Voyage en autostop, et train-stop en Mauritanie, entre Allah et le désert du Sahara

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Publié par Froggy | Classé dans Afrique, Bon plan | Publié le 17-08-2014

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dscn1990-largeur-max-1024-hauteur-max-768Au milieu des dunes de sables et des palmiers, installé dans le bivouac d´un Touareg, je reprend l´écriture du voyage en espérant ainsi tué le temps, voir le soleil redescendre sous la ligne d´horizon et pouvoir boire ! Faire le Ramadan tout en creusant des tranchées pour irriguer les palmiers au Maroc dans la partie désertique et ses 40 à 45°C. Ce n´ai pas l´idée la plus intelligente mais quand l´aventure devient trop simple et proche du but, c´est avec grand plaisir que j´aime m´affligé ce défi, mineur comparé au voyage de Julien en Papouasie.

La dernière fois je m´étais arrêté à Saint-Louis, l´ancienne capitale du Sénégal. Après 6 mois dans ce pays où j´aurais travaillé comme instituteur, participé à un micro-crédit,  aidé à construire des cases, visités des associations pour Talibés et voyagé comme d´habitude en stop ou en calèche-stop, je retiendrai de l´Afrique Noire (même si j´ai visité que le Sénégal, j´ai rencontré de nombreux Guinéen, Malien, Ivoirien), une terre extrêmement hospitalière, où celui qui travaille partage son pain avec tous. Mais où ceux qui ne travaillent pas restent des enfants capricieux croyant au Père Noel,  croyant que l´Homme blanc va leurs offrir des cadeaux car ils croient qu´en Europe on naît riche et intelligent sans travailler. J´ai vu un Sénégal mangeant à sa faim, ayant des logements décents mais souffrant de l´assistanat et de la pollution du plastique venant de l´Europe.


Dernière session d’autostop au Sénégal et méditation sur la fin du voyage

A 7h du matin, Saint-Louis est encore endormi, pourtant c´est la meilleure heure pour travailler ou pour marcher avec mes 25kg sur le dos.

Le soleil  se lève dans un ciel blanc vierge de tout nuage, tout est calme et je suis heureux de partir à la découverte d´un nouveau pays. Après une heure de marche,je m´arrête au rond-point, prends mon carton et écris « Rosso – incha Allah (si Dieu le veut) « . En levant la tête, un bus des années 60 avec un Toubab au volant. Je lève avec un peu de retard mon carton mais par chance le camion suivant est aussi conduit par un Toubab. Il s´arrête, je ramasse en vitesse mes bagages, me lance dans un sprint de 100 mètre avec mon accordéon. « Guten Tag, wo gehst du ? Where are you going ? « . « To the border of Mauritania ». Finalement en compagnie de 3 couples d´Autrichiens ayant aménagés bus et camion en maison j´irai jusqu’à Nouakchott,  pas seulement à la frontière. Moi qui espérait faire 200km dans la journée, je pourrais même rentrer en France en moins de 1 semaine si je je désirais.

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La fin du voyage est proche. Le voyage autour du monde c´est un peu comme la vie. Quand on commence, on est pressé de tout faire, tout voir, mais quand on se rapproche de la fin, on fait tout pour retarder l´arrivée du dernier jour. La mort apporte du repos à un corps fatigué et le retour en France m´apporterai également un repos, je pourrais me reposer quelques semaines dans la famille, retrouver les petits plats que j´aime tant ainsi qu’un climat plus adapté.

Etre à la fin du voyage, ou à la fin de la vie, apporte la sérénité et la sagesse. Je n´ai plus rien à prouvé, mon tour du monde, même s´il n´est pas  parfait, est une grande satisfaction personelle, je suis content de tout ce que j´ai parcouru. Il est même plus beau que celui rêvé il y a 4 ans. Toute ces expériences de voyage m´ont apporté beaucoup de sagesse, même si encore une fois la perfection ne peut pas être atteinte, même si je n’arrive pas a voir sans juger. Je ne subis plus la vie, je ne subis plus le voyage, je le construis.

En passant 24H en compagnie des Autrichiens, j´ai aussi envie d´avoir un camion-maison. La liberté du voyage et le confort de vivre dans un lieux fixe en famille ou entre amis. Un camion permet de transporter du materiel pour un groupe de musiciens, ou d´avoir une cuisine pour ensuite vendre des crêpes ou quiches dans les villages traversés. Ou tout simplement travailler comme saisonnier pour récolter les fruits ou acheter des produits artisanaux pour les vendre dans les grandes villes ou dans les futurs pays.  Avec internet, il y a également de nombreux autres options pour travailler de facon indépendante. Les opportunités de travail/voyage sont immenses, peut-être même plus grande que pour un sédentaire. En période de crise, l´avenir appartient aux nomades.

