Interview de Julien et Adrien après 3 ans de voyage à travers le monde

13

Publié par Froggy | Classé dans Amérique du Sud, Autres..., Océanie, Reflexion sur le voyage | Publié le 13-05-2013

Mots-clefs :, , , , , , ,

–> Dans la tête de 2 autostoppeurs après 3 ans de voyage… Comment perçoivent-ils le monde, que leur a enseigné le voyage, comment voient-ils leur avenir ?

.

Voici 20 questions posées à nos 2 voyageurs, pour un article commun et des retrouvailles virtuelles après un an et demi de voyage en solo :

.

1- Où êtes-vous et que faites-vous aujourd’hui, 3 mai 2013, soit 3 ans depuis le 1er jour de ce voyage à travers le monde ?

Adrien : Je suis actuellement près de Valencia dans le Nord du Venezuela, a proximité des plages des Caraibes entourés des Cocotiers, palmiers et jolies filles.

Je suis hébergé par une famille vénézuélienne dans un petit village et chaque jour je découvre le mode de vie des habitants ayant connu 14 ans sous la présidence d´Hugo Chavez et vivent des lendemains d´élection très difficile, ou la monnaie est regulierement devaluée (les prix ont monté de 50% en 6 mois), ou les taxis et les bus refusent de travailler apres 7heures le soir dans certains quartiers dangereux…

Malgré ces problemes, on peut profiter des nombreux jus de fruits exotiques tres abordables tel que la mangue, la papaye, la goyave, les fruits de la passion, le lulo, le sapoté…

Je travaille dans le bus du pere de famille en faisant payer les tickets de bus.

.

ami au venezuela

.

Julien : Je suis à Darwin dans le nord de l’Australie.

J’y travaille depuis 3 semaines, cumulant 2 jobs pour avoir non seulement un bon salaire mais aussi l’hébergement gratuit, ainsi j’économise pour la suite de mon voyage. En travaillant la nuit, et en tant que conducteur de vélo-taxi (pédicab), je côtoie quotidiennement les Australiens et les très nombreux Aborigènes qui peuplent la ville, pour le meilleur et pour le pire.


DSCF1190
Journée de repos… sans repos. A Darwin avec mes collègues, mes colocataires et mon boss (plutôt du genre sympa le boss!)

.

2- Quels sont vos projets de voyage dans les 12 prochains mois ?

Adrien : Apres le Venezuela, j’ai prévu d’aller au Brésil. Par conséquent je suis en train d’apprendre le portugais.
Au mois d’Aout, j’ai prévu de prendre un avion pour les iles Cap-Vert, ou le portugais sera de nouveau utile. Ensuite j’aimerais faire du bateau-stop pour rejoindre le Sénégal. Sur le continent Africain, je souhaite continuer à voyager avec mon accordéon et rencontrer des écoles, notamment en utilisant le nouveau site internet de Ludovic Hubler : http://www.travelwithamission.org/
J’aimerai aider une famille à construire sa maison en terre ou aider une association pendant au moins 2 mois consécutif

Julien : D’ici 2 à 3 mois je quitterai l’Australie, en tentant une traversée du détroit de Torres en bateau pour rejoindre la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Puis j’irai explorer la partie occidentale de l’ile de Papouasie (West Papua) en essayant d’en apprendre plus sur l’occupation militaire indonésienne et les mouvements d’indépendance qui en résultent. J’irai visiter l’ile des Célèbes (Sulawesi) au coeur de l’Indonésie, avant d’aller aux Philippines, à Taiwan, au Japon et en Corée. En cours de route, je referai surement un passage en Chine pour y découvrir de nouvelles provinces.

.

3- Vous étiez parti pour 1 ou 2 ans maximum et aujourd’hui nous fêtons le 3eme anniversaire de votre départ. Pourquoi avoir prolongé ? Quand pensez-vous rentrer en France ? Pensez-vous vivre dans un autre pays que la France ou être sur les chemins du monde toute votre vie ?

Julien : Oui, c’est plutôt bon signe non ? Si nous prolongeons le voyage, c’est que cela nous plait et que nous y trouvons toujours autant de satisfaction. C’est aussi parce qu’en voyageant on réalise à quel point le monde est vaste, à quel point il est varié et toujours plein de surprises. Le voyage, c’est l’aventure au quotidien, ca n’a pas de prix. Mon retour en France est prévu d’ici 2 ans environ, ensuite, je ne sais pas. Vivre dans un autre pays que la France, pourquoi pas. Continuer de voyager sur le long terme, ou bien m’installer à l’étranger pour y travailler, pourquoi pas. Mais vivre en France me semble être aussi une bonne idée et surement la plus réaliste.

Adrien : Le but de mon voyage est d’étudier le mode de vie des habitants et non aller dans les lieux touristiques. Par conséquent je voyage très lentement.

Par exemple, en Colombie, j’ai souhaité apprendre à construire des maisons en bambou et à jouer du Vallenato, un style de musique joué à l’accordeon. Je suis ainsi resté 3 semaines pour apprendre à travailler le bambou et 10 jours pour apprendre le Vallenato. En voyageant dans le but de voir, 2 jours dans le musée du bambou et  dans les campagnes pour voir des maisons et 2 jours dans la ville du Vallenato auraient été suffisants. Soit 4 jours au lieu de 1 mois.

Par conséquent, il faut environ vivre 1 an sur chaque continent soit au moins 5 ans de voyage.

Je pense et je veux rentrer en France pour vivre en décembre 2014.

Je ne veux pas être sur les chemins du monde toute ma vie. 5 ans sans avoir de stabilité, a découvrir des nouveaux pays, des nouveaux habitants, a rechercher de nouvelles expériences, est tres intéressant mais avoir sa propre maison, sa famille et une stabilité permettant de réaliser d’autre projet me semble important pour mon bien être.

.

4- Quelles sont les motivations pour continuer le voyage ? Que recherchez-vous à travers le voyage ? Quels sont vos objectifs ?

Julien : La curiosité, l’aventure, la soif de découverte… Aller vers l’inconnu est ce qui pour moi défini le mieux le voyage. Apprendre à s’adapter, à se débrouiller, ouvrir les yeux sur le monde, le voyage est une stimulation intellectuelle perpétuelle. Mon retour en Asie aura des notes d’aventure, avec une priorité au voyage en « surface » (sans avion), mais aussi beaucoup plus de marche, de trek, de nature. Plus d’autonomie. Aussi une envie d’apprendre la plongée sous-marine et ainsi découvrir les merveilles englouties sous les océans.

La découverte des saveurs du monde est une raison suffisante pour continuer à voyager ! Surtout en Asie où la nourriture est si variée, raffinée et savoureuse. Je continuerai de faire du Wwoofing/HelpX si possible dans chaque pays visité, car c’est un excellent moyen de découvrir un pays, une culture, ou bien la faune et la flore d’une région, tout en se rendant utile.

