Voyage en surface entre l’Indonésie et les Philippines, via la Malaisie (Bornéo)

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Publié par Froggy | Classé dans Asie | Publié le 04-11-2015

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1) Présentation de mon plan de voyage en surface : « Objectif Philippines »

Depuis que je suis arrivé en Indonésie j’ai commencé à mener ma petite enquête pour savoir s’il était possible de voyager en surface (donc en bateau) entre l’Indonésie et les Philippines. D’abord sans véritable connexion internet pendant plusieurs semaines, je n’ai pu obtenir que quelques informations sommaires via des personnes rencontrées sur ma route. J’avais notamment discuté avec une dame indonésienne qui m’affirmait qu’une connexion en ferry existait entre Manado (au nord de l’île de Sulawesi) et Davao aux Philippines.

On me parle aussi de monter à bord de bateaux de pêche, toujours dans la région de Manado, car ces bateaux naviguent près des côtes des Philippines et je pourrais peut-être demander à ce qu’on m’y dépose, moyennant finances. Mais est-ce bien légal, et est-ce bien réaliste ?

J’apprendrai un peu tardivement, en consultant forums, blogs et autres sites internet de voyage, qu’il n’y a en fait aucune liaison officielle entre l’Indonésie et les Philippines. Mais il fût un temps, quelques années avant, où il était effectivement possible de prendre un ferry depuis Manado, et certain forums parlent même de la réouverture prochaine de la compagnie maritime qui opère les liaisons…

Pour en avoir le cœur net, il me faudrait me rendre directement à Manado et enquêter sur place. Oui mais voilà je ne suis pas à côté (actuellement à Makassar tout au sud de l’île de Sulawesi), le voyage prendrait plusieurs jours, soit en bus (1700km de route en mauvaise état), soit en ferry (PELNI). Et puis il faudra compter le retour aussi, dans le cas où je ne puisse pas aller plus loin…

Finalement je me contenterai d’un coup de téléphone au consulat des Philippines de Manado. Ma question visiblement surprenante et déroutante donnera lieu à une réponse collective laborieuse de la part des agents du consulat. Je n’aurai pas de certitude absolue en raccrochant le combiné mais il semble bien quand même qu’aucune compagnie maritime n’existe actuellement entre Manado et les Philippines….

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Comment faire pour relier l’Indonésie et les Philippines sans prendre l’avion ?…

Poursuivant alors mes recherches sur la gigantesque base de donnée qu’est Internet, je découvre qu’il est possible de prendre un ferry entre Sandakan (sur l’île de Bornéo en Malaisie) et Zamboanga dans le sud des Philippines. Euréka ! Il ne me reste plus qu’à rejoindre Sandakan en surface et le tour sera joué !

La ville de Sandakan se trouve au nord-est de l’île de Bornéo, cette dernière étant partagée entre la Malaisie (au nord) et l’Indonésie (au sud). Sachant qu’il est possible d’aller à peu près partout en Indonésie par bateau (via le réseau PELNI), je ne devrais pas avoir de mal à me rendre sur l’île de Bornéo, dans la province indonésienne de Kalimantan. Une fois sur Bornéo, il me suffira de voyager par les terres pour rejoindre le nord de l’île : la province malaisienne de Sabah et notamment la ville de Sandakan !

En fait, après une recherche encore plus approfondie et quelques discussions avec mes amis indonésiens, je me rend compte qu’il sera beaucoup plus simple, plus rapide, et moins coûteux, de prendre un ferry jusqu’à Nunukan, une ville indonésienne située sur l’île de Bornéo, juste à la frontière avec la Malaisie. De là je n’aurai plus qu’à monter à bord d’un « speed-boat » (bateau de transport de passagers léger et rapide) pour passer de l’autre côté de la frontière. Une fois en Malaisie, le réseau routier me permettra d’aller où je veux sans aucun soucis. Par exemple… à Sandakan !
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Mon plan de voyage en surface se dessine, petit à petit…

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Cette première énigme de l’accès aux Philippines en surface est réglée. Une autre question se posera plus tard : Est-il possible d’effectuer une traversée en bateau entre les Philippines et la Chine ? A voir…

Mais n’allons pas trop vite et revenons à Makassar où je me trouve actuellement !