De la frontière à Nouakchott

Le convoi de 2 camions et un bus nous amènera par la frontière Maka Diama. Ce qui permet aux Autrichiens d´éviter de payer le bac permettant de traverser le fleuve Sénégal, mais qui ne permet pas d´éviter la corruption. (Les policiers Mauritaniens m´ont expliqué qu´il faut toujours demandé un recu, une facture si on vous demande de payer une assurance, un droit de passage… Cela évite que le douanier mette l´argent dans sa poche et non au gouvernement). Avec mon accordéon et mes cheveux longs, pleins de sable, je peux facilement faire le pauvre et expliquer que j´ai déjà payé le visa et que l´ambassade m´a assuré qu´il n´y avait pas d´assurance supplémentaire à payé à la frontière. Avec un beau camion, même ancien, on reste riche et on doit lacher les billets.

Après environ 1 heure à la frontière, où il ne faut pas naïvement échanger vos billets à un taux de change frauduleux sous prétexte que Nouakchott la capitale n´accepte pas les billets Sénégalais, nous arriverons dans un parc national : un paradis pour un chasseur de sanglier. Mais  dans la République Islamique de Mauritanie, le sanglier tout comme le cochon est considéré comme une viande sale.

Nous traverserons ensuite des dizaines de villages avant d´arriver dans la capitale. Des villages tous plus vilains les uns que les autres ! Pourtant habituellement j´aime la campagne. Cependant en Mauritanie, les villages sont composés de grandes tentes bleus, en plastique, ou de construction en ciment avec toit en zinc, le tout construit anarchiquement. Il y a toutefois quelques palmiers pour décorés et, même si il y a seulement 10 habitations, une magnifique mosquée enduite d´une peinture vive apportant un peu de gaieté. La sécheresse ne permet pas d´apporter de la verdure grâce à l´agriculture. La chaleur coince les gens au fond de leur maison. Il n´y a pas d´enfants jouant au foot dans les rues. Les villages de Mauritanie sont moches et sans vie.  Les paraboles plantées sur les terrasses de chaques maisons apparaissent comme des pustules blanches afin d´aider les villageois à patienter jusqu’à la délivrance d´Allah lors du jugement dernier où tous espèrent voir le Paradis, là où les ruisseaux coulent au fond du jardin.

Au Sénégal, je m’émerveillais devant les cases en terre et toit de paille avec les manguiers dont l´ombre permettait aux femmes de piler les céréales et aux hommes de se raconter les nouvelles du villages.

En arrivant à Nouakchott, je me demande ce que je vais faire pendant un mois.
Les Autrichiens me repondent  » Tu as vraiment du temps à perdre si tu restes un mois ici. Le Maroc est beaucoup plus intéressant. En Mauritanie, à part Allah 5 fois par jour et le thé à la menthe, il n´y a rien d´autre ».

Nouakchott est en effet l´une des capitales les moins belles que j´ai visité, en concurrence avec Jakarta. Les voitures de police aux rayures de Maya l´abeille apportent un peu de distraction. Au centre ville, des milliers de voitures n´ayant pas passé le contrôle technique en Europe sont à vendre.

Avec la bande d'Autrichiens

Après une nuit dans le camion, le petit-dèj et la photo-souvenir, pendant que mes collegues nomades partent au Maroc, je vais vagabonder dans les rues de Nouakchott à la recherche d´une petite rue ou place sympa pour jouer de l´accordéon et lier des amitiés. Après 4 heures de marche avec tout mon équipage sans avoir trouver un bon spot, je m´arrête dans une cantine où des Maliens prennent leur repas : un « Thieboudjen » à 0,8euros comme au Sénégal. Pour les immigrés du Mali, la Mauritanie est une excellent endroit pour économiser de l´argent. Les salaires ne sont pas meilleurs qu´au Mali mais il n´y a rien à faire donc rien à dépenser à part le logement et le repas.

Autostop en Mauritanie

En jouant un peu d´accordéon en attendant la baisse des température, ils m´offriront un café et m´aideront à écrire en arabe le nom de ma prochaine destination : Akjouj.

Le plein d´énergie fait, un beau carton à la main, je marche afin de quitter la capitale sans intérêt en esperant trouver un peu de distraction dans les villes à l´intérieur du désert. Il est 17h, je ne sais pas oú je vais dormir mais ce qui est bien en Mauritanie, c´est que l´on peut dormir à la belle étoile dans le désert, pas de risque de pluie ni de moustique.

Après 10 minutes de marche, je suis surpris d´être pris en stop alors que je suis toujours en ville. Contrairement au Sénégal, l´autostop est un concept/mot bien compris. Le premier chauffeur m´aidera à faire 2 kilomètres, puis un autre 5 km. Je suis désormais assez loin de la ville. Un dromadaire traverse tranquilement la route en me regardant curieusement avec mon carton ! Aprés quelques minutes d´attente où j´apprécie le coucher de soleil et le silence totale, sans en être effrayé car il y a, à quelques mètres de moi, trois habitations avec quelques enfants m´observant. Si j ´ai besoin d´eau, je sais où aller. Un taxi s´arrêtera et m´emmenera gratuitement une dizaine de kilomètres plus loin où un enieme barage de police contrôle les véhicules. Pour la 10ème fois en 2 jours, j´écris sur un papier, mon nom, prénom, numéro de passeport, destination, adresse… En discutant avec les policiers, en jouant un peu d´accordéon, ils m´offriront un verre de thé pour patienter. A peine un quart plus d´heure, me voilà embarqué avec un directeur d´une usine à Bénichad, en plein milieu du désert: il a une usine d´eau ! Aprés une heure sur la belle route rectiligne du désert oú la vitesse est loin d´être respecté, il me proposera de me déposer dans une station d´essence ou d´aller à gauche, là oú il n´y a pas même un chemin de dessiner !

