Julien et David en Nouvelle-Zélande : (1/3) De Christchurch à Invercargill

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Publié par Froggy | Classé dans Article-photos, Océanie | Publié le 19-01-2012

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P1130284Introduction par David (frère de Julien) :
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4 ans déjà que j’avais quitté le sol néo zélandais lors d’un 1er voyage au pays du long nuage blanc…
18 mois que Julien s’était lancé dans l’aventure de sa vie…
12 mois qu’il me tardait de reprendre quelques jours de vacances…
6 mois que j’attendais ce 8 octobre pour m’envoler retrouver Julien…
Et au-delà du plaisir de le revoir, mes envies, mes attentes à travers cette expérience : m’essayer moi même, mais de façon beaucoup plus modeste, à la recherche de quelque chose de plus authentique, m’habiller du quotidien de ces 2 aventuriers d’un autre temps, ne plus lire leurs épopées le temps de 5 semaines… mais les vivre à  leur coté, ressentir et m’essayer aux joies de la liberté !
Ayé ! Je suis en NZ… quasi 2 jours après avoir quitté la France !

Je laisse le douanier derrière son comptoir, pas peu fier de moi d’avoir compris dans un anglais à l’accent approximatif, la blague qu’il vient de me balancer en guise de bienvenue après avoir compris que j’étais français …
«  Qu’est ce que c’est que 15 Anglais en train de boire une bière dans un pub londonien ?
….le XV de la rose bien évidement!!! »
Comment ça c’est pas drôle… !? Ok, resituons le contexte : nous sommes le lendemain de la défaite de l’Angleterre contre la France… ;-)
Le voyage commence bien et l’humour néo-zélandais avec !!

Allez, je passe enfin la dernière porte, quitte la zone de débarquement et découvre mes 2 gaillards, guettant mon arrivée sourire aux lèvres, me dévisager de la tête au pied comme pour mieux s’assurer que je ne suis pas un fantôme… quel lieu improbable pour 2 frangins, 18 mois plus tard, de se retrouver aux antipodes de la France !
Passons rapidement sur ces 1er regards échangés entre Julien et moi en cet instant de retrouvailles, laissons de coté les yeux pétillants d’Adrien se poser sur son accordéon…, et les voilà à leur tour, en train de m’offrir un petit présent… un authentique kiwi, made in New Zealand, à déguster sur le champ.
Pas vraiment fan de ce fruit, je me dis quand même que ce petit encas bourré de vitamine ne me fera que du bien après mon périple aérien de 38 heures. Et puis, comment ne pas faire honneur à ces 2 loulous arrivés la veille à l’aéroport, juste pour moi, juste pour être sur de ne pas me faire attendre !?
Je leur demande alors, comme une évidence, un couteau histoire de peler la bête et de me « délecter » de ce fruit de l’autre bout du monde… Et là, 1er décalage entre nos aventuriers et moi-même… ils me spécifient gentiment que leur couteau n’est pas vraiment accessible et que de toute façon, tout est bon dans le kiwi. Me voilà débarqué de mon petit quotidien de France, avec mes petites habitudes (un kiwi, forcément, tu l’épluches !) et déjà, je me retrouve plongé dans leur univers de voyageur! Ok, je me dégonfle pas et me voilà, pour la 1ère fois, en train de dévorer un kiwi avec la peau !
Le ton est donné… ces 5 semaines vont être roots !

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Julien : Après cette belle introduction qui aurait méritée d’être prolongée à la taille d’un article, voici un petit résumé en images de ces 5 semaines passées en Nouvelle-Zélande avec David.

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Cet article raconte la première partie de notre périple et nous emmène sur l’ile du sud, de Christchurch où David a atterri jusqu’à Invercargill tout au sud de l’ile du sud.

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Itinéraire - Première partie : de Christchurch à Invercargill (Ile du Sud). Cliquez sur la carte pour l'agrandir

Itinéraire – Première partie : de Christchurch à Invercargill (ile du sud)

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Resituons le contexte rapidement : Nous ne sommes pas en territoire inconnu. David et moi avons déjà voyagé en NZ il y a 4 ans de ca, en 2007. A l’époque nous avions loué un van et avions fait le tour de la Nouvelle-Zélande pendant 4 semaines. Une belle aventure dont vous pouvez retrouver l’album-photo sur cette page. Cette fois c’est un peu différent, tous nos déplacements se feront en autostop ou à pied. Nous transportons chacun un sac-à-dos d’environ 10/12 kilos + la nourriture et l’eau. David a aussi amené une tente avec lui, ce qui nous permettra d’être un peu plus autonome pour dormir même si au final nous l’avons assez peu utilisée.