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2) Six semaines à Makassar

Pourquoi six semaines à Makassar ?…

Après le départ de David et son retour en France (voir l’article précédent ) je me suis retrouvé comme désemparé, sans plan précis, à part celui de rejoindre les Philippines en bateau avant l’expiration de mon visa indonésien. Autant, à certaines périodes de mon voyage j’ai eu besoin d’être en solo, de partir à l’aventure, de bouger, autant à ce moment précis de mon périple je n’ai pas du tout envie de me retrouver seul, et pour ainsi dire pas tellement envie de nouvelles expéditions rocambolesques.

Il faut dire que durant ces 2 derniers mois en Papouasie-Nouvelle-Guinée , j’ai eu ma dose d’aventure et d’adrénaline pour un bon moment… J’aspire plutôt à du calme maintenant, du repos et du confort. Et surtout, des gens autour de moi.

Je n’ai d’ailleurs pas été véritablement seul depuis bien longtemps, c’est peut-être ça aussi qui m’effraye. Ces deux dernières semaines passées avec mon frère David, les quatre semaines précédentes en compagnie de mon copain Tedy à Nabiré et dans ma famille d’accueil à Jayapura, les deux mois précédents toujours accueilli chaleureusement chez les Papous de PNG, jamais seul, et puis avant ça encore mes quatre mois passés à Darwin en Australie avec tous mes copains de pédicabs, etc.

Bref, la solitude me fait peur et l’aventure ne m’attire plus autant qu’avant ! Je ressens pour la première fois ce que j’appelle simplement de la fatigue : je suis fatigué de voyager.

Yesi m’ayant proposé de passer quelques jours chez elle, avec sa famille, je décide donc de déménager à l’autre bout de Makassar, dans l’idée de ne rester que quelques nuits et en attendant de mettre au point un semblant de plan de voyage.

Les relations se révélant plutôt au beau fixe avec Yesi, mais aussi avec sa famille, c’est finalement un mois et demi que je passerai à Makassar, au lieu des 2 ou 3 jours initialement prévus…

Quelques sorties en famille, à la plage et au parc aquatique, en ville, au cinéma, au karaoké, les dimanches matins à l’église, mais la plupart du temps enfermés dans la maison pour cause de pluie diluvienne et interminable. En effet, c’est la saison des pluies sur Makassar… David y a échappé de justesse, les premières grosses averses ont débuté quelques jours seulement après son départ ! Pendant un mois et demi nous avons eu de la pluie environ 90 % du temps, et il pleuvait tellement fort qu’il était souvent impossible de mettre un pied dehors sans être trempé jusqu’aux os… Nous nous en tirons pas si mal, car le journal télévisé nous montre tous les jours des images de Jakarta (la capitale) complètement inondée et défigurée par la mousson. Le système d’écoulement des eaux de Jakarta ne serait pas aussi bon (parait-il) que celui de Makassar ! On ne va pas se plaindre !

Je profiterai de mon abondance de temps libre enfermé à l’intérieur pour lire les quelques bouquins que David m’avait ramené de France (Sylvain Tesson, Nicolas Bouvier, Mike Horn), mais aussi pour écrire des articles et pour préparer mon périple en surface vers les Philippines.

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Sortie à la plage dans la périphérie de Makassar avec la famille de Yesi

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La plage et son affluence de citadins en mal d’activités pendant le week-end

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L’un des voisins de la famille est en train de rôtir un chien (d’élevage) au chalumeau dans sa cour…

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Un plat occasionel, parfois réservé à des occasions spéciales : du chien

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Bouilli aux épices, très relevé, accompagné de riz et de légumes…

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C’est Noël !

