Australie/Wwoofing [3/4] : Permaculture, architecture et travail du bambou

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Publié par Froggy | Classé dans Article-photos, Océanie | Publié le 23-12-2012

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P1150713Pour cette troisième expérience de Wwoofing en Australie nous allons visiter ensemble l’ancienne propriété de Geoff Lawton, à Cooroy dans le Queensland, et en apprendre un peu plus sur le travail du bambou, cette plante aux qualités exceptionnelles !

Geoff Lawton est l’un des pères de la permaculture en Australie. Il a beaucoup travaillé avec le célèbre Bill Molisson, dont il est devenu en quelque sorte le successeur à la tête du Permaculture Research Institute.

Cette propriété, qui a été dessinée et construite par Geoff Lawton dans les années 90, abritait autrefois son Institut de Recherche pour la Permaculture. L’endroit lui a servi de laboratoire pour y expérimenter toutes ses idées « permaculture », tant au niveau de l’architecture de la maison que du terrain, des jardins et du système d’irrigation. Puis un jour, quand Lawton a décidé de déménager, c’est Tania qui a racheté sa propriété. Tania est une Australienne d’une soixantaine d’année, merveilleusement amicale et accueillante, c’est elle qui m’hébergera pendant une semaine en Wwoofing.

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1. Un peu d’architecture !

L’architecture en Australie

Comme beaucoup de maisons en Australie, la maison de Tania est construite principalement de bois et de tôle ondulée. Ce sont les matériaux traditionnels du pays. Les panneaux de tôle ont pour nous, Français, une image assez négative, très peu esthétique, qui rappelle plutôt le bidonville ou le hangar au fond du champ construit à la va-vite, mais il en est tout autre pour les Australiens. La tôle est pour eux un matériau presque « noble » qui rappelle l’époque des pionniers et des premiers établissements européens. C’est en plus un matériau léger, pratique et pas cher, c’est pourquoi il a la cote en Australie. Il est utilisé la plupart du temps pour les toitures des maisons.
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L’architecture de Geoff Lawton

P1150715La maison de Tania, construite par Lawton, a été pensée pour optimiser la régulation thermique de façon passive, c’est à dire diminuer la température en été et l’augmenter en hiver. Par exemple, la véranda est orientée plein nord (vers le soleil dans l’hémisphère sud) et de grandes baies vitrées laissent entrer le soleil en hiver pour chauffer la pièce principale. Mais le auvent qui surplombe les fenêtres est conçu pour ne laisser entrer la lumière qu’en hiver (quand le soleil est bas dans le ciel) et de faire de l’ombre en été (quand le soleil est plus haut).

De plus la toiture au sommet arrondi est munie de 2 ouvertures à chaque bout qui crée un courant d’air et donc une ventilation naturelle permettant d’évacuer l’air chaud en été.

A l’époque de Lawton, la maison ne disposait d’aucun système de chauffage et il lui était possible d’y vivre confortablement tout au long de l’année, été comme hiver. Plus tard, Tania y a fait ajouter une cheminée et un insert à bois pour apporter un peu plus de chaleur en hiver.

Enfin on peut noter que la maison est construite sur pilotis, pour différentes raisons : éviter les problèmes d’inondations lors de fortes pluies et protéger la structure en bois de la maison, empêcher les animaux d’y entrer (serpents, rats, etc.), et accessoirement utiliser l’espace situé sous la maison pour y stocker du matériel au sec, des outils, du bois, du bambou, etc.

Pour ceux qui seraient intéressés, sachez que cette propriété est en ce moment à vendre pour la somme de 400000$ (~315000€) ! (Voir le lien : http://www.domain.com.au/Property)

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2. Quelques mots sur le bambou

Du bambou dans le jardin…

La propriété de Tania est vaste et très boisée, elle y fait notamment pousser de nombreuses espèces de bambous aux qualités différentes les uns des autres. Certains sont très durs et d’autres plus flexibles, ils sont plus ou moins grands, poussent plus ou moins rapidement, et si certains ne sont plantés qu’en guise de décoration de jardin, la plupart des bambous sont utilisés pour la fabrication d’objets divers et même pour la construction de bâtiments.

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Le bambou est une plante incroyable qui grandi très vite et qui donne des tiges de plusieurs mètres, parfaitement droites, très solide et flexibles en même temps. C’est pourquoi il est beaucoup utilisé pour la construction de bâtiments et d’échafaudages (surtout en Asie, on s’en souvient : nous avions travaillé avec le bambou en Thaïlande et au Laos).