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P1130188Ca commence à Christchurch, sur l’ile du Sud, là où David atterri en ce lundi 10 Octobre 2011. Christchurch, la 2eme plus grande ville du pays, est détruite. Ravagée par plusieurs gros tremblements de terre ces derniers mois. Tous les matchs de la coupe du monde de rugby on été annulés à Christchurch à cause de l’état catastrophique des routes et des bâtiments qui menacent de s’écrouler à tout moment pour ceux qui ne le sont pas encore… Le centre ville et sa jolie cathédrale que nous avions visités il y a 4 ans (lors de notre 1er voyage en NZ) sont maintenant inaccessibles au publics, les rues qui y mènent sont bouclées par l’armée et la police. Christchurch ressemble à une ville en guerre après la bataille. Triste décor. Il y’a 4 ans c’est pourtant l’une des grandes villes que nous avions trouvé la plus agréable et nous nous faisions une joie d’y revenir et de remettre les pieds sur le parvis de la cathédrale… triste nouvelle, triste évolution des choses.

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P1130192Nous laissons Adrien et son accordéon s’entrainer dans les toilettes publics de la station service pour aller explorer un peu les environs à la recherche d’un supermarché. Nous en profitons pour repérer des endroits discrets où planter la tente pour la nuit. C’est là que l’hospitalité néo-zélandaise nous frappe une première fois pour de bon : nous voyant un peu perdu, à la recherche de quelque chose, un homme vient vers nous et nous demande si nous avons besoin d’aide. Il nous indiquera d’abord le supermarché au bout de la rue, puis enchainant sur « Savez-vous où nous pouvons planter notre tente cette nuit? » notre homme nous proposera rapidement d’aller dormir chez lui, où plutôt dans sa chambre d’hôtel, car il est en déplacement à Christchurch. Et c’est parti ! Première nuit en Nouvelle-Zélande, et déjà invité à dormir par un Kiwi. C’est ca l’hospitalité néo-zélandaise, et ca ne fait que commencer ! Nous aurons en plus droit à quelques verres de rhum en regardant à la télé les images du naufrage d’un cargo au large des côtes néo zélandaises. Lui, Kevin, notre hôte, il est originaire du nord, exactement là où le cargo s’est abimé contre les récifs parce que le capitaine était… ivre. Pathétique. Maintenant il déverse ses tonnes de fuel dans la mer tandis que des hélicos font des aller-retours tous les jours pour sauver les containers remplis de biens à destination de l’Australie et de l’Eurore. Kevin, pécheur à ses heures, nous explique, triste et révolté, qu’il sera surement impossible de pécher quoi que ce soit pendant les 10 prochaines années dans cette zone….

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P1130193Premier jour d’autostop, ca fonctionne bien après une sortie de Christchurch un peu longue et difficile. En effet nous sortirons de Christchurch volontairement en marchant car nous avons tellement de choses à nous raconter après 18 mois d’absence qu’une petite marche de quelques heures pour sortir de la ville ne nous fait pas peur ! Au contraire, c’est l’occasion de se lancer sur quelques uns des 1000 sujets de conversation que nous avons chacun envie de partager avec l’autre. Là, petite pause sur la route entre 2 voitures : un sandwich au Nutella, un grand verre d’eau fraiche, une courte sieste sous le soleil de Nouvelle-Zélande et c’est reparti pour un tour. Le sud, la route du sud, c’est vers le sud que nous allons, c’est notre seul point de repère. Pouce tendu nous ne marcherons que quelques minutes le long de la route avant d’être pris en stop par une aimable conductrice très heureuse de discuter avec des Français.

