La Papouasie-Nouvelle-Guinée, un paradis oublié (partie 2/2)

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Publié par Froggy | Classé dans Océanie | Publié le 30-09-2011

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Les plages en Papouasie

Lire la 1ère partie « Papouasie Nouvelle Guinée, un paradis oublié »

Après 7 heures dans un Land-Cruiser rempli de 15 personnes et leurs bagages, nous nous arrêterons dans la petite ville d’Aitapé où le conducteur nous emmènera chez des amis pour passer la nuit. Le lendemain, nous reprendrons un Land-Cruiser pour 5 heures de route et arriver enfin à Wewak situé à seulement 300 km de Vanimo ! Pendant ces longues heures à l’arrière du pick-up, nous aurons la chance de rencontrer Lyne qui sera ravie de nous accueillir chez elle. Si nous réussissons si facilement à dormir chez les locaux, ce n’est pas parce que nous sommes chanceux, c’est seulement parce que l’hospitalité des Papous est hors-norme ! De nouveau, nous aurons l’occasion de vivre dans un petit coin de paradis à quelques mètres de la plage !

Alia nous invite chez elle ! Lyne nous invite chez elle !

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La maison d'Alia au bord de la plage
La maison de Lyne au bord de la plage

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Le village d'Alia
Le village de Lyne

Étant de nouveau sur la côte, nos repas seront à peu près les même qu’à Vanimo : ségo et poisson frais. En guise de café, nous aurons droit à des noix de bétel que tout le monde adore nous offrir. Wewak est la ville par excellence pour mâcher ces noix. A chaque coin de rue, l’on peut en acheter avec un peu de « mustard » et faire le plein de poudre. La majorité des habitants ont leur petite boite pour pouvoir stocker la poudre blanche.

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Nous aurons l'occasion d'assister à la préparation des boules de Ségo
Nous aurons l’occasion d’assister à la préparation des boules de ségo

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Un stand de noix de betel
Un stand de noix de bétel

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... avec un peu de poudre blanche !
… avec un peu de poudre blanche !

Après Wewak, nous souhaitons rejoindre Madang; cependant cette fois-ci il n’y a vraiment pas de route. Nous serons obligé de prendre le bateau qui part dans 4 jours. Ce n’est pas un problème puisque nous adorons le village et les gens nous adorent. Les enfants adorent jouer avec nous au foot sur la plage de sable fin ou aller nager dans une mer à 30°C.

Les plages en Papouasie Nouvelle Guinée . les enfants en Papouasie Nouvelle Guinée . Les enfants en Papouasie Nouvelle Guinée

Un après-midi, nous avons pris un des bateaux du village pour rejoindre une autre partie de la côte ou les hommes coupent le bois à la hache pour préparer une grande fête : la messe de quarantaine du fils de Lyne ! Nous apprendrons qu’il a été assassiné à Port Moresby. Il était gérant d’un hôtel/boite de nuit. Son affaire commençant à bien fonctionner, un de ses concurrents aurait décidé de l’empoisonner (selon les rumeurs). Finalement le pays est peut-être réellement dangereux !

On en profitera pour participer à la vie du village
On en profitera pour participer à la vie du village

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Pendant qu’on coupe le bois, Jethro fait cuire les bananes et les coquillages

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Bateau en Papouasie Nouvelle Guinée

Le soir, nous prendrons l’habitude d’aller au cinéma !  Dans le village, il n’y a pas l’électricité mais l’une des maisons possède un générateur, une TV et un lecteur DVD. Pour le remercier et pour payer l’électricité, chacun donne 50 Toyas (1/2 kina = 0,2€). Les films traduits en Papous n’existant pas (ou presque), nous aurons le droit à des films en anglais. Le niveau d’anglais des papous étant relativement faible, nous regarderons essentiellement des films d’actions où les paroles n’ont pas trop d’importance. (Notre anglais n’étant pas excellent, nous préférons également quand l’histoire est assez simple à comprendre)

Pendant ces 4 jours dans le village, nous aurons l’occasion de rencontrer de nombreux habitants très chaleureux toujours ravis de nous offrir des noix de bétel à mâcher, des cacahouètes ou nous inviter à prendre le thé ou le café. Quand ils parlent anglais, ils aiment qu’on leur raconte des histoires. Nous leur parlons donc de notre aventure autour du monde mais également de la vie en France. Même si grâce aux films, rien n’est vraiment nouveau, ils ont envie de savoir comment l’on vit, si nous avons un jardin, si nous allons pêcher, si nous allons à l’église… Nous leur racontons notre mode de vie à l’occidentale (étude, travail, famille, enfant, vacance…). Je crois que nos histoires ne les ont pas trop fait rêver en revanche nos histoires leur ont permis de les rendre fiers de leur pays et de leur mode de vie simple. En France, nous avons peut-être l’argent mais en Papouasie, ils ont l’impression d’avoir tout le reste (esprit de famille, de communauté, climat chaud, plage à proximité, liberté de travailler quand ils veulent). N’ayant pas accès à la publicité chaque jour, avoir une voiture, de très beaux vêtements, une cuisine aménagée ou quoi que ce soit d’autre ne les tentent pas. Ils sont heureux avec ce qu’ils ont et leur bonheur est communicatif.

Après ces 4 merveilleux jours à Wewak, il est temps de dire au-revoir à tous les habitants rencontrés. En quelques jours, nous étions devenus des membres à part entière du village. Si nous avions souhaité rester 1 an, ils auraient tous été heureux de nous aider à construire notre petite maison et à nous trouver du travail. Pour certains, nous étions devenu des frères, pour Lyne, nous étions ses fils. Lors de notre au-revoir, elle ne put s’empêcher de pleurer; elle aurait souhaité qu’on reste beaucoup plus longtemps. Elle était désolée de nous voir partir !

Notre famille en Papouasie Nouvelle Guinée

Dans les autres pays, les au-revoirs sont souvent plus faciles. On s’échange nos adresses e-mails et nos facebooks et on sait qu’on pourra se reparler dans quelques jours dés qu’on aura internet. Cependant, en Papouasie, ça ressemble beaucoup plus à un adieu. Personne n’a internet. Pour remercier ceux qui nous ont accueilli en Papouasie, nous n’oublierons pas de leur envoyer les photos qu’on a prise avec eux. Peu ont une boîte aux lettres mais il y a toujours un habitant du village qui a les moyens de payer une boite postale.

