Tour du monde de FroggyLe blog d'un long voyage autour du monde avec Julien et Adrien. 2010-2014. Autostop, bivouac, vélo, musique, randonnée, volontariat, wwoofing, petits boulots…

Après avoir passé 10 jours dans des villes de plusieurs millions d’habitants (Chengdu et Shanghai), nous avons souhaité retrouver un peu de calme et de nature. Même les parcs de ville sont surpeuplés de chinois.

Nous partirons donc nous balader au Mont Emei (Emeishan), une des 4 montagnes sacrées du Boudhisme en Chine.

Étant donné l’immensité de la ville de Chengdu, quitter la ville pour commencer à faire du stop nous aurait pris une journée, en ne se perdant pas ! Nous avons donc pris un bus pour le petit village d’Emei.

Après 2 heures d’autoroute, on s’apercevra que le petit point sur la carte est une ville de quelques centaines de milliers d’habitants !

Heureusement, le Mont Emei semble s’éloigner de la ville.

Notre point de départ se situe à 550 mètres d’altitude et nous pensons arriver 2 jours plus tard au sommet à 3077m. Après avoir fait le plein de 9L d’eau, nous attaquerons les premières marches la fleur au fusil en les grimpant 2 par 2 avant de se coucher quelques heures plus tard à 20h, la nuit est déjà là.

Le lendemain, dés 7h30, nous continuerons notre progression en espérant atteindre le sommet et voir le coucher de soleil. La carte indique qu’il y a environ 38km.

Cependant, nous ne savions pas que nous aurions des pentes à 30 voire 40% et que nous devrions enchainer parfois 1 000 marches. Une centaine de marche, c’est bien pour chauffer les cuisses, mais plus, ça devient un vrai exercice physique et mental.

Au cours de cette première journée complète de marche, nous aurons l’occasion de visiter de nombreux monastères et temples bouddhistes  :

Des sculptures :

De croiser des singes :

Et traverser des cours d’eau, et des kilomètres de jungle :

Il n’était pas utile d’emmener 9Kg d’eau car tout au long du trajet, nous avons pu boire l’eau de la source (sans être malade).

Toutes les 30 minutes de marche, nous croiserons des snacks avec boissons fraiches et de très tentantes brochettes de saucisses, viandes, crêpes, œufs… Nous aurions envie de tout dévorer et gouter ce que l’on ne connait pas, mais les prix exorbitants (1€ pour une saucisse, ou 20 cents l’œuf) nous obligent à continuer notre marche vers le sommet.

Le soir, alors que la brume devient très présente, et que la pluie commence à tomber, tout comme la nuit, nous décidons de nous arrêter à un snack pour pouvoir dormir à l’abri. Cependant, le gérant n’a pas voulu qu’on dorme dehors.

Les Chinois ne comprennent pas le concept de l’autostop ni celui de dormir comme un SDF même si nous avons essayé de lui expliquer que nous avons un excellent sac de couchage.

Après plusieurs coup de fil, il trouvera 2 chinois qui nous emmènerons un peu plus haut où nous dormirons gratuitement dans un dortoir d’un temple Bouddhiste.

Vous l’aurez compris, nous n’avons pas réussi à atteindre le sommet. Nous avons parcourus seulement 25km. Il nous reste donc environ 13km à parcourir et 1300 mètres de dénivelé. On pensait avoir 2 500m de dénivelé mais avec les nombreuses descentes, il y a au moins 3 500m de dénivelé cumulé.

Après une nouvelle journée de marche, nous arriverons enfin au Golden Summit épuisés et en T-shirt alors que les loueurs de manteau font de belles affaires avec les touristes chinois arrivant grâce au bus et au téléphérique :

Nous avons donc atteint le sommet après environ 14h de marche (sans les pauses), soit environ 25 000 marches en montée, et 7 000 en descente (estimation faites avec des marches de 15cm).

Le Mont Emei est un endroit très touristique. Et on peut y voir des temples bouddhistes, des singes, des sculptures mais également observer la mer de nuage, un super lever de soleil et la lumière de Bouddha.

Avec la brume, on sait déjà qu’on ne verra pas le coucher du soleil, ni la mer de nuage (on est dedans). On espère donc voir le lever du soleil. Pendant qu’il fait jour, on  en profite pour repérer un merveilleux endroit pour dormir. Ce sera une bonne occasion de tester nos duvets car la température moyenne au sommet est de -1°C en octobre.

Après une visite des nombreux et magnifiques monuments bouddhistes, un garde nous avertit que la nuit arrive et qu’il est interdit de passer la nuit ici. On a essayé de lui faire comprendre qu’on voulait voir le lever du soleil et dormir dans notre tente (que nous n’avons plus) mais il nous a indiqué les hôtels à proximité.

Gravir le Mont Emei sans prendre le bus, le téléphérique, (et le ticket à 150 yuans), était déjà une belle aventure mais dormir illégalement dans un lieu mythique restera un grand moment de notre  voyage en Chine.

A travers la nuit et la brume, et grâce à notre étude des environs pendant la journée, nous tenterons de rejoindre notre coin pour dormir sans nous faire repérer par les gardes et en évitant les lumières automatiques.

Bien évidemment on se fera repérer par un habitant, mais  nous avons su profiter du fait qu’il panique pour courir et aller se cacher plus loin. Après environ une heure de cache-cache, nous réussirons à rejoindre notre emplacement. En pleine nuit, nous aurons l’occassion de voir la mer de nuage (la brume étant retombée) et de voir la lumière de Bouddha.

La nuit ne sera pas aussi confortable que la précédente passée dans le dortoir du temple. Une heure après s’être couché, un garde nous éclairera pendant 30 secondes avec sa lampe torche puis vers 2 heure du matin, un vent violent et glaciale nous apportera de la pluie. Nous avons donc été obligé de nous mettre en boule au fond de notre emplacement pour éviter que notre duvet prenne l’eau. A 6h30 du matin, alors que nous espérions voir un super lever du soleil sur la mer de nuage, nous aurons droit à un magnifique brouillard accompagné d’un délice venteux et d’une petite sauce glacée.  Quel  plaisir de sortir du duvet chaud pour s’habiller !

Après avoir séché nos affaires et pris un bon déjeuner, nous redescendrons les milliers de marches en faisant attention à ne pas glisser sur une feuille morte dans les descentes vertigineuses. Les cuisses peuvent se reposer mais il faut rester vigilant pour éviter le drame. Après 6 heures de descente, nous rejoindrons la sortie pour prendre un bus et prendre une douche chaude à l’auberge.

Le lendemain nous irons voir le Grand Bouddha à Leshan. Une ville située à 40km mais à 2h de bus; on aime les villes chinoises !

Le parc est vraiment joli mais une nouvelle fois, les groupes de touristes sont beaucoup trop nombreux. Il faut se lever tôt pour pouvoir voir le Grand Bouddha de 71 mètres sans faire des heures de queue. Nous avons fait le choix de dormir dans le parc (encore une fois, illégalement).

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Vous pouvez maintenant visionner la vidéo de l’ascension du Mont Emei en cliquant ici.

Pour voir toutes les photos de Chine, allez faire un tour dans l’album-photo.

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