Vie de vagabond dans la Selva au Perou

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Publié par Froggy | Classé dans Amérique du Sud | Publié le 02-03-2013

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Avant de me séparer de Juan qui poursuit sa route dans l´Amazonie brésilienne tandis que je pars au Pérou, nous profiterons de la fête brésilienne. Au cours de ses 4 ans de voyage en Amérique du Sud, Juan parle un peu portugais et nous découvrons que la fête du mercredi soir est liée à la victoire aux élections régionales du candidat 45. Ce n´est pas une victoire de l´équipe de foot mais au Brésil, c´est un bon prétexte de faire la fête. Des centaines de motos dans une ville de 20 000 habitants organiseront un magnifique défilé dans un concert de klaxon. Dans les pick-up, les gens s´entassent en agitant des drapeaux aux couleurs du candidat victorieux.

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Pour rejoindre le Pérou, je décide de reprendre le stop et de continuer de vivre quelque temps au jour le jour comme le fait Juan depuis 4 ans.

Apres plusieurs heures de marche dans la ville, je n´arriverai pas a trouver la direction de la route pour le Pérou. Personne ne parle espagnol et tout le monde m´indique la station de bus. Pour faire du stop, il est toujours préférable de parler un peu la langue du pays ou d´avoir accès à une carte de la ville et de connaitre les prochaines villes situées sur l´itinéraire désiré. Par conséquent, je sais qu´il faudra que j´apprenne le portugais dans les prochains mois si je veux vraiment profiter de ma traverser du Brésil entre le Venezuela et la cote atlantique. Je payerai finalement 5$ pour parcourir les 100 km jusqu´à la frontière péruvienne où j´obtiendrai un quatrième coups de tampon sur le passeport en deux jours.

A la frontière, je reprendrai le stop sans un sol en poche (la monnaie du Pérou). J´arriverai à 18 heure à Puerto Maldonado épuisé et le ventre creux. A défaut de rues piétonnes ou d´autres endroits calmes pour jouer de l´accordéon, je me dirige en plein milieu du marché, trouve une petite marche d´escalier et au milieu du bruit commence à jouer. Peu à peu, le calme apparait, les gens écoutent cet étranger jouer de l´accordéon. Une heure plus tard, j´ai désormais 35 soles (10 euros), je peux donc prendre mon premier repas de la journée à 5 soles composé d´une soupe de cacahuètes, du tatou (original!) frit et du riz,  et d´un verre de jus de citron.

IMAG0183Avant de reprendre le stop le lendemain matin, je dormirai dans une maison abandonnée. Au petit matin, sous la pluie et la chaleur caractéristique de la partie tropicale du Pérou, j´essaierai de trouver un camion pour aller à Cusco et retrouver un climat plus agréable, c´est à dire plus frais et sans pluie. La pluie est à la fois le pire ennemi pour un autostoppeur mais également pour jouer de l´accordéon dans la rue. Apres avoir discuté avec plusieurs chauffeurs, on me demandera à chaque fois de payer entre 30 et 50 soles, c´est à dire toute mes économies, je ne pourrai donc pas manger puisque la pluie m´empêche de jouer de l´accordéon.

En passant devant la station de bus, je demande les prix. On m´indique 50 soles. J´explique ma situation et rapidement on me propose un billet à 25 soles. Au moment de payer, je m´aperçois que j´ai seulement 29 soles ce qui veut dire que je ne peux m´offrir un déjeuner ou un diner, le gérant de la compagnie de bus me fera cadeau de 5 soles supplémentaires.