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Noël à l’église

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Une bonne fricassée de piments !

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Toute la famille est réunie pour les fêtes de fin d’année

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David, quelques jours après être rentré en France, envoie un colis à la famille de Yesi avec des produits français : gateaux, saucisson, pâté, confiture, fromage, vin, etc.

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Le colis nous parviendra après 4 semaines bloqué aux douanes (pour un colissimo 10 jours…). Et l’une des 2 bouteilles de vin nous sera confisquée au bureau de poste en guise de backchiche. Malgré ces petits ennuis toute la famille est ravie de gouter des produits français !

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Le saucisson, et le fromage entre autres, n’est pas vraiment au gout des Indonésiens… Mais Sinta a trouvé une solution : elle fait frire les tranches de saucisson dans l’huile ! Un sacrilège de mon point de vue, mais il semble que cette préparation leur plaise…

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Avec Yesi sur l’esplanade de Makassar : Pantai Losari

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3) Voyage en ferry de Makassar (Sulawesi) à Nunukan (Bornéo)

Mon visa indonésien arrivant à sa fin, il est maintenant grand temps pour moi de quitter Makassar et de rejoindre la frontière malaisienne au plus vite sur l’île de Bornéo.

C’est seulement après des « au revoir » difficiles avec Yesi et sa famille que j’embarquerai sur le KM. BUKIT SIGUNTANG en ce samedi 25 janvier 2014. Il est aux environs de 9 heures du matin lorsque le ferry quitte le port de Makassar et j’observe avec tristesse, depuis le pont supérieur, la ville de Makassar disparaître dans la brume.

Pendant les premières heures de voyage, je reste seul dans mon immense dortoir situé dans les bas-fonds du ferry (au pont numéro 3). J’observe la danse des souris sortant des murs par les petits trous et explorant les dessous de lits à la recherche de nourriture. Elles sont si nombreuses ! Heureusement que mon sac-à dos est rangé tout en haut sur une étagère car ces petites bestioles escaladent parfois jusque sur les lits pour récupérer des morceaux de chips, des grains de riz oubliés et autres déchets appétissants.

Dehors, il pleut toujours, et contrairement à mon habitude je n’ai pas envie de sortir. Je reste sur mon petit matelas à regarder des photos, à lire, ou à somnoler.

Puis, ce qui devait arriver arriva : en tant qu’étranger on ne reste jamais bien longtemps tout seul au milieu d’un dortoir sur un ferry indonésien ! Mes voisins de lits, des étudiants universitaires de Makassar, engagent la discussion dans un anglais très basique mais suffisamment enthousiastes pour rendre la communication possible. Nous jouons aux cartes quelques parties de « gendral » en buvant du Sarabbah : une délicieuse boisson régionale au gingembre et à la noix de coco.

Ce qui m’a le plus marqué, c’est lors des présentations quand l’un d’entre eux me confie « I am muslim, but I am not a terrorist » (Je suis musulman mais je ne suis pas un terroriste), alors que nous venions à peine d’échanger nos prénoms…

Grâce à mes nouveaux amis musulmans (et pas terroristes) de Makassar je passerai de très bons moments sur ce bateau, dans la joie, le partage, les rires et les parties de cartes.

Certains d’entre eux descendrons le jour suivant à Balikpapan, lors de notre deuxième escale (la première étant Paré-Paré). Les autres habitent dans la région de Nunukan et feront donc le trajet avec moi jusqu’au bout. Nous continuons alors dans la joie et la bonne humeur une journée de plus jusqu’à Tarakan, puis Nunukan, notre terminus.

Trois jours et 2 nuits à bord du ferry, j’arrive le lundi soir aux alentour de 20h00. Me voilà maintenant à Nunukan, sur l’île de Bornéo !