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Imgp0249Pour notre 2eme nuit en Nouvelle-Zélande nous planterons la tente à Timaru, dans un petit parc à l’écart de la route. Ce sera l’une des rares fois où nous utiliserons la tente car nous trouverons de bons squats la plupart du temps, quand nous ne dormons pas chez l’habitant. Après cette nuit en tente, David craquera pour un vrai petit dèj avec gâteaux et café chaud dans un restaurant ; pas facile de passer directement du confort de la vie moderne à la rudesse du voyage au long court !

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Imgp0250Les Néo-zélandais adorent construire des maquettes géantes ou des statues improbables de tout ce qu’ils aiment ou de ce qui fait la fierté de leur ville. Ici à Oamaru, une énorme moto construite en matériaux recyclés dans une décharge. A chaque nouvelle ville une nouvelle surprise : des toilettes-publiques en forme de teckel géant, une maquette de kiwi (oiseau) de 10 mètres de haut pour illustrer un office du tourisme, un immense donut en plastique à l’entrée d’une ville, tout est bon pour en faire une statut gigantesque et l’afficher fièrement devant son magasin ou dans les rues principales des bourgades reculées.

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P1130203« Penguin crossing » ! ( « Attention, traversée de pingouins » ) Ici à Oamaru, la ville des pingouins. Enfin, la ville « touristique » des pingouins, celle où il faut payer pour les voir, parce qu’en fait les pingouins on peux les voir sur toute la cote Est entre Oamaru et Invercargill, dans leur milieu naturel et gratuitement.

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P1130221Notre 3eme nuit en Nouvelle-Zélande, nous la passerons dans la « cabane aux pingouins », une petite cabane en bois perchée en haut d’une falaise, le long de l’océan et depuis laquelle on peux observer les pingouins sur la plage. Le matin ils sortent de leur tanière dans les buissons pour aller passer la journée en mer à pécher, le soir au coucher du soleil ils reviennent sur la terre ferme. Ce sont les seuls moments de la journée où l’on peux les apercevoir. (voir les photos des pingouins dans l’album-photo en bas de cette page!). Ce spot-dodo restera l’un des plus beaux endroits où nous ayons dormi en Nouvelle-Zélande, avec la vue sur l’océan Pacifique et sur les pingouins au lever du jour…

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P1130228Nous enchainerons cette belle journée ensoleillée par une longue marche le long de la côte, traversant de magnifiques décors dont cette partie sur une ancienne route détruite par l’érosion et par les glissements de terrain, abandonnée pour toujours à la nature qui reprend ses droits sur l’implantation humaine. Une route fantôme, sans le moindre véhicule, sans le moindre passant, qui ne vie plus qu’au rythme des vagues venant se fracasser sur son flan pour l’emporter petit à petit vers la mer. Atmosphère post-apocalyptique relevée par une légère brume ambiante… et si cette route ne menait plus nul-part ? Et si ce chemin était le dernier que nous empruntions ? …

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Imgp0334Nous arriverons finalement sur les plages de Moeraki et découvrons ces incroyables « boulders » : des rochers en forme de boule, parfaitement ronds et déposés là sur la plage pour une raison inconnue. La légende maorie raconte qu’il s’agirait de paniers de nourriture et de calebasses échoués sur la plage après le naufrage de la grande pirogue Arai Te Uru lors d’une violente tempête.

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P1130257Une nuit sur le terrain de camping de Moeraki nous permettra de faire sécher les chaussures de David qui ont subi un petit accident de vague au milieu des boulders, et nous permettra surtout d’utiliser les cuisines pour faire cuire les fruits de mer que nous avons ramassés sur la plage : coques et moules aux proportions néo-zélandaises (10 cm de long) que nous agrémentons avec nos restes de nouilles chinoises et quelques ognons gentiment offert par notre voisine de camping. Un délicieux repas de fruits de mer frais qui nous aurait couté un doigt dans un restaurant, et puis c’est tellement plus agréable de cuisiner soit-même les produits qu’on est allé chercher dans la nature…

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P1130261Nous croiserons encore des petits « pingouins aux yeux jaunes » (yellow-eyed penguins) sur la route de Dunedin. Ils sortent de l’eau en fin d’après-midi et souvent se dépêchent de rejoindre la végétation pour se mettre à l’abri. Parfois ils restent au soleil le temps de se faire sécher et l’on a alors tout le temps de les admirer !