(1 heure d’internet coûte environ 6€ et la connexion est assez lente, quand aux spots wi-fi gratuit, ils n’existent pas)

Après ces longs au-revoirs, nous rejoignons le port pour acheter notre ticket du bateau. Pas de chance ! Le bureau de vente est fermé et il est indiqué clairement sur un panneau: « pas de ticket, pas d’embarquement ». Jethro, le fils de Lyne, discutera avec un des membres de l’équipage et une nouvelle fois la gentillesse des Papous nous permettra tout de même de prendre le bateau. Nous payerons notre ticket à notre arrivée à Madang après une nuit passée à bord.

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Carte de Papouasie Nouvelle Guinée
Wewak-Goroka / cliquez sur la carte pour l’agrandir

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La vie dans les terres de Papouasie

Madang est peut-être l’une des plus belles villes de Papouasie Nouvelle Guinée et un endroit phare pour découvrir le snorkeling ou la plongée, cependant nous préférons quitter la ville rapidement pour rejoindre Goroka et ainsi découvrir la vie des Papous loin des plages.

Rapidement, nous rencontrerons des Papous qui nous aiderons à trouver un mini-bus pour Goroka. D’après la carte nous sommes à seulement 200km mais en prenant le bus à midi, nous n’arriverons pas avant 10 heure le soir ! La route est pourtant bien meilleure qu’entre Vanimo et Wewak mais nous devrons nous arrêter un peu plus d’une heure sur une aire de repos. Il y a quelques mois, un mini-bus voyageant seul s’est fait attaquer par une tribu. Désormais, les mini-bus se regroupent pour éviter ces hold-ups.

Sur l’aire de repos, nous aurons l’occasion de manger du tarot ou du yam (des variétés de pommes terres), constituant l’aliment de base des Papous vivant au milieu des terres. Le climat n’est plus suffisamment chaud pour pouvoir planter des ségos. L’aire de repos est également l’occasion de s’acheter une bière locale : SP. Toutefois, les Papous préfèrent jouer aux fléchettes pour gagner leur bouteille. Les fléchettes n’ont jamais eu autant de succès ! Nous profiterons de cet arrêt pour discuter avec les Papous et en peu de temps, sans rien demander, nous rencontrerons Siasi qui souhaitera nous accueillir chez lui.

Comme à Vanimo ou à Wewak, nous resterons 4 jours dans un petit village près de Goroka et comme d’habitude, l’hospitalité sera exemplaire tout comme leur générosité. Ainsi, quand on veut acheter des bananes ou des noix de coco aux petits marchands, on profite de promos exceptionnelles. On achète une noix de coco et on nous offre la 2ème. On est bien loin de l’Asie où on devait négocier pour payer le prix local. Ici, on paye encore moins cher que les locaux ! Les Papous sont fiers de vendre les fruits et légumes de leur jardin à de jeunes voyageurs. Quand nous n’avons pas besoin d’acheter, les marchands nous interpellent pour nous offrir des bonbons ou des noix de bétel mais aussi pour que nous leur racontions des histoires.

A Goroka, les gens ne peuvent plus vivre de la pêche mais ils vivent grâce à leur magnifique jardin. Il y a quelques mois, nous découvrions la permaculture dans une ferme en Malaysie. Ici, le mot « permaculture » n’existe pas mais tous utilisent les principes de la permaculture : pas de pesticides, pas de fertilisants, pas de labourage, alternance des cultures, polyculture…  Etant donné qu’ils utilisent ces principes depuis toujours, le sol est d’une excellente qualité. Une terre noire et riche en nutriments permet d’offrir de très belles récoltes avec un minimum de travail plusieurs fois par an étant donné qu’il n’y a pas d’hiver en Papouasie.

Arbre du Tapioca

Arbre du Tapioca

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Les femmes vendent les légumes sur la place du marché

Les femmes vendent les légumes sur la place du marché

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L’esprit « permaculture » ne s’arrête pas à leur jardin puisqu’ils construisent eux-même leur maison avec ce qu’ils trouvent dans la nature. En nous promenant dans la forêt en compagnie de quelques enfants, nous avons eu l’impression d’être dans un super-marché! Chaque arbre, chaque plante trouve son utilité. Certains arbres permettent de construire la charpente des maisons, d’autres sont utilisé pour faire du feu. Quand le bois n’est pas utile, les feuilles permettent de protéger la maison de la pluie, de fabriquer des pansements cicatrisants ou des peintures pour se maquiller lors des fêtes. Sur la côte, les Papous mangent l’intérieur du tronc d’un arbre, le ségo, ici de nombreuses feuilles d’arbres sont comestibles.

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Construction des murs en Bambou
Construction des murs en Bambou

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Maison en matériaux 100% naturels

Quant aux vêtements, il est facile d’acheter des vêtements d’occasion et ce n’est pas une honte de retourner le t-shirt pour pouvoir l’utiliser plus longtemps. Sur la côte, le climat étant plus chaud, la plupart vivent torse-nu.

En Papouasie, beaucoup n’ont pas vraiment de travail mais grâce à leur jardin et en construisant eux-même leur maison, ils vivent très bien et nous pourrons manger à volonté des pommes de terres ou des bananes. Pour avoir un complément d’argent, certains produisent du café ou font pousser illégalement de la Marijuana. D’autres, comme Siasi, font des aller-retour entre la côte et Goroka pour acheter des noix de bétel ou des noix de coco et les revendre un bon prix. En effet, ces fruits ne poussent pas à l’intérieur des terres, le climat est trop frais.

Les graines de café

Les graines de café

... et la Marijuana !

. Dans le village, nous rencontrerons beaucoup d’enfants. La plupart ne vont pas à l’école. En effet, les gens vivent avec peu d’argent et  l’école coûte 1300 kinas par an (450€). Toutefois les parents envoient leurs enfants à l’école pendant les 1ères années afin qu’ils sachent lire, écrire et compter.  Actuellement le nouveau gouvernement veut rendre l’école gratuite pour la rentrée prochaine. Il lui faut juste trouver assez de fonds notamment grâce à l’aide de l’Australie.

Comme je l’avais dis dans l’article précédent, l’ensemble de l’éducation est en anglais. Nous n’aurons pas l’occasion d’aller dans une école mais en se promenant dans les rues du village ou en s’arrêtant sur la place du marché, nous pourrons partager notre vision du monde et parler de la vie en France avec de nombreux enfants comprenant notre anglais.

Discussion avec les habitants en Papouasie

Guizmo : Combien d’heures travaillez vous par jour ?

Les Papous : Environ 3 heures par jour. Parfois on travaille toute la journée et parfois on ne travaille pas. On est libre, et on n’a pas d’horaires de travail.