A l’aventure dans le désert pour rejoindre l’usine d’eau

Nous nous aventurons donc dans la plaine rocailleuse et un peu sableuse en plein milieu de la nuit pendant 50 km. De mon conducteur, je ne vois que ces yeux, sa tête est totalement enturbanée. Je me rappelle de mon aventure avec le Bosniaque quand il nous avait menacé avec son arme à feu.

Les policiers ayant controllé mon passeport ainsi que celui du chauffeur, je peux me dètendre et arrêter d´avoir peur d´être kidnapper ou abandonné au milieu du désert.

en compagnie du Touareg directeur d usine d'eau

Détendu, j´apprécie quand la voiture glisse sur le sable comme un bateau glisse sur la mer Devant nous, la ligne de l´horizon, un ciel étoilé et une mer de terre sableuse.

« Comment faites-vous pour connaitre le chemin sans boussole, sans trace de pneus d´autres véhicules, sans arbres ni rochers comme point de repère ? »

« Je sais qu´il faut rouler pendant 30 minutes tout droit, ensuite il faut essayer de repérer la lumière de l´usine ».

Lors des 30 minutes, je sens mon conducteur un peu stressé. Il m´avoue que d´habitude il rentre avant le coucher de soleil. La rencontre de deux véhicules, comme des navires perdus dans la nuit, nous apportera beaucoup de soulagement car à chaque fois mon conducteur s´arrêtera pour demander conseil et trouver le bon angle à suivre. A notre arrivée à l´usine d´eau, mon taux d´adrénaline peut redescendre.

Un plat de pâtes bien grasses accompagnées de viande de dromadaire me remplira l´estomac afin de passer une bonne nuit dans le calme du  désert.

Le lendemain, nous prendrons un petit dèj à base de biscuit et d´un bon lait de dromadaire frais et léger, (Les Mauritaniens disent lait de chameau, alors qu´il n´y a pas de chameau et qu´un mâle ne donne pas de lait).

Je passerai deux jours dans l´usine d´eau en compagnie des ouvriers, où je ne pourrais m´empêcher de penser comme un ingénieur industriel : « Pourquoi l´électricité est-elle produite par un groupe électrogène et non un panneau solaire ? C´est l´endroit adapté pour cette technologie et ce serait vite rentabilisé.  Pourquoi il y a t´il seulement des hommes à l´usine et dans le village à proximité ? Quelques femmes apporteraient une meilleure qualité de vie et une plus grande motivation des ouvriers ? « 

Tandis que je su à grosses gouttes devant mon ordinateur, en regardant les 5 heures qu´ils me restent à patienter avant de reboire, je me demande comment font les ouvriers dans le désert pendant le Ramadan pour ne pas céder à la tentation en voyant des milliers de bouteilles d´eau passées devant eux !?

En allant dans le village à une dizaine de kilomètres de l´usine d´eau, les policiers qui contrôleront de nouveau mon passeport, me conseillerons vivement de quitter la région au plus vite. Avec les tempêtes de sable, beaucoup de personnes se perdent et disparaissent !

Juste à coté de la police, il y a une école avec une dizaine d´enfants. Je demande si je peux jouer de l´accordéon à l´heure de la pause. L´instituteur me demande l´autorisation  de ministère. Je retourne voir les policiers. Ils m´expliquent que le ministère est à Nouakchott, et qu´ils ne peuvent pas me faire une autorisation !

Au Sénégal, je n´avais pas réussi à parler de la mort Nelson Mandela. En Mauritanie, le niveau de culture général semble bas et cela est peut-etre une volonté des gouvernements. A un mois des élections présidentielles en Mauritanie, je ne réussirai pas ou très peu à discuter de politique. La seule discussion possible intéressante tourne autour du Coran que les Mauritaniens maîtrisent très bien. On m´expliquera que lire des livres islamiques rapportent des points envers Allah, la lecture d´autres livres n´a pas d´utilité.

Ses 2 jours à Benichad, m´aideront à faire le vide intérieur, l´absence de choses à faire ou à voir, l´absence de discussion, le silence sont parfaites pour la méditation. Il y a certes les 200 chaines de télévisions mais toutes ou presque sont en arabes.

Alors que j´attendais le départ d´un camion transportant les bouteilles d´eau pour rejoindre la route principale, une surchauffe du circuit électronique du groupe électrogène obligera le directeur à retourner à Nouakchott. Nous nous arrêterons au barrage de police, il doit y en avoir une centaine sur les quelques 4000km du réseau routiers mauritaniens. De nouveau, un peu d´accordéon, un thé, et en voiture ! L´autostop en Mauritanie est un jeu d´enfant.