Enfin, mon séjour en Asie se terminera par le Japon, où j’irai encore plus loin dans mes projets avec l’envie de m’y installer pour une période d’au moins 6 mois, d’y trouver du travail, d’apprendre quelques rudiments de japonais pour être capable de me débrouiller dans ce pays où la culture et la langue sont si différentes. Je veux débarquer au Japon comme on sauterait d’un plongeoir au milieu d’un océan. Ne pas avoir pied, se sentir perdu et seul au monde, et puis commencer à comprendre, à parler, enfin se débrouiller puis s’intégrer à cette culture nouvelle. Je veux ressentir à nouveau la claque culturelle qui m’avait frappé en arrivant en Chine, la solitude qui m’avait envahie quand je m’étais lancé, seul, en autostop sur les route de l’empire du milieu. Je veux renouveler cette expérience en allant encore plus loin dans l’exercice. Partir de rien, se perdre, pour apprécier le dénouement, les belles rencontres, la découverte et la compréhension.

Après le Japon, la route logique m’emmènera vers la l’Amérique du Nord, l’Alaska et le Canada, et surement plus encore. Mais il est encore trop tôt pour penser à cette partie du voyage.

Adrien : Le continent africain m’attire beaucoup car  il semble être d’avantage indépendant du système mondial. Je vais donc apprendre plein de nouvelles choses.

De plus, je ne pourrais pas voyager avec Couchsurfing.org, HelpX.org pour trouver des hebergements ou gagner ma vie avec l’accordeon et les voitures privées seront beaucoup moins nombreuses qu’en Amerique du Sud ou en Europe.

Je vais donc devoir apprendre à m’adapter. Certes ce sera sans doute moins confortable  pour voyager mais tres enrichissant. De plus, je suis toujours émerveillé par les pays ayant peu de ressources financières car il possède le savoir d’utiliser chaque élément présent dans l’environnement.

.

5- Vous êtes parti après avoir économisé 8000 euros et obtenu environ 2000 euros de sponsor chacun. Aprés 3 ans de voyage, où en sont vos économies ? Combien de temps supplémentaire pensez-vous pouvoir voyager ?

Adrien : Peu avant d’arriver en Nouvelle Zélande, j´avais perdu ma carte de crédit. Par conséquent je ne peux pas utiliser les 5000 euros restant de mon compte bancaire de départ.

Cependant en travaillant en Australie, pendant 5 mois, j’ai réussi a mettre un peu plus de 3000 dollars de coté tout en payant mon avion pour l’Amerique du Sud.

A Buenos Aires, j’ai échangé 10 dollars en pesos Argentins. Et depuis plus d’un an, je voyage avec ces 10 dollars et l’argent gagné notamment grâce à l’accordéon. J’ai toujours réussi a auto-financer mon voyage grâce a l’accordéon dans les 8 pays traversés que ce soit au Perou, en Argentine ou en Nouvelle Zelande.

Apres avoir payé le billet d’avion Bresil-Cap Vert et les visas de quelques pays en Afrique, il me restera environ 3000 dollars pour voyager pendant 16 mois en Afrique.

Avoir 5 euros par jour en Afrique alors que de nombreuse personnes vivent avec seulement 1 euro par jour, me semble largement suffisant. De plus, je souhaite travailler dans les différents pays en échange de l’hébergement ou du transport.

Julien : Aujourd’hui, après avoir travaillé quelques mois en Australie, j’ai autant d’argent qu’au début du voyage, si ce n’est plus. Je peux donc voyager facilement pendant 2 années supplémentaires, à petit budget bien sur, et sans avoir à me tracasser.

Mais je sais aussi que mes choix de voyage seront parfois couteux, notamment en Papouasie où le cout de la vie et surtout les transports en commun sont très cher. Le choix de voyager en surface me coutera aussi plus d’argent, surtout en Indonésie et aux Philippines, des archipels où les déplacements en bateau seront du quotidien et où l’autostop ne sera pas possible entre les iles ! Mes dépenses en transport seront donc plus élevées. Pour finir, mon séjour au Japon me demandera un budget conséquent si je veux être capable de m’installer et de chercher du travail. Le coût de la vie au Japon est l’un des plus cher du monde.

Mais heureusement l’Australie m’a permis (me permet) d’économiser l’argent nécessaire à tous ces projets. Je me suis même permis le luxe de refaire une partie de mon équipement afin d’être plus léger et ainsi pouvoir voyager plus confortablement.

.

6- Quel est le poids de vos sacs ? Avez-vous du acheter ou changer de matériel ?

Adrien : Il y a les 12 kg de l’accordeon. Puis environ 7kg pour le sac de voyage. En voyageant dans les pays chauds, je n’ai pas besoin de pulls.

(3kg de vêtements, 1kg pour la veste, 900g pour le sac, 800g pour crème solaire, savon, dentifrice, serviette… 300g camera, 1kg divers)

On m’a offert regulerement des nouveaux maillots ou pantalons. On m’a offert un sac de couchage pour voyager dans le sud de l’argentine en complement de celui achete en Nouvelle Zelande et on m’a vole les deux recemments. Au Perou puis en Colombie, on m’a offert de nouvelles chaussures. Au Chili et en Colombie, on m’a reparé ma house d’accordeon.

Julien : Comme je le disais juste avant, j’ai profité de mes économies en Australie pour repenser mon équipement, dans le but de m’alléger. Je me suis donc débarrassé de nombreux vêtements lourds et volumineux que je trainais depuis le début du voyage comme un fardeau. Veste technique trop lourde, pull en coton peu efficace, t-shirt technique inutile, etc., j’ai donné de nombreux vêtements aux services de la Croix-Rouge australienne (Red Cross) pour qu’ils soient « recyclés », car la plupart d’entre eux étaient encore en très bon état, et puis j’ai racheté des vêtements techniques qui correspondent mieux à ce dont j’ai besoin en voyage : une micro-polaire, une parka, une veste coupe-vent imperméable ultra-légère. J’ai gardé aussi: un seul short et un pantalon, un bonnet, 2 t-shirts légers, 2 caleçons et 2 paires de chaussettes, voilà mon équipement actuel.

J’ai aussi acheté un nouveau sac-à-dos (38L) presque 2 fois plus petit que mon ancien sac Karrimor (60/80L), que j’ai revendu à un autre voyageur il y a quelques semaines. La séparation fut un peu douloureuse, après plus de 3 ans de voyage sur mon dos, 3 ans de parfaite cohabitation, d’aventure, d’amitié, d’intimité. C’est avec un peu de tristesse que je lui ai dis au revoir un matin de Mars, que je l’ai vu s’en aller sur les épaules d’un surfeur Italien à Brisbane. Mais c’est aussi avec joie que je le sais vivre une nouvelle aventure, plus calme, moins dangereuse. Il a pris une retraite douce et bien méritée.

Quant à mon nouveau sac, il correspond mieux à mes besoins et à mes critères : relativement petit (38L) et léger (1,2 kg), il embarque quand même une structure qui le rend confortable à porter ainsi que quelques poches indispensables à une utilisation quotidienne pratique.

J’ai gagné environ 3 kilos sur l’ensemble. Je me suis aussi débarrassé de nombreuses babioles. Au final, le poids de mon équipement est situé entre 10 et 12 kilos, tout compris : vêtements, sac-à-dos, sac de couchage, ordinateur, appareil-photo, etc. Je suis donc capable de marcher de longues distances (plusieurs jours), ou même de faire de la randonnée en montagne par exemple, avec l’intégralité de mon équipement sur le dos. Et je compte bien profiter de cet avantage plus tard en Asie, où je pourrai me déplacer à pieds sur des distances infinies sans avoir mal au dos, sans souffrir des pieds ou des genoux.