En discutant plus tard avec les femmes du village, elles nous confirmerons que les hommes travaillent 3 heures par jour et qu’ils font essentiellement les tâches les plus difficiles comme couper du bois, construire les maisons ou les clotures, transporter les sacs de cafés de 50 kg… Cependant les femmes travaillent environ 5 heures par jour pour récolter les légumes et les fruits et vendre le sur-plus sur la place du marché. Après avoir terminé leur journée de travail, elles doivent ensuite s’occuper du repas, entretenir la maison, s’occuper des enfants et laver le linge.

Guizmo : Pensez vous que vous avez une belle vie en Papouasie ou préferiez vous vivre en Europe avec plus d’argent mais où vous seriez obligé de travailler environ 40 heures par semaine et où il serait beaucoup plus difficile de construire soi-même sa maison ?

Les Papous : Nous aimons vivre dans notre village. Si on veut plus d’argent, on peut essayer de trouver un travail en ville mais ici la vie est belle. Dieu nous bénit. Nous avons toujours de belles récoltes, nous n’avons pas de problèmes de sécheresse comme en Afrique ni d’inondations. Il ne fait ni trop chaud ni trop froid et on peut manger à notre faim. Pourquoi aller vivre ailleurs ?

Guizmo : Vous avez un magnifique jardin mais vous mangez peu de viande et les oeufs sont très chers (30 centimes l’oeuf). Pourquoi n’essayez vous pas d’élever des cochons pour la viande, des chèvres pour le lait et des poules pour les oeufs ?

Les Papous : Pour les chèvres, il fait un peu trop chaud et pour les poules, ça demande beaucoup de travail, elles s’échappent facilement de l’enclos. On mange de la viande uniquement pour les grandes occasions et ça nous suffit. Parfois on achète du Corned Beef, du pâté et des saucisses quand on réussit à vendre beaucoup de légumes.

Guizmo : En Indonésie, nous avons assité à un mariage chinois. Comment est ce que ça se passe en Papouasie ?

Les Papous : Ici, si tu as de l’argent tu peux t’acheter les plus jolies femmes. Ensuite il faut que tu lui construises une maison. Si tu veux plusieurs femmes, c’est possible, il faut juste avoir assez d’argent et construire une maison par femme sinon elles se tapent dessus. Le jour du mariage, nous mangeons un cochon cuit sous terre, un peu comme dans un four et tout le monde fait la fête en jouant de la musique et en dansant après avoir bu un peu d’alcool.

Juste avant de quitter le village, nous aurons l’opportunité d’assister à un mariage

La femme aura été achetée pour 8000 kinas soit 2500€ !
La femme aura été achetée pour 8000 kinas soit 2500€ !

Direction Port Moresby

Nous n’avons plus que 8 jours pour rejoindre la capitale. Nous quitterons donc le petit village de Goroka pour rejoindre Lae, la seconde ville du pays. Avant de partir, les enfants habillés en costume traditionnel nous offriront deux sacs Papous. J’en profiterai pour me faire couper les cheveux par les Papous qui n’ont que des cheveux frisés! Un moment unique pour moi mais aussi pour le coiffeur.

Les enfants portent leur costume traditionnel et nous offrent des sacs
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Se faire couper les cheveux en Papouasie : une expérience unique

Se faire couper les cheveux en Papouasie : une expérience unique

A Lae, le conducteur nous conduira au Salvation Army, un dortoir où les Papous viennent dormir pour seulement 3€ la nuit. Cependant on nous indiquera que le dortoir est plein et qu’il y a seulement des chambres d’hôtels à 50€ minimum. On demandera alors au gérant si il est possible de dormir sur la terrasse car nous n’avons pas les moyens de payer la chambre. Il refusera mais il nous trouvera une pièce où il nous autorisera à dormir gratuitement.  Décidément l’hospitalité Papoue est exceptionnelle.

Après avoir étudié la carte et discuté avec les Papous, nous serons obligé d’accepter l’idée de prendre un avion pour rejoindre la capitale. Il n’y a pas de routes entre la deuxième plus grande ville du pays et la capitale ! C’est comme-ci on ne pouvait pas aller de Lyon à Paris sans prendre l’avion. En réalité, on peut quand même traverser la Papouasie sans avion, mais il faut avoir le temps de marcher environ 6 jours sur de petits chemins dans la forêts, ce qui n’est pas notre cas. De plus, il faut mieux faire le trek en compagnie d’une vingtaine de personnes afin d’éviter de se faire attaquer par les tribus vivant dans la forêt.

Dans le but de parcourir le moins de trajet en avion, nous rejoindrons Bulolo et son petit aéroport qui nous permettra de rejoindre Port Moresby.

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Notre itinéraire en Papouasie Nouvelle Guinée
Goroka-Bulolo-Moresby / cliquez sur la carte pour l’agrandir

En attendant de prendre l’avion, nous serons logé dans la maison du conducteur du bus-camion. Dés notre arrivée à Bulolo, nous essaierons de réserver notre avion. Avec un vendredi férié puis un samedi où les bureaux des compagnies d’avions furent exceptionnellement fermés, nous avons été obligé d’attendre lundi pour réserver notre avion. De plus, nous apprendrons qu’il y a des avions pour Port Moresby uniquement le lundi, mercredi après-midi, et vendredi. Notre avion pour la Nouvelle Zélande part le mercredi en début d’après-midi. Par conséquent, il y a un seul avion qui nous convient et nous serons obligés d’acheter le billet d’avion le jour même, lundi.

Nous passerons donc 3 jours dans un petit village près de Bulolo où nous aurons l’occasion de visiter une centrale hydroélectrique, d’aller à une messe protestante ou de gouter les désert fait-maison par notre famille d’accueil… Le lundi, nous irons acheter nos places pour prendre l’avion mais malheureusement il n’y a plus qu’Une place ! L’un d’entre nous est sur liste d’attente. Au cas où il n’y aurait pas de place au moment de l’embarquement, nous faisons donc une réservation pour un avion entre Lae et Port Moresby, ce qui nous obligerait à retourner sur nos pas mais nous éviterait de manquer notre avion pour la Nouvelle Zélande.

Finalement, il y aura bien assez de place pour tout le monde mais l’avion ne viendra pas. Il a un problème mécanique. Pour s’excuser, la compagnie d’avion nous paiera une nuit à 100€ dans un hôtel ainsi que le dîner et le petit déjeuner dans un restaurant. Quelle journée ! En se levant le lundi matin, on ne savait pas si on allait pouvoir acheter nos tickets pour prendre l’avion à Bulolo ou si nous allions devoir retourner à Lae pour prendre un avion le mardi. On ne pensait encore moins qu’on prendrait l’avion le mardi depuis Bulolo après un bon diner et une nuit dans un hôtel avec une douche chaude (une première depuis qu’on est en Papouasie). La Papouasie aime nous reserver de belles surprises !