Dans le jardin de Tania, il pousse en touffes de quelques dizaines de tiges, dont les plus grosses font environ 10 cm de diamètre et atteignent des hauteurs de 7 ou 8 mètres. En seulement 3-4 ans les tiges deviennent suffisamment grandes et solides pour être coupées puis utilisées. Elles sont d’abord vertes et puis jaunissent en vieillissant, en général c’est quand elles commencent à jaunir qu’elles sont prêtes à être coupées.

Tania cultive le bambou en partie pour sa consommation personnelle, elle fabrique des objets de décoration comme des lampes, des tables et des chaises, des pots à fleur, etc. Mais la plupart de son bambou, elle le vend ou en fait profiter ses amis de la permaculture, qui sont toujours à la recherche de matériaux naturels et pas chers pour la construction de petites maisons ou de cabanes.

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Une cabane en bambou avec le « traditionnel » toit en tôle ondulée. Cette cabane sert de toilettes pour les wwoofers.

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Une magnifique lampe de chevet entièrement en bambou !

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Un évier en bambou

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Un pot à fleurs... en bambou. Nous y planterons des petits fraisiers !

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Le travail du bambou

P1150731Le bambou est assez facile à couper à l’aide d’une simple scie à main bien affutée. On ne coupe en général que quelques tiges dans la « touffe » de bambou : les plus anciennes, qui seront les plus solides.

Puis s’il est destiné à la construction de structures (bâtiments) alors il faudra le traiter en faisant tremper le pied dans un seau rempli d’un liquide spécial. Après quelques jours d’absorption la tige sera protégée pour de nombreuses années des termines et autres insectes ou moisissures.

Ensuite il est nécessaire de faire sécher les tiges pendant plusieurs mois dans un endroit sec et à l’abri du soleil, pour lui retirer toute l’humidité qu’il contient afin qu’il soit utilisable. Tania stocke le bambou sous sa maison à pilotis pour le faire sécher à l’abri de la pluie, tout est prévu !

Et voilà, après séchage les tiges de bambou sont prêtes à être utilisées, elles auront une durée de vie d’au moins 10 à 20 ans s’il elles ont bien été traitées, vernies et protégées.

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Les tiges de bambou doivent être traitées en laissant baigner le pied dans un liquide spécial pendant quelques jours. Après quoi il faudra les mettre à sécher pendant plusieurs mois.

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Bambou : Le saviez-vous ?

–> Tout comme le bananier, le bambou n’est pas un arbre. C’est une herbe géante qui peux atteindre des hauteurs de plus de 30 mètres pour les plus grandes espèces !

–> Le bambou est utilisé en Asie pour construire des échafaudages gigantesques, jusqu’à plusieurs centaines de mètres de hauteur. De plus, il offre une plus grande sécurité que l’acier ou le fer sous un climat tropical, car il n’est pas sensible à l’humidité, il ne rouille pas.

–> En plus d’être un matériau formidable, le bambou peut être mangé, et pas seulement par les pandas ! En Chine d’ailleurs, nous avions mangé des pousses de bambou crues (dans la nature) et cuites (au restaurant), et ca n’était pas mauvais, le gout étant assez proche de l’artichaut.

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Commentaire(s) (7)

Sincèrement je trouve le prix de cette ferme élévé, donc je n’irai pas acheter pour simplement changer de vie, même au nom de production de produits naturels. J’avais vu un reportage sur la Chine avec des travaux de titans grace à des échaffaudages qui montaient à des hauteures inimaginables (au regard de notre pays). Ceci confirme celà. J’ai donc décidé de planter des bambous dans mon jardin. Au cas oû…
Article toujours méthodique. Court mais précis.
On en redemande.

Hello,

Encore un article très intéressant, où l’on y apprend beaucoup de choses.
La partie « Le saviez-vous » est bourrée d’infos enrichissantes et surprenantes ! Que ce soit, sur les bambous, les bananes…

Il ne reste plus que la dernière partie sur le Wwoofing en Australie pour savoir quelle surprise nous attend !!

Tchoo !

et le bambou peut servir de source d’eau au voyageur/explorateur égaré dans la jungle :-)

Super toutes ces expériences de permaculture.

Une très bonne fin d’année à nos deux globe-trotters, mais surtout une nouvelle année 2013 qui vous apportera encore de belles aventures et surtout un tas de souvenirs qui resteront gravés à jamais dans vos têtes.

Bonne année 2013 Julien et Adrien !
Que celle-ci vous apporte un maximum de bonnes choses sur votre route !!!

Tres interessant ! Cependant j aimerai avoir plus de renseignement sur le liquide special dans lequel il faut faire tremper les bambous. C est un liquide naturel? Et comment le faire sois meme? Merci

Bonjour Zebranne ! Je ne me souviens plus quel produit était utilisé pour le trempage du bambou.
Mais une petite recherche dans Google devrait donner des résultats je pense.
Bon courage ! ;-)

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