Au final un meilleur équipement, plus technique, plus adapté, plus léger, c’est : plus de confort, plus d’autonomie, plus de liberté !

.

P1160823
Mon nouveau sac-à-dos Mountain Designs de 38L : 2 fois plus petit que l’ancien !

.

P1160828
Et voici Tina ! La mascotte qui m’accompagne en Australie, tandis que Guizmo voyage toujours avec Adrien et que nous n’avons toujours pas de nouvelles de note bien aimée Froggy, restée coincée en Russie depuis bientot 3 ans…

.

7- Le but de ce voyage était notamment de rencontrer les habitants du monde entier en dormant chez eux et en voyageant en stop. Pouvez-vous nous dire combien de véhicules vous ont aidé au cours des 12 derniers mois et combien de nuits vous avez passé chez l’habitant ?

Adrien : Environ 65 vehicules (12 en Argentine, 10 au Chili, 7 au Perou, 18 en Equateur, 17 en Colombie, 3 au Venezuela).

J’ai dormi environ 320 jours  (87%) chez l’habitants (dont environ 110 avec HelpX, 120 avec Couchsurfing), 12  nuits dans les camions,  10 nuits dans des bus ou station de bus, 7 nuits dans la nature lors des treks, j´ai  payé 7 nuits d’hôtel a La Paz et au  lac Titicaca, 3 nuits en tente en camping sauvage dans la ville, 6 nuits dans la rue.

Et rencontré environ 30 classes dans 15 écoles au cours de cette année en Amérique du Sud.

.

invité a un anniversaire au Venezuela
invité a un anniversaire au Venezuela

.

Julien : Ces 12 derniers mois, passés exclusivement en Australie, je suis monté dans une soixantaine de véhicules différents lors de mes déplacements en autostop.

J’ai aussi passé 40 jours et 40 nuits à bord d’un voilier en faisant du bateau-stop. J’y est vécu le déluge, parfois, le mal de mer, souvent, mais je suis toujours revenu à la terre ferme en pleine forme !

J’ai passé en tout 108 nuits chez l’habitant, dont 60 en Wwoofing/HelpX.

J’ai aussi fait beaucoup de camping, lors de mes treks et festivals, lors de mon aventure de plusieurs semaines dans la foret tropicale, celle de mon road-trip dans le Centre Rouge de l’Australie, lors de mon voyage à vélo, et aussi à Byron Bay alors que j’y travaillais durant 2 mois, pour éviter d’avoir à payer un hébergement. Au total, sur ces 12 derniers mois, j’ai dormi 110 fois sous une tente, soit près d’un tiers de mes nuits passées en camping ! Dont 5 nuits payantes sur des terrains de camping et une nuit payante sur un festival de musique, le reste étant du camping sauvage sur la plage, dans des parcs nationaux, en forêt, dans le bush et dans le désert.

J’ai aussi passé du temps à travailler pendant ces 12 derniers mois, pour cela il m’a fallu trouver un hébergement décent, donc payant : dortoirs en auberges et colocations : j’ai donc payé 20 nuits en auberge à Cairns, plus un total de 50 nuits en colocation (Cairns + Gold Coast) où j’avais ma propre chambre dans une maison partagée (sharehouse).

Sur ces 12 derniers mois j’ai passé une quarantaine de nuits « sans abris », à dormir dehors, sur la plage ou dans des squats, ou encore dans des véhicules. J’ai aussi été hébergé 20 jours gratuitement dans une auberge, et passé 10 jours gratuits dans une colocation en échange de 2 heures de travail par jour (à Darwin où je suis actuellement).

.

8- Quelles sont les expériences qui vous ont le plus marquées au cours de ces 3 années de voyage ?

Adrien :

- Le pistolet pointé en face de nous quand nous faisions du stop en Bosnie

- Le voyage en Papouasie, loin du monde occidentale que nous connaissons

- L’arrivée sur un nouveau continent que ce soit en Chine ou en Argentine sont de grandes experiences ou tout apparait nouveau.

- Le trek de 10 jours au Népal

- Etre sur les plateaux de télévision en Bolivie pour jouer de l´accordéon en direct.

D’une façon générale, le voyage est une expérience très grande, car en peu de temps, on vit plein de vie différente car on déménage, change de travail, fait de belles rencontres, plusieurs fois dans la même année.

En Bolivie, une professeure de musique m’a invite dans son école.

Aux yeux des enfants, j’étais un aventurier et un professionnel de la musique alors qu’il y a 10 ans seulement j’étais à la même place qu’eux. Une expérience qui m’a montré a quel point la vie est bien faite quand on comprend son fonctionnement et qu’on décide de jouer avec et non de la subir.

Julien :

- Traverser la Russie à bord du Transsibérien, admirer les levers de soleil brumeux sur la la taïga infinie, oublier le temps qui passe, partager noodles et vodka avec les camarades de dortoir.

- La découverte d’un nouveau monde si différent en Mongolie, à cheval au milieu des  steppes et à dos de chameau dans le désert de Gobi.

- Le choc culturel de la Chine. Mon arrivée à Pékin en pleine nuit sans avoir réservé d’hébergement, complétement perdu, mes premières tentatives d’autostop sur les routes chinoise, seul et sans parler un mot de chinois, mon trek de 8 jours sur la Grande Muraille, l’ascension de la montagne sacrée Emeishan et ses millions de marches.

- Admirer le Mont Everest au bout de la route, depuis les hauteurs du plateau tibétain

- L’inde est une expérience extrême à part entière, ses habitants, sa culture, sa nourriture. Si l’Inde ne vous tue pas, elle vous rend plus fort !

- La traversée de l’Indonésie sur un ferry pendant une semaine, d’ile en ile, d’escale en escale, accompagné de dauphins et de poissons volants.

- Retrouver mon frère David en Nouvelle-Zélande et partager avec lui 3000km d’autostop et d’aventures pendant 5 semaines.

- Voyager en vélo en Australie, expérimenter le « désert » en autonomie avec pour seules ressources ses jambes et sa cargaison d’eau et de nourriture.

- Travailler sur un voilier pendant 6 semaines, entre Adelaide et Sydney, et apprendre à naviguer.

.

FILE0187
Vivre et travailler sur un voilier pendant 6 semaines, en compagnie d’un skipper australien, fût l’une des plus belles aventures de mon voyage

.

9- On dit souvent que le voyage est l’école de la vie. Que vous a enseigné le voyage ? Pensez-vous avoir changé ?

Adrien : J’ai appris de nouvelles compétences techniques telles :
- La menuiserie

- L’agriculture

- La cuisine

- L’espagnol

Mais j’ai également appris a me connaitre, a donner un sens a ma vie, a savoir ce que j’aime et ainsi a profiter d’avantage de la vie et ne pas subir la vie. Je vois désormais les difficultés de la vie comme  un escalier permettant de maitriser chaque jour de plus en plus sa vie et être de moins en moins indépendant des autres ou du monde.

Le voyage m´a permit de prendre conscience de l´existence du monde spirituel et de l´impact de ses pensées. Avoir des pensées positives, apprendre a aimer ses enemies permet d´ameliorer sa vie, aussi curieux soit-il pour quelqu´un qui ne se laisse pas guider par les hasards de la vie.