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Restaurant en Papouasie

L'aéroport de Bulolo

Pendant que nous attendions notre avion, nous rencontrerons Robin qui se proposera de nous héberger à Port Moresby. Un peu plus tard, nous apprendrons qu’il travaille pour le ministre de l’urbanisation et du logement. A Port Moresby, Robin nous permettra de visiter les locaux du parlement. Nous passerons ensuite une partie de l’après-midi à regarder les « jeux du Pacifique ». Ce sont les jeux olympiques entre les îles du Pacifique et à notre grande surprise, nous entendrons plusieurs fois la Marseillaise. En effet la Nouvelle Calédonie appartient à la France et comme en métropole, nos nageurs remportent de nombreuses médailles d’or. Cocorico !

Le soir, nous aurons la chance de discuter avec le Ministre du Logement et de l’aménagement du territoire,  Andrew Kumbakor

Le Parlement
Le Parlement

Guizmo : Le gouvernement provisoire dirigé par O’Neil souhaite rendre l’école gratuite dés l’année prochaine. Que pensez vous de ce projet ? Est ce une bonne idée d’investir tant d’argent dans l’éducation ?

A. Kumbakor : C’est absolument une Mauvaise idée pour le pays. Monsieur O’Neil va créer un pays d’assistés. Si nous offrons l’éducation à tout les enfants, nous aurons le même problème que dans les pays développés : on se retrouvera avec plein de jeunes sur-diplômés au chômage. Si on commence à faire des cadeaux à la population, les familles n’hésiteront plus à faire beaucoup plus d’enfants et ce sera une catastrophe pour l’avenir du pays. La force de notre pays est l’agriculture. Nous avons le climat idéal, un sol de grande qualité et suffisamment de terres. On doit juste offrir une éducation adaptée au besoin du pays en aidant la futur génération à développer leur ferme et à produire plus. Le gouvernement aura ensuite le rôle d’améliorer le réseau routier et de développer l’industrie alimentaire afin que les agriculteurs puissent vendre le surplus dans le reste de la Papouasie ou à l’étranger. En vendant plus, ils pourront ensuite payer des études à leurs enfants s’ils le souhaitent. De plus, en encourageant l’agriculture naturelle, sans engrais ni pesticides, notre population restera en bonne santé.

Guizmo : Il y a quelques mois, nous étions en Indonésie et tout était moins cher qu’en Papouasie ? Pourquoi les prix sont ils si élevés ?

A. Kumbakor : Nous n’avons pas encore développé notre industrie. Nous cultivons du café, de la vanille, du chocolat mais nous sommes pour le moment incapable de transformer ces produits. Nous devons donc construire des routes et des usines pour pouvoir consommer directement nos produits et ne pas être obligé d’acheter du Nescafé fabriqué en Australie avec nos graines de café.

Guizmo : A Vanimo, nous avons rencontré des Malaisiens qui exploitaient la forêt et à Bulolo, des Chinois construisaient une centrale hydro-électriques. En se promenant en ville, on s’aperçoit que les plus grands magasins sont tenus par des Asiatiques. Pourquoi est ce qu’il n’y a pas de Papous à la tête des plus grandes entreprises et est ce une bonne chose de voir tant d’Asiatiques s’installer en Papouasie ?

A. Kumbakor : Les Asiatiques ont de l’argent pour investir en Papouasie. Cependant, ils volent les ressources de la Papouasie. On ne veut pas vendre nos forêts ou nos mines d’or aux Asiatiques comme l’on fait les pays d’Afrique avec les Européens. Il serait préférable de laisser les forêts et nos ressources minières inexploitées en attendant d’avoir des gens compétents dans notre pays. En Papouasie, nous préférons vivre en communion avec la nature; nous ne sommes pas encore des hommes d’affaires. Quant aux Asiatiques gérant les boutiques en ville, ils exploitent notre population en leur donnant un salaire de misère. Tout les gouvernements veulent les expulser mais tous sont corrompus. Cependant, nous serions ravis d’accueillir des Européens pour nous aider à développer les usines. En effet, contrairement aux Asiatiques, ils ne viennent pas pour faire leur business mais pour aider un pays qu’ils aiment.

Guizmo : L’environnement est quelque chose d’important en Papouasie. Comment voyez vous le développement du pays tout en respectant l’écologie ?

A. Kumbakor : Beaucoup de villages n’ont pas encore l’électricité. Au lieu d’essayer d’installer un réseau électrique dans des villages reculés, je pense qu’on doit investir dans des panneaux solaires ou utiliser l’énergie des vagues pour fournir l’électricité à notre population. Il faut également continuer d’encourager la construction de maison en matériaux naturels. Notre population respecte la nature. A chaque fois qu’une famille coupe un arbre pour construire une maison, elle en replante un autre pour pouvoir construire une nouvelle maison plus tard.

Guizmo : Bonne chance pour les élections présidentielles de 2012 !

Le lendemain, nous quitterons avec regret la Papouasie pour nous envoler vers la Nouvelle Zélande, le pays du rugby et des moutons. Cependant, nous savons déjà que ce sera beaucoup moins intéressant que la Papouasie, le pays le plus dépaysant que nous ayons visité.

Ce ne fut pas facile de résumé nos 3 semaines en Papouasie tant ce fut une grande aventure riche en rencontres, en surprises et totalement différente des pays que nous avions visité en Asie. L’article peut paraitre un peu long mais pourtant j’ai supprimé de nombreux moments. La Papouasie nous laissera de nombreux souvenirs.

Conclusion :

On a envie de retourner dans ce pays si accueillant ! La citoyenneté papoue semble être facile à obtenir et tout le monde est prêt a nous aider a construire notre maison et à nous prêter un bout de jardin et quelques poulets pour qu’on vivent avec eux. On nous a également proposé de les aider à développer leur petit business ou de les aider à développer le pays en installant des usines. Les Papous sont toujours heureux d’accueillir un étranger dans le village.

Concernant la sécurité, je pense que nous avons eu de la chance de toujours trouver des gens pour nous aider et prendre soin de nous. Finalement, une fille seule pourrait voyager en Papouasie, elle aurait alors plein de gardes du corps ! Toutefois, en lisant les journaux ou en regardant la TV (en anglais) et en discutant avec les habitants, on s’aperçoit que l’insécurité est bien présente en ville. En prenant l’un des bus à Wewak, nous avons même croisé un pickpocket fouillant dans nos poches mais, par chance, nous n’avions rien d’intéressant. Il vaut mieux resté prudent quand on voyage en Papouasie et évité de se balader  dans la ville après 18 heure, et évité d’afficher sa richesse en sortant de gros appareils-photos ou l’ordinateur.

