Tour du monde de FroggyLe blog d'un long voyage autour du monde avec Julien et Adrien. 2010-2014. Autostop, bivouac, vélo, musique, randonnée, volontariat, wwoofing, petits boulots…

En préparant notre voyage il y’ a quelques mois nous n’avions pas spécialement prévu de passer par la Moldavie. Et puis comme c’était sur notre chemin et qu’on nous avait depuis conseillé d’y aller, nous sommes allé quelques jours dans ce petit pays imbriqué entre la Roumanie et l’Ukraine.

A peine passé la frontière, nous avons repris l’auto-stop dans un village un peu perdu du sud de la Moldavie. Nous avons très vite été pris en stop par Savelie, un moldave ayant vécu 6 ans en France et parlant parfaitement français. Il nous a invité à passer la journée chez lui. Nous avons ainsi pu nous reposer, discuter de la Moldavie, et gouter beaucoup d’alcools locaux. Finalement nous sommes resté dormir chez lui avant de repartir le lendemain vers la capitale. Si notre temps n’était pas compté (à cause de notre visa russe), nous aurions certainement passé quelques jours de plus chez Savelie, déçu de nous voir repartir aussi vite.

Même s’il aime son pays, il n’aime pas la mentalité de beaucoup de ses habitants, qui seraient très individualistes et n’auraient pas tellement envie de faire progresser les chose dans le pays.
Professeur d’éducation physique, il est plein d’énergie et voudrait apporter son aide aux jeunes de son village en créant son club de foot, mais il regrette d’avoir autant de difficultés pour réaliser son projet. Il n’est pas du tout soutenu par sa commune ni par ses concitoyens, qui apparemment n’aiment pas la réussite du voisin.
Cette discussion nous permettra de prendre conscience de la chance que nous avons, d’habiter en France, où il est beaucoup plus facile de réaliser  ses rêves: créer son entreprise, créer une association, faire le tour du monde… malgré les nombreuses taxes ou tâches administratives.
Il nous a aussi expliqué avec tristesse qu’en Moldavie la corruption est très présente, que le Bac peut s’acheter facilement, que la police peut mettre des amende sans raison… (L’amende pour conduite en état d’ivresse est de 150€, soit environ un mois de salaire).

Dans les villages, en général seule la route principale est bitumée. Toutes les autres ne sont que des chemins de terre ou des routes défoncées. D’ailleurs même la route principale est souvent en très mauvaise état et ne permet pas de rouler à plus de 50 ou 60 km/h.

Les coupures d’électricité sont fréquentes et il n’y a pas d’eau courante dans toutes les maisons.
Savelie nous a écrit un petit document en moldave/roumain (c’est la même langue) expliquant en quelques mots notre voyage et notre budget limité. Grâce à ce document ‘magique’ nous avons pu faire plusieurs fois du bus-stop, en allant voir les chauffeurs de bus et en leur faisant lire. Souvent ils nous trouvent sympathiques et acceptent de nous emmener gratuitement.
Les bus sont parfois bondés, et quand on se retrouve debout et secoué par les nids de poule, à 32 personnes dans bus de 20 places, on se rappelle avec plaisir (ou pas) l’ambiance du métro parisien.

En quelques heures, nous rejoindrons la capitale: Chişinău. Malgré l’absence de panneau, nos notions de russes nous permettrons de rejoindre le centre ville et sa rue principale Stefan Cel Mare, du nom du principal personnage de Moldavie. Chişinău n’est pas une ville intéressante a visiter et sa richesse n’est absolument pas représentative du pays.

Nous pourrons assister au match « Franta-Mexic » sur grand écran au milieu de nombreux supporters du Mexique afin de mieux apprécier le triste spectacle. Au coup de sifflet final, nous aurons la chance de retrouver Marion, une estonienne et amie d’une bretonne de Vama Veche, qui nous hébergera pour la nuit.

Marion est en colocation avec 2 français et un allemand, et elle vie à Chişinău pendant 9 mois en tant que volontaire européenne. En échange du logement et d’environ 120€ par mois, elle travaille dans un orphelinat. Bien sur, si nous n’étions pas pressé par le temps (lié au visa russe), nous aurions pu rencontrer les enfants dont elle s’occupe pour leurs présenter notre voyage. A défaut, nous avons discuté avec notre estonienne pour en apprendre plus sur la Moldavie.
Il n’est pas rare que les parents partent travailler en Europe de l’Ouest pour avoir un meilleur salaire. Les grands-parents s’occupent alors difficilement des enfants avec leur petite retraite (70€). Entre 8 et 10 ans, les enfants qui rêvent d’Europe de l’Ouest apprennent le Français et obtiennent assez rapidement un bon niveau contrairement à l’anglais qui est souvent délaissé. En âge de travailler, certains quitteront la Moldavie pour rejoindre l’Europe de l’Ouest ou le Québec.
Dans la collocation, les 2 français, fidèles à leur tradition, nous parlerons du vin moldave. Si on vous propose du vin fait-maison, vous boirez du jus de raisin mélangé avec environ un quart de vodka ! Dans le commerce, on peut tout de même trouver de très bons vins à 10€ la bouteille, soit l’équivalent de 50€ au vue d’un salaire moldave.

Nous avons gouté un vin rouge local qui avait un gout de miel, sucré et parfait pour boire en apéritif, une très bonne surprise gustative (le vin « Isabella »).

En quittant la Moldavie par l’ouest, nous retournerons en Roumanie dans sa partie montagneuse (la Transsylvanie) à l’aide des douaniers moldaves qui nous prendrons en stop jusqu’à la frontière.

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L’hospitalité et la générosité du peuple moldave nous aura permis de traverser le pays sans dépenser un centime.