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P1130267Ici et là nous verrons aussi de nombreux phoques étalant nonchalamment leur masse graisseuse sur les rochers chauds et passant leurs journées à dormir au soleil. On peux facilement les approcher, mais attention quand même, un rapide coup de queue ou de tête peux vous mettre à terre avant que vous n’ayez eu le temps de comprendre. Quand il veulent ils peuvent être très rapides et très habiles pour escalader les rochers.

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P1130269En marchant le long de la route nous trouvons par hasard un drapeau des All Blacks dans le fossé. C’est un signe de la providence en cette période de coupe du monde de rugby ! David s’empresse de l’accrocher sur son sac-à-dos et nous reprenons le stop ; la première voiture s’arrête, elle nous emmènera jusqu’à Dunedin, notre destination ! Notre aimable conducteur anglais nous apprendra, dans un anglais britannique impeccable et compréhensible (ca change!), que Dunedin est l’une des premières villes marchandes établies en Nouvelle-Zélande. Elle a été construite par des Ecossais qui se sont basés sur les plans d’Edimbourg (capitale écossaise) pour reproduire à l’identique une ville nouvelle à l’autre bout du monde : même plan et même noms de rues, même bâtiments administratifs et églises qu’à Edimbourg, un Ecossais qui débarque à Dunedin n’est pas perdu : il se retrouve dans sa capitale !

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Imgp0398Notre première nuit à Dunedin : nous trouvons un squat pour dormir dans une école, nous avons de la chance : c’est les vacances scolaires et personne de viendra nous déranger ni nous réveiller demain matin ! Depuis le balcon de la bibliothèque où nous avons posé notre bivouac, nous pouvons admirer la baie de Dunedin. Un petit toit nous abrite de la pluie et le mur du bâtiment nous protège des vents néo-zélandais arrivant du sud-ouest. Plus nous descendons vers le sud, plus il fait froid. Nous sommes en hiver et les vents froids nous arrivent tout droit de l’Antarctique, situé à quelques 5000 km d’ici mais sans aucun continent entre nous pour les réchauffer. Nous avons froid dehors, très froid, heureusement un bon sac de couchage associé à une couverture de survie nous permet de passer la nuit sans danger.

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Imgp0407En allant boire un café au centre-ville nous rencontrerons Virginie et Nicolas, un couple de Français vivant actuellement à Dunedin. Ils sont en Working-Holiday-Visa (permis de travail pour un an) et ont tous les 2 trouvé un travail pour financer leur voyage en Nouvelle-Zélande. Nicolas travaille dans une pizzeria tandis que Virginie est serveuse au MacCafé. Ils nous proposerons leur van pour dormir en apprenant que nous dormons dehors ! Eux vivent en collocation dans une petite maison et nous passerons 2 nuits bien au chaud dans leur van sous une grosse couverture. Cela nous rappellera de bons souvenirs en nous replongeant 4 ans dans le passé, lorsque nous aussi voyagions en van en Nouvelle-Zélande.

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Imgp0418Du haut d’un sommet voisin, nous admirons la vue sur les alentours de Dunedin, ses prairies vallonnées, ses forets, et au loin l’entrée du port qui donne sur la mer. Le vent souffle fort en haut de la colline. Nous irons tous ensemble nous réchauffer à la bière dans un pub irlandais en fêtant la victoire de l’équipe de France de rugby en cette demi-finale de coupe du monde.

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P1130281Avant de quitter la ville et de reprendre la marche vers le sud, nous faisons le plein d’eau à la source, en plein centre ville ! La Speight est l’une des plus grandes bières néo zélandaise, elle est brassée à Dunedin et la source d’eau utilisée pour sa fabrication est accessible au public, librement. Nous remplissons donc nos gourdes à l’eau de Speight. Dommage que ce ne soit pas de la bière qui coule à ce robinet !

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P1130282Après avoir fait le plein de nourriture au supermarché du coin (pain, thon, Nutella, biscuits, kiwis et bananes) nous quitterons la ville à pied puis commencerons le stop en périphérie. Malgré toute notre bonne volonté, nos sourires et nos drapeaux agités à tout vent sur le bord de la route, nous attendrons plus de 3/4 d’heure avant d’être pris en stop. Un temps qui peut paraitre court mais qui pour la Nouvelle-Zélande, pays de l’autostop, est plutôt mauvais !