D’un point de vue sanitaire, nous n’avons eu absolument aucun problème. Nous avions acheté des crèmes anti-moustiques en Indonésie pour se protéger du Paludisme ou de la dengue mais nous n’avons pas rencontré de moustiques ! La chance était peut-être encore une fois de notre coté… L’Inde est surement plus dangereux pour la santé.

La Papouasie est-t’elle une destination chère ? Nous n’avons pas totalement réussi à vivre avec seulement 8€ par jour mais nous savions que nous allions dépasser le budget. Toutefois, grâce à l’hospitalité des gens, grâce à leurs nombreux cadeaux, nous aurons la chance de dépenser seulement 11€ par jour dont 9€ de transport (ou 530€ pour 2 pour 21 jours en prenant en compte le prix du visa). Si nous n’avions pas réservé notre billet d’avion entre Port Moresby et la Nouvelle Zélande, nous aurions pu prendre davantage notre temps pour traverser la Papouasie et éviter ainsi de prendre un avion entre Bulolo et Port Moresby; nous aurions alors réussi à respecter les 8€. Plus on peut voyager lentement, moins on dépense d’argent. Contrairement à ce que pourrait penser certains, nous n’avons jamais abusé de l’hospitalité des gens. Quand ce fut possible, nous avons acheté du riz, du café, des biscuits… au supermarché mais la plupart du temps, les Papous préféraient qu’on mangent ce qu’ils produisent dans leur jardin ou ce qu’ils pêchent. De plus, les gens ont toujours été déçus de nous voir partir après seulement 4 jours. Ils avaient parfois peur de nous avoir mal nourri en nous proposant uniquement des aliments locaux.

Si vous arrivez par avion en Papouasie, vous arriverez certainement dans la capitale Port Moresby. Si vous souhaitez vivre une aventure humaine aussi intense que la notre, nous vous conseillons de prendre un second avion pour rejoindre des villes beaucoup plus petites où il sera plus facile de rencontrer des Papous ravis de partager leur quotidien avec des voyageurs. Voyager en Papouasie nous a semblé assez facile car nous avons eu la chance de rencontrer une population super accueillante et parlant anglais. Sans elle, nous n’aurions pas pris tant de plaisir à visiter le pays et nous n’aurions pas appris tant de choses sur leur façon de vivre tellement différente de celle de la France. De plus, dormir par terre, prendre sa douche dans la rivière, manger en tailleur, vivre loin de la civilisation occidentale et d’internet, passer des heures à l’arrière d’un pick-up sur des routes désastreuses… ne nous posent absolument pas de problèmes. Si on veut voyager en Papouasie, il faut être prêt à pouvoir vivre comme les locaux.

La Papouasie Nouvelle Guinée, un paradis sur Terre

Commentaire(s) (26)

Il n’y a pas à dire, c’est vraiment un roman d’aventures que nous lisons. Vous nous faites vraiment passer vos impressions et vos ressentis. Une vie du début de l’humanité en quelque sorte ! avec les 4 X 4 et le groupe électrogène en trop….
Pas trop de Pub, pour que ces gens continuent de vivre dans leur petit paradis.
Et à vous, on vous souhaite de trouver plein d’hospitalité, encore et encore, partout où vous irez.

génial, c’est passionnant

Hello !!!!!

Ah c’est magnifique ce que vous avez vécu. Tant mieux !!! Toutefois je me demande combien de temps cela restera ainsi….
Ils ont vraiment une manière de voir exceptionnelle yc leur ministre.

Il est vrai que la NZ c’est différent, occidentalisé, comme chez vous. Toutefois le pays recelle de tels bijoux au niveau des paysages que cela vous consolera. J’avais adoré ce pays ou je m’étais sentie si bien.

Au plaisir de vous lire bientôt

Diane

Quelle mine d’or ce blog d’articles en articles ! Toujours plein les yeux !

waouuuhh!!! Les papous sont de vrais indiens! Encore un autre style de vie que vous nous avez fait partager.

Hello vous 2 !

ça fait vraiment rêver ces paysages ! Très bon article. Sinon j’avais pas remarqué que sur le reportage de TF1 sur le transibérien vous étiez sur la vidéo !

Incroyable récit!
Superbes images.
Vive les Papous!
Et merci à vous deux de nous faire rêver ainsi.

Si, si! des voyageurs comme vous on n’en croise pas assez et c’est bien dommage!

Me voilà rassurée. Je dois me rendre à Madang en novembre 2012. Et je comptais également arriver d’Indonésie et traverser la frontière entre Jayapura et Vanimo.
Mais beaucoup de personnes à qui j’expose mes intentions m’opposent systématiquement l’argument sécurité pour me dissuader de le faire.
Je suis une fille de 23 ans et je voyagerai seule. A vous lire, mon projet ne me semble plus aussi fou, d’autant que j’ai voyagé seule au Vanuatu quand j’avais 17 ans. Mais on m’a souvent dit « oui mais au Vanuatu ce sont des bisounours, la PNG c’est autre chose… »
Mais finalement, je retrouve beaucoup de mes expériences nivanes dans les récits que vous faites de vos séjours dans les villages. Donc pour conclure, vous ne me déconseillerez pas de le faire seule? (sachant que je n’ai pas l’intention de mettre les pieds à Moresby).

98% des Papous sont adorables et 2% doivent voler pour se nourrir (chiffres bien sur totalement approximatifs)
En ville, le taux de personnes non-frequentables est cependant beaucoup plus eleve notamment a Port Moresby, Lae mais aussi Madang.

Cependant, en arrivant a Vanimo ou dans le bus entre la Frontiere et Vanimo, discute avec les habitants, beaucoup parle anglais. Discute notamment avec les femmes travaillant dans un hotel, au super-marche et dis leur que tu cherches un endroit pour dormir et si possible dans les villages. Dis leur que tu viens de France et que tu souhaites connaitre le pays.
Si tu as des talents (musique,dessin, cuisine…), parle-en.
Cependant, les Papous sont des gens tellement accueillant, qu’il est beaucoup plus facile qu’on le croit pour etre heberge chez l habitant. Nous etions 2 gars et nous avons ete accueillis partout meme dans les grandes villes.

De plus, si quelqu un essai de te prendre ton sac dans la rue, appelle au secours. La mentalite Papou n ‘est pas la meme qu en France et je pense que tu auras plusieurs beaux papous qui vont courir au secours d’une jeune fille francaise.

