En route pour la Selva, l´Amazonie de Bolivie

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Publié par Froggy | Classé dans Amérique du Sud | Publié le 25-02-2013

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sur la route de la SelvaLa Bolivie est un pays plein de contraste. Au Sud, j´ai apprecié la région des vins, ensuite à La Paz, à Sorata ou au Lac Titicaca, j´ai découvert la région andine appelé la Sierra. Avant d´aller au Pérou, je souhaite découvrir la Selva, la partie amazonienne de la Bolivie. Cependant pour rejoindre le Pérou depuis la Bolivie, il n´y n’a que la route autour du lac Titicaca. Par conséquent, je serais obligé d´aller jusqu´à l´extrême nord de Bolivie, puis emprunter une route au Brésil pour rejoindre le Pérou. Un itinéraire assez complexe mais qui me plait, j´aime emprunter les routes moins fréquentées par les étrangers, le contact avec les locaux devient alors plus simple et moins commercial.

Depuis La Paz, je prendrai un bus jusqu´à Rurrenabaque, ensuite j´espère reprendre mes aventures d´autostoppeur.

14 heures de bus seront nécessaires pour parcourir les 300km. Nous n´avons pas emprunté la fameuse « routes de la mort » où de nombreux bus et camions se sont retrouvés au fond du ravin. Nous avons emprunté une route en construction mais qui ne semble pas beaucoup plus sûre. Mieux ne vaut pas regarder le camion précédant le bus car à chaque virage, on s´aperçoit que la moitié d´un pneu se retrouve dans le vide…

Route de Rurrenabaque

Arrivé à Rurrenabaque, les nombreuses voitures laissent la place à des moto-taxis et le climat est totalement différent. Quitter La Paz et ses 20 degrés pour rejoindre Rurrenabaque et ses 35 degrés et un fort taux d´humidité, sans avoir vraiment dormi dans le bus du au mauvais état de la route, me sera fatale. Je suis sans énergie et de nouveau j´ai la « turista ». Je passerai donc ma journée au bord du fleuve ou dans la station de bus en attendant le prochain départ dans un jour et demi en direction du Nord. Je n´ai malheureusement pas l´energie pour essayer de m´aventurer dans les parcs nationaux situés à quelques kilomètres pour observer la flore et la faune tropicale. Payer un tour et un guide est hors de prix même en Bolivie. En ayant l´énergie, j´aurais marché tout en faisant du stop et dormi au pied des arbres.

Le fleuve a Rurrenabaque

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Afin de guérir rapidement, je ferai le plein de fruits tropicaux : banane, mangue, ananas, et beaucoup de papaye.

L´avantage de prendre les bus est que l´on rencontre souvent des vendeurs de produits miracles à des prix dérisoires. J´aime regarder la liste des ingrédients sur les paquets. Ainsi je découvre que la bave d´escargot est l´ingrédient essentiel du produit anti-rhumatisme, les coquilles d´œufs pour renforcer les os, et les graines de papayes pour nettoyer l´estomac des vers ou d´autres maladies. En achetant ma papaye d´environ 1kg pour seulement 0.5€ car ramassé à quelques kilomètres, je mangerais la totalité des graines noires. Elles s´avèreront d´une redoutable efficacité, bien meilleures que les 2 paquets de Smecta qui n´eurent aucun effet. Quand à la chair de la papaye, j´ai préféré les offrir aux gérants de bus car elle est plutôt conseillée pour ceux qui sont constipés.

Si je vivais dans un pays chaud, j´aurais un papayer dans mon jardin en guise de pharmacie : ses graines sont anti-diahrée, sa chaire anti-constipation et le thé réalisé a partir de ses feuilles permet de se protéger du paludisme. Vous pouvez également nourrir vos poules avec vos papayes, et manger ensuite la coquille des œufs pour l´apport en calcium.