Je suis de plus en plus apprécier par les habitants qui m’hébergent et je pense que le voyage est la raison. Contrairement a avant, j’ai davantage de personnalité, je peux donner mon point de vue sur de nombreux domaines, et j’ai une liste très grande de sujets de conversation.

Par ailleurs, après avoir passe des nuits dans des maisons abandonnées, ou a manger très souvent seulement du pain, des bananes, de la confiture en Australie ou seulement le riz et la soupe de lentille au Népal, ou a dormir sur des lits sans matelas au Cambodge ou en Papouasie, ou a prendre des douches sans eau chaude,  j’ai acquis une forme de vivre très simple ;  ce qui parait normal pour un Colombien par exemple, m’apparait comme un luxe. Ainsi il est très facile de me faire plaisir.

Ma définition de la pauvreté, mon attachement pour le respect de la planète et la limitation de la consommation de plastique, mon point de vue sur l’humanitaire ont également beaucoup évolué.

En étant loin de la France pendant si longtemps, je vois désormais mon pays sous le regard des étrangers et je peux ainsi d’avantage apprécier les qualités de la France, des qualités qui me paraissaient avant de voyager  être le monde normal.

Etre sur le devant de la scène en jouant de l’accordéon dans des restaurants ou en présentant mon voyage dans les universités m’a permit de gagner beaucoup de confiance en moi.

Gérer un voyage tel que le notre est un peu comme être chef d’une association. Avec un budget limite, on essaye d’organiser plein d´événement au cours des 5 ans pour que le voyage soit le plus enrichissant possible. Il faut apprendre a la fois a gérer :

- la partie voyage et découverte du pays,

-  l’entretien du blog,

-  la partie “humanitaire” du voyage en allant a la rencontre des écoles et en essayant d’apporter des connaissances utiles et intéressantes aux étudiants afin d’améliorer leur pays a travers une conférence/débat de 2 heures maximum,

- la partie personnelle qui consiste a l’apprentissage de nouvelles compétences permettant d’éviter un retour difficile a la réalité en France…

Julien : Enormément de choses apprises au long du voyage, certainement plus que tout ce que j’aurai pu apprendre en France pendant la même période, et surtout dans de nombreux domaines différents. Ne pas travailler permet de ne pas se limiter à un seul domaine de compétence, mais au contraire cela demande de toucher un peu à tout.

Quand j’étais au collège, au lycée, n’importe quel prof d’anglais vous aurait dit que j’étais sans espoir ! Et ils n’avaient pas tord, mais seulement dans un contexte d’apprentissage scolaire. Aujourd’hui je me débrouille plutôt bien en anglais, voilà un bel exemple de ce dont le voyage est capable.

Dans un autre domaine, si je devais me retrouver seul et en pleine mer sur un voilier, je serrais capable de ramener le bateau au port par mes propres moyens. D’accord, ca n’arrive pas tous les jours, mais j’ai bon espoir que ce me soit à nouveau utile un jour !

Oui, le voyage est l’école de la vie, il permet d’ouvrir les yeux sur le monde, en rencontrant les bonnes personnes on évolue, on grandi, en étant confronté à tant de situations différentes et tant de cultures différentes on apprend à voir le monde dans sa globalité, avec un regard beaucoup plus objectif.

.

10 – Pensez-vous à ce que vous allez faire après le voyage ? Avez-vous des projets ? Avez-vous peur du retour à une vie stable ?

Julien : Il y aura surement une phase difficile au retour en France, ca ne me fait pas peur car c’est encore loin mais c’est sur ca ne sera pas facile. J’ai appris à vivre au jour le jour, je n’ai pas encore de projet précis après mon retour au pays mais je sais que je ne serai pas à cours d’idées le moment venu.

Adrien : Oui. Si j’ai envie d’aider une famille Africaine a construire une maison, c’est parce que je souhaite posséder le plus rapidement ma maison de retour en France.

J’ai appris que posséder une maison ne dépend pas seulement de l’argent mais peut être compenser par le temps, les compétences et l’utilisation de l’environnement.

De même, si j’aime rencontrer les musiciens du monde entier, c’est pour améliorer mes connaissances musicales et ainsi profiter des différentes méthodes d’enseignements de l’art dans chaque pays.

Apres un voyage de 5 ans, certains préfèrent ecrire un livre, pour ma part, je souhaite produire mon CD ou je parlerai du monde et de mes expériences de voyageurs.

En écrivant un livre, je résumerai plus ou moins les centaines articles du blog

.

11- Quels sont les problèmes que vous avez rencontré au cours de l’année ?

Adrien : J’ai eu assez peu de problèmes car en Amérique du Sud, je trouve toujours des personnes prêtent a m’aider.

Ainsi tout les problèmes ce résolvent très vite.

Le plus dur fut peut être de réparer mon accordéon au Perou, ce qui m’a pris toutefois seulement une dizaine d’heure a marcher dans les rues et a questionner les habitants.

Apprendre l’espagnol et avoir des discussions intéressantes avec les gens fut très rapide et sans beaucoup de difficultés.

Julien : Mon plus gros problème a été de trouver du travail en Australie, sans voiture et sans qualification particulière (cuisine, restauration, hôtellerie, construction, etc.). Le fait de ne pas avoir de véhicule est un énorme handicap pour trouver du travail en Australie, surtout lorsqu’il s’agit d’aller travailler dans une ferme, dans 95% des cas une voiture est indispensable. J’ai eu de trop nombreux appels téléphoniques de fermiers (après avoir répondu à des annonces) dont la première question fût : « Est-ce vous avez votre propre véhicule ? » et une réponse négative débouchant à chaque fois sur « Désolé, nous sommes situé en pleine campagne et il n’y a pas de transport en commun par ici, au revoir ». Ce qui est tout à fait compréhensible, mais tellement frustrant.

Quant aux jobs en ville, ils sont accessibles sans avoir de voiture, bien sur, mais les places sont très chères… Tellement de monde cherche un boulot en Australie, partout, dans tous les états, dans toutes les villes, que, sans expérience en restauration/hôtellerie il est presque impossible de trouver un vrai boulot. (Je ne parle pas des boulots à mi-temps, quart de temps, huitième de temps…, qui sont plus facile à décrocher mais qui ne sont pas une solution viable).

Malgré tout j’ai quand même réussi à travailler suffisamment pour économiser 10000$ (~8000€), ce qui va financer la suite de mon voyage, et surement une parti de mon « après-voyage ». J’ai toujours trouvé des gens pour m’aider à chercher du travail, qui m’ont donné des bons conseils, m’ont orienté vers les bons endroits aux bonnes périodes.

Autrement, je n’ai pas eu spécialement de problème à voyager en Australie pendant une année et demi. La vie est facile, l’autostop est facile, il n’est pas si difficile de vivre pour 8€/jour (10$) en sachant se débrouiller un peu et en possédant une tente. Le seul problème pour voyager, ce sont les distances entre les villes, de plusieurs milliers de kilomètres, qui prennent beaucoup de temps (par la route) ou bien qui nécessitent de prendre l’avion (très bon marché en général).

.

12(a)- Adrien, n’est-il pas trop difficile de voyager avec un accordéon de 12kg ?

Adrien : C’est pas toujours facile mais c’est très utile même pour faire du stop.

En effet, si le long du chemin, il y a un restaurant, je peux m’arrêter et jouer de l’accordéon et ainsi demander a l ensemble des routiers si une personne veut m’aider.