Toutefois je te deconseille de montrer ton appareil photo ou des objets de valeurs tant que tu ne te sens pas en confiance ou que tu ne connais pas suffisament ceux qui t entourent.

Le principal danger est de TOMBER AMOUREUX DU PAYS, et de souhaiter devenir une otage.
Les Papous ont tout compris a la vie.
Meme si on nous avait vole notre sac a dos, on serait sorti beaucoup plus riche apres seulement 20 jours dans le pays.
Si Julien pense repartir en Papouasie, ce n’est pas pour rien.

La Papouasie est un pays a-part avec tres tres peu d’infrastructures touristiques. Il faudrait que je te connaisse mieux pour savoir si c’est dangereux pour toi.Mais si tu as l’habitude de t aventurer dans des petits villages sans informations touristiques et de t adapter a la culture du pays, alors les Papous t’accueilleront comme un nouveau membre du village. Comme ils parlent souvent anglais, il sera facile de sympathiser. Tu recevras tellement d’amour qu’il sera dur de leur dire adieu.

Bon j’avais la même question qu’Anne-Laure sauf que nous on sera 2. Dans certains pays la vision de la femme n’est pas le même qu’en france et comme on ne connait pas encore grand chose de ces pays, quand on vous lit il est difficile de savoir si en tant que fille ce que vous faites est possible.
En général vous demandiez à être hébergé ou les gens vous proposaient sans aucunes sollicitations de votre part ?
Pourquoi vous n’êtes pas allez dans une école ? Par choix ou parce que vous en avez pas eu l’occasion ? Les école ne sont que dans les grandes villes ou il y en a dans les villages ?
Quel est le prix de l’avion ? Vous dîtes que si vous aviez eu l’occasion de rester plus longtemps vous n’auriez pas prix l’avion et que vous auriez fait le chemin à pied avec un guide ? Ca ne coute pas trop cher ? et ce n’est pas trop risqué ? Parce qu’a vous entendre les tribus n’ont pas l’air très sympathiques.
Question de curiosité pas très utile : vous avez croisé des touristes ?
Anne Laure je serai curieuse d’avoir les impressions de ton voyage en tant que femme qui voyage seule ! J’admire beaucoup, je pense que je ne l’aurais pas fait, par choix et aussi parce qu’avant même que j’en parle ma mère (pourtant ancienne vadrouilleuse) a mis sa barrière. =)

En Papouasie, on nous a toujours inviter.
Mais de facon generale, on demande ou est ce que l’on peut dormir avec un budget tres faible et assez souvent on nous propose de dormir a la maison

Nous n’avons pas ete dans une ecole en Papouasie faute de temps.
Cependant, nous avons discute avec des dizaines d’enfants dans les rues donc ca revient au meme.
Dans les villages, il y a bien evidemment des ecoles primaires et les colleges seulement dans les villes.

L’avion a coute environ 100 euros et avec plus de temps, on aurait essaye de trouver des guides (non professionnels), des locaux pour nous accompagnes sur le chemin de randonnes apparement (d’apres les locaux) dangereux.

On a vu des touristes du cote de Port Moresby car la Papouasie est un magnifique pays pour le snorkeling ou la plongee.

Si il y a d’autres voyageurs (ou voyageuse) ayant visite la Papouasie, ecrivez vos impressions

bonjour,
super je suis actuellement en NZ je voudrai aller en nouvelle- guinee et rejoindre la guinée indonsie,y at’il un assage frontiere terrestre,je suis en velo, bien sur je peut mettre mon velo sur le bus u sur bateau, bon trip et merci de votre reponse
alan

Il y a un passage terrestre dans le Nord-ouest de la Papouasie a Vanimo et peut etre un dans le sud-ouest (regarde la garde dans notre article partie 1 http://tourdumonde2010.free.fr/wordpresstdm/?p=4918 ).
Cependant,il y a certains passage ou il n’y a pas de routes entre les villes et pas sur que ce soit franchissable avec un velo (a moins de le porter sur le dos).

Sur la video dans la partie 1, tu peux voir l’etat des routes (ou plutot chemin).
Il y a des routes meilleurs du cote des grandes villes mais parfois il n’y a pas de routes,ni de chemins pratiquables (en Papouasie,une riviere peu profonde est consideree comme un chemin pratiquable).

Cependant, si tu as le temps, tu peux contourner les routes en faisant le tour de l’ile en Bateau et tu pourras mettre ton velo. Dans les mini-bus ou Landcrusiser, il y a a peine la place pour les sac-a-dos donc pour un velo pas sur que ce soit possible meme si les Papous sont d’une extreme gentillesse.

Hello!

Petite question (pareil que dans mon mail; désolé j’avais pas vu les commentaires): est-ce que la traversée Bulolo-Kerema a pied est faite fréquemment par les locaux?

Super blog!

Clément

Dans quelques mois je serai de retour en PNG et je compte quitter Moresby (ou Kerema) à pied (en « trek ») pour éviter de prendre l’avion. J’en saurai plus et je pourrai répondre à ta question à ce moment là !

Bravo pour ce joli blog bien écrit et qui donne envie de vous imiter !

Comme votre style de voyage correspond au mien et que je me retrouve dans vos valeurs, j’aimerais vous poser quelques questions sur la PNG.

Je ne vais pas sortir ma liste de questions pratico-pratiques ici mais voilà ma principale interrogation :
j’aimerais partir en Papouasie Nouvelle Guinée en Août avec mon copain et j’ai une option pour un vol jusqu’à demain. Je voudrais juste qu’on me confirme qu’on ne risque pas notre peau à se balader tout seul là-bas (j’ai lu un témoignage d’un français qui a rencontré 2 hommes avec des machettes au milieu de nulle part en PNG et c’est ce genre de trucs qui me freinent un peu) et qu’on sera pas déçu du voyage (parce que le billet en aout coûte 2400 €, c’est énorme ! du coup je veux vraiment m’assurer que la PNG n’est pas devenue un pays touristique où les blancs ne sont approchés que pour leur porte monnaie et où un échange inintéressé n’est plus possible)

Merci d’avance si vous avez le temps de me répondre. et si je peux vous contacter directement par mail pour mes 2/3 autres questions ça serait super !

Bonne continuation à vous !

Les habitants de Papouasie sont des etres humains avant tout. Peut etre qu il y a des personnes dangereuses mais il y a avant tout beaucoup de personnes aux grands coeurs qui prendront soin de vous.

Il y a des hommes avec des machettes pour defricher et marcher plus facilement au milieu des bois-jungle ou pour tuer une poule.