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4) Passage de frontière entre Nunukan (Indonésie) et Tawau (Malaisie)

Errant de boutiques en bouis-bouis dans le port de Nunukan afin de dénicher un bon repas chaud en cette fin de journée, je finirai ma soirée à la table du « harbour master », le capitaine du port, dans l’un des petits restaurants de rue encore ouvert à la nuit tombée. Je mange ce soir mon tout dernier repas indonésien en sa compagnie. Demain, je serai en Malaisie.

Je lui demande en toute innocence s’il est possible de dormir dehors dans le port, en attendant mon bateau demain matin… sachant que c’était mon plan initial (et à priori mon seul plan). Quelle bêtise de lui poser la question ! Bien sur que « non » ça n’est pas possible, c’est totalement « fou et dangereux » de dormir dehors, il y a « des brigands, des malfrats, des voleurs… ». Je n’ai pas la force d’insister, pas l’énergie suffisante pour lui expliquer mon parcours et mes habitudes de voyage à petit budget, et surtout pas envie de le contredire, il vient déjà de m’offrir le repas.

Il me garantit qu’il peut me trouver une chambre d’hôtel « pas chère » à seulement 100000 Rupiah (environ 10$, ou 8€). 100000 Rp pour dormir… une fortune !! Alors que dehors la température est si douce tout au long de la nuit et qu’il n’y a presque aucun moustique dans cette zone. Une aberration ! Je lui fais part de mes doutes concernant l’utilité de dormir à l’hôtel ce soir mais il ne veut rien entendre, c’est trop « dangereux » ! Et en tant que capitaine du port il serait responsable en cas de pépin… Je suis à cours d’argument, je suis fatigué, va pour la chambre d’hôtel à 10$…

N’ayant pas prévu cette note d’hébergement de dernière minute je n’ai maintenant plus assez de Rupiah pour payer à la fois l’hôtel, le bateau de demain et les quelques extras du départ, je demande au capitaine s’il est possible de lui échanger des Dollars contre des Rupiahs… Il fait alors venir l’un de ses amis qui me change 16 $ contre 160000 Rp. Le taux de change n’est pas vraiment en ma faveur mais j’ai maintenant assez d’argent pour régler les dernières factures !

Quitte à être à l’hôtel maintenant autant en profiter pour prendre une douche, je n’ai pas fait de vraie toilette depuis que j’ai quitté Makassar… Je passerai ensuite un moment au téléphone avec Yesi pour lui dire que je suis bien arrivé à destination et lui dire une dernière fois au revoir avant de quitter l’Indonésie.

Une chambre d’hôtel correcte, sans climatisation mais avec un ventilateur, pour une nuit plutôt correcte également.

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Le lendemain matin je dépenserai mes derniers sous pour acheter une place à bord du bateau - speed-boat – (100000 Rp), payer les frais de douane (10000 Rp) et m’offrir un petit déjeuner avec ce qu’il me reste au fond des poches.

Après avoir réglé les dernières formalités administratives dans les bureaux du port et dit au revoir au capitaine, j’embarque sur le bateau à destination de Tawau. A moi la Malaisie !
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Speed-boat entre Nunukan (Indonésie) et Tawau (Malaisie) sur l’île de Bornéo

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Dans la cabine de pilotage

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Arrivée à Tawau, débarquement des passagers et des marchandises

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5) Trois semaines en Malaisie – Province insulaire de Sabah

Après une heure et demi à bord du speed-boat, je débarque à Tawau avec plusieurs dizaines d’autres passagers et nous devrons tous patienter un très long moment sur le quai, en plein soleil, avant l’ouverture du bureau des douanes.

