pour une raison inconnue (épine, cactus, bout de verre…), la mauvaise qualité du produit (4$ la chambre à air) et l’extrême finesse de la membrane ont tourné en explosion ce qui n’aurait du être qu’une simple crevaison. Heureusement nous avons d’autres chambres à air de rechange. Celle là est complétement détruite : on en ramasse les petits morceaux sur la route que nous mettrons plus tard à la poubelle. Le problème c’est que l’explosion a aussi déchiré le pneu sur 5 centimètres dans sa largeur… Il est maintenant inutilisable et nous n’avons aucun pneu de rechange.

Que faire ? Réfléchir, il faut commencer par réfléchir.

- Plan A : Faire du stop pour rejoindre la prochaine ville. Oui mais il y a si peu de voitures sur cette route que nous ne sommes pas surs d’être pris aujourd’hui. De plus nous sommes 2 personnes avec 2 vélos et autant de bagages, il nous faut donc un véhicule avec une remorque, ca réduit les possibilités.
- Plan B : Continuer à pied, en marchant avec les vélos. La ville se trouve à 20km et nous avons assez d’eau pour tenir jusqu’à demain. Mais Matt n’a plus de pneu arrière, même à pied ca sera difficile d’avancer, et très long.
- Plan C : Tenter de réparer le pneu avec ce qu’on a sous la main.

C’est finalement la dernière solution que nous retiendrons. Réparation improvisée, bidouillage, bricolage, je propose à Matt de recoudre son pneu avec une aiguille et du solide fil de lin. Il opte pour une réparation à base de morceaux de chambre à air enroulés et serrés autour du pneu pour refermer provisoirement la déchirure.

Il faudra aussi inverser les 2 pneus, avant et arrière, pour que le pneu abimé n’ait pas à supporter tout le poids des bagages à l’arrière. Ne reste plus qu’à dévisser le bloc de frein-avant pour que la roue enflée puisse tourner librement, et c’est reparti !

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Nous roulons doucement pour rejoindre Nyngan. Doucement mais surement. Au moins on avance. Ce qui est sur maintenant c’est que nous n’irons pas plus loin que la prochaine ville avec nos misérables vélos rafistolés…

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5 – Mon royaume pour une roue de vélo

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Nyngan, petite bourgade de 2000 âmes perdue au milieu de nul part nous accueille paisiblement en ce dimanche après-midi. Evidemment tous les magasins sont fermés et il va falloir attendre demain pour commencer les réparations. Nous en profitons pour passer l’après-midi à la « piscine municipale » où nous serons les seuls clients de la journée. Repos bien mérité après une nuit blanche et quelques 150 km depuis la dernière douche. Le type à l’entrée nous a vu arriver déconfis, fatigués, sales, et trainant nos lourdes bicyclettes derrière nous comme des fardeaux… il nous offrira l’entrée de la piscine ainsi que quelques friands à la viande encore chauds qui n’ont pas trouvé client aujourd’hui (normal il n’y a personne).

Dix-neuf heures, le soleil se couche sur Nyngan et comme d’habitude le ciel est d’une clarté absolue, pas un nuage à l’horizon. Nous en faisons autant, nous allons nous coucher et nous nous endormons sous les étoiles à coté du terrain de rugby.

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Dimanche matin, réveil en douceur mais matinal avec les premières lumières du jour. Aujourd’hui est un jour décisif pour la suite de notre périple :
1- Si nous parvenons à réparer les vélos, nous continuons l’aventure
2- Si les pièces de rechange sont introuvables, c’est terminé

Matt a besoin d’un nouveau pneu et moi d’une nouvelle roue. Dans une ville de taille moyenne nous aurions toutes les chances de trouver ces pièces de rechange mais ici ca n’est pas gagné d’avance…

8h30 – Ouverture des magasins. Nous fonçons dans la « rue principale » où nous avons repéré une boutique d’équipement automobile, outillage et jardinage. C’est notre première piste et aussi la seule que nous avons pour l’instant.
La réponse est négative. Il n’y a rien pour les vélos ici. Le vendeur nous renvoie vers une hypothétique boutique de vélo qui s’avère fermée depuis des années…

9h00 – Un passant a qui nous expliquons notre problème nous conseille d’aller demander au bureau de poste. « Ils pourront surement vous renseigner… »

9h15 – Le bureau de poste nous renvoie vers le fleuriste qui parait-il vend du matériel et des accessoires pour vélo.