La Papouasie n est absolument pas touristique. Quand tu arriveras a Port Moresby, tu ne trouveras pas d hotel a moins de 50 euros la nuit.
Cependant si tu discutes en Anglais (beaucoup parlent bien Anglais) en indiquant que tu souhaites decouvrir le mode de vie en Papouasie en vivant avec les habitants et que tu leurs montre des photos de ta famille, de France, que tu leur offres un peu de vin francais ou du saucisson… Tu trouveras tres facilement une famille d accueil.

Cependant si tu te comportes comme une touriste dans un zoo en se moquant de l absence de modernite, la Papouasie pourrait devenir dangereux.

Sinon pour le billet d avion, si tu as le temps, prends un aller retour pour Bali puis les bateaux indonesiens. Tu economiseras plus de 1000 euros mais il faut du temps.

Bon voyage et laisse nous un commentaire a ton retour de Papouasie.

ps: Julien pense retourner en Papouasie apres l Australie. Si c etait un pays dangereux ou ininteressant, il ne le ferait pas.

Oui c’est un des pays les plus intéressants qu’on ai visité et les rapports avec les Papous étaient toujours désintéressés (on ne nous a jamais demandé de l’argent, et les enfants ne nous ont jamais quémandé des crayons, bonbons ou billets comme c’est le cas souvent en Asie). C’est un pays encore très authentique, et il le restera tant que le tourisme de masse n’y sera pas développé (pour combien d’années encore…. ca c’est une autre histoire).

Cependant même si 99% des gens sont (très) amicaux et (très) accueillant, il ne faut pas se voiler la face : c’est un pays où les risques à voyager sont plus importants qu’ailleurs : nombreux accidents de la route (taxi-brousses), d’avion ou de bateau à cause des conditions déplorables des routes et des véhicules (le bateau qu’on a pris là-bas était une épave rouillée sur laquelle il manquait les boulons et les carreaux aux fenêtres, il ne tiendra pas beaucoup d’années/mois avant de couler ca c’est sur).
Et oui il y a encore des tribus sauvages coupées du monde qui sévissent dans la jungle avec des machettes, des arcs ou des armes à feu, oui les bus se regroupent en convois pour traverser certaines régions du pays pour être plus fort en cas d’attaque au milieu de la foret, oui il y a des individus alcoolisés et potentiellement dangereux dans les grandes villes, oui il y a un risque important de choper le paludisme ou d’autres maladies transmises par les moustiques… OUI IL FAUT ETRE CONSCIENT DE TOUT CA AVANT DE VOYAGER EN PNG, ca a beau être un petit paradis terrestre il y a des risques à prendre en compte, un peu plus importants qu’ailleurs, ca serait mentir que de dire le contraire.

Merci les gars pour votre réponse. Mon billet est déjà pris mais je suis contente de vous voir confirmer que la PNG est encore un pays authentique et non touristique où les rapports sont désintéressés. Quant aux risques, je me doute bien qu’il y en a plus que dans un pays « développé » mais à lire des articles à droite à gauche je n’arrivais pas vraiment à faire la part des choses. Parfois on a vraiment l’impression qu’on risque de se faire agresser à la machette ! J’ai qq questions supplémentaires pour le voyage. Je ne prévois pas de réserver quoi que ce soit pour dormir puisqu’on souhaite dormir chez l’habitant. Je pensais prendre une tente de rando pour les fois où on se retrouverait sans gîte mais apparemment ce n’est pas toléré de planter sa tente n’importe où (cf Lonely Planet). Inutile de l’amener du coup, même « au cas où » ? Je vais éviter toutes les villes pendant mon voyage sauf Mount Hagen puisque je vais qd même aller voir le festival. Dans cette ville aussi c’est envisageable de dormir chez qqun ? les hôtels sont hors de prix, et tous complets de toute façon. Merci encore pour vos retours.

Salut,

Je viens de revenir d’un mois en PNG: 30 jours chez l’habitant. J’avais ma tente au cas ou… jamais utilise, meme en trekkant, il y a toujours un village ou les « white men » (oui bizarre au debut, mais va falloir se faire a l’expression) sont toujours bien accueillis.
Donc ne t’encombre pas de ta tente. Dans les villes si tu veux dormir chez l’habitant quand le chauffeur du PMV te demande a quelle loge tu veux aller, repond « I want to sleep at local people’s house ». Ils vont te faire repeter 1 ou 2 fois et ensuite tu peut etre sur que quelqu’un va te dire « do you want to sleep with me? » (c a d « chez moi », pas « avec moi » ^^). Sinon pause ton sac quelquepart dans la ville ou il y a un peu de monde et assiez toi, et tu verras plein de gens vont venir te serrer la main, te demander ce que tu fais, ou tu loges… bingo, « I dont know, I want to sleep at local people’s house »! Tres facile de dormir chez les gens qui seront tres tres ravis de vous accueillir!
Pour la securite, des que tu sors des villes (et parfois dans la ville) tout le monde a une machette… pour couper du bois. Jamais eu un seul probleme, alors que c’etait en plein pendant les elections, meme dans les highlands.
Par contre oui il y a de la violence mais juste entre eux… et oui, a la tomber de la nuit, eviter ABSOLUMENT de se promener dans les grandes villes (aucun prob le jour ou dans les villages), eviter les gens visiblement bourres (ils supportent tres mal l’alcool et deviennent vite des zombies).
Probablement le pays le plus interessant que j’ai visite! Vous repartirez avec plein de contacts (si vous en voulez j’en ai pour goroka, madang, lae, kerema, moresby et quelques autres endroits paumes) et plein de bilongs (7 en 30 jour dans mon cas !) et autres cadeaux…
Ah, et oublie le Lonely, laisse toi guider par les locaux!
Bon voyage!