Rencontre avec les policiers et le lycée

En arrivant à 20h dans la prochaine petite ville, je ne sais pas où je vais dormir. Je m´apprête donc à jouer de l´accordéon en échange de l´hospitalité. En sortant du minibus, les taxis et gérants d´hotel m´accostent. Je refuse. Une personne me demande ensuite si je suis bien « Adrien Laporte ». Avec grand étonnement, je confirme, il m´emmène ensuite à la station de police où m´attend un excellent un plat de spaghetti à la viande de dromadaire accompagné du thé à la menthe. Je passerai les 4 prochains jours dans la station de police où les fonctionnaires sont ravis d´avoir un peu de divertissement dans leur longue journée monotone entrecoupée par les appels à la prière, quelques coups de téléphone et la préparation du thé. De nouveau, je serai seulement entouré d´hommes.

Avec mon ami Mauritanien

En compagnie de l´adjudant-chef, j´irai au lycée pour demandé à faire une présentation de mon tour du monde, des diffèrences culturels, et jouer un peu d´accordéon. On me refusera, ce n´est pasau programme scolaire. Le directeur me demande cependant si je peux le mettre en contact avec des écoles en France. Quelques minutes de discussion me permettront de comprendre clairement qu´ils cherchent à avoir des livres et ordinateurs gratuits, l´échange culturel ne l´intéresse pas.

Malgré le refus, le professeur de francais qui écoutait ma discussion sera ravi de m´inviter chez lui. Encore une fois il y a que des hommes. A chaque fois, les policiers, directeurs, ouvriers, professeurs sont mariés mais les femmes et enfants vivent dans la grande ville ou dans leur petit village où il fait moins chaud. Alors que je pensais avoir des discussions interessantes avec le prof de francais, je m´apercois qu´il ne lit que très peu, à part le Coran et qu´il ne peut pas échanger un livre avec les miens. Il a également un ordinateur avec des films de kung-fu ou quelques films américains sans histoire. Difficile de trouver de la nourriture spirituelle en Mauritanie sauf si on parle arabe et que l´on souhaite lire des livres pour nous aider à mieux comprendre le Coran et à trouver le chemin de Dieu.

Les policiers m´ayant accueilli m´aideront à trouver un minibus jusqu´á Atar.

Un peu d’accordéon en Mauritanie

Cette fois-ci, il est 13h, personne ne m´attend, il fait trop chaud (plus de 40°C). Il n´y a personne dans les rues pour m´entendre jouer de l´accordéon. Je me dirige alors vers le lycée à 3km. Avec la chaleur et mes bagages, la marche devient une épreuve sportive  m´obligeant à vider en quelques minutes un litre d´eau.

Sans grande surprise, le directeur refusera ma présentation. En revanche, je serai invité à un excellent déjeuner à base de datte et de très nombreux légumes en salade. Quand on mange 29 jours sur 30  depuis 6 mois des plats constitués essentiellement de riz, pâtes, semoule de mil, mangé un plat de légume est un plat de roi.

Une petite sieste me permettra de voir la température baissée et reprendre la marche vers l´Alliance Francaise.

Sur le chemin, un gérant d´hotel essaiera de me vendre une nuit. Finalement en jouant de l´accordéon, ses amis m´offriront un billet de 200UM (0.5€). Cela faisait 5 mois que je n´avais pas gagné un centime avec l´accordéon. Ce billet, même de petite valeur, vaut beaucoup. Il signifie en effet que mes doigts sont suffisament guéris pour rejouer de l´accordéon à un bon niveau et que contrairement au Sénégal je pourrais autofinancer le voyage grâce à la musique. Quand on transporte 14kg d´accordéon et de partition sous la canicule, c´est quand même agréable de se dire que ce ne sont pas 14kg que je transporte comme un boulet, ce qui était le cas au Sénégal. En plus du billet, on m´offrira l´hébergement.

Je jouerai plusieurs fois à Atar, toujours avec un assez bon succès.

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Conférence à Atar et discussions religieuses et politiques

J´irai tout de même à l´Alliance Francaise. Avec une grande satisfaction, ils accepteront que je fasse ma présentation le lendemain. C´est un bon moyen d´utiliser leur magnifique écran tactile.

Je passerai la soirée en compagnie du Mauritanien m´ayant invité dans sa famille. Il sera interdit de saluer sa femme et sa mère.  » Bonjour le chien  » (ce n´est pas interdit). Mon voyage au Sénégal puis en Mauritanie, m´aura rendu féministe.

« Pourquoi vos femmes ne parlent pas francais ? Elles ne vont pas à l´école ? Pourquoi restent t´elles toute la journée à la maison, à part pour faire les courses ? Pourquoi les femmes se voilent et pas les hommes ? Pourquoi l´homme a le droit à la polygamie et pas la femme ? ».

D´après ma culture Européenne, les femmes sont considérées comme des bonnes à tout faire (Apporte le thé !) et des objets sexuels qu´il faut cacher. Le comportement des hommes envers leur femmes m´a plusieurs fois énervé, heureusement que je ne suis pas une femme ! Pourtant les hommes ont du respect envers leur femmes mais la définition du mot « respect » est éloigné de la mienne.