9h30 – En effet, le fleuriste nous présente son stock de vieux pneumatiques poussiéreux qui moisis doucement dans l’arrière-boutique entre les nains de jardin et les paniers en osier. Matt lui en achète un pour une poignée de dollars, il est tiré d’affaire. Ca n’est pas mon cas. Le fleuriste inspecte à nouveau son stock de pièces détachées pour être sur qu’il n’a rien oublié, non, il en est sur, il n’a pas de « roue arrière de vélo de taille 26 pouces ». Mais il connait quelqu’un qui peut-être… « C’est la deuxième maison de la troisième rue à gauche après l’intersection, il pourra surement t’aider » me dit-il.

10h00 – C’est parti : Première intersection, troisième rue, gauche, première maison, deuxième maison… Est-ce bien là ? Allez je sonne, on verra bien. Un chien m’accueille en aboyant jusqu’à l’arrivée de son maitre quelques minutes plus tard. Un type gras et bourru sort de la maison en pyjama, à moitié réveillé. Je lui résume la situation en vrac et en quelques mots : le vélo, le fleuriste, Broken Hill, le rayon cassé, la roue arrière qui vrille, mon dernier espoir entre ses mains…
- « Je vois, je crois pas avoir ca, ca m’étonnerais… mais je dois vérifier dans mon débarras, les pièces détachées, je suis pas sur. Vingt-six pouces, c’est ca ? Ok, revient dans une heure. »

11h00 – Rendez-vous devant la maison, je suis à l’heure pour une fois. Il sort de chez lui. Je le regarde arriver en cherchant de loin un sourire annonciateur de bonne nouvelle. Il me jette un regard désolé.
- « J’ai rien trouvé ». Déception… Les chances de dégoter une roue de vélo dans cette bourgade paumée se réduisent de minute en minute. Ca sent la fin du périple.
- « Ah j’ai peut-etre une idée, me lance-t-il, allons voir le garagiste »

11h15 – Garage automobile. Le garagiste a des milliers de pneus pour tous les véhicules et de toutes les tailles : motos, voitures, camions, tracteurs, moissonneuses-batteuses, mais rien pour les vélos et encore moins une roue.
Il n’y a plus beaucoup d’espoir… Les 2 types d’un commun accord nous conseillent de retourner à Naromine car c’est la seule ville dans les 300km à la ronde susceptible de vendre des accessoires pour vélos. Nous n’envisageons pas un retour sur nos pas, c’est trop injuste après tous ces efforts pour avancer vers l’ouest.

11h30 – Nous sommes de retour devant la maison des espoirs évanouis. Notre bourru mais sympathique Australien prend désormais le problème au sérieux, il se triture les méninges pour nous aider, cherche dans le fond de sa caboche une idée enfouie.
- « Ah oui, il y a aussi le gars qui s’occupe des vélos pour les enfants de la ville, c’est pas très loin d’ici, avec un peu de chance… »

11h45 – Nous arrivons à l’adresse indiquée : une maison quelconque dans une rue quelconque avec quelques vélos pour enfants posés sur l’herbe devant la maison et des morceaux de carton pour indiquer les prix. Je m’approche plein d’espoir, j’y crois à nouveau. Deux des vélos sont de la même taille que le mien !
J’essaye les deux : l’un est en mauvais état, l’autre est en très mauvais état. J’achète le premier.
Ce vélo est mon unique et dernière chance de continuer l’aventure… Pour 30$ j’achète donc un vélo complet, un vieux vélo rouillé dans un état pitoyable sur lequel je récupèrerai seulement la roue arrière pour remplacer la mienne qui est cassée. Je prendrai au passage les chambres à air et un pneu de rechange juste au cas où… On s’apprête quand même à traverser 600km d’outback sans aucune grande ville et sans aucune boutique de vélo avant Broken Hill…

12h00 – Début des réparations sur un bout trottoir devant la maison des miracles.