Merci pour ce beau voyage.
Avec ma petite famille nous y sommes allés. Nous avons vécu 3 semaines chez les Hullis, peuple des montagnes. Vous transcrivez bien notre vécu, et notre ressenti.
C’est bien le peuple le plus accueillant et chaleureux qu’il nous ai été donné de rencontrer.
Nous sommes arrivés là-bas sans rien connaître de cette tribu, et nous sommes répartis en y laissant nos meilleurs amis.
Pas un jour depuis 2 ans, sans que l’on pense à eux, sans que l’on parle d’eux.
Oui c’est un pays  » dangereux » d’après nos critères de civilisation, mais immergés, vous oubliez les risques pour vivre le quotidien de gens simples qui savent apprécier la vie au jour le jour.
Plus de soucis, de factures, de téléphone, de courses à faire.
Aller chercher du bois, des pierres, planter quelques patates, confectionner des bilums (sacs), quelques tâches domestiques (mais pas trop) voilà le quotidien d’une femme heureuse.
Pour les hommes, un peu de chasse, un peu de construction et beaucoup d’heures à se faire beaux. Le tout rempli de discutions et de rire.
Non vraiment je n’oublierai jamais mon pays de cœur et je suis bien contente que vous ayez vécu quelque chose de similaire…
Merci pour eux d’avoir écrit un si beau texte, eux qui n’ont pas beaucoup de place dans nos guides touristiques (même si dans un sens je dirais tant mieux, ça les protège).
Ils sont comme vous les décrivez, tout simplement humains et j’espère qu’ils le resteront grâce à des gens comme vous qui les regardent avec un vrai regard et pas dans un but lucratif.
Encore merci – Gaëlle et sa tribu d’ici et d’ailleurs -

Bonjour, merci de partager votre aventure avec nous! J aimerai vous posez quelques questions.
Je repart en Asie pour 1 an, cette année avec mon chérie nous avons été en nIndonésie et aux Phillipines et je reve d aller en PNG depuis bien longtemps! Le hic c est que mon ami à peur d y aller car voyager avec une petite blonde attire souvent les regards et je me demande si c est dangereux pour une femme de faire le meme type de voyage que vous? Pourriez vous me dire si c est risqué ou non??? Merci de avance! et peut etre à un de ces jours sur la route… Floflo

Selon moi, les Papous ne sont pas des animaux et les femmes aimeront prendre de soin.
Je te conseil juste d´eviter de provoquer en ayant une jupe courte, du maquillage….

Quand tu as les yeux bleus et tu joues des chansons d´amour en Colombie, je suis regulierement acoster dans la rue, on me demande si on peut me prendre en photo… mais je sais qu on va jamais me kidnapper en plein jour. Je dois juste me mefier un peu quand on m invite a la maison (a moins que la fille soit jolie…).

retour d’expérience:
voilà, il y a un peu plus d’un an, je demandais ici même si c’était possible de voyager seulE en PNG. M’en voilà revenue. Après 6 mois! (entrée par Jayapura avec un visa de 2 mois, puis extension du visa d’un mois, retour à Jayapura pour renouveler le visa et à nouveau 3 mois).

Mes conclusions: effectivement, les Papous sont des gens très très hospitaliers (encore plus lorsque vous parlez tok pidgin, ça vous ouvre encore davantage de portes). Et tout ce qui a été dit plus haut est très vrai. Je me concentrerai donc sur le fait d’être une fille.
Il n’y a a priori aucune différence que vous soyez homme ou femme. Ils adorent les blancs de manière générale et seront enchantés de vous aider, souvent sans arrière pensée.

Cependant, il faut être très vigilante, même avec les hommes que vous connaissez. Si de jour, sobres, ils vous appellent « ma soeur » et sont très serviables, il est préférable de ne pas vous retrouver seule avec un frère la nuit tombée, spécialement parce qu’ils ne supportent pas du tout l’alcool. Dans certaines régions des highlands, beaucoup fument de la marijuana et la nuit, personne ne se contrôle. Donc restez bien entourées de femmes. De toutes manières, ces dernières le savent très bien et feront tout pour vous protéger.

C’est sans doute le pays où je me suis sentie le plus femme puisqu’on me l’a rappelé plusieurs fois par jour. « oui, en théorie tu peux faire ça. Mais pas toi, tu es une femme ». En fait, les locaux ont souvent décidé pour moi ce que je pouvais faire, où je pouvais aller. J’ai donc du renoncer à certains itinéraires. Mais dans la mesure où ils sont toujours prêts à répondre à vos requêtes, ils désigneront bien souvent un frère de confiance pour vous escorter dans la forêt où ils vous remettront entre les mains de qqn de sûr dans le village suivant et vous pourrez ainsi vous aventurer loin des sentiers battus, en relative sécurité. (tout fonctionne par clan et « extended family »)
Les gens vous protégeront d’autant plus parce que vous êtes une fille et iront jusqu’à faire voyager l’une de vos sœurs avec vous si dans le transport dans lequel vous vous apprêtez à monter il n’y a que des hommes. Il se peut aussi que vous voyagiez plus lentement qu’un homme puisque, toujours dans un souci de protection, la famille qui vous hébergera décidera que ce moyen de transport n’est pas sûr, ou ne fait pas confiance au skipper du dingue ou du canoë dans lequel vous devez monter. (je suis restée coincée plusieurs jours dans certains villages pour cette raison).

Cette surprotection peut être très pesante, surtout quand comme moi, vous avez des dizaines de milliers de km en autostop en solitaire derrière vous et voyagez seule depuis un jeune âge…
Cependant, acceptez cette attitude. Insistez si vous voulez vraiment vous rendre quelque part, soyez patient(e). Quelqu’un de confiance vous y emmènera sans doute. Mais ne vous précipitez pas sans contact n’importe où (je parle des zones reculées). En fait, il faut du temps pour voyager vraiment en PNG. Beaucoup de temps.
Si on vous dit non, respectez. Lorsque vous vous retrouverez isolé(e) dans un village du Sepik par saison humide, sans réseau téléphonique, avec aucun moyen de quitter le village si ce n’est à la nage dans une rivière infestée de crocodiles, vous aurez intérêt à être entre de bonnes mains… Je sais de quoi je parle…
Il faut aussi savoir que le viol et la violence domestique sont très répandus (j’ai été victime de 2 tentatives de viol au cours de ces 6 mois, pas par des inconnus mais par mes « frères »).

Ceci étant dit, si vous vous montrez attentives, tout se passera très bien. Même si vous restez dans les « settlements » en périphérie des villes, dans les bidonvilles.
En définitive, il vous faudra, les filles, abandonner vos idées féministes, et vous calquer sur le comportement des femmes dont vous partagerez le quotidien, même si c’est parfois rageant d’aller à l’autre bout du globe et de ne pas pouvoir expérimenter certaines choses parce qu’eux estiment que ce n’est pas fait pour une femme blanche.

Mais je parle d’une expérience sac-à-dos en solitaire chez l’habitant. J’imagine que si vous voyagez en couple ou en groupe, ce sera un peu différent.

Voilà les filles, franchement, allez-y. Allez-y tous. Ce pays est merveilleux. Mes frères et sœurs se ruinent tous les jours pour me téléphoner plus de 4 mois après mon départ. 6 mois pas toujours facile à vivre; mais qui valaient définitivement les emmerdes que j’ai pu rencontrer.

Merci beaucoup pour ton retour d experience sur la Papouasie Nouvelle Guinee sur notre blog.

un commentaire tres complet proche de ce que nous avons vecu en 20 petits jours.

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