Dans le bus pour Cobija, une ville frontière avec le Brésil, je ferai la connaissance d´un Péruvien voyageant depuis 4 ans en Amérique du sud avec son djumbé et en vendant des bracelets et colliers qu´il confectionne lui-même. Contrairement a moi, il n´a pas payé le bus, il a simplement parlé au chauffeur du bus en expliquant qu´en tant artiste de rue il n´a pas les moyens de payer. Je pourrai faire pareil mais en venant de France et étant obliger de mentir sur mes maigres revenus d´artiste, pas sûr que j´aurai été très convaincant.

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Juan est un vrai vagabond, il voyage sans passeport et il vit au jour le jour. Afin de gagner quelques sous, nous aiderons les deux chauffeurs à décharger le bus. En effet, les locaux profitent du toit du bus pour transporter des canapés, des chaises, des écran-plasma, des chaines-hifi, des meubles, des sacs de ciments… En échange des deux heures de travail, nous recevrons 2.5 euros, le salaire local mais suffisant pour s´offrir le déjeuner et le diner au marché local. A chacun des repas, Juan remerciera Dieu.

Juan, le PERUVIEN VAGABOND

Le lendemain, nous jouerons un peu d´accordéon et de djumbé dans une des rues. Contrairement aux autres villes de Bolivie, le succès n´est pas au rendez-vous ou plutôt le bruit des nombreuses motos et la petite taille de la ville ne permet pas réellement de gagner sa vie avec la musique ou en vendant des bijoux. Toutefois, 2 heures de travail permettront de nouveau de manger à notre faim et de dormir dans la tente de Juan dans l´un des parcs peu éclairé de la ville.

La 3eme jour, nous traverserons la frontière pour se retrouver au Brésil. Je passerai la journée à marcher pour trouver les bureaux d´immigration afin de sortir légalement de la Bolivie et d´obtenir le visa pour le Brésil. Habituellement tout est situé le long de la route traversant la frontière mais pas cette fois. Trouver le bureau d´immigration a Cobija fut assez facile mais du coté Brésilien, personne ne parlait espagnol ou anglais, et il me fallut de long moment pour comprendre que je dois aller dans la ville voisine, marcher jusqu´au centre commercial X, tourner a gauche puis marché 2km. J´ai de la chance que le portugais ressemble un peu à l´espagnol pour comprendre les indications.

Arrivé au bureau d´immigration, on me refusera de me donner le visa car je n´ai pas mes affaires de voyage. J´avais laissé mon accordéon et l´essentiel de mon sac a dos a Juan pour marcher plus facilement.

Juan ne se préoccupe pas de ses démarches administratifs puisqu´il n´a plus de passeport depuis le jour ou on l´a expulsé par avion de Colombie pour avoir dormi trop longtemps dans les rues de Carthagène. Sans argent, il fut ravi de se voir offrir un billet d´avion pour rentrer au Pérou. Aujourd´hui il continu de voyager sans passeport et il n´a jamais de problèmes au frontière. Quand on voyage en stop, il est très facile de rester cacher dans le camion. Mon accordéon a rarement été contrôlé alors qu´il y a de nombreux chiens anti-drogue pour renifler les sacs des voyageurs arrivant en bus.

Pendant que j´effectuai de nouveau les 5km jusqu´au bureau d´immigration avec mon accordéon et mon sac, Juan réussira à vendre plusieurs bijoux. De mon coté, en sympathisant avec une charmante vendeuse, elle m´offrira une dizaine de bananes. Nous ne mourrons pas de faim ce soir…

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Voyager au jour le jour donne une saveur particulière à chaque repas. Toutefois c´est un mode de voyage assez extrême que je n´ai jamais réellement vécu. Je sais toujours profiter des grandes villes pour gagner plus que ce que j´ai besoin et de ne pas mourir de faim dans les prochains jours. De plus j´ai toujours les économies d´Australie dont je n´ai pas encore utilisé le moindre centime en Amérique du Sud. Je préfère les garder pour l´Afrique où je ne suis pas certain de pouvoir vivre de l´accordéon, et où je ne pourrai pas utiliser les réseaux internet Couchsurfing et Wwoofing pour dormir gratuitement et où les voitures particulières pour faire du stop seront plus rares. Je devrais donc réinventer ma façon de voyager. Des difficultés qui donneront du piment au voyage.

