Australie/Wwoofing [1/4] : Jardiner au milieu des serpents et des kangourous

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Publié par Froggy | Classé dans Article-photos, Océanie | Publié le 11-12-2012

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P1150622Introduction

Je vais vous présenter dans cette série d’articles mes 4 premières expériences de Wwoofing/HelpX en Australie. La première se déroule dans une petite communauté « permaculture » où les jardins sont mutualisés, la seconde dans une ferme biologique semi-autonome utilisant les principes de la biodynamique, la troisième m’emmènera sur l’ancienne propriété de Geoff Lawton, l’un des pères de la permaculture en Australie, et enfin la dernière me fera découvrir le végétalisme et les kangourous de très très prêt, au sein d’un refuge pour animaux sauvages.

Toutes les quatre se situent dans un rayon de 250 km autour de Brisbane, c’est à dire sur la côte Est, plus ou moins à la frontière entre le New South Wales et le Queensland. Nous sommes en zone subtropicale et le climat y est idéal pour la culture de nombreux fruits et légumes. C’est pourquoi il y a dans cette région beaucoup de gens vivant de façon « alternative », beaucoup de fermes biologiques, jardins permacultures et autres communautés auto-suffisantes.

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1- Jardinage, permaculture, et découverte de la faune et de la flore locale

Nous sommes à Dunoon, un petit village situé à coté de Lismore dans la région de Bayron Bay. Heidi et Hazuli m’accueillent dans leur communauté constituée d’une dizaine de personnes où chacun a sa maison mais où le terrain et les ressources sont mutualisés. Si en général chacun s’occupe de son propre jardin, les produits récoltés sont partagés ou échangés avec les autres membres de la communauté. De même, une fois par semaine tout le monde se réunis pour le diner afin de discuter de l’aménagement du terrain et des projets communs. L’entraide, le partage des récoltes et l’échange de compétences sont les points forts de la communauté. Pas étonnant donc qu’ils aient choisis d’accueillir des wwoofeurs pour les aider dans leurs travaux de construction et de jardinage.

P1150558_gipsy-caravanPendant mes 2 semaines en leur compagnie je logerai dans une jolie caravane en bois (la « gipsy caravan« ) installée sous un demi-hangar avec ma propre cuisine, mon sofa et mon feu de bois. Tout ici est rudimentaire : la toute petite caravane n’a ni porte ni fenêtre (seulement de grandes ouvertures permettant d’admirer le magnifique paysage alentour) et ne contient qu’un lit et 2 étagères, la cuisine est constituée d’une bouteille de gaz et de 2 bruleurs, d’une vieille table en bois et d’un évier sans eau courante. Le robinet est à l’extérieur, il provient d’une citerne récupérant l’eau des pluies. Les toilettes (compost toilets) sont communs et sont constitués d’un seau que l’on rempli et recouvre avec de la terre pour en faire du compost pour le jardin.

Mais ce qui fait vraiment le caractère particulier de l’endroit c’est le python résidant qui vit sous le hangar 24h/24, 7 jours sur 7 ! En effet je partage ma « chambre » avec un python de 3 mètres de long qui se nourrit de souris et de bandicoots mais qui parait-il n’est pas dangereux pour l’homme. Ouf ! Tant mieux parce que nous allons devoir vivre en étroite cohabitation pendant 2 semaines lui et moi !

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Mon colocataire : un superbe python de 3 mètres !

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La « Gypsy » Caravane : ma petite maison rudimentaire

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Les toilettes à compost, au milieu des arbres. Ici on vit très simplement !