Apres avoir passé la journée dans la station de bus pour pouvoir prendre le bus de nuit et avoir une nuit à l´abri, j´arriverai à Cuzco avec 4 soles en poche. A la sortie du terminale de bus, les chauffeurs de taxi m´accostent comme ils le font avec tout les touristes. J´explique que je n´ai pas d´argent et que je dois rejoindre le centre ville pour jouer de l´accordéon et gagner ma vie. Les chauffeurs de taxi me demandent de jouer un peu d´accordéon devant eux. Pour me remercier d´avoir jouer pour eux, un chauffeur m´emmènera gratuitement au centre. J´achète pour 2 soles de pain afin d´avoir un peu d´énergie, marche quelques minutes dans les rues pour trouver le meilleur endroit pour jouer de l´accordéon. Je joue 10 minutes dans un coin de rue et gagne zéro sole. Je rejoue dans un autre endroit, après 30 secondes, 2 pièces de 50 centimes mais la police m´indique que c´est interdit. Je marche de nouveau, sors l´accordéon et avant même de jouer, la police m´indique que je n´ai pas le droit. Apres 1 heure de marche, je trouverai ensuite le magnifique Mercado San Pedro où je jouerai pendant environ 4 heures et économisera ainsi 100 soles. Apres 5 jours à vivre au jour le jour, j´ai désormais de nouveau quelques économies pour manger pendant 1 semaine. De plus, j´ai la chance d´être invité par Lorenzo, un pianiste français vivant à Cusco. Apres 8 jours à dormir dans les bus, en tente, dans les stations de bus ou dans une maison abandonnée, je pourrais enfin prendre une bonne douche chaude et dormir dans un bon lit.

Merci à Dieu de m´offrir la chance de ne pas être obliger de voyager sans cesse au jour le jour, de pouvoir vivre de l´accordéon et d´attirer la sympathie.

Commentaire(s) (8)

un vagabond…comme tu dis…chapeau bas!!

Hello,

Un article très intéressant, qui montre la difficulté de ce voyage, malgré le côté « aventure » qui nous laisse rêveur nous les lecteurs.

Je te souhaite bon courage pour la suite et je t’envoie toutes mes ondes positives !

Tchoo !

¡Que suerte encontrar a aquél pianista! Cusco es una ciudad muy interesante. ¿Supongo que quieres visitar Machu Piacchu? ¡Suerte! Si viajas a Lima, avísame!

Tiens donc, dans la dernière phrase, il y a un invité dont on n’entend pas parler par ici d’habitude :-)

En tout cas, que de belles aventures tu as eu ces jours ci et que de sympathiques rencontres.

Effectivement ! Est-ce un nouvel état d’esprit spirituel ?

Bonjour,

Je vous lis depuis longtemps, et je me demandais : quels sont vos projets pour votre retour en France ? Ca m’intrigue beaucoup.

Est ce que vous avez rencontré, lors de votre voyage, des français qui ont monté leur petite affaire à l’étranger ? (Hôtel, bar…)
Continuez à écrire en tout cas, votre blog est passionnant !

J´ai de nombreux projets de retour en France :
construire ma maison en forme d´igloo avec des bottes de pailles ou en terre, avoir ma petite ferme pour ma consomation personnal, aider les musiciens de ma region a partager leur musique dans les restaurants,
participer au developpement du stop en France (moins de pollution, moins d´accident sur les routes, amelioration du pouvoir d´achat….), realisation d´un album musical avec des textes….
Si ma ferme fonctionne bien, j´aimerai construire un autre igloo pour accueillir des artistes francais et internationaux et avoir un petit restaurant avec les produits de la ferme…

J ai rencontrer plusieurs francais montant leur affaire en Colombie, Equateur ou Cambodge… des pays ou la main d oeuvre coute 200 euros par mois et ou il est possible de vivre avec 500 euros par moi.
Par consequent les personnes qui ont une maison en France la loue et avec l´argent de la location, ils construisent peu a peu leur projet.

Oui, moi aussi je vois qu’il a un nouveau « copain » dans ta dernière phrase. Ce doit-être le fait d’avoir vécu avec Juan quelques jours….
La police n’est pas très sympa là-bas pour te renvoyer à chaque fois que tu voulais jouer. Tu vois, on sent vraiment un autre état d’esprit, une autre ambiance (en particulier pour l’hospitalité) et des gens différents (et heureusement) -peut-être un peu plus indifférents, justement, par rapport à l’Asie et l’Indonésie. A chaque pays ses droits, et ses coutumes.
En tout cas nous les lecteurs, continuons à voyager « par délégation » grace à toi et Julien. C’est peu mais pas mal quand même !
Très bonne continuation.

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