Commentaire(s) (7)

J’ai envie de dire « vivement l’Afrique pour voir ta nouvelle méthode de voyage… »
En esperant quand même que tu n’ailles pas t’aventurer n’importe où…
Sinon, tu n’avais pas calculer d’assister au carnaval de RIO?
Tu as eu qq semaines de retard, et je pense que tu es passé à coté de qqchose de grandiose !

Pour ce qui est de la vendeuse de banane, ou de la fille qui t’a aidé à faire de l’auto-stop , il n’y a pas de photo… :(

La nature a tout prévu pour se soigner, il suffit juste de savoir quoi manger.
Dans les pays chaud il y a la papaille ,chez nous je suis persuadé qu’il existe des équivalents thérapeutiques.
Il ne faudrait pas perdre ces « recettes de grand mère »

Je n ai plus de camera depuis un moment tout comme je n ai plus d ordinateur. Ils sont tombé en panne et ca m interesse pas de réparer.
Avoir rien du tout de valeur, me permet ainsi de voyager librement et de ne pas avoir peur de me faire voiler ou de dormir n importe ou. De plus en ayant rien, les gens m accueillent mieux car je parais plus pauvre. Ils sont pas obligé de savoir que j ai 4000 dollars d economie pour l´ Afrique.

Certes c est pour 15 mois en Afrique, mais je pense que ce sera largement suffisant puisque en 1 ans, j utilise a peine 2000 dollars en Amerique du Sud.

bel article, tu vis vraiment m’aventure en fait c’est passionant à lire ! un nouveau mode de vie.. c’est bien, avec ce que tu as vécu jusqu’à maintenant, en vivant sans argent, sans vraiùent de travail, dormant souvent dehors, .. qu’est ce que ça va changer.. ? héhé ;) je pense que ton diplôme de routard, tu l’a depuis longtemps et rien ne peux plus t’arrêter ;)
bonne route !

Je ne sais à quel moment tu veux arriver en Afrique, mais là-bas il faudra sacrèment être prudent. La haine, c’est l’actualité quotidienne avec son lot de morts et de révoltes…Bien entendu, tu es au courant de tout ce qui s’y passe actuellement.
Toujours beaucoup de plaisir à te lire.
Bon courage pour la suite.

Coucou les Froggys !
Ce message s’adresse autant à Julien qu’à Adrien (je poste juste sur le dernier article !).
Cela fait deux ans que je lis votre blog sans jamais avoir posté. Vous me faisiez rêver lorsque j’étais derrière mon PC au boulot à lire vos aventures en cachette de mon boss ! Vos textes sont vibrant, remplis d’émotion et tellement authentiques ! Je voulais juste vous dire que vous m’avez donné envie de partir et si je suis aujourd’hui sur les routes (bon ça ne fait qu’un mois et demi… !), c’est grâce à vous !
Votre énergie, votre enthousiasme, vos textes magnifiques sont un véritable trésor, tant de précieux renseignement pour les backpackers ! Je voulais vous féliciter pour tout le travail que vous faîtes. Pour en avoir commencé un, je vois le temps que ça demande de faire un blog… Rédiger les textes, alléger le poids des photos, trouver du wifi (galèèèère !) et surtout trouver plusieurs heures pour poster un article… Les gens ne se rendent pas forcément compte de tout le boulot qu’il y a derrière « Froggy ».
Je voulais vous dire que votre voyage est infiniment beau. Vos aventures me font tellement rêver, vous arrivez à sortir des sentiers battus, vous découvrez le « vrai » pays, ses « vrais » habitants, leur véritable façade. En ce moment, je me rends compte à quel point ce que vous avez réalisé est MAGIQUE car c’est très dur de sortir des sentiers battus en voyageant en fin de compte. Lorsque l’on prend des bus comme beaucoup de voyageurs (et comme je le fais), le chemin est toujours plus ou moins balisé et c’est terriblement difficile de rencontrer des locaux. De mon côté les rares fois où j’ai pu parler à des locaux ils étaient presque toujours intéressés et attendaient de l’argent en retour. Cela m’a profondément déçue croyant avoir de « nouveaux amis » ;)
Bref tout ça pour dire que l’expérience que vous vivez est unique. Je pense que peu de voyageurs ne vivront ne serait-ce qu’un centième de l’authenticité de vos aventures. BRAVO et MERCI pour tout. Et qui sait… peut-être qu’un jour je me retrouverai dans le même pays que l’un de vous, ce serait avec grand bonheur de vous rencontrer pour entendre vos récits en live ! Bon voyage (encore et toujours !). Nolwenn