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Comme l’endroit est entouré d’arbres et que la forêt native n’est pas très loin, j’ai la chance de croiser régulièrement tous les représentants de la faune locale !
J’ai souvent l’impression d’être au coeur d’un documentaire sur Arté : réveil le matin avec le soleil et le chant des oiseaux, je m’en vais faire pipi au pied d’un arbre et j’ai à peine marché 10 mètres à l’extérieur de ma caravane que je surprend déjà 2 kangourous en train de profiter des premiers rayons du soleil. Puis je jette un oeil à mon python colocataire qui guette les souris du haut de son poteau en bois, croise ensuite ici et là de beaux serpents arboricoles vert et jaune (tree snakes), entends au loin le cris d’un koala que j’irai admirer plus tard en haut de son arbre (il est assez rare de voir des koalas dans leur milieu naturel). Pendant la journée quand je travaille au jardin je dois faire attention aux fourmis, certaines sont énormes (3 cm de long, les bull-ants, ou fourmis-taureau!), d’autres fourmis, plus petites, peuvent faire des bonds de 20-30cm pour attaquer n’importe quel animal y compris un humain, il faut y faire attention car leur piqure est très douloureuse. Je croise aussi de nombreux wallabies (petits kangourous) se baladant entre les arbres, mais aussi quantité de lézards, crapauds, bandicoots, …. Et finalement dans les recoins sombres de ma cuisine miteuse, à la lueur d’une bougie j’aperçois quelques araignées de la taille de mon poing (les huntsman) qui me paraissent bien ridicules après avoir croisé autant de serpents et d’autres bestioles toute la journée !

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Des wallabies à quelques mètres de ma caravane, je leurs dis bonjour tous les matins !

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Les koalas sont très petits mais très bruyants. Il est facile de reconnaitre le mâle de la femelle simplement en les écoutant : le mâle a un cris grave et rauque, alors que la femelle a un cris beaucoup plus aiguë.

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Un petit serpent arboricole (tree snake) qui est descendu au sol pour prendre le soleil. Apparemment celui ci non plus n’est pas dangereux. Tant mieux parce qu’on en croise souvent !

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La nuit, depuis ma caravane ou bien en me baladant dehors, je peux entendre de nombreux bruits dans les arbres et dans les herbes hautes. Au début cela fait sursauter toutes les 5 minutes, parfois stresser, et puis au bout de quelques jours on s’y fait et plus rien ne fait vraiment peur ! Il est même possible de reconnaitre le animaux simplement au bruit qu’ils font dans les feuilles mortes : le bond lourd du kangourou ou du wallaby, le petit saut du crapaud, le glissement du serpent, les cris des koalas mâle et femelle qui sont si différents, le chant des oiseaux, etc. « Arté – A la découverte de la faune australienne ! »

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Je jardin, ou plutôt Les jardins, sont composés de très nombreux légumes et arbres fruitiers dont notamment : des bananes, des noix de macadamia et noix de pécan, des figues, chocos (fruit local assez fade), fruits de la passion, papayes, citrons et oranges. Tous ces fruits sont disponibles dans les arbres qui se trouvent autour de ma caravane et sont bien fournis, autant vous dire que je me régale de fruits frais à longueurs de journée ! En salade au petit déjeuner, à grignoter entre 2 sessions de jardinage ou bien pour en faire des confitures, je ne m’en lasse pas !

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Préparation de confiture avec tous les fruits récoltés dans le jardin

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Parmi les légumes on trouve plus ou mois les même qu’en France, toutes les variétés de légumes en feuilles, salades, brocolis, épinards…, mais aussi des pastèques, des patates douces et des piments, pour ne citer que ceux qui poussent en face de ma caravane et dont je dois m’occuper un peu tous les jours.

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Du piment !

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Mon travail en tant que « wwoofer » sera essentiellement du jardinage et des travaux d’aménagement du terrain. Quelques heures par jour, à mon rythme, seul ou en compagnie de l’un de mes hôtes, je m’occuperai du jardin : arrosage des plantes, désherbage, drainage, récolte des fruits et légumes, semis de nouvelles graines, tonte de pelouse, coupage de bois, etc. J’aurai aussi quelques projets un peu plus originaux comme la construction d’une nouvelle parcelle de jardin en ‘terrasse’ ou encore la fabrication d’un petit escalier pour accéder à la piscine.

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Construction de terrasses pour agrandir le jardin sur un terrain en pente

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Construction d’un petit escalier à coté de la piscine, et installation de « poteaux électrique » en bambou au milieu des bananiers !

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Bananes et bananiers : Le saviez-vous ?

–> Le bananier n’est pas un arbre mais une herbe géante ! Quand vous coupez une « branche » ou même le « tronc » d’un bananier vous vous en apercevez facilement : ce pseudo tronc n’est pas constitué de bois mais seulement d’une multitude de feuilles enroulées les unes autour des autres. L’ensemble est donc plutôt fragile et très facile à couper ou à casser.