C’est au milieu de cette foule que je rencontre Mustapha, le responsable du quai qui veille à ce que tout se passe bien pour les passagers en transit. Il m’accueille très chaleureusement et, n’ayant pas souvent l’occasion de croiser un Européen, il se fera une joie de discuter avec moi durant cette interminable attente. Mustapha est un vieil homme souriant et très cultivé, passionné de football et de rugby, mais aussi d’histoire et de politique, me citant la liste de tous les chefs d’états français de la cinquième République dans un anglais irréprochable…

Une fois bouclées les formalités d’entrée sur le territoire malaisien, petit autocollant vert accompagné d’un coup de tampon dans mon passeport, je me lance à la recherche d’un bus pour quitter la ville. Et c’est un peu au hasard, sans trop savoir où aller, en saisissant la première opportunité venue que je dégote un ticket de bus à destination de Kota Kinabalu.

Le bus ne partira qu’à 20h30 ce soir, ce qui me laisse toute l’après-midi pour flâner dans les rues sans charme de Tawau, découvrir quelques jolies promenades le long de la côte inondée de soleil, et déguster une petite assiette de fruits de mers dans un boui-boui local.

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Neuf heures plus tard, allégé de 50 Ringgit (une douzaine d’euro), me voilà maintenant à Kota Kinabalu sur la côte Nord de l’île de Bornéo. Il est 6h00 du matin et le ciel est d’une beauté envoûtante : il ne pleut pas, il ne pleut plus ! Quelle délivrance après ces 6 dernières semaines sous la pluie battante à Makassar!

Ma première mission ce matin sera de rejoindre le centre-ville à pieds, puis de comparer les prix des auberges afin de trouver le dortoir le moins cher possible. Sans aucun plan particulier en arrivant ici, c’est finalement 2 semaines et demi que je resterai dans cette ville plutôt charmante, occupant mes journée essentiellement à l’écriture de nouveaux articles pour rattraper le retard en cours. Profitant aussi de l’excellente connexion internet pour mettre à jour le blog, pour passer de nombreux coups de fil via Skype, et pour préparer la suite de mon périple.

Ayant droit, pour 20 Ringgit (environ 5€), à un lit dans un dortoir climatisé propre et calme, un petit déjeuner basique, une cuisine partagée, une salle de bain commune et un balcon donnant sur la rue, je ne suis pas à plaindre. Je trouverai même, une semaine plus tard, une auberge encore plus sympa offrant des lits en dortoirs à seulement 15 Ringgit (au Borneo Global Backpacker), avec pour seul inconvénient d’être située à 30 minutes de marche du centre-ville.

Je sympathiserai alors avec une charmante voyageuse japonaise, Tomomi, voisine de dortoir, avec qui j’irai dîner en ville tous les soirs sur l’immense marché de nuit proposant des centaines de stands de nourritures et des milliers de plats différents : nourriture malaisienne, chinoise, philippine, indienne : depuis les succulents plats végétariens jusqu’à la l’abondance de poisson et de fruits de mer… il y en a pour tous les goûts !

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Malgré le travail d’écriture qui m’impose la solitude, le calme, et m’oblige à rester enfermé de nombreuses heures chaque jours, je passerai aussi un peu de temps avec un voyageur allemand, Stephan, et un autre japonais, Tom, avec qui nous ferons quelques ballades en ville et partagerons parfois nos repas et nos bons plans de voyageurs. D’ailleurs, entre backpackers, nous sommes à peu prêt tous d’accord sur un point : même si la ville en elle-même est très agréable à vivre, il n’y a absolument rien à faire autour. Les quelques parcs naturels sont inaccessibles pour cause d’absence de transport en commun (il faudrait alors louer un taxi ou une voiture à des prix délirants), la plongée en mer dans cette région est bien plus chère que dans les pays voisins, et le très célèbre Mont Kinabalu (le plus haut sommet de Bornéo) n’est accessible à la randonnée qu’à des prix astronomiques (plusieurs centaines d’euro de permis, de guide et d’hébergement)… Une incompréhension totale et une sacré désillusion pour les voyageurs à petit budget que nous sommes.