Merci pour ce tres joli commentaire qui me donne la motivation de continuer l´entretien du blog.

Selon moi, les clés pour voyager hors des sentiers battus sont:
- l´autostop, ensuite demande au chauffeur de te deposer dans un petit village ou il n y a rien a faire. Tu rencontreras plein de locaux ravi de voir une francaise (il est preferable de parler la langue du pays)
- voyager avec l´art. C est la meilleur facon de ne pas passer pour un europeen fortuné et de se rendre plus sympathique.
- aller dans les ecoles et discuter avec les jeunes de 20 ans ravis de discuter avec un etranger et d avoir l opportunité de donner une bonne image de son pays.

Dans le prochain article, je vais un peu parler des diffucltés d avoiur un blog et pourquoi je continue malgré tout le travail. je continuerai egalement de parler du Perou.

Merci beaucoup Nolwenn, en effet c’est l’un des plus beaux messages qu’on nous ai laissé sur le blog depuis qu’on est parti, ca fait chaud au coeur ! C’est vrai aussi que le blog occupe toujours une grande part de notre temps même si on n’en parle pas forcément (ou moins qu’avant).

Honnêtement, je ne me rendais pas compte à quelle point il est si difficile de sortir des sentiers battus et de rencontrer les gens dans un contexte qui n’est pas touristique ou commercial. Mais ton point de vue extérieur m’en a fait (re)prendre conscience, c’est très intéressant.

Comme l’a dit Adrien il y a quelques méthodes qui permettent de s’éloigner d’un voyage « tout touristique » pour l’orienter plutot vers les rencontres authentiques et l’aventure.

Voyager en stop ou en vélo est le meilleur moyen, le wwoofing, le bénévolat, travailler dans un pays étranger, ne pas utiliser de guide de voyage (ou pas trop), oser aller dans des endroits dont les guides ne parlent pas ou qui ne paraissent pas intéressants, etc.
Il est aussi primordial de voyager seul ou à 2 mais pas en groupe, et d’avoir beaucoup de temps devant soit, pas de plan précis, pas de billet d’avion retour déjà réservé qui vous pousse à compter le nombre de jours restant et à préparer un planning optimal pour combler ces jours…
Parfois il est plus facile d’être tout seul, parfois c’est l’inverse et on a besoin d’être 2 pour avoir plus de motivation et moins peur de partir à l’aventure, ca dépend de chacun et de l’état d’esprit du moment.

Merci encore pour ton message Nolwenn, il me touche vraiment et me permet de me projeter dans le Voyage à un moment où j’en suis partiellement sorti, en Australie à cause de mes recherches de boulot et de ma vie « stable » qui n’a plus rien d’un voyageur en ce moment.
Bon voyage à toi aussi,
Julien

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