12h30 – Mon vélo roule à nouveau correctement grâce à la nouvelle roue. Je perd un plateau et 3 vitesses au change mais j’ai maintenant une roue arrière qui ne vrille plus et dont tous les rayons sont intacts ! Et ca, ca veut dire que l’aventure peut continuer !

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6 – A nous l’Outback !

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La terre est de plus en plus rouge sous la végétation. La route est droite, tellement droite, nous roulons des heures et des heures sans passer un seul virage, pas même une minuscule déviation sur cette trajectoire parfaitement rectiligne. C’est déconcertant. Le guidon ne sert plus rien dans l’outback, si ca continue comme ca on va s’en séparer pour alléger le vélo !

Nous passons successivement des zones de bush très dense et des zones complètement désertes sans un seul arbre sur des kilomètres. La chaleur est toujours aussi forte et nous ne nous arrêtons jamais en plein soleil, s’il faut faire 15 km de plus avant la pause pour trouver de l’ombre, alors nous faisons 15 km de plus.

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Matt a droit a une nouvelle crevaison aujourd’hui. Pas de problème, c’est la rustine ! Heu… pardon, la routine ! Quant à moi je transporte désormais mon ancienne roue cassée à l’arrière du vélo, en guise de « roue de secours », juste au cas ou ma nouvelle acquisition toute rouillée se décomposerait sur la route dans les prochains jours… On n’est jamais trop prudent.

Encore une belle journée de vélo qui se termine calmement sur une aire de repos où nous déplierons la tente pour la nuit et remplirons nos bouteilles d’eau à la citerne. Nous en consommons beaucoup, de l’eau : 3 à 6 litres chacun et par jour !

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Les quelques personnes que nous croisons sur les aires de repos sont sidérées de voir débarquer 2 cyclistes au milieu de nul-part, à des centaines de kilomètres des villes. Beaucoup sont des touristes australiens qui voyagent en camping-car ou en caravane. Ils trouvent la route très longue, très ennuyeuse et fatiguante à cause de la chaleur. Presque tous viennent nous demander d’où nous venons et où nous allons. « Sydney, Broken Hill » répondons-nous à chaque fois. « Nous sommes fatigués mais nous trouvons la route magnifique, c’est grandiose l’outback ! »

Nous arrivons à Cobar le jour suivant. La chaleur nous assomme et les cuisses ont besoin d’un peu de repos, nous nous arrêterons donc ici pour y passer l’après-midi à l’ombre, au calme, à la découverte de la ville et de son « héritage historique et culturel » : l’exploitation des mines de cuivre.

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7 – Longue est la route…

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Huitième jour. Nous attaquons la plus grosse étape de ce périple avant Broken Hill : Cobar-Wilcannia, 260 km de « no man’s land », de désert humain, sans aucun village, rien à l’exception de 2 ou 3 aires de repos et d’une « road-house » quelque part sur le trajet. Une road-house est une station-service couplée d’un restaurant routier ultra-cher où il est parfois possible de prendre une douche. Rien d’autre.

260 kilomètres avec notre rythme c’est environ 3 jours de vélo. Ca veut dire 3 jours en totale « autonomie-nourriture ». A la sortie du supermarché les paniers des vélos sont plein à craquer : 3 kilos de pain de mie, 1 kilo de thon en boite, 1 kilo de fromage, des pots de confiture, du miel, du beurre de cacahuète, des barres de céréales… Quant à l’eau, nous emmènerons 15 litres d’eau pour 2 en sachant qu’on peut en théorie remplir nos bouteilles dans certaines aires de repos le long de la route (si les citernes ne sont pas vides), ainsi qu’aux robinets de la road-house qui se trouve à 160km.

Nous sommes confiants et nous devrons juste rationner notre consommation d’eau intelligemment : trouver le bon équilibre entre boire ce dont on a besoin et ne pas en gaspiller une goute…

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Depuis que nous sommes sur la route de l’ouest nous avançons tous les jours contre le vent, ce vent d’ouest que nous prenons en pleine face et qui nous ralenti sans que nous ne puissions rien y faire. Plus nous approchons de Broken Hill et plus il devient difficile d’avancer contre le vent, nous pestons contre cet ennemi invisible qui est bien décidé à ralentir notre progression.