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P1130284Nous avons fait l’acquisition d’un drapeau français lors de notre dernière étape à Dunedin. Fixés sur les sacs pendant la marche, nos drapeaux (France et All Blacks) nous donnent des airs de supporters de rugby que nous ne sommes pas vraiment mais qui ont l’avantage de nous aider à faire du stop : les conducteurs nous repèrent de loin sur la route, cela nous donne une allure sympathique et une ouverture d’esprit sur le sport, et puis surtout nous espérons ainsi que tous les fans de rugby s’arrêteront pour nous prendre en stop ! (Et ils sont nombreux en Nouvelle-Zélande). Finalement nous remarquerons assez vite que ce ne sont pas les fans de rugby qui s’arrêtent pour nous, la plupart de nos conducteurs ne sont pas particulièrement accros au rugby mais quand nous abordons le sujet de l’autostop, certains nous disent qu’ils nous ont pris uniquement parce que nous avions des drapeaux, et plusieurs nous avouerons même nous avoir pris après avoir reconnu le drapeau français, sans quoi ils ne se seraient pas arrêtés. Bonne nouvelle pour nous, la France et les Français ont une bonne image auprès des Néo-zélandais !

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P1130285Des moutons, encore des moutons, toujours des moutons ! Ils sont partout en Nouvelle-Zélande, du sud de l’ile du sud jusqu’au nord de l’ile du nord, ils sont estimés à 40 millions tandis que la population humaine est d’environ 4,5 millions de personnes ! En autostop nous traverserons les Catlines, cette région à l’extrême sud de l’ile du sud connue pour sa forêt native. En autostop nous traverserons cette forêt sur des sentiers de terre, par des chemins que personnes n’emprunte excepté quelques fermiers locaux. De l’autre côté de la forêt des Catlines nous avons rendez-vous avec Rata et Sheila Smith pour quelques jours de wwoofing dans une ferme reculée. Notre dernier conducteur nous déposera juste devant la porte des Smith, il les connait, il est un voisin dans cette région très peu peuplée où tous les fermiers se connaissent. Notre conducteur s’appelle Vincent et il est fermier-trappeur-chasseur-pêcheur-réparateur-mécanicien-cueilleur de truffes… Il nous prend en stop dans son vieil utilitaire plein d’outils crasseux et de cadavres de possums, à l’entrée de la forêt des Catlines, il nous en déposera à sa sortie chez les Smith. Il revient de la forêt où il pose des pièges pour attraper des possums, ces sales bêtes qui ressemblent à des écureuils font des ravages dans la faune et la flore, prolifèrent à une vitesse extraordinaire, et en plus transmettent des maladies aux bovins. Il nous explique qu’il donne les cadavres à manger aux chiens tandis que les peaux sont revendus quelques dollars. Nous avons eu énormément de chance de le rencontrer, sans lui et vu le trafic sur cette route nous aurions très bien pu attendre une journée ou 2 avant d’être pris, sous un ciel sombre chargé de pluie…

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Imgp0457La ferme des Smith où nous ne passerons que 2 nuits se trouve à proximité de Slope Point, l’endroit le plus au sud de l’ile du Sud en Nouvelle-Zélande. Pour le symbole, nous irons donc y faire un tour ! Ici nous ne somme plus qu’à 4803 km du pôle sud, dans un décors rocheux ravagé par les vent violents et une certaine atmosphère de « bout du monde » quand on sait que la prochaine terre, là droit devant, c’est l’Antarctique.