Pour ma part, je suis surtout ici pour avancer sur l’écriture de mon blog, le reste est secondaire. Dans cet état d’esprit, Kota Kinabalu est la ville idéale pour y passer quelques semaines au calme à travailler.

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Après deux semaines et demi à Kota Kinabalu (ou K.K. Pour les intimes) je prendrai un bus à destination de Sandakan, sur la côte orientale. C’est de là que partira mon ferry pour les Philippines.

Il me faudra encore quelques jours pour trouver le moyen d’acheter un billet et une place à bord du ferry (ce qui fût beaucoup plus compliqué que ça en à l’air) avec l’aide du personnel de mon auberge à Sandakan (le « Borneo Sandakan Backpacker » et ses lits en dortoir à 22 Ringgit).

Je profiterai aussi d’être à Sandakan pour aller visiter le fameux « Centre de réhabilitation des orangs-outans de Sépilok», qui fût une immense déception : une heure et demi de bus (aller-retour) et 40 Ringgit l’entrée pour passer moins de 10 minutes dans un minuscule parc (dont une grande partie était fermée au public pour je ne sais quelle raison) et avoir la « chance » d’observer, de loin, 2 ou 3 orangs-outans paresseux et blasés descendre des arbres pour venir ramasser des bananes déposées sur une plate-forme en bois… Déception.

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Un orang-outan dans le Parc naturel de Sépilok

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6) Voyage en ferry de Sandakan (Malaisie) à Zamboanga (Philippines)

Je quitterai la Malaisie le 19 février 2014 vers 3h00 du matin, à bord d’un petit ferry transportant plusieurs centaines de passagers. Mais il m’aura fallu avant cela patienter plus de 5 heures dans le port au milieu d’une foule compacte et quantités de valises et de marchandises, sans aucune information sur l’heure d’embarquement et encore moins sur l’heure de départ du bateau. Quelques stands de nourriture réunis dans un semblant de marché nocturne, où je prendrai mon dîner calmement installé sous le clair de lune avant de faire quelques provisions pour la traversée.

Une fois installé sur le ferry, il nous faudra encore patienter de nombreuses heures avant de prendre la mer. Je m’endormirai alors exténué par cette interminable attente et soulagé d’être enfin à bord après avoir eu tant de difficultés ces derniers jours pour l’achat du billet.

280 Ringgit, c’est le prix du billet (le moins cher, en classe économie « EKONOMI KELAS ») pour effectuer les 24 heures de traversée qui séparent Sandakan de Zamboanga. Une centaine de dollars (70-80€) le trajet de 24 heures, c’est beaucoup -beaucoup- plus cher que l’équivalent en Indonésie sur le réseau PELNI. Mais je ne suis plus en Indonésie… et puis le type de bateau n’est pas le même non plus, plus petit, aussi nous sommes sur un trajet transfrontalier, avec toute la problématique de douanes et d’immigration à gérer. Mais peu importe, non seulement c’est moins cher que de prendre l’avion, mais c’est aussi moins polluant et c’est surtout une formidable aventure !

Le dortoir de la classe économie est une grande pièce située sur le pont supérieur du bateau, ouvert sur l’extérieur à pratiquement 360 degrés ! Comportant une centaine de lits superposés, et pas grand chose d’autre à cet étage, le vent marin s’engouffre sur les cotés entre les minces piliers métalliques de la structure du bateau pour venir nous caresser le visage et rafraîchir agréablement nos nuits trop chaudes… Le clou du « spectacle » c’est d’avoir la vue sur la mer directement depuis les lits !

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Je m’installe dans le grand dortoir du bateau, en haut d’un lit superposé pour ne pas être dérangé par le passage des gens

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Vue sur la mer depuis mon lit !

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La météo est magnifique, la mer est calme, la bière est bonne, et le matelas est confortable. On ne peut rêver plus belle traversée.