Sans accordéon, il faudrait demander a tout les routiers un par un avec un taux de succès plus faible.

De même, l’accordéon a été plusieurs fois utile pour trouver un hébergement ou des amis dans la nouvelle ville.

En Afrique, il est évident que je vais voyager avec l’accordéon. Si je pouvais avoir un accordeon de seulement 8k, ce serait mieux mais désormais je ne peux pas changer d’accordéon, un peu comme il est difficile d’abandonner une paire de chaussure avec laquelle on a traverse tant de pays.

.

L´accordeon le plus beau du monde
L´accordéon le plus beau du monde

.

12(b)- Julien, n’est-il pas trop difficile de rester 2 ans dans le même pays ?

Julien : Au total, quand je quitterai l’Australie dans 2 ou 3 mois, j’aurai passé plus d’un an et demi dans ce pays. C’est une très longue période et je n’avais jamais envisagé d’y rester si longtemps !

Mais beaucoup de choses m’ont retenu en Australie, d’abord des longs projets comme mon voyage en vélo (2200 km, 6 semaines sur la route), mon voyage en voilier qui a duré à peu près 6 semaines lui aussi, mes expériences de Wwoofing/HelpX qui m’ont bien occupé pendant 2 mois, rajoutez à ca le temps passé à chercher du boulot (de nombreuses, trop nombreuses semaines), le temps consacré à travailler (un total de 5 mois et demi), le temps passé sur les routes pour parcourir tous ces milliers de kilomètres en stop, quelques périodes de voyage à pied, en stop, en voiture, en camping-car, et voilà, on arrive aisément à plus d’un an et demi de vagabondage en Australie !

L’Australie est un pays occidental dans lequel je ne suis pas vraiment dépaysé, cela ressemble un peu à l’Europe et puis je n’ai pas le « problème » de la barrière de la langue. Il est donc très facile d’y vivre et d’y voyager, et il est relativement facile d’y travailler. De plus, la plupart des Australiens sont très accueillants avec les voyageurs et l’autostop fonctionne bien, pas de problème donc.

Mais d’un autre coté l’Australie est un pays vide de toute culture (ou presque) et il devient vite ennuyant d’y voyager. Le seul intérêt est celui des paysages et des grands espaces, des plages, des forets, des déserts, de tous ces endroits magnifiques car pas encore impactés par le développement humain ou par le tourisme de masse. Le second intérêt est bien sur celui du travail, des salaires et de la qualité de vie, c’est ce qui m’a retenu ici pendant si longtemps.

Je suis impatient maintenant de quitter l’Australie, en fait depuis le 1er jour où je suis arrivé en Australie je suis impatient de quitter le pays et de retourner au « vrai » voyage. Mais je dois dire que j’ai aussi vécu certaines des plus belles expériences de mon voyage en Australie, à vélo, en voilier, en stop, à pieds… j’ai rencontré des milliers gens intéressants et appris des millions de choses. J’ai vu des paysages uniques au monde, appris à parler anglais correctement, et j’ai mis de l’argent de côté pour la suite du voyage. Tous mes objectifs sont atteints et j’en suis ravi ! Ca aura pris seulement un peu plus de temps que prévu, mais je ne regrette pas du tout d’être resté si longtemps, ca en valait la peine.

.

CIMG3418
Avec mon pote Corentin devant le célèbre monolithe d’Uluru

.

13- Aprés avoir voyagé 1 an et demi à deux, puis 1 an et demi en solo, que préférez-vous ?

Adrien : Quand l’objectif du voyage est de rencontrer les habitants et de découvrir leur culture. Il est beaucoup plus intéressant de voyager seul. Il est beaucoup plus simple de faire des rencontres et on a la liberté de rester le temps que l’on souhaite dans un lieu.

En voyageant avec Julien, je n’aurai pas pu le convaincre de rester 10 jours dans une ville pour apprendre la musique traditionnelle se jouant avec l’accordéon.

De même, j’aime aller dans les écoles ou alliances françaises pour discuter avec les adolescents ou personnes aimant la France.

En revanche, aller dans des sites touristiques ou marcher dans la montagne seul est beaucoup moins intéressant quand on voyage seul. Cependant être seul dans la montagne ou sur la plage est parfois agréable quand chaque jour on est en compagnie de locaux très bavards.

Julien : Avec Adrien nous avions une vision du voyage similaire et il était donc facile et agréable de voyage ensemble. Mais d’autres duos n’auraient surement pas aussi bien marché car nous avions un mode de voyage plutôt extrême, tant d’un point de vu du confort que du budget. En voyageant seul, c’est encore plus facile, il n’y a plus de compromis à faire, la liberté est encore plus grande, l’autonomie aussi.

Il n’y a pas un mode de voyage que je préfère à l’autre, j’aime seulement alterner, passer de l’un à l’autre, voyager parfois seul, parfois accompagné. C’est l’ensemble de toutes les expériences, dans leurs diversités, qui rend le voyage intéressant.

J’ai des millions de bons souvenirs de mon voyage en duo avec Adrien, et il y a surement plein de choses que je n’aurais pas fait si j’avais été tout seul, et peut-être d’autres choses que je j’aurais fait en étant seul. Globalement, nous nous complétions, nous nous motivions l’un l’autre, il y en avait toujours un de nous 2 qui avait l’énergie quand l’autre était fatigué, toujours un qui avait une bonne idée quand l’autre ne savait pas quoi faire. C’est pour ca que l’entente a si bien fonctionné, que nous avons pu faire autant de choses pendant un an et demi, sans répit, toujours dans l’action, dans le mouvement, car nous étions 2 et à 2 nous avions toujours de l’énergie et des idées.

En voyageant seul il est plus dur de garder tout le temps la motivation, il y a plus de phases moles, des phases de questionnement ou de repos. Mais le voyage en solo est aussi plus intense, plus personnel, plus profond, il laisse des souvenirs encore plus uniques. Et puis, en voyageant seul, on est rarement tout seul en fait, car les rencontres sont encore plus faciles.

.

14- En voyageant seul, qu’en est-il avec les filles que vous rencontrez sur la route ?

Adrien : Quand on voyage seul, il est bien plus facile de rencontrer les habitants et notamment des jeunes filles.

En Amérique du Sud, contrairement a l’Asie, elles sont d’ailleurs assez peu timides (a part en Bolivie) et il n’y a pas la barrière de la langue ni de la culture.

De plus, être Français est un atout pour plaire aux filles.

Si en plus on a les yeux bleus, qu’on joue de la musique et qu’on cuisine, on possède les 4 as pour séduire les filles ! Pour être parfait en Amérique du Sud, il faudrait savoir danser…

Récemment, en jouant de l´accordéon au Venezuela, une fille m´a offert un billet de 50 bolivars (4 heures de travail au Smic) avec son numéro de téléphone et son adresse facebook.

Plusieurs fois en jouant de l´accordéon dans la rue, des jeunes filles me demandent de prendre une photo. A la grande deception de Guizmo et de l´accordeon, que je trouve tres beau, ils ont rarement le privilege d´etre sur la photo puisque le cadrage se fait sur mes yeux venus d´une autre planète.