Et c’est pourtant contre ce vent impitoyable que nous battons notre premier record de distance aujourd’hui : 108 kilomètres. C’est beaucoup et ca n’est pas beaucoup en même temps. Nous pourrions faire beaucoup plus sans nos 2 principales difficultés que sont la chaleur et le vent. La chaleur devient si forte en début d’après-midi que nous avons pris l’habitude de nous arrêter tous les jours environ 3 heures après la pause-déjeuner, à l’ombre, en attendant que la température redevienne supportable.

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Nous roulons tard après le coucher du soleil pour rattraper les heures perdues l’après-midi mais aussi avec l’espoir de tomber sur une aire de repos, et ainsi passer la nuit dans un endroit accueillant. Ca ne sera pas le cas.

P1140970Neuvième jour. Après une nouvelle nuit en camping sauvage sur un bord de route caillouteux nous atteindrons en milieu de journée cette road-house qui nous apparait comme une oasis au milieu du désert.

Nous pourrons y trouver de l’ombre et remplir nos bouteilles d’eau : ces petits plaisirs qu’on oublie parfois dans une vie sédentaire ou citadine !

Les plats du restaurant étant beaucoup trop chers nous mangeons nos sandwichs habituels en attendant la prochaine ville pour déguster un vrai repas. Nous en profitons quand même pour prendre une douche fraiche et avaler une crème glacée à l’abri du soleil en attendant 16h00. En attendant la « fraiche » si on peut appeler ca comme ca.

La route est toujours aussi droite et le P1140946paysage est assez monotone mais on ne s’ennuie pas, c’est l’avantage avec le vélo : on ne s’ennuie jamais, on est toujours occupé à pédaler et concentré sur la douleur dans les fesses, dans les cuisses et dans les poignets, mais en plus il y a toujours quelque chose à admirer sur la route et dans le ciel : un kangourou bondissant au milieu des arbres, un aigle tournant au dessus de nos tête en se demandant si nous seront son prochain repas, un couple d’émeus courant vers l’horizon pour fuir nos terribles vestes oranges…

On peut aussi passer des heures à observer la petite colline au loin et se demander dans combien de temps on y sera, compter les bornes kilométriques tous les 5 kilomètres ou chercher à l’horizon un panneau routier indiquant une aire de repos prochaine…

Traverser l’outback en vélo est une expérience beaucoup plus intense qu’il n’y parait !

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Dixième jour, nous arrivons à Wilcannia, la ville aborigène. Wahou… on repense à quand on regardait la carte de l’Australie et qu’on se disait « quand on sera là-bas on sera déjà très loin au milieu de l’outback… ». On repense aussi à Rodney notre superviseur dans les pommes et aux quelques personnes qui nous ont formellement déconseillé de nous arrêter dans cette ville, et pire, d’y passer la nuit. Malheureusement les conseils n’étaient pas tant exagérés. Non seulement l’atmosphère n’est pas très amicale dans cette ville mais Matt se fera même voler son t-shirt laissé posé sur le vélo en allant faire les courses. De plus le seul magasin de la ville vend tout 3 ou 4 fois plus cher qu’ailleurs, mais nous n’avons pas le choix, il faut refaire les provisions de nourritures pour 3 jours supplémentaires, jusqu’à la prochaine ville à 196 km : Broken Hill.

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8 – Le désert vert

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Nous quittons Wilcannia en fin de journée après nous être fait dévorés par les moustiques en plein après-midi, une première. il faut dire que la rivière est toute proche, ca n’aide pas. Raison de plus pour ne pas passer la nuit ici.

Nous nous arrêterons au bout de 20 km sur une mini aire de repos pour admirer depuis le haut de la colline où nous nous trouvons le « désert vert » : des étendues infinies de verdure, d’herbes et de buissons, secs presque toute l’année excepté pendant la période des pluie où tout est inondé, ce qui explique pourquoi la végétation arrive à pousser et même à survivre dans ces étendues désertiques.

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Les journées de vélo s’enchainent et se ressemblent sur la route de Broken Hill. Seuls les animaux sauvages que nous croisons de temps en temps viennent casser un peu la routine et la monotonie du paysage.