La journée, dans le dortoir, c’est un peu le bazar : cacophonie de musiques sur les téléphones portables, bières à chaque coin de lit, et conversations alcoolisées. Des voisins de lits m’offriront à boire pour sympathiser et nous finirons à discuter joyeusement dans un mélange d’anglais, d’indonésien/malaisien, et de pidgin ! (L’un des gars ayant travaillé en PNG durant quelques années!)

Au delà du dortoir, il y a aussi la cafétéria « kantin » où les passagers se rendent régulièrement pour liquider des bières, avaler de médiocres burgers ou quelques plats de nouilles minimalistes, mais surtout pour participer à l’une des activités préférées des Philippins : le karaoké !

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A la cafétaria, la bière coule à flots

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Kim et Kin ! Deux amis philippins travaillant et étudiant en Malaisie.

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Arrivés près des côtes philippines, de nombreux petits canoes viennent à notre rencontre

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Débarquement à Zamboanga, à l’extrême pointe sud-ouest des Philippines

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Après une deuxième nuit courte mais agréable à bord du ferry, c’est vers 3h00 du matin que nous accostons dans le port de Zamboanga, sur l’île de Mindanao aux Philippines. Le bureau des douanes n’ouvrant qu’à partir de 7h00 du matin, il nous faudra encore patienter plusieurs heures avant d’obtenir l’autorisation de sortir du bateau. S’ensuit une nouvelle interminable attente en file indienne avant de passer individuellement devant les agents d’immigration et ainsi obtenir le coup de tampon qui me permettra de passer 30 jours sur le territoire.

Il est 9h00 quand, enfin, on m’autorise à sortir de la zone portuaire, papiers en règle, je m’empresse alors de retrouver Ricardo, mon hôte Couchsurfing, qui m’attend juste derrière les grilles à la sortie du port.

A moi les Philippines !

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Mon trajet complet en surface depuis Makassar (Indonésie) jusqu’à Zamboanga (Philippines), avec un passage obligé sur l’île de Bornéo (Indonésie/Malaisie)

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Commentaire(s) (5)

Pauvre saucisson!

J’aime bien les instructions culinaires en photos :-)

Ah ça… le saucisson frit à l’huile (à l’huile de palme en plus) j’en aurais pleuré, quelle horreur !
En plus, c’était vraiment pas bon …

Et bien la première chose que je remarque à la lecture de cet article c’est qu’au début de celui-ci tu avoues : « je suis fatigué de voyager ».
Par ailleurs les rencontres paraissent toujours aussi riches. Je relève celle-ci en particulier, d’un groupe d’étudiants rencontré sur ton bateau : « Je suis musulman, mais pas terroriste ! » mais aussi cette personne (Mustapha) auprès duquel tu as été très étonné de voir combien il était instruit -connaisseur de beaucoup de langues étrangères…Jolies photos aussi.
Bref, c’est toujours passionnant.
Je m’empresse de lire la suite de ton aventure.

merci pour tes infos moi je souhaite faire se trajet mais dans le sens Philipines malaisie indonesie et grace a toi jai les info que je cherchais
bon moi çà fais 21 ans que je n’ai pas remis les pieds en malaisie et indonesie. internet n’etait pas on comuniquais par courrier que je recevais en poste restant en fonction de mon itinéraire bref un autre temps

Salut Seb!
21 ans sans retourner en Malaisie ?… Après 1 ou 2 ans seulement pour moi le pays et ses habitants me manquent déjà. J’ai hâte d’y retourner.
J’imagine que tu vas avoir un sacré choc en voyant certains aspects modernes du pays, comme les immenses plantations de palmiers à huile partout dans le pays…
Oui, internet, les courriers papiers, le téléphone portable, les moyens de transport, comme tu dis, c’est une autre époque. Les choses ont changé tellement vite depuis quelques décennies.

En tout cas, tu ne devrais pas avoir de problème pour prendre le ferry depuis Zamboanga vers la Malaisie-Bornéo.
En te souhaitant un excellent voyage…

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