Cependant, quand on est égoïste et qu’on souhaite poursuivre le voyage, il est difficile de créer des relations sérieuses. Toutefois, on ne peut être en manque d’amour tant beaucoup de filles font tout pour me garder 1 ou 2 journées de plus chez elle.

.

seance photo

.

Julien : En voyageant seul il est beaucoup plus facile de rencontrer des filles, c’est un fait ! On n’a pas la pression d’une autre personne, extérieure, qui viendrait tout gâcher, et puis surtout on a le temps et la liberté de faire ce qu’on veut car on est seul à décider du programme, de combien de temps on va rester dans une ville, de la prochaine destination, etc.

En Australie, il est très facile de rencontrer des voyageuses, des Francaises, des Allemandes, des Italiennes, etc. mais il est plus difficile d’accrocher avec des Australiennes. Personnellement, je les trouve un peu stupides et extrêmement superficielles, et puis elles sont souvent plus attirées par des Australiens bodybuildés à l’extrême et couverts de tatouages que par des petits Européens frêles et mal rasés !

.

15- Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui souhaite effectuer un voyage similaire au votre ?

Adrien : Apprendre la langue du pays et chercher du travail afin de s’intégrer a la vie du pays.

Si dans la recherche du travail, on demande seulement a avoir l’hébergement et un peu de riz, il est très facile de rencontrer quelqu’un qui souhaite apprendre le Français, l’anglais, la cuisine ou un peu d’aide pour améliorer sa maison.

Julien : Quelque soit la destination, partez sans préjugés, sans guide de voyage, sans programme, sans objectif et sans contraintes. Ainsi le voyage se construira au fur et à mesure que vous avancerez, vous créerez votre propre sentier et les expériences que vous virerez seront uniques, intenses, authentiques.

.

16- Quelle image avez-vous, ou gardez-vous de la France, ou quelle image de la France percevez-vous depuis l’autre bout du monde ?

Adrien : L’Amerique du Sud adore la France.

En Argentine, plusieurs m’ont dit que la France est le 1er monde et l’Argentine est le tiers monde et d’un point de vue social, ils s’inspirent de la France mais la France reste le précurseur dans toutes les nouvelles lois sociales ou écologique.

Au Chili ou en Colombie, beaucoup me disent que l’hymne nationale le plus beau du monde est la Marseillaise.

Dans tous les pays d’Amerique du Sud ou également en Asie, la France est le pays du romantisme, de l’élégance, de la qualité et de la gastronomie.

Le point négatif serait le comportement des Français un peu trop orgueilleux et arrogants.

Apres ces années de voyage, je garde l image d’une France possédant plein de qualité ou l’on peut s appuyer sur des personnes à la fois compétentes et de confiance.

Dans beaucoup de pays, organiser et améliorer sont des mots qui n’ont pas autant d’importance qu’en France.

En revanche, les Français sont beaucoup moins chaleureux qu’en Amérique du Sud, ou il est très facile de se faire de nouveau amis. Mais la qualité d’une amitié en Amerique du Sud n’apparait pas aussi forte qu’en France, l’amitié semble beaucoup plus intéressée.

L’Amerique du Sud apparait également beaucoup plus festif et joyeux que la France. Le travail et l’argent n’a pas autant d’importance, ce qui compte c’est de gagner assez bien sa vie pour boire des bières, être entoures de filles qui savent bien danser le reggae ton, le tango ou la salsa, ou d avoir du temps pour peindre ou jouer de la guitare entre amis.

En Equateur, j´ai eu l´opportunité de voir une émission de France 2 sur TV5 Monde : « Le plus beau village de France ». En regardant cette émission, j´ai pris conscience que les villages de France sont les plus beaux du monde, et pourtant j´ai traversé des milliers de village dans près de 40 pays. Savoir que le Tour de France est l´un des évènements les plus regardé au monde ne m´étonne plus.

Les Français devraient apprendre à aimer leur pays et afficher un peu plus leur drapeau « bleu blanc rouge ». Des drapeaux nationaux qui sont présents dans de nombreuses maisons, sur les vètements de nombreux habitants de la planète exepté en France, comme si nous avions honte ou peur d´être considéré comme un partisan du Front National.

Julien : Après 3 ans de voyage, je garde une très belle image de la France, mais de moins en moins présente, il s’agit plus d’un souvenir maintenant. Cependant je n’oublie pas tous ces petits villages et toutes ces villes magnifiques chargés d’histoire et de bâtiments incroyables, les champs de blé ou de colza qui constituent mon pays natal, la Beauce, mais aussi les petites rues de Paris où j’ai vécu quelques années, avec toutes ces boulangeries, restaurants et terrasses à chaque coin de rue. La France est un pays magnifique dans ma mémoire, que j’ai envie de visiter encore plus que jamais !

Voyager en Australie est parfois d’un ennui à mourir, du moins dans les villes. Tout se ressemble d’un bout à l’autre du pays, vous pouvez voyager 5000 km, toutes les villes que vous traversez sont les mêmes, à quelques détails prêts, et tous les gens que vous rencontrez sont les mêmes partout. Les « villages » sont absolument sans âme, sans histoire et sans intérêt. Le fossé culturel entre la France (ou l’Europe) et l’Australie est énorme.

D’ailleurs beaucoup d’Australiens que je rencontre ont déjà voyagé en France/Europe et tous sont impressionné par la beauté des villes, des villages, des campagnes, des bâtiments anciens, des églises, des cathédrales, des châteaux, des canaux, des ponts… Je peux voir dans leurs yeux l’émerveillement lorsqu’ils me parlent de leur voyage en France. Et en ayant quitté la France il y a 3 ans j’ai un peu le même regard extérieur sur mon propre pays. Après avoir passé 2 ans en Australie/Nouvelle-Zélande je suis impressionné par la beauté de mon pays, et de l’Europe en général, quand je vois des images à la télé par exemple, ou bien dans mes souvenirs.

L’an dernier pendant la période du Tour de France, suivi par les Australiens à la télé, beaucoup d’entre eux me disaient que j’étais chanceux d’être Francais, que mon pays est magnifique et possède d’innombrables qualités et attraits touristiques  : gastronomie et vin, culture, histoire, architecture, arts et cinéma, sports (Tour de France, Roland Garros, Football, Rugby), produits de luxe, parfums et vêtements, etc.

La France rayonne à l’étranger, c’est vrai, nous l’avions constaté en Europe, en Russie et en Asie, dans presque tous les pays, c’est aussi le cas en Australie.

La France me manque, quand j’y pense je suis heureux d’être Francais et je ressent même une certaine fierté (inconsciemment!), peut-être est-ce du au regard des autres ou bien à ma propre vision de mon pays que j’adore et que j’admire.

.

17- Comment va le monde ?

Adrien : L’Amerique du Sud semble aller mieux que l’Europe.

Tous ont accès a internet et aime passer leur journée sur face book. De plus en plus de famille possède également leur propre ordinateur, alors qu’il y a internet dans chaque quartier pour un tres bon prix, et ont également internet sur leur smartphone. De plus en plus possedent un écran de télévision tres grand,  et leur voiture alors que les systèmes de bus sont bons.

Tout le monde mange plusieurs fois par semaine dans les pays restaurants et du vendredi au dimanche soir, les terrasses des cafés sont pleines et les tables sont remplies d’une dizaine de bière vide.