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Nous passerons une journée entière à lutter contre un fort vent de face qui fera chuter notre moyenne kilométrique journalière. N’ayant pas prévu ce contre-temps nous perdons presque une journée sur notre planning. Nous devrons donc rationner nos réserves de pain avant d’atterrir dans une road-house où nous pourrons manger quelques burgers et acheter de quoi survivre une journée supplémentaire…

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9 – Dernière ligne droite avant Broken Hill

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P1150016Little Topar Roadhouse. Plus que 80 km avant la ligne d’arrivée, c’est à la fois tellement peu et tellement énorme. Là sur l’instant ca nous parait énorme malgré les centaines de kilomètres que nous venons de parcourir. Ca nous parait énorme car nous sommes fatigués, épuisés moralement et physiquement de pédaler 6 heures par jour contre le vent en voyant défiler le désert à 15km/h, fatigués de cette chaleur infernale l’après-midi qui nous cuit sur place, fatigués de nous battre contre les mouches la journée et contre les moustiques le soir, fatigués de manger du pain de mie tous les jours avec le même fromage 1er prix et le même thon en boite à chaque repas, fatigués de nous réveiller chaque matin en ayant l’impression d’avoir pris 60 ans dans la nuit : c’est tout le corps qui est douloureux, les cuisses et les genoux, le dos, les avant-bras, les poignets et les doigts crispés sur le guidon la journée se crispent de douleur la nuit, et les fesses c’est l’horreur, je préfère ne même pas en parler, ne pas y penser…

Plus que 80 km… et ce soir, si tout va bien, nous serons à Broken Hill !

Ce matin au réveil, surprise : nous reconnaissons sur le parking de la road-house le van de 2 Francais qui travaillaient avec nous dans la ferme de pommes. Ils nous saluent et nous demandent si tout va bien, eux sont partis hier matin : ils arriverons à Broken Hill dans une heure, frustrant… Nous sommes partis il y a presque 2 semaines et nous allons encore rouler toute la journée pour y arriver. Ils nous proposent pour nous aider de nous emmener dans leur van avec les vélos, nous refusons, évidement, mais… décision pas si facile à prendre sur l’instant quand la douleur et la fatigue parlent à la place de l’esprit.

Bon, encore 80 km et nous y sommes… La route nous semble longue aujourd’hui, plus longue que d’habitude, nous nous arrêterons régulièrement à cause de la chaleur suffoquante et nous aurons aussi droit à notre première pluie depuis notre départ d’Orange ! Pas une très grosse pluie, mais suffisante pour nous arrêter. Nous nous abriterons pour une petite heure sous la bâche en bord de route, adossés au seul buisson que nous avons trouvé à des kilomètres à la ronde !

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Comme pour marquer une ligne d’arrivée imaginaire dans notre périple, nous passons la ligne du temps quelques kilomètres avant d’arriver à Broken Hill : le nouveau fuseau horaire nous fait perdre 30 minutes sur l’horloge.

Les tous derniers kilomètres sont extrêmement difficiles, nous passons une série de collines abruptes qui nous en font voir de toutes les couleurs. Pour la première fois depuis bien longtemps nous réutilisons nos derniers plateaux afin de grimper ces cotes auxquelles nous ne sommes plus habitués !

Etonnant contraste entre ces derniers obstacles tridimensionnels et les centaines de kilomètres d’outback plat comme l’océan qui les ont précédés. Depuis le sommet de l’une des collines nous pouvons apercevoir Broken Hill qui s’étale dans le creux de la vallée. C’est beau, c’est émouvant, c’est grandiose : une ville, ses habitations, ses routes, ses parcs, ses industries, ses mines à ciel ouvert, nous sommes si heureux de retrouver enfin la civilisation !

Après la dernière colline une longue descente nous propulse à 60 km/h tout droit vers notre cher et tant attendu Broken Hill. Peu importe ce qu’on y trouvera, se sera notre petit paradis pour les prochains jours. Nous passons les portes de la ville à la vitesse du vent, en vainqueurs, nous jubilons, c’est intense… nous sommes arrivés !

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Nous y sommes ! « We did it ! »

900 kilomètres de route, sur le papier, mais en fait un peu plus de 1000 kilomètres affichés sur le compteur de Matt, 1000 km avec tous les petits détours (courses, visites, réparations, etc.).