–> Un bananier ne produit qu’un seul régime de bananes dans sa vie, et puis meure. Sa durée de vie est très courte : environ 18 mois. De nouveaux bananiers poussent depuis le bulbe (les ‘racines’) du vieux bananier.

–> Les bananes sont très riches en potassium. Au sol, elles servent d’engrais pour les futur bananiers et les autres plantes. Le potassium est aussi très bon pour notre organisme (une seule banane par jour suffit à couvrir nos besoins en potassium !). La banane contient de nombreux autres minéraux et vitamines, elle est très nutritive, énergétique, facile à digérer et ne fait pas grossir contrairement aux idées reçues.

–> On cueille toujours les bananes avant qu’elles ne soient mures, pour éviter qu’elles soient mangées par les oiseaux et les rongeurs. On coupe donc le régime de bananes à sa base avant de le placer sous un sac plastique semi-transparent qui protégera les bananes des animaux tout en les laissant finir de murir.

banane_logo

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Transition…

Après 2 semaines de bons et loyaux services pour mes hôtes Heidi, Hazuli, Jally et Deva, je quitte Lismore en stop vers Brisbane, où Deva m’hébergera pendant 2 nuits. Je ne pourrai pas vraiment visiter la ville à cause de la pluie, mais globalement j’ai l’impression de n’avoir rien raté… Ensuite, toujours en stop, je quitterai la ville et en seulement 2 voitures j’arriverai 200 km plus au nord, à Cooroy, pour ma prochaine expérience de Wwoofing dans une micro-ferme biologique. (Suite au prochain article)

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Avant de quitter Lismore j’aurai la chance d’assister au splendide « festival des lanternes » qui célèbre le début de l’hiver. Ses centaines de lanternes géantes défilant dans les rues ainsi que ses spectacles de feu en font une soirée tout simplement magique.
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Commentaire(s) (8)

Jolie explication, tu « accroches » vraiment pour décrire tout cet univers qui t’entoure. Au point de nous donner presque l’envie d’aller en Australie. Cette région, où grace au climat tout pousse, semble en effet très attirante.
Le coup du serpent, c’est ahurissant. On a presque l’impression que tu décris une nouvelle arche de Noé avec tous ces animaux…
Tout est tellement différent dans notre pays.
Bonne continuation dans tes aventures.

P.S. BON ANNIVERSAIRE à Adrien. Il nous expliquera cette journée dans un article suivant.

« Presque envie d’aller en Australie », eh bien ca alors !!^^

C’est vrai que moi aussi j’ai beaucoup aimé cette partie de l’Australie et les gens qui y vivent.

bravo pour l’article!

comment as tu eu contact avec ces endroits?

merci !

J’ai contacté ces gens grâce au site HelpX (https://www.helpx.net/) qui est un équivalent du WWOOFing. J’ai aussi utilisé le réseau WWOOFing pour d’autres expériences en Australie (http://wwoof.com.au/).

Salut Julien,

J’ai bien aimé ta petite description sur les bananiers : super originale, amusante à lire et surtout très enrichissante !

Pour la photo avec les piments – entre le contraste des couleurs des piments au premier plan et le paysage en arrière plan – je n’aurais qu’un seul mot : splendide !!!

Entre les multiples talents que tu es en train de développer et ta fibre artistique naturelle (écriture, photographie), tu vas bientôt être capable de tout faire :-)

Bonne continuation.

Tchoo !

PS : Joyeux anniversaire Adrien

ARTE n’a qu’a bien se tenir !!!! et si tu creais ta chaine « chasse péche nature et agriculture »?
Sur la TNT il ya encore un peu de place pour les jeunes talents…..
Félicitations pour …….. tout ce que tu nous fais vivre par procuration.

bises à toi

Pour la première fois voilà un article qui ne me donne pas envie d’y être ! Les bébettes très peu pour moi !

D’ailleurs ça fait un bout de temps que tu te trouves en Australie ! N’as-tu pas prévu d’explorer de nouvelles contrées en Asie ou ailleurs ?

Merci de continuer à nous servir des articles si bien écris.

Oui c’est vrai ca fait 1 an que je suis en Australie, une durée beaucoup plus longue que ce que j’imaginais au début. Je dois rester encore un peu pour travailler et économiser de l’argent (mon objectif principal!) car pour l’instant je n’ai travaillé qu’à peine 3 mois en un an.

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