D’un  point de vue économique, l’Amerique du Sud n’a pas de problème, excepté finalement l’Argentine qui a des problèmes similaires a l’Europe.

Toutefois, il est possible de rencontrer beaucoup de pauvreté en Bolivie ou en Colombie. Souvent ce sont des personnes n ayant pas reçu d’éducation faute de moyen ou issu de famille nombres obligeant alors l’enfant à travailler pour manger. Cependant cette pauvreté semble disparaitre petit a petit selon l’avis des habitants qui voient le pays changer a vue d’œil depuis une dizaine d’année.

En revanche, même si l’Amerique du Sud a moins de problèmes d’un point de vue financier, de nombreux vivent dans un climat d’insécurité lie a des problèmes de vente de drogue ou a l’immigration clandestine de Bolivien ou Peruvien dans des pays comme le Chili ou l’Argentine.

Le respect de la planète est également un problème mais très peu sont ceux qui ont conscience que c’est un problème. En effet pour le moment, on peut assez bien respirer dans les villes et les déchets sont ramasses pour être entassés ou enterrés.

Le développement très rapide des nouvelles technologiques me semble etre également un problème pour le future. De nombreux enfant de moins de 10 ans passent leur journée sur face book ou des jeux en lignes. Ces enfants m’apparaissent ensuite incultes et n’ont aucune curiosité quand je discute avec eux.

Julien : En Australie, la situation économique est bonne, elle est même bien meilleure qu’en Europe. La plupart des gens semblent plutot heureux et sans aucun problème de travail ni d’argent. Mais la situation est quand même en train de changer petit à petit, et beaucoup d’Australiens me disent qu’il y a 10 ans il était beaucoup plus facile de trouver du travail, que la qualité de vie était meilleure, que la crise économique mondiale les touche un petit peu et qu’ils le ressentent.

D’un autre coté, étant en Australie, à Darwin en ce moment, je suis le témoin impuissant de la mort lente et douloureuse d’une civilisation, des Aborigènes, résultat d’un choc des cultures qui a été beaucoup trop violent pour ce peuple fragile.

De plus, certains choses me choquent en Australie : La surconsommation et la culture du paraitre. La surconsommation de viande, disproportionnée, est une catastrophe écologique. La surconsommation de pétrole pour remplir inutilement des voitures trop puissantes en est une autre. La surconsommation de bière et d’alcool par les Australiens et par les Aborigènes ne rends ni les uns, ni les autres, plus intelligents. La surconsommation de produits de beauté, de maquillage et fond de teint en couche et en surcouche ne rend pas les femmes plus belles, bien au contraire. La surconsommation de protéines et de musculation fait ressembler tous les Australiens à des « Schwarzenegger »…, mais pour quel intérêt au final ?

Beaucoup d’Australiens sont trop riches, et quand on a trop d’argent on le dépense n’importe comment. Il y a quelques jours un de mes clients sur mon vélo-taxi me disait : « J’ai un bon boulot, je gagne beaucoup d’argent… En fait je gagne beaucoup TROP d’argent, je sais même pas quoi en faire, sérieusement, c’est ridicule ! »

Pour certains le monde va très bien, pour d’autres, il va très mal. Tout dépend de comment vous voyez les choses, et de ce que vous acceptez de voir ou de ne pas voir.

.

18- Beaucoup de jeunes Européens partent en Bolivie, Inde, Cambodge ou en Afrique pour aider des associations. Selon vous, comment les voyageurs peuvent se rendre utile dans les pays pauvres sans développer des pays d’assistés ?

Adrien : Pour moi, un pays a besoin d’association quand les habitants n’ont pas de toit ou pas de quoi manger.

Pour le 1er cas, l’association doit renseigner a construire des maisons avec les matériaux gratuits de la nature, en terre en Afrique, ou avec des sacs remplies de sable, ou avec du bambou dans les régions plus tropicale.

Dans les problèmes d’alimentation, il faut réussir a changer les mentalités et expliquer aux familles de réduire le nombre d’enfant. Ainsi leur parcelle de terre permettant de produire 1000 kg de pommes de terre par an ne sera pas diviser a leur 10 enfants qui posséderont a leur tour 10 enfants qui pourront alors manger chacun a peine 10 kg de pommes de terre par an. En ayant seulement 2 enfants, chacun pourra alors profiter de 100 kg.

De même, la surpopulation est responsable de la pollution (en essayant d’augmenter la fertilité de la terre) et des problèmes d’eau, puis de maladie…

Etre un bon bénévole, c’est savoir éduquer en s’appuyant sur les méthodes locales.

Donner de l’argent pour construire des écoles, installer des pompes a eau, acheter des livres, ne sont pas les solutions. Il est possible d’apprendre sans livre s’il y a un bon prof et un tableau. Pour construire une ecole, il faut juste du temps et le savoir faire pour utiliser les matériaux locaux. Pour l’eau, il faut apprendre a gérer les ressources en ralentissant la croissance de la population.

En dehors de l’accès a un toit et a la nourriture, la sécurité d’un peuple est important. Il faut éviter que les guérillas détruisent le pays. Cependant dans les pays ou la corruption et non la démocratie dirige le pays, seule des organisations internationales et l’action des gouvernements europeens ou nord americain peuvent ressoudent ses problèmes. Une petite ONG ne peut pas réellement améliorer le pays.

De plus, meme dans des pays démocratique, des minorités telles que les aborigenes en Australie ou des populations indigènes en Colombie vivant sur des mines d’or, sont chasser de leur terrain illégalement afin d’améliorer l’économie du pays.

La solution est alors de réussir a rassembler une assez grande partie de la population pour protester contre une nouvelle loi. Cependant dans les pays en développement, difficile de rassembler si la personne ne se sent pas concerne directement.

Julien : Pour moi le meilleur moyen d’aider les pays en développement est d’apporter des moyens supplémentaire pour améliorer l’éducation, aussi bien des enfants que des adultes. Aider ces mêmes pays dans des combats pour la liberté d’expression, la liberté de la presse, la justice. En tant que voyageur, il est possible d’intervenir dans des écoles ou de faire des conférences pour parler de la planète, de l’environnement, de l’économie, des conditions de travail, des lois dans le monde, etc.

Des projets humanitaires de longue durée sont certainement l’un des meilleurs moyens pour apporter une aide vraiment utile aux populations locales. Par exemple enseigner l’anglais (ou autre chose) pendant 6 mois ou 1 an dans une école en Asie du Sud-Est ou en Afrique, relayé par un autre volontaire qui prendra la relève pour 6 mois supplémentaires, etc.

Je pense aussi qu’il faut parfois aider sans être trop présent, qu’il faut laisser les initiatives aux populations locales, se joindre à leurs projets, et seulement apporter une aide matérielle et financière pour supporter des projets existants, car ce sont les locaux qui connaissent le mieux leur pays et ce sont eux les mieux placés pour trouver des solutions durables et acceptables à leurs problèmes. Il ne faut surtout pas arriver avec ses gros sabots d’Occidental en disant « J’ai la solution, je sais tout mieux que vous, je sais comment vous aider, j’ai de l’argent, je vais vous aidez mais laissez-moi prendre toutes les décisions et tout gérer tout seul ! ». Ceci est juste une autre forme de colonisation mais ca ne peut pas apporter une aider durable et qui convienne vraiment à la population.

.