A l´Alliance Francaise d´Atar, puis plus tard à Nouaddibou, je serai très bien recu par les étudiants curieux de rencontrer un voyageur comme moi. Ils ont beaucoup de questions et les hommes seront ravis de m´inviter chez eux pour discuter plus. En Argentine, il faut se préparer à la question footballistique « River Plate o Boca ? ». Dans la République Islamique de Mauritanie, il faut se préparer à la question Coranique  » Que pensez vous de l´Islam ? Croyez vous en Allah ? »

« - Le voyage m´a permis de devenir un grand croyant. Quand on quitte tout, quand ceux qui nous entoure ne sont pas les même, ni la nourriture, ni le climat… le seul point fixe, le seul point de repère est Allah. De plus, j´ai appris à voir les signes et à écouter ses enseignements (écrits notamment dans la Bible ou le Coran) qu´il me laisse sur ma route pour rendre mon voyage plus facile.

Cependant quand vous dites Incha Allah (Si Dieu le veut), selon moi, c´est à vous de provoquer la chance. Si j´avais attendu dans mon lit en France en disant « Incha Allah, je ferai le tour du monde. Incha Allah, je trouverai un bon travail pour économiser de l´argent », je serai toujours dans ma chambre comme un Mauritanien en me disant  » La vie est difficile, on n´a pas les moyens, vivement le Paradis ».

Pour avoir lu le Coran et la Bible, les deux sont de trés bons livres avec les mêmes messages : être tolèrant, honnête, donne de l´amour et tu recevras de l´amour, aime ton ennemi, n´ai pas peur du futur car Allah protège les gens qui font du biens… »

Ses présentations auprès d´un cinquantaine d´étudiants me permettront de me faire inviter par 3 étudiants et 3 professeurs. Je découvrirai ainsi les salons très colorés ou l´on s´assoit sur la moquette adossé sur l´un des nombreux coussins pour boire un saladier de lait de dromadaire que recoit l´invité, qu´il partage ensuite avec la famille (sauf s´il est vraiment assoiffé). Ensuite nous partageons le thé et le pain (toujours entre hommes, la femme reste à la cuisine), avant de prendre le repas après avoir chercher pendant 20 minutes s’il y avait une chaîne française à la télé.

Au cours des nombreuses rencontres, je ne réussirai pas à échanger mon livre ni à parler de politique.  » L´Algérie a voté à 80% au premier tour pour un président n´ayant plus toutes ses capacités mentales. Est ce que les élections dans un mois en Mauritanie sont plus démocratiques ? »

 » Oui. Nous avons 6 candidats. Mais comme nous ne les connaissons pas, nous alons voter pour le président « 

 » Qu´attendez vous du Président ? »

« Qu´ils nous donnent plus d´argent « 

La discussion politique n´ira pas plus loin.

Un Mauritanien m´avouera que les 20% d´arabe dirige le pays, les écoles, les usines. Les Mauritaniens d´origine Afrique Noire ne maitrisent pas l´arabe depuis la naissance, ils rencontrent ensuite plus de difficultés à l´école où l´enseignement est majoritairement en arabe (sauf les Maths et les sciences en francais). N´ayant pas les meilleurs diplome et n´ayant pas des relations avec des personnes hauts placés, ils se sentent esclaves des arabes.

Atar est une ville assez jolie oú malgré la chaleur, il fait bon vivre. Les alentours d´Atar sont également très jolie. Malgré que l´on soit dans le désert, il y a de nombreuses nappes phréatiques, des Oasis et par conséquent de nombreux palmiers et un peu de culture. Les maisons sont construitent en terre avec un toit en terrasse oú il est agréable de dormir en profitant d´un peu de vent et du magnifique ciel étoilé. Il y a également quelques montagnes donnant un peu plus de charme à la région.

sur la terrasse où j'ai passé la nuit

sur la terrasse où j'ai passé la nuit

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En route pour la magnifique ville de Chinguite et ses dunes de sables

Je continuerai ma route en stop direction Chinguite, l´ancienne capitale des Maures. Comme d´habitude, une petite marche au lever du jour, un petit arrêt à la police, un coup d´accordéon,un verre de thé et… pas de voiture. Je patiente 1 heure, 2 heures, 3 heures, on prend un plat de couscous avec quelques carottes et aubergines, puis on attend encore 1 heure, 2heures… Soudain un taxi passe. Il s´arrete, je discute avec le client. C´est un anglais, il a payé 8000UM, 20 euros pour faire les 100km. Il demande naturellement de partager les frais. Je lui explique que j´ai le temps et que j´attendrai le prochain véhicule, en revanche s´il m´aide je peux l´aider en discutant en francais avec  les Mauritaniens. Finalement, il acceptera de m´aider. En lui parlant de mes 4 ans en autostop, en partageant notre vision du Sénégal et notre avis commun sur l´assistanat, il sera émerveillé et nous sympathiserons bien.

Plus on voyage, plus on a d´expérience, plus on oubli le confort européen et plus les gens t´aident.

Le premier pas est le plus dur, le plus angoissant.

Tandis que l´anglais part chercher une auberge de jeunesse, il s´inquiete pour moi qui joue de l´accordéon dans la rue en échange de l´hospitalité, sans grand succes car peu parlent francais. Il me donnera 2000UM pour que je paye l´hotel.