Nous étions partis confiants mais sans certitude de réussite, motivés mais conscients du manque de fiabilité des vélos, ca faisait parti du jeu, du défi, de l’aventure…  Aujourd’hui nous arrivons à Broken Hill complétement cassés par l’effort mais comblés, fatigués mais fiers, épuisés mais heureux. We did it !
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Vous pouvez voir ou revoir la vidéo du périple dans l’article précédent.

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Commentaire(s) (13)

Nous avons vraiment le sentiment de lire un livre d’aventures. Nous restons en haleine à chaque ligne.
Quelle épopée !….
Bravo à toi Julien, mais aussi à ton compagnon. Car vous avez tous les deux relevé un sacré challenge. Et vous avez gagné. Vous vous êtes bien épaulés mutuellement. Vraiment chapeau bas, rien ne vous fait peur.
Très bonne continuation pour la suite de vos aventures. Continuez à être prudents.

superbe article. bravo

Quelle force d’avoir su résister à la proposition des français de vous prendre avec eux dans leur van !!

Par ailleurs, ton article est très bien écrit, et ça a été un plaisir de le lire du début jusqu’à la fin.

Vivement la suite !

Vous êtes des grands malades ! En tout cas vous avez un sacré mental pour avoir résisté à l’appel de la voiture par vos ancien collègues dans la cueillette des pommes.

Felicitation pour cet article tres bien ecrit.
Je le trouve pas assez long tant ce fut passionant du debut a la fin.

Tu m’as donne envie de partir a la recherche d’un velo gratuit ou presque pour traverser Bolivie-Perou.
Il me faudra egalement construire une petite remorque pour poser mon accordeon.

Ce sera du sport mais ca ne me fera pas de mal de vivre un peu d’aventure et de sortir d’une vie qui devient beaucoup trop confortable a mon gout…

Très bonne idée la petite remorque pour l’accordéon. Beaucoup de cyclistes-voyageurs utilisent une remorque pour alléger le vélo et pouvoir transporter plus d’outils, de pièces de rechange, de nourriture et d’eau.

WAHOU !!! Ça c’est de l’épopée ! Je vraiment pris mon pied à te lire de A à Z et j’attends la suite avec une méga impatience.
Je ne sais pas si les autres lecteurs ont eu le même ressenti que moi en te lisant, mais le moins que je puisse dire, c’est que tu sais y faire pour que l’on se (je me) dise que tu donnes envie que l’on te rejoigne tellement ta joie de vivre, tes émotions sont transparentes dans ton récit ! La vidéo de l’article précédent est une tuerie : tu m’as fait rêver comme un gamin avec ton sourire quasi permanent !!
En tout cas, sacré plume ;-)

Profite bien de la suite :-)

Tchoo !

Merci Nicolas ! C’est vrai que j’ai adoré vivre cette aventure même si c’était dur (ou parce que c’était dur…) et j’ai aussi pris beaucoup de plaisir à écrire l’article et me suis forcé à prendre le temps de l’écrire correctement.

Je n’ai pas envie d’oublier tout ce que j’ai vécu dans quelques années et comme ma mémoire est plutot mauvaise, ca me permet de garder une trace définitive. En plus je suis vraiment content de pouvoir partager tout ca avec vous tous ca me permet de vous sentir un peu à mes cotés à l’autre bout du monde ! ;-)

Très bel article pour une petite tranche de vie si peu anodine.
Merci à tous les deux de partager votre voyage et ainsi d’enrichir un peu notre pensée avec la votre.

3 mots : waouh, bravo, encore !

Bravo Julien, tu es le Mac Gyver des temps modernes…….!!

Pouet, super aventure encore que tu viens de nous faire partager j’ai hâte tout comme les autres de lire la suite et c’est vrai que ton article nous donne qu’une envie c’est de venir vivre tout cela avec toi!! Encore bravo Mr l’aventurier.Poutouxx et a un de ces jours :)

Salut et bravo pour cette nouvelle belle odyssée en Australie!

Une aventure passionnante pour un texte ma foi, fort bien écrit!

Comme toujours, j’attends la suite ;)

A+

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