19- Quelles sont les motivations qui vous donnent envie d’arrêter un jour le voyage ou de continuer toute votre vie ?

Julien : Je reviendrai en France quand j’aurai bouclé la boucle, soit dans environ 2 ans. Mais je sais aussi que je continuerai de voyager après ca, peut-etre sur des plus courtes périodes.

Je crois que j’aurai toujours la motivation et l’énergie pour voyager, pendant des années et des années s’il le fallait. Mais je sais aussi qu’un jour j’aurai envie de fonder une famille, d’avoir mon chez-moi, mon jardin, et aussi un travail que j’aime, quel qu’il soit. Alors je ferai des compromis entre voyage et vie de famille/stabilité.

En vivant au jour le jour, ce genre de question apparait comme de la science-fiction, on verra bien le moment venu. Je crois cependant que j’aurai toujours ce gout pour le voyage et l’aventure, et que ma vie et mes projets tourneront toujours autour du voyage. Il me faudra alors trouver une compagne qui aime l’aventure autant que moi, qui ait le gout du voyage elle aussi. Ou alors peut-etre tout simplement que l’amour sera plus fort que tout et que mes projets de voyagent s’écrouleront à tout jamais. Qui sait… Personne ! Je préfère ne pas me poser de questions, ne pas trop penser au futur, il arrivera bien assez tôt. Ce qui est important, c’est le présent.

Adrien : - Etre de nouveau proche de la famille

- Avoir les mêmes amis et ne pas changer toute les 2 semaines

- Retrouver la stabilité pour refaire du sport tel que du triathlon ou du rugby

- Retrouver les produits français tels que le fromage pour cuisiner de bon plat.

- Avoir une vie de famille

J’espère pouvoir ensuite inviter des voyageurs d’Iran, de Suède, de Cuba, du Japon pour découvrir de nouveaux pays tout en restant a la maison.


20- Où pensez-vous être lors de la prochaine interview dans un an ?

Adrien : J’espère être au Mali, dans un petit village ou j’enseignerai l’Anglais et les maths et participerai a la construction d’une maison ou d’une école en terre.

Julien : Je serai probablement au Japon, où j’ai l’intention d’obtenir un visa de travail (WHV). Je compte y rester au moins 6 mois pour apprendre les bases de la langue, tenter de trouver du boulot, et d’une manière générale expérimenter la vie dans un pays à la culture si différente de la notre. J’ai aussi quelques projets comme traverser tout le pays à vélo, grimper au sommet du mont Fuji, et trouver un cargo pour rejoindre ensuite l’Amérique du nord.

.

Commentaire(s) (13)

je n’ai qu’un mot: MERCI!

super interview qui me fait tant voyager comme le reste de votre blog que je suis depuis plus d’un an et demi en rêvant à chaque fois et revivant mon seul grand voyage!!

Un détail me fait poster un message, je suis partie vivre au Mali pendant 2 mois. Adrien, si tu as besoin de contact sur place je suis toujours en lien avec certains Bamakois (dont une qui t’hébergerait pour peu!) et quelques personnes qui viennent de villages alentours. N’hésite pas à me demander, je serais ravis d’aider quelqu’un pour ses premiers pas dans ce pays!

Hello,

Encore un super article, enrichissant et qui donne envie.

On remarque aussi qu’au travers un mode de voyage relativement commun, votre point de vue est aussi marqué de différences, ce qui rend l’article très intéressant.

C’est aussi cool de savoir où vous en êtes actuellement, sans décalage dans le temps, et de voir que dans la majeure partie, il y a eu beaucoup de bonnes choses dans votre aventure.

Enfin, vous réussissez parfaitement à faire ressortir ce que vous a apporté votre tour du monde après ces 3 années sur les routes, et pour nous lecteurs (tout du moins pour moi), c’est un vrai régal de vous lire !

Tchoo !

Très jolie, et intéressante, interview ! Merci !

excelente reportaje .

Moi également, je trouve que ce bilan de ces 3 années passée à voyager est très intéressant.
En effet, le passé et le présent vous l’avez en tête mais le futur -bien que dans votre tête également- nous, nous ne le connaissions pas bien. Et puis vous pouvez changez d’itinéraire (n’est-ce pas Julien ?).
Ce qui m’interpelle un peu c’est qu’ au bout de tant de pays, tant de gens et tant d’aventures différentes vous ne soyez pas blasés avec une forte envie de revenir « au pays ». D’autant que votre pays, vous l’aimez, vous l’adorez même ! cela se sent dans tous vos commentaires.
Heureusement que notre planète a ses limites et que cette dernière est recouverte de 2/3 d’eau. Cela limite (un peu) le nombre de pays à découvrir.
Sinon une vie entière ne suffirait pas pour ce que vous faites.
On remarque aussi que vos motivations sont différentes de l’un à l’autre. En tout cas bravo pour cet interview qui nous renseigne de votre futur.
Continuez à être prudent et bonne continuation.

Réflexions en profondeurs et conseils avisés.
Merci de nous les faire partager.
J’espère vous croiser un de ces jours pour en discuter de vive voix.

Oui, super!
Votre discours mûrit et c’est un vrai plaisir de vous lire tous les deux.
Julien, penses-tu repasser par l’Indonésie par hasard. j’habites à Bali désormais, pas trop loin de Darwin :)
Mes amitiés à vous deux et bonne chance pour l’Afrique de l’Ouest Adrien, hâte de lire tes impressions là-bas.
Toutes mes amitiés,
Jérémy

Salut Jeremy, c’est vrai qu’on est pas très loin l’un de l’autre, juste quelques centaines de kilomètres qui nous séparent !

Je suis toujours à Darwin, mais pour quelques jours de plus seulement. Après mon passage en PNG je retourne en Indonésie (c’est à dire dans environ 3 mois) mais je n’ai pas prévu de repasser par Bali.
Je prévois de visiter les régions de West Papua et de Sulawesi, mais les plans peuvent encore changer et je penserai à toi si je passe à Bali.

Toutes les amitiés également,
A bientôt !

je suis toujours autant admiratif de votre blog !!! super interview !!
merci encore !! et bonne route !!

Oui! merci pour ce bilan! Les questions et réponses sont très intéressantes. Je suis loin (à Toulouse) mais je ressens les vibrations de votre périple, et ça fait du bien. Je suis votre blog depuis 2010 et reviens de temps en temps, je vous trouve plus sages (de sagesse). Puis il y a moins de fautes d’orthographes! :p
L’un de vous parlait d’un CD qui retracerait vos aventures, l’idée est géniale!!
Bonne vie.

Mon voyage s’est arrêté prématurément et je ne le regrette pas car mon aventure continue en France et nous repartirons en voyage plus tard mais en attendant grâce à vous je voyage un peu par procuration.
Je sais que ce n’est pas facile d’entretenir le blog mais e vous remercie de continuer et je vous félicite, aussi bien pour l’écriture mais aussi et surtout pour ce que vous faîtes. Votre voyage s’est enrichi et même si aujourd’hui vous avez pris des directions différentes vous avez trouvé chacun votre rythme de croisière.
Bons vents !

Les voyageurs fous ;)

De loin le meilleur blog en ce qui concerne ce genre d’aventure. Merci de toutes ces infos, vous enrichissez et donnez envie de franchir le pas à beaucoup de gens.

Ecrire un commentaire