A 21h, personne n´a osé ou voulu m´invité. Un gérant d´auberge de jeunesse me propose une nuit à 2000UM. Je peux bien sur payer mais je lui explique « Il y a de belle dune de sable chaud et moelleuse, et elles sont gratuites avec en option des étoiles filantes. Pourquoi payer l´hotel? En revanche je peux t´aider a rendre plus beau ton hotel, a faire un peu de publicité sur internet… en échange de la douche »

L'auberge Zarga a Chinguite

Je passerai 4 jours chez lui où tristement il ne verra pas de touristes pourtant il est situé dans la plus belle ville du pays et dans la rue principale. Les Européens ont peur de la Mauritanie pourtant l´accueil est exceptionnel et la police prend beaucoup soin de moi.

4 jours où j´apprendrai à me lever avant le lever du soleil pour profiter de la fraicheur et travailler dans la Palmeraie ou dans le jardin de l´hotel. En voyageant il faut s´adapter au climat mais les sédentaires Mauritaniens ont oublié le reflexe nomade, il profite de l´électricité et de la télévision, de la fraicheur de la nuit,  pour se coucher tard et le matin ils sont pret à travailler à 9h, et quelques minutes plus tard on les entends dire  » Pas facile le travail en Mauritanie, il fait trop chaud. Vous avez de la chance en France ». A 11h, fatigué par le travail et le soleil s´approchant du zénith, je m´endors rapidement pour reprendre ma journée de travail à 18h après quelques verres de thé.

Pour moi Chinguite est un paradis. Les ancêtres qui avaient construit la ville tout en pierre l´avait compris. Malgré le désert, il y a beaucoup d´eau dans les nappes phréatiques pour cultiver des palmiers à dattes, quelques légumes à l´ombre des palmiers et de l´eau pour le dromadaire qui offrira du bon lait ou un peu de graisse dans sa bosse pour la cuisine. Il faut juste savoir s´adapter aux horaires du soleil.

Un dromadaire blanc àChinguite

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Cependant en voulant consacré l´économie au tourisme et à l´argent facile, les conditions de vie se sont fortement dégradées quand quelques kidnapping ou des violences lors des Paris-Dakar ont fait fuir le tourisme encore très nombreux il y a quelques années.

En restant 4 jours au même endroit, j´ai compris que la vie est d´un très grand ennui. C´était pour moi un grand plaisir de me lever très tot pour travailler, la seule occupation de la journée.

Pour tuer le temps, les Mauritaniens aiment transvaser le thé d´un verre à l´autre afin de bien mélanger le sucre et le thé mais également pour faire apparaitre une mousse à la fois décorative et protégeant le thé des grains de sable. Ils transvasent parfois une vingtaine de fois le thé pour réaliser le mélange. Il y a ensuite 1 centimètre de thé dans le verre et 2 centimètres de mousse.

Un thé sans mousse est comme un Touareg sans turban.

Pendant le Ramadan, cette distraction est interdite. Ils ont donc seulement les prieres pour s´occuper (c´est la femme qui prépare les repas et fais la vaisselle)

Autostop direction Choum pour prendre le train

Afin de continuer ma route, je dois repasser à Atar. Il est 17H30 et le soleil assez bas pour commencer une marche-autostop de 10km jusqu´au prochain hameau avant la nuit. Moins d´un kilomètre de marche, et une voiture s´arrête. C´est la police.  » Il est interdit de marcher dans le désert, il fait trop chaud et des chameaux peuvent vous attaquer ! Marcher 10km avec vos bagages est egalement impossible. « 

Je monte dans la voiture, il me raccompagne au poste et m´explique que je vais passer la nuit au poste, prendre un bon diner et le matin vers 5h je partirai avec un pick-up. « Merci, je n´en demandais pas autant ».

Le lendemain, je monte a l´arriere du pick-up et les cheveux avant j´apprécie le voyage. J´adore être dans la remorque des pick-up surtout dans les pays chauds. On profite à la fois du vent, des paysages et ayant le dos tourné à la route, on ne souffre pas de la poussiere. La belle vie. A peine 5 minutes plus tard, alors que nous sommes dans le désert, tout le monde sort de la voiture.

Que se passe-t-il ? C´est la prière du Fajr. Aujourd´hui elle est à 5H12. Il ne faut pas la faire à 5H07.

Chacun fait ses ablutions avec le sable, se met à genoux en direction de La Mecque et commence sa prière « Allah Rokbaaah… (Dieu tout puissant) »

Arrivé à  Atar, je marche fait du stop et une voiture m´aide à rejoindre le poste de police à 5km. Cette fois-ci la police aime beaucoup l´argent et chaque voiture en surchage de matereil ou de clients doit glisser quelques billets en guise de corruption pour ne pas payer l´amende, idem pour ceux qui n´ont pas l´assurance à jour. Les policiers essaient de me vendre une place dans une voiture 3 fois plus cher que le bus. Ils ne sont pas là pour aider un autostoppeur et ils m´obligent à retourner à Atar pour négocier avec les agences de bus. Il n´y a pas ou très peu de de véhicules privés allant en direction de Choum.