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Imgp0447Après s’être amusé avec le vent comme des enfants, nous rentrerons nous mettre au chaud à la ferme des Smith, boire le thé et manger des « paua », ces sortes d’ormeaux, gros coquillages aux reflets multicolores. Rata les cuisine à la façon locale, mixé et mélangé à de l’oeuf, de l’ognon, des herbes, il les transforme en un met raffiné ressemblant à des boulettes de viande hachée, délicieux… Rata Smith, un grand Maori aux oreilles abimées, nous explique qu’avant d’être fermier dans le trou du cul de la Nouvelle-Zélande il était joueur de rugby professionnel pour l’équipe du Pays de Galle. Il a même joué à plusieurs reprises contre Serge Blanco, le célèbre joueur français, à la lointaine époque de sa jeunesse dans les années 80. Sheila nous arrangera un rendez-vous avec sa voisine pour que nous puissions rejoindre Invercargill rapidement. Jenny, sa voisine, travaille en ville et fait donc la navette tous les jours, une heure de route matin et soir entre la ferme familiale et la ville où elle travaille. Encore une fois nous sommes très chanceux car sans elle notre périple en stop était compromis. Nous sommes vraiment ici dans les profondeurs ternes et reculées de la Nouvelle-Zélande, et maintenant impatients d’aller chercher plus loin de plus beaux et plus ensoleillés paysages…

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Commentaire(s) (13)

Salut les deux frères,

C’est sympa d’avoir un nouveau regard sur ce voyage, merci David pour cette intro. On attend une conclusion maintenant.

Merci encore à toi Julien de nous faire partager ton quotidien. Ça m’aide à être patient, à attendre mon tour.

Tu parles d’une ressemblance avec l’Écosse, et c’est vrai qu’en regardant les photos, ça m’a rappeler un voyage que j’ai fait avec mon propre frère en Écosse.

Au fait, je croyais que les saisons étaient opposées entre les deux hémisphères.
Comment pouvons-nous être en hiver ensemble alors que vous êtes aux antipodes?

Salut Yogo !
En fait l’article arrive un petit peu en retard sur les faits… Mon frère David est arrivé en Nouvelle-Zélande début Octobre, ce qui correspond à la fin de l’hiver dans l’hémisphère sud, ou le début du printemps, mais là pour nous ca ressemblait beaucoup plus à une fin d’hiver !

Très belle plume David :)

J’imagine bien que les deux coeurs des deux frères ont dû battre très fort au moment des retrouvailles. Un an et demi sans se voir, c’est quand même sacrément long….Mais très vite, après ce moment d’émotion, place à l’aventure. Premier test d’adaptation, manger le kiwi avec la peau…..Pas mal !
Sympathique récit et jolies photos. Comme d’habitude on attend la suite.

Ton frère est écrivain ??? son intro est juste digne d’un roman de tolkien ^^ en tous cas belle traversé de le new zealand !!!! et vivement que tu mette de new articles !!! bon voyage profite

Bonne année les 5 ans (TM de Calcutta)
Toujours aussi exaltant le récit , je crois qu’au retour
vous pourrez vous lançer dans le journalisme .
Je me régale de vous lire
Bonne continuation
TM

Bonne année Thérèse-Marie !
Merci et bonne continuation aussi. Surtout n’oublie pas : « We have our hopes in Jesus, that all thing’s will be well, in the Lord. » (à chanter, évidemment!).
Ah le bon vieux temps… C’était y’a un an déjà.

coucou,

Vos commentaires toujours aussi sympas, et pour toi Julien les retrouvailles avec David : cela a du être un moment très fort. Continuez . Bisous, et bonne année !

Oui ces retrouvailles ont été un moment très fort que j’attendais avec impatience depuis quelques mois. Mais la séparation après les 5 semaines de voyage ensemble a été dure aussi… En fait, c’était un peu trop court 5 semaines! Bisous et bonne année à vous aussi.

Salut,

J’ai cru reconnaître le sac à dos Gregory Z55 sur le dos de David, si c’est le cas comment le toruve-t-il au quotidien ? Est-il agréable ? Trop lourd, trop petit ?

Merci !

Bonjour Francois, c’est effectivement un sac-à-dos « Gregory » que portait David, mais je ne saurais te dire la référence exacte. Je crois qu’il en était très content mais il regrettait l’absence de poches latérales pour plus de praticité. Je vais lui demander plus de détails.

[David] : le sac à dos… oui c’est un grégory, non c’est pas un Z55 mais un Z45; soit un 45 litres.

Commentaire : top confort, pas trop lourd, plutot solide, une poche exterieure hyper extensible donc hyper pratique mais sans ouverture frontale « type sac de voyage » donc de ce point de vue là, pas pratique du tout => obligé de tout sortir dés que l’on veut accèder au fond du sac.

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