Décu et avec la langue pendue, j´effectuerai les 5km sous la chaleur pour rejoindre la ville. Je m´installe vers les taxis, prends un carton et écris  » Je voyage en autostop autour du monde depuis 4 ans et veux aller à Choum ». Je jouerai, ferai des rencontres, gagnerai de quoi manger, un toit et une partie du prix du bus. Le lendemain, deux heure avant le depart du bus (ou pickup/bus), je joue de l´accordeon et en 1 heure je récolte les 2000UM nécessaire. L´agence de bus me factuera que 1000UM car j´accepte de voyager à l´arriere en équilibre sur les bagages. J´ai ma place dans la voiture cependant ce n´est pas de l´autostop et l´autostop est beaucoup plus que seulement une histoire d´argent.

Sur le toit du pickup, la place la moins chere mais la meilleure, je profite de la traversée du désert à toute vitesse en traversant quelques petit oasis et en saluant les familles de dromadaire qui regarde le pickup comme nos vaches regardent le TGV.

Choum et l’aventure en train

En arrivant à Choum, je découvre une ville fantôme. Les gens sont étouffés par la chaleur et l´absence de vent. En marchant dans la petite ville, on m´invitera à partager le thé en regardant la TV, leurs seuls occupations. Je passerai le reste de la journée avec la police, les seuls de Choum à parler quelques mots de francais.

Si je me suis arrêter à Choum, c´est pour pouvoir prendre le train Nouadibbou-Zouerate. Il est en effet possible de prendre le train gratuitement. Je refuserai de prendre le train de 20h directionNouaddhibou car je veux profiter du jour pour voir le paysage. J´attendrai donc jusqu´a 3H du matin pour aller en direction de Zouerate. Le train s´arrete et comme dans les films, je lance mon sac dans le wagon, dépose en douceur mon accordeon et m´apprête à m´allonger pour profiter du ciel étoilé. Je m´appercois que sous la bache, il y a des milliers de tomates bien juteuse. Quand on transpire toute la journée à grosse goutte, on ne peut résister à la tentation de croquer dans quelques tomates.

Avant le départ du train, on me fera signe, que je dois aller dans un autre wagon, ou sont disposé les bouteilles de l´eau du désert.

Allongé sur cette or bleu, le train redémarre. Il fait encore assez chaud mais le train apporte un vent très agréable ainsi qu´un léger bruit metallique des roues glissant sur les rails. Le yeux tourné vers les étoiles, je suis bien. J´ai la vie que rêve de nombreux voyageurs. Une étoile filante passe dans le ciel, je n´ai pas de voeu, j´ai dèjà tout. Si je dois faire un voeu, c´est que chacun devrait avoir la chance de vivre ses moments merveilleux et simple d´un vagabond.

sur le train en Mauritanie

Au petit matin, après une petite sieste, l´on s´endort tellement bien quand on est bercé par le bruit du train avec un peu de vent tiède, je lève mon nez hors du wagon pour découvrir un magnifique lever de soleil sur les plaines désertiques, où queln ques dromadaires et palmiers ont été éparpiller.

En arrivant en gare vers 9h, je préfère rester à la station de train pour reprendre de nouveau cette attraction, que Disneyland ne pourra égaler, à 14h en direction de Nouaddibou. Zouérate à environ 5km ne me donne pas envie de faire une marche sportive en pleine canicule, une ville minière est rarement belle. Je pars donc me mettre à l´ombre et l´un des ouvriers de la gare, me voyant aussi sale de poussière qu´un mineur m´offrira une douche, dont je ne contesterai pas son utilité même si j´ai l´habitude de passer plusieurs jours sans me laver. Les ouvriers semblent ravis de discuter avec moi, ils sont étonnés de voir un voyageur dans leur gare sans intérêt pourtant le trajet en train est la plus passionante des activités à faire en Mauritanie. Ils seront fiers de me parler des milliards de bénéfice réalisés par la mine de fer…  nous partagerons le  repas avec du pain et  des boites de sardines „ Made in Maroc „

- „Vous n’avez pas de sardine au Maroc ?

-„Si, on a beaucoup de poissons et les pays europeens veulent pecher dans notre océan „

Tandis que je souhaite monter de nouveau dans le wagon remplit de poudre de fer, tout les Mauritaniens s’uniront pour me trouver une place sur un canapé dans l’un des wagon d’un vieux RER Allemand. On m’offre le confort mais on me vole le gout de l’aventure. Je ne vais pas me plaindre, ils ne me comprendraient pas. Qui peut vraiment me comprendre après 4 ans de voyage ? Mon mode de vie, ma façon de penser est tellement éloigné des rails de la vie occidentale ou africaine que chacun suit depuis la naissance puis le bapteme, l’ecole, le travail, le mariage, enfants, maison, retraite, mort.

Dans le train, je ferai la connaissance de Mohammed, qui m’invitera dans sa famille. Les conférences à l’Alliance Francaise me permettront d’agrandir ma liste de Mohammed, Khalid et Omar. Nouaddibou est un peu plus beau que Nouakchott et je profite un peu de l’air marin.

Direction le Maroc

Avant de quitter la Mauritanie, ce sera de nouveau la police qui me donnera un coup de pouce. Un Mauritanien ayant travaillé à Cuba et vivant à Dakla au Maroc m’aidera à rejoindre la frontière.

Un Ivoirien trouve place à nos cotés. Ils veut rejoindre Tangier, la ville au nord du Maroc, voisine de l’Europe. Entre le poste de controle mauritanien et marocain, il y a 5km de „No man’s land“, 5 km où la route n’appartient à aucun pays, 5km où pour des raisons politiques, la route n’est pas construite et ressemble à une décharge où s’entasse de vieille carcasse de voiture.

On m’indique que les 2000km au Nord jusqu’à Tanger et les 1000km au sud jusqu’à Dakar sont très bien goudronné, il n’y a donc pas de problèmes financier expliquant ces 5km de cauchemard pour les camions lourdement chargés.

Au poste de controle marocain, on refuse notre ami Ivoirien, cette fois-ci la corruption et les faux papiers ne passent pas. Je donne mon passeport. Tout comme l’Ivoirien, on me refuse !

„ Pourquoi ? Un Français n’a pas besoin de visa pour le Maroc et mon passeport est toujours valide !?“

„ Votre passeport est curieux. Comment un jeune de 27 ans (cheveux mal coupé et jean déchiré) peut-il avoir autant de tampons sur son passeport ? Avec quel argent voyagé vous ? Pourquoi vouloir aller au Sahara Occidentale ?“

Après 1h30, en leur montrant un papier de l’Alliance Française reçu au Brésil, ils préferreont me laisser passer pour éviter un éventuel problème avec l’ambassade de France.

Ma voiture a déjà continuer son chemin depuis longtemps et sous le regard inhospitalier des douaniers je dois faire du stop à la frontière pour rejoindre les prochaines habitations à environ 200 km…

Conclusion :

D’après le Coran, un bon musulman doit accueillir le voyageur. Les habitants de la République Islamique Mauritanienne ont été exemplaires. J’ai été invité 26 jours sur 28 à manger et j’ai toujours été hébergé quand j’en avais besoin.

En jouant de l’accordéon seulement 5 jours à Atar, soit environ 10 heures, j’ai gagné 50 euros, grandement suffisant pour combler mes 20 petits euros de dépense.

La vie en Mauritanie est à l’image du désert, une très grande monotonie et un ennui silencieux mais serein. Le passage des caravaniers était jadis une fête, mon passage dans chaque ville fut également célébré.

A chaque fois, les Mauritaniens ont souhaité me protéger et me garder quelques jours de plus chez eux. L’autostop avec l’aide des dizaines de barrages de police fut une partie de plaisir : 11 voitures pour environ 2000km.

Lors de mon arrivée dans les maisons, la coutume est d’apporter un grand bol de lait de dormadaire sucré un peu fouetté pour faire apparaitre les bulles décoratives.

Avec leurs boubous bleus, leur turban cachant leur visage, les hommes mauritaniens sont élégants et facilement reconnaissables parmi les immigrés africains.

Meme s’il n’y a pas beaucoup de chose à faire, un petit tour en train et une ballade dans les dunes de Chinguite vous laisseront de grand souvenir.

Les Mauritaniens ont un grand coeur et le sens de l’hospitalité, allez leur dire Salam Maleikum.

Commentaire(s) (4)

Que de souvenirs tellement différents pour toi. Ces deux pays avec leur désert, alors là c’est vraiment beau. Mais que de pauvreté….
J’ai bien aimé ton passage : »le voyage, c’est comme la vie, on veut apprendre toujours plus mais quand on se rapproche de la fin on fait tout pour retarder l’arrivée ! » Et aussi l’idée du camion aménagé pour aller de village en village et vivre grâce au matériel embarqué. Pas mal, pas mal.
Je vois que tu auras mangé de tout, même du dromadaire (ainsi que le lait).
Le rappel de la « prise d’otage en Bosnie » est en effet bien loin maintenant.
Je suis content de voir que ta main est complétement guérie à présent. Vu les conditions du voyage, ce n’était pas obligatoirement gagné…
Félicitations pour tes photos -en particulier celles du désert-
Bonne continuation pour la fin de ton voyage et bravo encore.

Magnifique voyage, raconté synthétiquement et positivement, merci !

SUPER!!!!!!!
c est agréable de te lire et d’imaginer tes aventures!!!!! ca fait un peu plus d’un an que je te lis et te suis, c’est tjrs un bon moment!
et tu deviens plus grand et plus fort, ne cherchant ni le confort ni le plus mais juste la simplicité!
J’ai des petites questions quelles sont les signes que tu arrives a voir et qu elles sont les exemples d’enseignements que tu as pu appliqués!!!! juste des exemples.
Bon courage en tout cas!!!!!

Merci Adrien pour ce bel article, le meilleur en Afrique. Il est bien écrit et il est très vivant. On s’immerge bien dans ton voyage et on se prend à vivre ton aventure à travers tes yeux.
J’apprécie toujours autant ta sincérité et ta recherche du bonheur dans la simplicité.
A bientôt de te lire,
Yogo

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